L’historique des premières années de la IIIème république
La IIIème république a été mise en place en 1992. Ces premières années sont marquées par une véritable instabilité tant au niveau de la constitution qu’au niveau de la pratique politique. La constitution de 1992 a mis en place un régime parlementaire pour limiter toute dérive au pouvoir. Ces premières années ont été aussi marquées par l’alternance au pouvoir de deux acteurs qui sont : Zafy Albert et Didier Ratsiraka. Etant le premier à être à la tête de cette république, le président Zafy Albert a été malmené par son gouvernement et les parlementaires. Ce président a donc rencontré un problème de conflit de compétence avec son premier ministre Francisque Ravony, car étant dans un régime parlementaire, celui-ci a bénéficié d’une certaine autonomie. Le gouvernement est alors devenu faible car on assiste à une concurrence de dépôt de motion de censure. Cette situation a fini par se terminer par le renversement du président en 1996, malgré la révision de la constitution en 1995 pour un régime semi parlementaire. Revenu au pouvoir en 1997, Didier Ratsiraka n’a pas manqué à son tour de procéder à une révision de la constitution en 1998, qui instaure ainsi un régime semi-présidentiel en vue de renforcer les pouvoirs du président de la république. Pendant la IIIème république, on a donc assisté à une sorte de «mirage » de la démocratie, marquée par l’existence d’un parti dominant, autour duquel tourne plusieurs partis « satellite » liés à celui-ci. Mais à l’issue de l’élection présidentielle de 2001, caractérisée par plusieurs irrégularités, une longue crise post-électorale touche le pays en 2002 suite aux divergences de résultats de l’élection entre le candidat Marc RAVALOMANANA et les résultats du ministère de l’intérieur. Cette crise, qui a duré pendant presque 8 mois, a n débuté par une descente massive dans la rue de la capitale des partisans de M.RAVALOMANANA et s’est terminée par paralyser tout le pays en devenant une crise politique. Enfin, proclamé par la haute cour constitutionnelle, vainqueur de cette élection, M. Ravalomanana devient président des dernières années de la IIIème république. Son arrivée au pouvoir, a fait inspirer beaucoup de gens à l’instauration d’une véritable démocratie. Cependant, ce régime n’a pas manqué de susciter des pratiques controverses à la démocratie. C’était le cas, par exemple, lors de la révision de la constitution en 2007 en modifiant la possibilité, pour un président de la république, d’être rééligible deux fois après son premier mandat. En 2008, le jeune maire de la capitale, déclenche des manifestations pour protester contre la fermeture de sa station radio, mais qui au début de l’année 2009, a pris une autre tournure en devenant une nouvelle crise politique pour le pays. Ainsi, contraint de démissionner, M. Ravalomanana remet le pouvoir au militaire en mars 2009, entraînant la mise en place de la transition actuelle. De cette étude historique de la IIIème république, on peut dire que les précurseurs d’une éventuelle crise politique ont toujours existée tout au long de la IIIème république.
Les conditions du fonctionnement normal de la participation citoyenne dans la vie politique
La participation citoyenne dépend de la culture politique que chaque individu a acquis au cours de sa vie. La culture politique qui est « l’ensemble des attitudes, croyances et sentiments qui donnent un ordre et un sens à un processus politique (…) commandant le comportement dans le système politique » de l’individu. Plus précisément, c’est la capacité de l’individu à agir dans la vie politique. L’individu peut alors devenir un acteur à part entière dans la vie politique ou juste un simple « spectateur ». La culture politique est ainsi une sorte de lien entre la vie politique et la conduite qui régit la participation politique du citoyen. Pour qu’un régime démocratique fonctionne, il faut que cette culture politique atteigne son degré le plus élevé, c’est-à-dire, la culture politique participative, qui implique une société civile forte et organisée. La société civile qu’on peut définir ici comme l’opposée de la classe politique, n’est pas l’addition des citoyens, mais « un ensemble des individus ou des citoyens regroupés dans des associations, organisations qui agissent pour défendre la légitimité de leurs intérêts particuliers devant les décideurs politiques. » Elle n’a pas donc d’ambition politique, mais plutôt de constituer une sorte de garde fou de l’Etat pour qu’il agisse dans la limite de sa compétence, et aussi d’être une sorte de capteur des problèmes qui touchent ou qui pourront toucher les citoyens et les groupements, elle assure ainsi le bon fonctionnement de la société globale tout en étant un «pouvoir d’orientation» de la société politique. Si telles sont donc les conditions requises pour un bon déroulement de la participation citoyenne, il est utile de savoir les idées des auteurs en ce qui la concerne.
L’existence d’une corruption de haut de gamme
Cette forme de corruption s’est développée à partir des années 2000 malgré la création du bianco. Cette situation concerne toutes les couches sociales, mais ce qui est surtout flagrant c’est que ce fléau touche les dirigeants qui s’explique par l’existence d’une catégorie de dirigeants politiques qui se sentent intouchable, donc tout leur est permis sans qu’ils fassent l’objet de sanction. En effet certains projets de développements ont vu le jour et ont reçu des financements de la part des bailleurs de fonds internationaux, mais leurs réalisation concrète ne se sont jamais effectuées ou sont juste partiellement, alors que ces bailleurs de fonds n’ont même pas demandé les résultats de ces projets ni l’utilisation des crédits alloués. Cependant, la plupart de ces financements sont destinées aux populations locales, malheureusement la plupart n’ont pas atteint son objectif : les populations visées, alors que d’un autre coté, on assiste à des multiplications de conférences visant le développement et la réduction de la pauvreté. On se pose ainsi des questions si ce sont vraiment les meilleurs utilisations des fonds allouées ou y a t-il une sorte de «complaisance des bailleurs de fonds » avec les dirigeants en place ?
La prise en compte du principe de redevabilité
Le terme «redevabilité» est mal compris par la plupart des populations. Ce terme peut se définir comme suit : « un individu ou une autorité est tenu de rendre compte de ses actes devant leurs citoyens ». Etant soumis à cette obligation, les personnes détenant des postes à responsabilité sont contraint d’améliorer leur mode de gestion et de gouvernance du pays. L’exigence de ce principe constitue donc la base de la bonne gouvernance. Beaucoup de personnes ayant des postes de responsabilité conçoivent autrement ce principe. Pour eux, ils sont redevables seulement envers Dieu, et non des électeurs et des citoyens. Il faut préciser que ce n’est pas la religion qu’on pointe du doigt ici mais la manière des hommes politiques devant ses compatriotes. Ce principe signifie que la personne à qui on a confié le pouvoir, doit rendre compte sur ce qu’il a fait du pouvoir. Cette obligation découle du fait que les citoyens ont confié leur pouvoir (par le biais du vote) à la personne pour mettre en œuvre la politique de façon transparente, opportune et conforme au choix du peuple. La redevabilité implique ainsi que les citoyens sont capables de demander des informations sur les actions du pouvoir public, qu’ils peuvent mener des enquêtes et enfin, les responsables peuvent être sanctionnés dans le cas où leurs actes n’ont pas répondu aux attentes des citoyens ou ont porté atteintes à leurs droits. La participation des citoyens et la redevabilité des détenteurs du pouvoir sont les moyens de consolidation de l’Etat démocratique. Bref, cette participation des citoyens dans la vie politique se ressent à travers le respect de ce principe de redevabilité par les détenteurs du pouvoir.
Conclusion
De cette étude de la participation des citoyens, on peut constater que son niveau a été toujours bas dans la vie politique durant les trois républiques qu’a connues Madagascar. Cette situation est maintenue volontairement par les hommes politiques pendant longtemps pour assouvir leur intérêt personnel, profitant ainsi de la naïveté des peuples. Si de telles réalités ont existé et que ces critiques sont faits, c’est pour éviter que les hommes politiques et les futurs dirigeants de la IVème république répètent ces mêmes erreurs qui ont toujours mené le pays au bord de la guerre civile par l’apparition de crise politique. Mais de ce constat de la société Malagasy, ce sont toujours les peuples, ne possédant aucun moyen pour agir, qui supportent les conséquences des dérives des hommes politiques. Il est important alors d’instaurer une vraie démocratie participative pour Madagascar, car les principes démocratiques ont été prônés à tort et à travers durant ces dernières années. Ce qui a encore discrédité pour une fois, le système démocratique dans lequel le pays s’est engagé depuis 1992. Pour cela, la participation des citoyens dans la vie politique est la base d’un bon fonctionnement d’un système politique démocratique nécessaire pour sortir le pays des crises.
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1: L’historique des premières années de la IIIème république
Section1 : l’historique des premières années de la IIIème république
Section2: La conception du peuple malagasy de la participation citoyenne dans la vie politique
Chapitre 2 : Les difficultés de la conciliation de la participation citoyenne avec la réalité politique durant le régime Ravalomanana
Section1: La participation citoyenne: fondement de la démocratie libérale
($1): la place de la participation citoyenne face au pouvoir
A)- Les conditions du fonctionnement normal de la participation citoyenne dans la vie politique
B)-Les positions des auteurs
1-la participation citoyenne dans la vie politique selon MONTESQUIEU
2-selon ROUSSEAU
Section2 : la réalité politique de 2002-2009 : un mirage de la participation citoyenne
$1- la réduction en silence de la société civile
A) la marginalisation de la société civile
B) l’instrumentalisation de la société civile
$2-La persistance de la culture de corruption au sein du régime
A) l’existence d’une corruption de haut de gamme
B) le détournement des deniers publics
Section3 : les origines de ces réalités politiques
$1-.Le maintien de la culture d’infantilisation
$2- L’opposition : une simple façade démocratique
Chapitre 3: Comment rendre effective cette participation politique des citoyens dans l’avenir ?
Section1- l’éducation politique des citoyens Malagasy
$1- L’apprentissage de la démocratie
$2- l’ assainissement de la société civile malagasy
Section2- remise en valeur de l’usage des principes démocratiques
$1- La prééminence de l’Etat de droit
$2- La prise en compte du principe de redevabilité
Conclusion
Bibliographie
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