Le XXème siècle, un siècle de développement technologique, fut caractérisé sur le plan thérapeutique par la découverte et le développement des antibiotiques qui ont permis d’éradiquer bon nombre d’infections bactériennes qui décimaient les populations surtout les personnes âgées et les enfants les siècles précédents. A la fin de ce siècle brillant dans tous les domaines, apparaît dès les années 80 une infection virale, le syndrome d’immunodéficience acquise dû à des virus de la famille des rétrovirus VIH1 et VIH2. Ces virus sont caractérisés par leur grande capacité de multiplication dans les cellules, sièges des défenses immunitaires de l’homme et par des mutations exagérées qui font du SIDA une catastrophe naturelle. Cette pandémie décime plus de pauvres que de riches. En effet sur les 42 millions de cas recensés à travers le monde 85% se recrutent dans le continent africain et sur les 32 millions de décès enregistrés depuis 1983, 90 % appartiennent au continent africain avec comme tranche d’âge de prédilection celle de 18 à 45 ans. La conséquence est que l’Afrique voit son développement hypothéqué par ce fléau et son avenir. Les médicaments antirétroviraux ne guérissent pas la maladie mais freinent la multiplication exagérée du virus. Ils permettent au patient de mener une vie normale et prolongent son espérance de vie. Du fait de leur coût très élevé (7 à 10 millions de francs CFA par patient et par an) ; ils ne sont accessibles que dans les pays de haute technologie et d’industrie pharmaceutique florissante. Le SIDA se développe dans les pays qui ne disposent pas de ressources humaines et financières suffisantes pour un diagnostic précoce, systématique, anonyme, confidentiel, gratuit et pour un approvisionnement suffisant en ARV. Le problème est d’autant plus grave qu’en Afrique il n’y a ni sécurité sociale, ni mutuelle, ni assurance maladie. Cette disparité entre pays pauvres et riches plus forte que jamais nécessite l’amélioration de l’accès des antirétroviraux aux plus pauvres.
HISTORIQUE, DEFINITION ET CONSIDERATIONS GENERALES
HISTORIQUE
En 1980, l’isolement et la caractérisation du premier rétrovirus humain (Human T Cell Leukemia Lymphoma Virus) ou HTLV1 furent publiés par POEISZ et coll de l’équipe du Pr. GALLO soit 70 ans après la découverte du premier rétrovirus oncogène animal par Pr. ELLERMAN et BANG (3, 9). Le 05 juin 1981, furent observées, à Atlanta, chez de jeunes homosexuels, au Centre Américain de Contrôle des Maladies (Center for Diseases Control, CDC), les manifestations d’une maladie infectieuse transmissible essentiellement par voie sexuelle et sanguine. Cette maladie fut rapidement considérée comme une maladie virale. Dès cette époque les pneumonies à Pneumocystis puis les sarcomes de kaposi observés furent directement corrélés à un déficit immunitaire profond déjà reconnu comme étant liés à la disparition d’une population de cellules immunes les TCD4. Ces observations sur l’agent responsable firent penser à un virus dont le refuge serait les cellules immunes des organes lymphoïdes.
C’est ainsi qu’en 1983 à partir de cellules lymphoïdes ganglionnaires d’un patient atteint de lymphoadénopathies, fut isolé par l’équipe du Professeur Luc MONTAGNIER un virus jusqu’alors inconnu qu’ils ont appelé LAV (lymphoadenopathy associated virus). En fait l’existence de ce virus remontait à plusieurs décennies puisqu’un sérum zaïrois de 1959 a été reconnu positif par NAHMAS et collaborateurs. En 1984 les professeurs Robert GALLO et Max ESSEX confirmèrent qu’il s’agissait d’un rétrovirus qui fut dénommé plus tard virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Dès 1985 la notion de variabilités génétiques du virus fut évoquée par l’analyse de virus isolés chez plusieurs patients ; un second virus apparenté au premier mais génétiquement distinct et surtout très proche d’un rétrovirus simien VIS (virus de l’immunodéficience simien) fut découvert par le Professeur Souleymane MBOUP de l’Université Cheikh Anta DIOP de DAKAR et Francis BARIN de l’Université de Tours sur des prélèvements de prostituées de Guinée Bissau et du Cap vert. Ces deux virus furent appelés VIH1 pour le virus initial et VIH2 pour celui d’Afrique de l’Ouest.
