La participation communautaire au financement de la sante

Au cours de ces dernières années, l’histoire de Madagascar a été marquée par une récession économique se traduisant par une aggravation de la pauvreté au sein de couches de plus en plus élargies. Malgré la publication par l’Etat d’un bilan annuel positif de croissance économique, l’impact ne se fait pas encore sentir au niveau de la population. Les budgets gouvernementaux ont diminué en raison du paiement de la dette extérieure, de l’instabilité des échanges commerciaux et de la baisse des revenus. Cette situation est d’autant plus paradoxale dans la mesure où le pays est doté de nombreuses ressources dont une grande variété de sols, une main-d’œuvre abondante, de bon marché et compétente, des ressources naturelles uniques. Dans une telle situation, il est quasi impossible pour l’Etat de prendre en charge entièrement le coût de la santé.

L’initiative communautaire du système de recouvrement des coûts découle de ce contexte économique se traduisant par des insuffisances et ruptures fréquentes en médicaments essentiels dans les centres de santé de base. Le processus consiste à faire participer financièrement la population pour essayer de combler cette lacune constatée. Cette participation financière est un mécanisme de financement communautaire qui, ajouté au financement de l’Etat et des partenaires, permet d’améliorer les offres de service et les prestations des centres de santé de base publics. Depuis l’intégration de cette initiative communautaire dans le système de santé, elle n’a cessé d’être améliorée au fil des temps de son application. Un des résultats de cette évolution qualifiable de positif est la prise en charge des plus démunis par le biais d’un fonds d’équité constitué par la population elle-même. Ce sera l’objet même de notre investigation et en particulier le système qui a reçu la dénomination FANOME (Financement pour l’Approvisionnement NOn-stop en MEdicaments ou Fandraisana Anjara NO Mba Entiko).

Le financement de la santé résulte de la collecte de fonds de sources diverses, de leur mise en commun et de la répartition des risques à travers un plus vaste groupement de population, ainsi qu’à l’allocation ou à l’utilisation des fonds pour acheter des services chez des prestataires publics ou privés en matière de santé. La santé, définie comme « un état complet de bien-être physique, mental et social» constitue à son tour le but ultime de toute action de développement. Une population en bonne santé et disposant d’un bon niveau d’éducation constitue le levier fondamental du développement durable d’une nation. Elle permet aux personnes de bien se développer et, par conséquent, d’avoir une vie productive et satisfaisante.

PRESENTATION GENERALE DU PROJET 

LA COMMUNE URBAINE D’ANDAPA 

La zone d’étude, une commune urbaine, constituée par la ville d’Andapa est située au Nord Est de Madagascar. Elle est le chef-lieu d’un des quatre districts formant la région SAVA. Le District, ex-volcanique, fertile, hydrologiquement suffisant, propice aux activités agricoles, détient actuellement le rôle de grenier au riz de la région, alimentant même le réseau national en la matière. Si le Fivondronana d’Andapa s’étend sur 4 691 km2 avec une population totale de 227 862 habitants, la Commune Urbaine d’ Andapa compte 33.723 habitants répartis dans 9 Fokontany et une superficie de 42 km2.

Situation géographique 

La commune urbaine d’Andapa est le chef-lieu du Fivondronana d’Andapa. Ce dernier est délimité par les districts suivants : Bealanana au Nord-Ouest, Sambava au Nord-est, Maroantsetra au Sud-ouest et enfin Antalaha au Sud-Est .

Relief :
Le district d’Andapa se trouve dans une cuvette montagnarde (cuvette d’Ankaibe), fertile et favorable à la riziculture par ses immenses étendues de plaines. Les principaux massifs sont : Anjanaharibe (2000 m), Marojejy (massif granitique de 2113 m), Anjiabe (714 m).

Climat :
Le district d’Andapa possède un climat tropical humide avec une température maximum de 24°C en Janvier et un minimum de 12°C au mois de Juillet. On assiste à une forte précipitation en Janvier.

Végétation :
Le District d’Andapa contient 60 150 Ha de réserves naturelles et 45 000 Ha de forêts classées. Il y existe beaucoup de plantes endémiques dans ces forêts et qui fait la fierté de la région comme le « thaktanzania ». La végétation est verdoyante toute l’année.

Indicateurs fondamentaux (Fivondronana):
Superficie : 4 691 km2
Population : 227 862 habitants
Densité démographique : 50 habitants / km2
Abonnés en eau potable : 3 421 foyers
Abonnés en électricité : 5 245 foyers
Nombre de communes : 18 avec 129 fokontany dont 9 fokontany dans la commune urbaine d’Andapa.

Problèmes majeurs 

L’un des problèmes majeurs de cette zone est l’absence de routes et dessertes agricoles, ce qui ralentit l’écoulement des produits sur le marché. Puis, la ville manque d’assainissement et de plan d’urbanisme. Les bâtiments publics sont en mauvais état. L’extension électrique est insuffisante face à une forte demande de la population locale. Il y a aussi une dégradation des infrastructures agricoles telles que les barrages d’irrigation datant de la 2ème République. Aussi, la lenteur de la machine administrative constitue-t-elle un handicap majeur pour le développement de la région car les nouvelles technologies de communication ne sont pas à la portée de tout le monde et avant l’année 2005, le BLU était le seul moyen de passer un message urgent. Il faudrait faire 114 kms vers Sambavaou194 kms vers Antalaha pour pouvoir régler certaines affaires à cause de l’absence de fax par exemple. On note aussi l’absence de certaines institutions publiques telles que le tribunal, le service domanial et même pour faire une transaction bancaire il n’y a qu’une seule banque sur place avec un offre de service assez limité.

