La Numidie au sens des subdivisons phytogéographiques

La Numidie au sens des subdivisons phytogéographiques

La Numidie compte le plus grand nombre de taxons (Véla et Benhouhou, 2007), et parmi les mini-hotspots du bassin méditerranéen, le plus riche (11ème hotspot « Kabylies-NumidieKroumirie » « Dalmatie » (modifié d’après Médail et Quézel 1997 ; Véla et Benhouhou, 2007) (Médail et Myers, 2004) (cf. Fig.1). A cela s’ajoute trois ZIP qui se localisent au sein du secteur (Edough, Guerbès/Sanhadja, El Kala) des 39 ZIP du Nord de l’Algérie (Benhouhou et al., 2018).

Les récentes inspections botaniques ont permis la découverte de nouveaux taxons et des nouvelles répartition taxonomique (de Bélair et Véla, 2011 ; Véla et al., 2012 ; Véla et de Bélair, 2013 ; Amari et al., 2015 ; Hamel et Meddad-Hamza, 2016 ; Hamel et Boulemtafes, 2017 a.b.c ; Allem et al., 2017 ; Djemai et al., 2017 ; Ali Ahmed et al., 2018 ; Boulemtafes et al., 2018 ; Hamel et al., 2019a ; Haou et de Bélair 2019 ; Hamel et al., 2020).

En fait, les travaux de recherche entrepris sur la végétation de la frange littorale numidienne sont inexistants et la seule étude consultable revient à Hamel et al. (2013) avec son travail sur la végétation de la péninsule de l’Edough (faisant partie de la Numidie) où quelques stations du littoral figurent sur ses relevés floristiques. Ce document est intitulé « Flore vasculaire rare et endémique de la péninsule de l’Edough (Nord-Est algérien)». A l’exception de ce dernier document, aucune étude dédiée spécifiquement à la végétation littorale numidienne n’a été réalisée du moins au cours de cette dernière décennie. Certains milieux de cette région demeurent donc toujours inexplorés. L’exploitation des anciens et récents documents en matière de diversité floristique du NordEst algérien, indique que les régions les plus reculées marquent les taux les plus élevés en biodiversité et notamment des espèces endémiques, rares et parfois très rares qui nous renvoient vers la nécessité de revoir notre mode d’analyse pour optimiser l’acquisition de données d’une surface donnée. Une richesse en plante vasculaire se traduit généralement par de nouvelles répartitions taxonomiques et parfois les explorations aboutissent même à la découverte de taxons non formellement décrits, tels que les cas de Erysimum cheiri subsp. inepectans (Ouarmim et al., 2013) et des nouvelles découvertes taxonomiques pour l’Algérie (comme celui de Galium verrucosum subsp. halophilum (Ponzo) (Véla et de Bélair, 2013). Or, fréquemment les découvertes de nouvelles répartitions, de taxons rares et endémiques, autrefois considérés comme des espèces limitées qu’à certaines zones géographiques, semblent présents dans d’autres secteurs, ce qui fausse parfois leurs statuts de menace. A titre de preuve, nous notons les taxons suivants récemment redécouverts : Soleirolia soleirolii (Hamel et Boulemtafes, 2017c), Limonium narbonenseMill. (Boulemtafes et al., 2017), Anthyllis barba–jovis ; Brassica fruticulosa Cirillo subsp. numidica (Coss.) Maire ; Centaurea papposa (Coss.) Greuter ; Echinophora spinosa L. ; Euphorbia dendroides L. ; Malva arborea (L.) Webb et Berthel ; Matthiola incana (L.) R. Br. subsp. incana ; Matthiola sinuata (L.) R. Br. var. numidica Coss. ; Sedum tuberosum Coss.Et Letourn. ; Seseli praecox Gamisans ; Silene rosulata Soy.–Will. et Godr. subsp. rosulata ; Sixalix farinosa (Coss.) Greuter et Burdet ; Teucrium fruticans L. (Hamel et Boulemtafes, 2017b ; Boulemtafes et al, 2018).

Moins importante que celle de la rive nord de la Méditerranée, l’urbanisation est galopante sur tout le littoral numidien. Elle s’étend sur toute la frange littorale est présente une sérieuse menace notamment dans le milieu dunaire qui occupe une grande partie du littoral et où les espèces clés qui stabilisent les dunes et participent dans la création des dunes embryonnaires sont menacées par le surpâturage. L’exploitation irrationnelle du sable de ce milieu dunaire contribue aussi grandement dans la destruction de cet habitat (Bayed, 2011). Les estuaires, des zones où l’eau salée, saumâtre et douce se rencontrent, forment des zones de grande diversité écologique. Ce sont aussi des habitats naturels fragiles du fait de leur valeur écologique importante. Sur le littoral numidien, nous comptons deux principaux estuaires (l’estuaire de la Mafragh et l’estuaire de Oued El Kebir-Ouest) qui sont aussi menacés par des eaux polluées (rejets industriels et agricoles) et à un piétinement anthropique lié à une grande fréquentation touristique.

Par contre, le littoral rocheux constitue l’habitat le moins perturbé et potentiellement le plus riche en espèces. Son caractère parfois escarpé en forme de caps et de dalles rocheuses permet la création de microbiotopes jouant le rôle de refuge pour de nombreuses plantes rares et endémiques. La plupart des découvertes se localisent dans des espaces à géographie insulaire. Ces micro– espaces insulaires offrent un habitat et une protection aux espèces rares et endémiques. Ces nombreuses petites îles sont par conséquent des zones d’intérêt biologique potentiel (Yahi et al., 2012 ; Véla et Pavon, 2013) mais elles restent tout de même des milieux méconnus et non explorés sur toute la façade nord-est algérienne. Dans leurs expéditions et leurs inventaires (dont la découverte d’Allium commutatum Guss.), au niveau de certains petits îles et îlots de l’ouest algérien, Véla et al. (2012b) rapportent l’importance de mettre en valeur ces zones et les centrer au sein des préoccupations botaniques et écologiques. Les îlots ne sont pas le seul milieu à grande valeur écologique sur le littoral numidien, le milieu dunaire et les estuaires comptent aussi une diversité importante surtout celles des psammophiles endémiques qui poussent sur les plages et les dunes de sable, à l’égard de:Dactyloctenium aegyptium (L.) Willd., Euphordia paralias L., Medicago marina L., Retama raetam (Forssk.) Webb subsp. bovei (Spach) Talavera et Gibbs, Crucianella maritima L. et Malcolmia ramosissima (Desf.) Thell. ainsi des espèces à grande spécificité écologique qui poussent sur les berges des estuaire : Plantago crassifolia Forssk., Salix pedicellata Desf., Vitex agnus-castus L., Pteris vittata L., Tamarix gallica L., Phyla nodiflora (L.) Greene et Phragmites australis (Cav.) Trin. ex Steud.

Milieux insulaires 

L’insularité ne se limite pas à des iles de grande superficie, même si la fameuse théorie de biogéographie insulaire proposée par MacArthur et Wilson (1960) et qui ne concerne que les îles océaniques et non pas les îles continentales définie la superficie d’une ile comme un facteur limitant (Blondel, 1995). Après quelques années la valeur écologique des petites îles a été formalisée dans une théorie écologique générale (MacArthur et Wilson, 1967). La superficie restreinte de certains iles et ilots joue en faveur de la biodiversité qu’elle héberge. En effet, la plupart des petits iles et ilots de la méditerranée ne sont pas habités par l’homme, ce qui réduit énormément ses interventions négatives. Ils ne subissent pas donc les mêmes dégradations anthropiques que sur le littoral continental (Benoit et Comeau, 2005). Il existe environ 4000 îles de superficie inférieure à 1000 hectares en méditerranée (Montmollin et Strahm, 2005). Jusqu’à présent, aucun dénombrement réel des iles et ilots n’a était effectué (Greuter, 1995). C’est donc une réelle méconnaissance autour d’un habitat pourtant riche et vulnérable.

