Généralités
Depuis toujours, la population malgache suit et respecte les us et coutumes dans son pays suivant le milieu dans lequel elle vit qu’il soit urbain ou rural. Parmi ces coutumes, il est à noter le statut des femmes malgaches. Ceci est expliqué par l’un des proverbes malgaches « Ny akoho vavy tsy maneno » ce qui explique que les hommes sont les décideurs par contre les femmes n’ont pas leur mot à dire ou la parole de ces dernières n’ont pas de valeur par rapport à celui des hommes. Pourtant, il y a beaucoup d’expressions qui valorisent les femmes comme : « renivohitra » ce qui veut dire « capitale » ce qui montre la supériorité de la femme, la femme a aussi sa place dans la société, la femme existe au niveau de la société. Cependant, cela ne semble pas visible dans la vie quotidienne car actuellement la plupart des malgaches ont toujours tendance à suivre les idéologies de leurs prédécesseurs : lorsqu’il y a une chose à faire au sein d’une localité ce sont toujours les hommes qui sont les prioritaires. Pour cette raison, il y a un réel souci d’inégalité entre l’homme et la femme qui se présente sur tous les aspects que ce soit social, économique, éducatif et politique.
Mais actuellement, Madagascar est en voie de développement, ainsi les femmes font de leur mieux pour être visible au niveau de la société et essaie de montrer peu à peu leur utilité dans tout les domaines pour que la population se détachent de cette idéologie traditionnelle, que la place de la femme est seulement au foyer pour s’occuper de sa famille, certes les femmes doivent entretenir sa famille mais aussi de trouver sa place au sein de la société pour participer au développement du pays de manière effective.
La capacité d’action collective des femmes a le pouvoir de transformer une société, donc la contribution de la femme est aussi très indispensable pour que la société progresse et pour qu’il y ait un changement au sein de la société. Selon l’INSTAT, l’étude démographique faite en 2010 rapporte que le nombre d’habitants s’élève à 2.049.500 à Madagascar dont les femmes sont plus nombreuses que les hommes, donc vu cette supériorité numérique de la femme par rapport à l’homme, les femmes doivent aussi s’impliquer pour contribuer au développement. Le cas de la commune rurale d’Ambohijanaka par l’instauration de diverses activités incitant les femmes à prendre une responsabilité au niveau de la société est un exemple concret donc, cette étude concerne la participation de la femme dans le domaine socio-économique dans le processus de développement.
APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE
Approche théorique
Concept de participation
Pour le Petit Robert (1995), Participation vient du latin « Participatio » qui voudrait dire « action de participer à quelque chose ». Pour Baldé (2001) dans le cadre de la participation des populations à la base affirme, que si les membres de l’association ne participent pas activement à la vie du groupement, celui-ci mourra rapidement. D’ailleurs, la non-participation des populations rurales aux projets de développement serait, selon l’auteur, considéré comme la cause fondamentale du sous-développement. La participation de chacun et de tous est donc la condition de survie et de développement des communautés à la base et de leurs activités. L’urgence des problèmes à résoudre et la lenteur de l’adhésion populaire, voire le rejet pur et simple des projets de développement proposés découragent ainsi les volontés les plus tenaces.
Le terme participer veut alors dire prendre part et suppose que l’on est élément dans un processus OU les éléments sont complémentaires. Pour prendre part ou participer, il est essentiel d’avoir conscience de l’objectif visé, de l’importance de cet objectif, et du rôle exact qui lui est assigné. En outre , il faut avoir la conscience que la non participation remettra en cause l’objectif visé.
Baldé distingue cinq types de participations et cinq degrés et formes de participations :
1. La participation de fait qui tire son origine de la tradition ( groupe d’âge, de métier, groupe familial, de religion, etc …). Cette participation est non volontaire, elle est de fait. Elle renforce les traditions ;
2. La participation volontaire ou conscience est une création du groupe par les participants eux-mêmes et sans recours à des animateurs extérieurs. Dans ce cas, le groupe se donne lui-même son organisation (syndicat, coopérative, partis politiques, etc…) .Cette participation est volontaire, elle satisfait des besoins nouveaux :
3.La participation spontanée est une création du groupe par les participants euxmêmes. Ce type de participation se fait à l’intérieur de groupe fluide , fluctuant et sans organisation. Les membres sont entièrement des volontaires et aucun ne possède de fonction sociale apparente ;
4. La participation provoquée résulte d’une création du groupe par des animateurs extérieurs dans le cadre des projets communautaires. Ce type de participation est provoqué et suscité. Les membres adoptent des comportements jugés désirables ;
5. La participation imposée découle de la création du groupe par des animateurs ou des autorités. Habituellement, les membres eux-mêmes s’imposent des normes impératives de comportement jugés désirables ;
Pour Baldé (2001), en lieu et place de la notion de non-participation, il est préférable de parler de degrés de participation en raison du fait que les projets de développement communautaire sont toujours un système ouvert. Il existe donc forcément une certaine forme de participation des populations aux projets de développement, mais à des degrés divers. Dans le cadre des formes de participation, Baldé distingue la participation lointaine et celle provocatrice. La participation lointaine est le degré le plus bas de la participation. Dans ce cas, les populations voient débarquer une équipe d’experts qui se livrent à des travaux dont elles ignorent l’origine et la finalité. Elles commencent alors à s’interroger : que viennent faire ces gens ? Où veulent-ils en venir ? A ce stade, toutes les spéculations sont permises.
