LA CULTURE
La culture est la méthode de diagnostic de référence. Elle est encore largement employée dans les plans de lutte. La culture est réalisée le plus souvent à partir de fécès (coproculture) mais elle peut aussi l’être à partir de tissus (intestin et nœuds lymphatiques).
Malgré son utilisation courante, les techniques de culture ne sont pas standardisées et diffèrent selon les laboratoires. Les techniques pour inhiber sélectivement la microflore non mycobactérienne (décontamination) et celles pour concentrer sélectivement M. paratuberculosis peuvent varier selon le laboratoire or elles influencent la sensibilité du test. En France, la norme AFNOR assure une homogénéité de techniques des laboratoires français [50]. Selon cette norme, la décontamination est assurée par le chlorure de cétylpyridinium à 0,75%, qui est reconnu comme le décontaminant le moins préjudiciable pour M. paratuberculosis et le plus efficace pour tuer les autres organismes. Ensuite l’ensemencement est réalisé sur plusieurs tubes d’un milieu de culture spécifique, le milieu d’Herrold additionné ou non de mycobactine. 8 à 12 semaines sont nécessaires pour que les premières colonies apparaissent, mais le résultat définitif est rendu après18 semaines. Quelques critères permettent de différencier Mycobacterium paratuberculosis d’autres organismes : la croissance lente, la morphologie des colonies, le caractère alcoolo-acido- résistant des germes et la dépendance vis-à-vis de la mycobactine.
Avantages
1-Cette méthode aurait une spécificité proche de 100% d’après Chiodini et al
Ainsi, l’isolement de M. paratuberculosis dans les fécès d’un animal permet de poser un diagnostic sûr de la paratuberculose. Il existe cependant une exception : si la charge de M. paratuberculosis dans l’environnement est extrêmement forte, l’animal peut ingérer un inoculum d’organismes suffisamment grand pour permettre sa détection dans les prélèvements de fécès sans qu’il y ait eu réplication de la mycobactérie dans l’animal.
D’autre part, il existe d’autres mycobactéries mycobactine-dépendantes mais ce phénomène
serait très limité [43].
2-Les résultats de la culture fécale peuvent être exprimés de manière quantitative
(négatif ou positif) ou semi-quantitative. Ceci permet de classer les animaux selon leur niveau
d’excrétion et ainsi de définir les animaux à réformer en priorité .
Inconvénients
1-Le plus grand inconvénient est la lenteur de la détection cependant une méthode de culture radiométrique fécale permettrait de réduire le temps de détection à 4 à 7 semaines : cette méthode mesure l’activité métabolique des cultures de bactéries par le marquage radioactif des nutriments présents dans le milieu de culture. Ainsi, les bactéries sont détectées par les rejets gazeux de carbone radioactif, témoin de l’activité métabolique microbienne, avant même que les colonies soient visualisables sur le milieu de culture.
2-Le deuxième inconvénient de la culture est qu’elle ne permet de détecter que les animaux ayant une infection évidente, c’est-à-dire ceux excrétant l’organisme. D’après Collins (1996), approximativement la moitié des animaux infectés par M. paratuberculosis sont détectés dans une population de bovins naturellement infectés, soit une sensibilité de seulement 50%. Ces erreurs par défaut peuvent être dues à une hétérogénéité de la répartition des bacilles dans les fécès (la culture fécale est réalisé sur 1 gramme environ or les mycobactéries sont généralement groupées en amas), à l’intermittence de l’excrétion, au faible niveau d’excrétion (inférieur au seuil de sensibilité de la méthode (10² germes/g))
La PCR (Polymerase Chain Reaction)
La PCR est une troisième technique de mise en évidence directe de la présence de Mycobacterium paratuberculosis dans différents prélèvements (matières fécales et autres tissus tels que l’intestin et les nœuds lymphatiques). Cette technique consiste à amplifier l’ADN de la mycobactérie puis de détecter un fragment de cet ADN spécifique à la mycobactérie grâce à une sonde. IS900 est un élément génétique spécifique à Mycobacterium paratuberculosis. Cette insertion est ainsi utilisée couramment comme sonde génétique pour l’identification de cette mycobactérie. Un kit de diagnostic a été commercialisé. Il existe d’autres sondes génétiques, mais l’insertion IS900 est la plus utilisée actuellement.
Avantages
Le plus gros avantage de cette technique de diagnostic est sa rapidité. En effet, trois jours seulement sont nécessaires pour obtenir les résultats. Bien sur, les tests sérologiques sont plus rapides. Mais ce test offre les mêmes performances que la coproculture (spécificité d’environ 100%) qui nécessite bien plus de délai (12 à 16 semaines).
Inconvénients
La sensibilité de ce test est plus faible que celle de la coproculture. En effet, sa limite de détection est plus élevée (10 4 bactéries par gramme).
Des faux négatifs peuvent apparaître suite à la présence dans les matières fécales d’inhibiteurs de la Taq polymérase qui intervient dans l’amplification. Enfin ce test est assez cher (20 à 30 euros).
Les tests de diagnostic indirect
Exploration de la réponse immunitaire cellulaire
Cette méthode met en évidence une sensibilisation de l’animal à un premier contact avec des extraits antigéniques de Mycobacterium paratuberculosis, qui se traduit par la réaction d’hypersensibilité retardée de type IV. La réaction immunitaire cellulaire est ainsi mesurée par l’injection intradermique d’extraits mycobactériens avec recherche trois jours plus tard d’une réaction d’inflammation au lieu de l’injection.
Le test serait plus sensible si l’on injectait des extraits de Mycobacterium paratuberculosis (Johnine) mais ceci est interdit en France. Le test est réalisé en effectuant une intradermoréaction comparative entre les tuberculines aviaire et bovine. En effet, Mycobacterium paratuberculosis et Mycobacterium avium intracellulare ont une parenté génique et antigénique et ainsi on a pu mettre en évidence une réaction positive d’hypersensibilité des animaux porteurs de M.p aux extraits protéiques de Mycobacterium avium (tuberculine aviaire). Du fait du manque de spécificité de cette réaction d’hypersensibilité, les animaux tuberculeux réagissent à la tuberculine bovine ainsi qu’à la tuberculine aviaire mais avec une intensité différente. Ainsi, l’animal paratuberculeux, réagit aux tuberculines aviaire et bovine mais l’intensité de la réaction cutanée est différente : la réaction est plus volumineuse vis-à-vis de la tuberculine aviaire que vis-à-vis de la tuberculine bovine en raison de la plus grande parenté antigénique entre Mycobacterium paratuberculosis et avium. Une intradermoréaction comparative à la tuberculine aviaire et bovine est donc réalisée afin d’éviter que l’identification des bovins porteurs de la paratuberculose n’interfère avec la prophylaxie sanitaire appliquée dans le contrôle et l’éradication de la tuberculose bovine.
Les deux tuberculines sont donc injectées simultanément en deux points distincts au niveau de l’encolure à raison de 1 mL en intradermique.
Avantages
L’intradermoréaction comparative permet le dépistage précoce des animaux infectés. En effet, l’apparition de la sensibilisation de l’animal à l’agent paratuberculeux est plus précoce que l’excrétion du bacille et que la formation d’anticorps témoins de l’infection. Ce test permet donc de dépister les animaux infectés plus précocement (stade 1 à 2) que par coproculture ou sérologie.
Inconvénients
La spécificité de ce test est médiocre en raison des réactions croisées. Il faut donc interpréter ces tests allergiques en tenant compte du contexte épidémiologique ainsi que du statut de l’élevage auquel appartient l’animal testé. De plus, il existe une phase d’anergie responsable de l’apparition de faux négatifs sur des animaux en phase clinique. En effet, tandis que le niveau d’excrétion fécale augmente avec le temps, la réaction allergique cutanée s’atténue pour disparaître lors de la phase d’expression clinique de la maladie. Durant cette phase d’anergie, les mécanismes d’immunité cellulaire s’effondrent.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : RAPPELS SUR LA PARATUBERLOSE BOVINE
1 – ETIOLOGIE
1.1 – Classification
1.2 – Morphologie
1.3 – Culture, caractères biochimiques
1.4 – Résistance
2 – EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
2.1 – Situation nationale
2.2 – Situation internationale
3 – EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE
3.1 – Espèces atteintes
3.2 – Sources et matières virulentes
3.3 – Modalités de transmission
3.3.1 – Transmission horizontale
3.3.2 – Transmission verticale
3.4 – Facteurs de réceptivité et sensibilité
3.4.1 – Facteurs intrinsèques
3.4.2 – Facteurs extrinsèques
4 – PATHOGENIE
4.1 – Devenir du germe dans l’organisme
4.1.1 – Portes d’entrées et extension locale
4.1.2 – Bactériémie
4.2 – Evolution et particularités de la réponse immunitaire
4.2.1 – La réponse immunitaire non spécifique
4.2.2 – L’immunité cellulaire
4.2.3 – L’immunité humorale
4.2.4 – Variation de la réponse immunitaire vis-à-vis de l’infection par M. paratuberculosis
5 – CLINIQUE
5.1 – Symptômes
5.1.1 – Stade 1 : Infection silencieuse
5.1.2 – Stade 2 : Maladie subclinique
5.1.3 – Stade 3 : Affection clinique
5.1.4 – Stade 4 : Affection clinique en fin d’évolution
5.2 – Les lésions de la paratuberculose bovine
5.2.1 – Lésions macroscopiques
5.2.2 – Lésions microscopiques
6 – IMPACT ECONOMIQUE
6.1 – En troupeau laitier
6.1.1 – Les effets sur la production
6.1.2 – Les effets sur la santé et la reproduction
6.1.3 – Effets sur l’état corporel et les réformes
6.2 – En troupeau allaitant
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC DE LA PARATUBERCULOSE BOVINE ET MOYENS DE LUTTE
1 – DIAGNOSTIC DE LA PARATUBERCULOSE BOVINE
1.1 – Cadre épidémio-clinique
1.2 – Diagnostic de laboratoire
1.2.1 – Les Tests de diagnostic direct
1.2.1.1 – La bactérioscopie
1.2.1.2 – La culture
1.2.1.3 – La PCR (Polymerase Chain Reaction)
1.2.2 – Les tests de diagnostic indirect
1.2.2.1 – Exploration de la réponse immunitaire cellulaire
1.2.2.2 – Détection de la réponse immunitaire humorale
1.3 – Utilisation recommandée des tests selon la situation
1.3.1 – Confirmation d’un diagnostic clinique
1.3.2 – Confirmation de résultats positifs
1.3.3 – Estimation de la prévalence de la paratuberculose dans un troupeau
1.3.4 – Maîtrise de la paratuberculose
1.3.5 – Tests d’achat
1.3.6 – Tests d’exportation
2 – TRAITEMENT ET PROPHYLAXIE
2.1 – Traitement
2.2 – Prophylaxie
2.2.1 – Prophylaxie médicale : la vaccination
2.2.2 – Prophylaxie sanitaire
2.2.2.1 – Conduite des veaux à la naissance
2.2.2.2 – Conduite de l’élevage des veaux
2.2.2.3 – Conduite des animaux malades
2.2.2.4 – Conduite du troupeau adulte
CHAPITRE 3 : PLANS DE MAITRISE COLLECTIVE ET CERTIFICATION DES ELEVAGES BOVINS CONTRE LA PARATUBERCULOSE
1 – LA LUTTE COLLECTIVE CONTRE LA PARATUBERCULOSE BOVINE EN EUROPE ET DANS LE MONDE
1.1 – Programmes mis en œuvre dans les pays à faible prévalence
1.1.1 – En Norvège
1.1.2 – En Suède
1.1.3 – En Finlande
1.1.4 – En Australie
1.1.4.1 – Objectifs
1.1.4.2 – Protéger les zones indemnes
1.1.4.3 – Protéger les troupeaux non infectés
1.2 – Programmes mis en œuvre dans les pays à forte prévalence
1.2.1 – Aux Etats-Unis
1.2.1.1 – Principe
1.2.1.2 – Première étape: la formation
1.2.1.3 – Deuxième étape : la gestion
1.2.1.4 – Troisième étape : Les tests de troupeau et classification
1.2.2 – Aux Pays-Bas
1.2.2.1 – Histoire de la lutte contre la paratuberculose aux Pays-Bas
1.2.2.2 – Principes du programme
1.2.2.3 – Le processus d’assainissement des troupeaux infectés
1.2.2.4 – Le processus de certification
1.2.2.5 – Incitation à la participation au programme
2 – LA LUTTE COLLECTIVE CONTRE LA PARATUBERCULOSE BOVINE EN FRANCE
2.1 – Programme national pour la maîtrise de la paratuberculose en élevage bovin cliniquement infecté
2.1.1 – Diagnostic initial de la paratuberculose clinique
2.1.2 – Déroulement et contenu du plan de maîtrise
2.1.2.1 – Détection et réforme précoce des animaux excréteurs
2.1.2.2 – Maîtrise des risques sanitaires
2.1.2.3 – Gestion des échanges
2.1.3 – Critères de sortie du plan de lutte
2.2 – Programme national de contrôle des élevages négatifs
2.2.1 – Principes
2.2.2 – Conditions de garantie
2.2.2.1 – Tests de qualification
2.2.2.2 – Maintien de la qualification
2.2.2.3 – Achats d’animaux
2.2.2.4 – Confirmation de résultats positifs
2.3 – Les résultats
2.3.1 – Développement général des programmes de lutte contre la paratuberculose en France
2.3.2 – Programme de maîtrise en élevage infecté
2.3.3 – Programme de garantie
3 – POSSIBILITES DE LA MISE EN PLACE D’UNE CERTIFICATION DES ELEVAGES BOVINS FRANÇAIS VIS-A-VIS DE LA PARATUBERCULOSE BOVINE
3.1 – Certification des maladies non réglementées en France
3.1.1 – Présentation de l’ACERSA
3.1.1.1 – Création de l’ACERSA
3.1.1.2 – Organisation de l’ACERSA
Instance Administrative de Gestion
Instance technique de certification
Secrétariat Permanent
3.1.2 – Le système de Certification
3.2 – Processus d’évaluation de la faisabilité de la certification de la paratuberculose82
3.2.1 – Protocole de certification proposé
3.2.2 – Conclusion des études économiques
3.2.2.1 – Modèle de diffusion
3.2.2.2 – Coût évité de la maladie
3.2.2.3 – Coût de la certification
3.2.2.4 – Analyse coût/avantage
3.2.2.5 – Synthèse
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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