Du point de vue social et civique, l’éducation est un droit pour le citoyen et un devoir pour l’Etat. Sur le plan économique, l’éducation est un investissement (22) et toutes les observations s’accordent pour souligner que l’enseignement de base est l’investissement en capital humain le plus effectif (12) (3). Depuis décennie 1990, le taux de scolarisation des enfants a beaucoup progressé à Madagascar (13). Le taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) est de 81 % en 2001. Cependant, le pourcentage d’enfants admis en 12ème atteignant la classe de 7ème est seulement de 34% (3). Parmi les raisons pouvant être à l’origine de cette forte déperdition scolaire figure la malnutrition (33)(34). En effet, d’une part, il est reconnu que la malnutrition limite le développement et la capacité d’apprentissage des enfants (33) (34), et d’autre part, la prévalence de la malnutrition à Madagascar, ces quinze dernières années, est restée stationnaire, à un niveau élevé, autour de 50% (3).
Pour améliorer l’efficacité de l’enseignement à Madagascar, des activités de promotion de la nutrition des élèves ont été mises en œuvre. Ainsi, une des stratégies opérationnelles de la Politique Nationale de Nutrition est l’« Intervention de nutrition en milieu scolaire (31) et l’«Intégration de la nutrition dans les programmes scolaires », dont la création dans les zones vulnérables des cantines scolaires, figurent parmi les activités prioritaires. » .
SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE A MADAGASCAR
La malnutrition
D’après l’OMS, « La malnutrition est un état pathologique résultant de la carence ou de l’excès, relatif ou absolu d’un ou plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement ou ne soit décelable que par des analyses anthropométriques, biochimiques ou physiologiques » .
Autrement dit, c’est un état nutritionnel qui s’écarte de la normale, que ce soit par excès ou par défaut (24) et il est indispensable de connaître l’alimentation des Malgaches.
L’alimentation du Malgache
Le riz est l’aliment de base à Madagascar. C’est essentiellement du riz local qui est consommé, et dans une moindre mesure du riz importé. Le riz est généralement bouilli et accompagné d’une sauce à base de feuilles qui sont appelées des « brèdes ». La sauce comporte parfois de la viande de poulet, de porc ou de zébu (romazava ou ragoût de viande de zébu) Le manioc et le maïs sont aussi largement consommés. Le régime est pauvre en matière grasse ; la principale source de matières grasses est l’huile de soja importée qui est assez coûteuse.
Selon les estimations de recensement des communes (RC) de 2001, plus de la moitié de la population malgache est victime de l’insécurité alimentaire de manière chronique ou temporaire. Il y a un caractère saisonnier qui se traduit par des périodes de soudure durant en moyenne quatre mois, la période la plus difficile allant de janvier à mars (IAWG –FIVIMS, 2004 ; MAEP $FAO, 2004). En 2001 les disponibilités énergétiques alimentaires (DEA) sont évaluées à 2049 Kcal/per capita/jour, disponibilités insuffisantes pour couvrir les besoins énergétiques de la population (2129 Kcal/per capita/jour). D’après l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde- la prévalence de la sous-alimentation s’élevait à 37% en 2000/02 (FAO, 2004b).
Situation nutritionnelle à Madagascar
La malnutrition des enfants de moins de 5 ans fait partie intégrante du problème de la pauvreté à Madagascar, et constitue un problème de santé publique. Elle est mesurée par le taux d’insuffisance pondérale et le retard de croissance. A Madagascar, le taux de malnutrition chronique est 24 fois plus élevé par rapport à la référence . En effet, d’après la norme de l’OMS, dans une population normale, la possibilité d’avoir un taux de malnutrition chronique est de 2% alors qu’à Madagascar il est de 48.6%.
LES GRANDES PHAS ES DE LA CROISSANCE
Les alternances entre les crises d’allongement du corps et les périodes d’augmentation du poids permettent de diviser la croissance en 4 phases : la petite enfance, la moyenne enfance, la grande enfance et l’adolescence.
Si les phénomènes de la puberté sont assez caractéristiques pour permettre d’en situer le début avec précision, par contre, le passage de la moyenne à la grande enfance, par exemple, comporte une période de transition pendant laquelle les caractéristiques de l’une s’intriquent avec celles de l’autre. Les modifications morphologiques dues aux phénomènes de croissance proprement dits sont influencées par le type constitutionnel que présentera le sujet à l’âge adulte et dont l’ébauche peut déjà se manifester pendant l’enfance.
L’évolution, aussi bien morphologique que physiologique, ne se fait pas chez tous les enfants avec une égale rapidité, de telle sorte que deux enfants du même âge chronologique peuvent en être arrivés à deux phases différentes de leur croissance.
La petite enfance
La petite enfance s’étend depuis la naissance jusqu’à la fin de la première dentition. Cette période est caractérisée par un accroissement considérable de la taille, du poids, par les formes arrondies et les grandes dimensions de la tête et du tronc. Ces caractères sont d’autant plus marqués que l’enfant est plus jeune.
i. Au moment de la naissance, la circonférence de la tête est de 2 à 3 cm supérieure au périmètre thoracique alors que chez l’adulte, le périmètre thoracique dépasse le périmètre de la tête d’environ 30 cm .
ii. La forme du thorax est également caractéristique : il est cylindrique :
a. A la naissance, les diamètres antéro-postérieur et transverses sont égaux
b. Au fur et à mesure que l’enfant grandit, l’accroissement des dimensions transversales devient prédominant. A deux ans, la forme ovalaire commence à se dessiner. Cette différence ira en s’accentuant.
iii. Chez le petit enfant, il n’existe pas, entre le thorax et l’abdomen, une démarcation.
iv. Une autre particularité du tronc infantile est la forme de la colonne vertébrale. A la naissance, celle-ci ne présente qu’une seule courbure à concavité antérieure. Les courbures cervicale et lombaire n’apparaîtront qu’à partir du moment où l’enfant commencera à redresser la tête (vers 3 mois) et à se tenir assis et debout (vers 7 mois) .
v. Les membres des petits enfants sont très courts et potelés, sans relief musculaire.
La moyenne enfance
Elle commence au moment où s’achève l’éruption des dernières dents de lait (2,5 ans) et se termine en même temps que débute la dentition permanente (6 ans), donc elle se trouve entre 2,5 à 6ans. Elle est caractérisée par la prédominance de la tête du sujet par rapport au tronc (44)(45), D’un seul coup d’œil, on dirait que sa tête a pris volume .Les joues sont arrondies, la bouche charnue, le tronc parait cylindrique et les reliefs osseux et musculaires sont quasi- inexistants.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONSIDERATIONS GENERALES
1 SITUATION ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE A MADAGASCAR
1.1 – La malnutrition
1.2 – L’alimentation du Malgache
1.3 – Situation nutritionnelle à Madagascar
1.4 – LES GRANDES PHAS ES DE LA CROISSANCE
2 LE SYSTEME EDUCATIF A MADAGASCAR
2.1 – LA PLACE DES ECOLES PRIVEES DANS LE SYSTEME EDUCATIF
2.2 – LA POLITIQUE NUTRITIONNELLE EN MILIEU SCOLAIRE A MADAGASCAR
2.2.1 Promotion de l’éducation nutritionnelle en milieu scolaire
2.2.2 Promotion du concept de la sécurité alimentaire des ménages dans les écoles cibles
2.2.3 Appui alimentaire scolaire
2.2.4 Prévention sanitaire en milieu scolaire
2.2.5 Promotion de l’hygiène et assainissement
2.2.6 Consolidation et extension de la couverture des interventions au niveau des 116 Districts
2.2.7 Renforcement de la synergie entre les interventions de nutrition communautaire et scolaire
DEUXIEME PARITE : ETUDES SUR LA NUTRITION DANS LES ECOLES PAROISSIALES DE NAMEHANA
1 CADRE DE L’ETUDE
2 METHODOLOGIE
2.1 – Echantillonnage
2.2 – Collecte de données
2.3 – Observation
2.4 – Enquête nutritionnelle
2.5 – Consultation de dossiers
3 Appréciation de l’état nutritionnel des élèves
4 Traitement des données
4.1 -Test de « X2 » de normalité de K. PEARSON
4.2 -Teste « t » de STUDENT – FISHER
4.3 -Test « F » de BEHRENS-FISHER : comparaison des variances
4.4 -Limite d’étude
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET INTERPRETATION
1 Caractéristiques des élèves étudiés
1.1 – Age des élèves
1.2 . Genre
1.3 – Informations concernant la famille
2 – Etat nutritionnel des élèves
2.1 – Evolution de la taille moyenne des élèves en fonction de l’âge (T/A) et du genre
2.2 – Appréciation de l’état nutritionnel selon l’Indice de Masse Corporelle
2.3 Appréciation de l’état nutritionnel selon l’indicateur Taille/âge
3 Performance scolaire des élèves de la paroisse de Namehana
3.1 – Redoublement
3.2 – Absentéisme
3.3 – Note moyenne des élèves
4 Influences de l’Etat nutritionnel sur la performance scolaire des élèves
5 Participation aux activités de nutrition scolaire
5.1 -Cantine scolaire
5.2 -Jardin potager scolaire
5.3 -Supplémentations en Fer/acide folique (FAF) et déparasitage
QUATRIEME PARTIE: SUGGESTIONS ET INTERETS
1 – SUGGESTIONS
1.1 -A l’endroit de l’EDIFA NAMEHANA
1.2 -A l’endroit du Ministère de l’Education Nationale
2 – INTERETS
2.1 – Intérêts techniques et économiques
2.2 – Intérêts pédagogiques
CONCLUSION GENERALE