La participation est dite provocatrice lorsque les projets s’implantent sans l’avis et la participation des membres de la communauté, et provoquent des réactions négatives dans la population. Il s’ensuit des tensions et des conflits. N’ayant reçu aucune observation sur les objectifs du projet, les populations y voient une menace pour leur propre sécurité.
Le concept de la femme
Selon le petit Robert (1995), le mot « Fémina » qui voudrait dire que la femme est un être humain appartenant au sexe féminin qui peut, lorsqu’un ovule est fécondé, porter l’enfant jusqu’à sa naissance. » Les sexes sont déterminés à la naissance par des caractéristiques anatomiques et physiologiques .L’homme est du sexe masculin (il est mâle ) et la femme est du sexe féminin ( elle est femelle).
La femme est plus petite, plus fine, moins forte et résistante que l’homme. Sa voix est plus douce, ses gestes plus gracieux et empreints de moins de brusquerie que ceux de l’homme. La femme, de par sa situation phénoménologique, c’est-à-dire dépendant de sa nature, de sa psychologie et de son caractère propre, est différente que l’homme, le sens du devoir et des responsabilités. La femme a donc une existence qui lui est propre et qui dépend de sa nature. Pendant des siècles on a cru que les caractéristiques présentées par les hommes et les femmes étaient naturelles et inattaquables, déterminées par les différentes biologiques ou divinement décidées. Ces caractéristiques incluent à la fois les idées et les valeurs considérées comme masculines ou féminines (les femmes font la cuisine, le ménage et les hommes travaillent dans les champs…). L’antiquité considère la femme comme un être différent de l’homme. Elle est inférieure et doit s’occuper du foyer, des champs et autres activités non rémunérées. Les hommes quant à eux sont propres aux travaux relatifs à la gestion de la cité. L.Sindjoun , résume la conception antique de la femme à travers ces mots : « Les femmes à l’intérieur, les hommes à l’extérieur.» .
Ce sont les gens qui déterminent certaines caractéristiques non physiques comme étant masculines ou féminines, certaines activités comme convenant aux hommes ou aux femmes et certaines normes appliquées aux rapports entre les hommes et les femmes. Les conditions de vie quotidienne des hommes et des femmes et leur situation relative dans les sociétés sont fixés dans les institutions et cadres sociaux, culturels, politiques et économiques
Il est maintenant reconnu que les femmes constituent un pilier fondamental dans les sociétés et les économies, à travers les rôles importants qu’elles assument dans la sphère domestique ainsi que dans la sphère productive. Elles sont au cœur du développement. Cependant les femmes ne bénéficient pas d’un statut à la hauteur de leur responsabilité et de l’impact de leurs activités dans la vie économique et sociale. Elles continuent d’être marginalisées surtout sur le plan économique et sont confrontées à des discriminations en terme d’accès aux services, aux avoirs et au savoir et d’être écartées des espaces de décision, tant au niveau privé que public. La femme est le moteur de la cellule familiale, elle ou le triple rôle d’’agent économique, d’épouse et de mère. Son travail dans la sphère économique est indispensable à la survie de la famille. Le statut social reconnu à la femme est celui d’épouse et de mère. Traditionnellement, la femme a un rôle fixe et limité : elle trouve son épanouissement dans la maternité qui en fait à la fois le symbole et la gardienne du foyer. Ce rôle peut être sublimé dans une maternité spirituelle. D’après Ansart Pierre « Le rôle de la femme est domestique avant d’être social ». Dans le cadre de cette étude, la femme serait pour nous un complément de l’homme dans ses diverses activités.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : Cadre général de la recherche
CHAPITRE I : Approche théorique et conceptuelle
CHAPITRE II : Monographie de la zone d’étude
CHAPITRE III : Méthodologie de recherche
PARTIE II : Analyse des activités des femmes dans la Commune d’Ambohijanaka
CHAPITRE IV : Femme en tant que facteur de développement
CHAPITRE V : La prise de décision des femmes
PARTIE III: Acquis professionnels et recommandations pour la contribution de la femme au développement
CHAPITRE VI : Acquis professionnels
CHAPITRE VII : Les perspectives sur l’intégration des femmes dans le développement
CONCLUSION GENERALE
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE
LISTES DES ABREVIATONS
LISTES DES TABLEAUX
LISTES DES PHOTOS
LISTES DES FIGURES
LISTES DES GRAPHES
LISTES DES PHOTOS
ANNEXES
RESUME ET CV