Information et communication 

Une route revêtue de 114 km vers Sambava, accessible toute l’année, est le seul moyen de transport qui désenclave la zone. Autrefois, il y avait un vol d’avion par semaine mais faute de rentabilité, la compagnie aérienne nationale l’a annulé. Partant d’Andapa, une route secondaire reliait la région SAVA à celle de SOFIA passant par le Fivondronana de Bealanana mais elle est devenue impraticable faute d’entretien. La commune urbaine d’Andapa possède une chaine de télévision publique locale qui transmet les émissions de la chaine nationale. Ensuite, une antenne radio de moyenne fréquence (FM) qui diffuse dans presque la totalité du district, les informations locales ainsi que des émissions de divertissement et de sensibilisation.

Composition de la population d’Andapa 

D’une manière générale, on retrouve représentées dans la commune urbaine d’Andapa presque toutes les ethnies de Madagascar. Cependant, la tribu des tsimihety est majoritaire constituant 54,1% de l’effectif total de la population suivi par les « mpihavy »(les autres ethnies) 39,6% et les étrangers 6,3%. Ces groupes sociaux jouent chacun un rôle important dans le processus de développement de la commune :
➤ Les commerçants merina et betsileo surnommés « mpivaro-mandeha »ou les marchands ambulants, dominent le marché des produits de première nécessité (PPN) ainsi que les matériaux agricoles ;
➤ Les étrangers, composés par les indiens et les chinois, commercialisent les produits électroménagers et les produits vestimentaires. En même temps, ils font des collectes des produits locaux comme le riz, la vanille, le café afin de les exporter ensuite.
➤ Le « foko »tsimihety venant en 1925 de la région d’Androna (région SOFIA) constitue la majorité de la population. Ces « zanatany » ou autochtones, sont bien instruits et ce sont aussi des paysans réputés. Ils pratiquent l’élevage, la culture du riz ainsi que la culture des produits d’exportation tel que la vanille, le café, le girofle.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DU PROJET
CHAPITRE I : LA COMMUNE URBAINE D’ANDAPA
SECTION 1 : Situation géographique
SECTION 2 : Problèmes majeurs
SECTION 3 : Information et communication
SECTION 4 : Composition de la population d’Andapa
SECTION 5 : Structure socio-organisationnelle de la commune urbaine d’Andapa
SECTION 6 : Les infrastructures de la commune urbaine d’Andapa
CHAPITRE II : NOTION DE PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE
SECTION 1 : Définitions
SECTION 2: La participation communautaire
CHAPITRE III : HISTORIQUE DE LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE AU FINANCEMENT DE LA SANTE A MADAGASCAR
SECTION 1 : La situation sanitaire malgache de l’après indépendance
SECTION 2 : L’initiative de Mandalahy
SECTION 3 : Le renforcement de la participation communautaire à Madagascar
Partie II : LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE AU FINANCEMENT DE LA SANTE
CHAPITRE I : LA PARTICIPATION COMMUNAUTAIRE DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANDAPA
SECTION 1 : La valorisation des potentialités communautaires
SECTION 2 : Les aspects qui reflètent la participation communautaire dans la commune urbaine d’Andapa
SECTION 3 : La contribution communautaire au financement de la santé
CHAPITREII : LE SYSTEME DE FINANCEMENT COMMUNAUTAIRE FANOME
SECTION 1 : Principe de base
SECTION 2 : Mécanisme de fonctionnement
CHAPITRE III : LA POPULATION ET LA SANTE DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANDAPA
SECTION 1 : Le centre de soins public
SECTION 2 : Les centres de santé privés
SECTION 3 : La place des tradipraticiens dans la communauté
SECTION 4 : L’automédication
PARTIE III : LES ANALYSES APPORTEES SUR LE PROCESSUS DE FINANCEMENT COMMUNAUTAIRE DE LA SANTE DANS LA COMMUNE URBAINE D’ANDAPA
CHAPITRE I LA PERFORMANCE DU SYSTEME PAR RAPPORT A L’ATTENTE DE LA POPULATION
SECTION 1 : Performance du centre par rapport à l’attente de la population
SECTION 2 : Performance du système FANOME
CHAPITRE II : L’ACCEPTABILITE DU SYSTEME PAR LA POPULATION
SECTION 1 : L’acceptabilité financière
SECTION 2 : L’acceptabilité culturelle
CHAPITRE III : LES AMELIORATIONS A APPORTER POUR PERENNISER LE SYSTEME FANOME
SECTION 1: Responsabilisation des acteurs
SECTION 2 : Accentuer les engagements de l’Etat
SECTION 3 : Améliorer les infrastructures
SECTION 4 : Améliorer l’offre de service
SECTION 5 : Améliorer la communication et l’information
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

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