Même si le nombre d’espèces est moins important qu’en continent, les iles de petite surface constituent des refuges où persistent des espèces rares et menacées (Médail et Véla, 2020). Or, ces habitats naturels isolés de grand intérêt écologiques ont longtemps été ignorés par la communauté scientifique. Actuellement, ces territoires isolés constituent un véritable réservoir de connaissances et étudier la biodiversité de ces zones géographiques participera grandement dans la conservation de la biodiversité du littoral méditerranéen (Médail et al., 2000). Mais quand on parle de petits îles et îlots de la méditerranée, il n’existe pas de définition universelle qui indique clairement les îles de petite superficie, ce qui rend la classification des petites iles changeante d’une zone à l’autre. Dans notre étude, nous utilisons celle du programme – Initiative petites îles de la méditerranée (Initiative PIM, www.initiative-pim.org) (Bernard, 2018). L’initiative définie une petite ile comme étant une « entité insulaire de superficie inférieure à mille hectares, constamment isolée par une hauteur d’eau égale au moins à 50 cm, éloignées d’au moins 5 m d’une autre zone émergée plus vaste (continentale ou insulaire) et accueillant au minimum une plante vasculaire » .

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Table des matières

1. Introduction générale
1.1. Historique des prospections botaniques (Algérie du Nord)
1.2. La Numidie au sens des subdivisons phytogéographiques
1.3. Milieux insulaires
1.4. Objectifs de la thèse et organisation du manuscrit
1.5. Structuration de la thèse
Chapitre I : Matériel et méthodes
2. Région d’étude
2.1. Situation géographique
2.2. Le littoral et ses limites écologiques
2.3. Morphologie
2.4. Activité humaine
2.5. Climatologie
2.6. Géologie
3. Méthodes
3.1. Etude floristique
3.2. Indice d’abondance et répartition des espèces
3.3. Modes de dissémination
3.4. Détermination et identification des plantes mellifères
3.5. Enquête ethnobotanique
3.6. Collecte des données environnementales
3.7. Analyse écologique
3.8. Analyse numérique des données floristiques
3.8.1. Indice de similarité de Sorensen
3.9. Analyse Canonique des Correspondances
Chapitre II : Milieu continental
Premières pages des articles scientifiques
4. Introduction
5. Résultats
5.1. Composition de la flore
5.2. Diversité biologique
5.3. Diversité biogéographique
5.4. La richesse floristique des différentes communautés
5.5. Analyse canonique des correspondances flore / environnement
6.Discussion
6.1. Composition de la végétation
6.2. Diversité biologique et phytogéographique
6.3. Nouvelle répartition des plantes
6.4. Valeur écologique de littoral numidien
6.5. Rareté chez les principales distributions biologiques et biogéographiques
6.6. Des taxons critiques à aire de répartition restreinte
6.7. Une dynamique régressive inquiétante
6.8. Interprétation écologique des communautés
Conclusion
Chapitre III : Milieu insulaire
Premières pages d’un projet international
7. Introduction
8. Résultats
8.1. Typologie de la végétation insulaire
8.2. Végétation insulaire des rochers maritimes
8.3. Végétation liée aux reposoirs à goéland
8.4. Végétation des prairies et friches semi-halophiles
8.5. Végétation des fruticées et maquis thermophiles
8.6. Richesse spécifique
8.7. Biologie et biogéographie des espèces
8.8. Végétaux patrimoniaux
8.9. Les espèces exotiques
8.10. Mode de dissémination
8.11. Caractéristiques édaphiques
8.12. Analyse de la similitude floristique entre les îles étudiées
8.13. Relation entre la richesse floristique et les variables étudiées
8.14. Individualisation des groupements végétaux réalisée par une analyse canonique des correspondances selon les variables de l’environnement
9. Discussion
9.1. Diversité végétale et stratégies de vie des espèces
9.2. Phénomène de raréfaction ou d’absence de végétaux communs sur le continent
9.3. Phénomène de différenciation microinsulaire et endémisme
9.4. Taxons patrimoniaux des îles
9.5 Influence des variables environnementales sur la richesse floristique des îles
9.6. Menaces et enjeux de conservation de la flore
10. Conclusion
Chapitre IV : Service écosystémique des plantes mellifères et médicinales
Premières pages des articles scientifiques
11. Introduction
12. Résultats
12.1 Diversité des plantes mellifères
12.2. Etude ethnobotanique
12.3. Utilisation des plantes médicinales
13. Discussion
13.1. Diversité des plantes médicinales
14. Conclusion
Conclusion générale

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