DEFINITION ET CONSIDERATIONS GENERALES
SIDA est une abréviation de syndrome d’immuno-déficience acquise c’està-dire : ensemble de signes d’une maladie entraînant une diminution des défenses de l’organisme apparue au cours de la vie. Il s’agit d’une forme tardive et compliquée de l’infection par le VIH dont la principale cible est la sous population de LTCD4 Helper et subsidiairement, les monocytes et macrophages (26). On assiste à un effondrement considérable des défenses immunitaires responsable du développement d’infections opportunistes dues à d’autres virus, bactéries, parasites, et champignons.
Le SIDA est, selon l’ONUSIDA, la maladie la plus dévastatrice que l’humanité ait jamais connue avec une estimation de 3,1 millions de décès hommes femmes et enfants rien que pour l’année écoulée 2002. La pandémie du SIDA est un véritable problème de santé publique, qui constitue une entrave au développement de l’Afrique noire et une menace pour le continent africain.
EPIDEMIOLOGIE DU SIDA
SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DANS LE MONDE
La pandémie provoquée par le VIH continue de se propager dans les pays pauvres malgré le succès rencontré par les programmes de prévention d’échelle encore trop réduite. De nouveaux foyers apparaissent dans les zones jusqu’ici peu touchées, comme l’Europe de l’est où la crise économique et la désintégration des systèmes de soins facilitent le développement de la toxicomanie et la croissance des infections sexuellement transmissibles. En 1996, le SIDA avait provoqué 1,5 million de décès et en 2002 3,1 millions de décès. Les 2/3 des personnes infectées dans le monde vivent en Afrique subsaharienne et environ 1/4 en Asie du sud et du Sud-Est .
SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE EN AFRIQUE
En fin 2002, le nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA (adultes et enfants) est estimé à 29,4 millions (soit les 2/3 du total mondial) en Afrique subsaharienne et à 550.000 en Afrique du Nord et Moyen-Orient. Le nombre de personnes ayant contracté le VIH en 2002 se chiffre à 3,5 millions pour l’Afrique subsaharienne et 83.000 pour l’Afrique du Nord et Moyen-Orient. En ce qui concerne le nombre de décès, rien qu’en 2002, l’Afrique subsaharienne a perdu 2,4 millions des siens.
AGENT PATHOGENE
DEFINITION ET CLASSIFICATION DES VIH
Les VIH appartiennent à la famille des rétrovirus qui sont définis par leurs modes de réplication qui passe par une étape de retro transcription de leur matériel génétique constitué par deux molécules d’ARN identiques, en ADN dit pro viral. Cette étape indispensable à la multiplication du virus est possible grâce à une enzyme présente dans le virus et caractéristique de cette famille: transcriptase inverse ou réverse. Les VIH appartiennent au sous groupe des lentivirus exprimant ainsi l’évolution lente des maladies qu’ils entraînent.
STRUCTURE ET VARIABILITE GENETIQUE
Structure des VIH
Lorsqu’ils sont libérés par bourgeonnement à la surface des cellules qui les produisent, les VIH observés au microscope électronique se présentent de façon schématique sous forme de particules sphériques de 90 à 120 nm de diamètre. Ces particules, sont entourées d’une membrane d’origine cellulaire dans laquelle sont encrées une glycoprotéine d’enveloppe gp120 et une glycoprotéine transmembranaire gp41.
L’intérieur de la particule est tapissé de molécules correspondant aux protéines de la matrice, et contient également la protéase virale . A l’intérieur de la capside virale de forme trapézique on retrouve non seulement deux des trois enzymes viraux (la reverse transcriptase et l’intégrase) mais également le matériel génétique constitué de deux molécules identiques d’ARN.
Variabilités génétiques du VIH
Cette notion de variabilité génétique du VIH fut reconnue très tôt après sa découverte. Aucun des virus isolés à partir de différents patients n’était génétiquement identique et au sein d’un même patient de multiples formes sont identifiées. La différence entre les deux sous types de VIH atteint plus de 50 % ; chaque virus lui-même représenté par des virus génétiquement éloignés. Ainsi le VIH1 divisé en VIH1 du groupe M (majoritaire) et VIH1 du groupe O (outlier). Les VIH1 du groupe M eux même représentés par différents sous types désignés par les lettres (A, B, C, D, E, F, G). La rétro-transcription, de l’ARN en ADN viral par la reverse transcriptase ou transcriptase reverse est en effet le mécanisme principal à l’origine de l’émergence de virus hybrides mais aussi de virus mutés qui apparaissent comme une conséquence d’erreurs de lecture de l’information génétique de l’enzyme.
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME