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Les hypothèses de Ricardo
Mobilité parfaite des facteurs de production : les facteurs de production (capital et travail) peuvent être utilisés pour n’importe quelle production à l’intérieur du pays.
Cependant, les facteurs de production ne peuvent être ni importés ni exportés donc immobilité parfaite des facteurs entre les pays.
Il n’existe aucune restriction à la circulation des marchandises (pas de barrières légales, tarifaires ou autres) et les coûts de transport ne sont pas pris en compte.
Le modèle suppose l’échange d’une unité d’un produit contre une unité d’un autre et la valeur relative de ces produits est mesurée en nombre d’hommes/année, c’est à dire par la quantité de travail nécessaire pour produire une unité (identique dans les deux pays) de produit, conformément à une tradition bien établie connue sous le nom de « loi de la valeur travail »
Enfin il raisonne comme si les rendements d’échelles sont constants : augmenter la quantité produite ne diminue pas la productivité du travail.
Illustration de la théorie
Prenons l’exemple célèbre du Portugal et de l’Angleterre pour les deux produits vin et drap, David Ricardo a réussi à montrer l’intérêt que les deux partenaires trouvent dans l’échange international même si l’un des deux a un avantage dans la production des deux biens.
Cet exemple se présente comme suit : pour produire une unité de vin, le Portugal a besoin de 80 heures et l’Angleterre de 120 heures, quant au drap, le premier a besoin de 90 heures contre 100 heures pour le dernier.
L’importance économique de l’importation
L’importation contrairement à ce qui est communément cru, ne constitue pas une perte dans le commerce international. C’est plutôt grâce à l’importation qu’elle autorise que le commerce apporte des gains et l’exportation est le prix à payer pour l’obtenir.
Dans un premier temps, l’importation permet de suppléer aux insuffisances constatées. Comme ce qui a été dit précédemment, chaque pays a ses particularités au niveau des facteurs de production, chacun a ses avantages comparatifs. Comme il est impossible de se spécialiser totalement dans la production d’un bien, l’importation cherche donc à combler le déficit constaté dans la production d’un bien de fabrication locale.
Dans un second temps, l’importation permet d’améliorer la production interne. En effet, l’importation constitue une menace pour les producteurs locaux en tant que concurrence. Les consommateurs ont tendance à être attirés par les produits nouveaux et étrangers. Les produits importés deviennent donc une référence des produits locaux en matière de qualité. Si les producteurs nationaux veulent être compétitifs face à l’offre extérieure, ils doivent améliorer leur production et dépasser les producteurs étrangers. Ainsi, la qualité des produits locaux tendra donc à s’améliorer. Mais un des plus grand avantage issu de l’importation est sa capacité à réduire le prix d’un produit sur le marché national. En général, on importe un produit parce qu’il est moins cher que celui produit sur le territoire national. Les prix de ces derniers sont souvent fortement corrélés puisqu’ils sont substituables. Si les offreurs nationaux veulent vendre leur produit, ils seront aussi contraints à baisser leur prix de vente au niveau du prix mondial.
De plus, importer un bien a pour conséquence d’augmenter l’offre sur le marché de celui-ci. Les gains issus de l’importation sont donc en faveur des consommateurs. En effet, ils connaissent une augmentation de leur satisfaction puisqu’ils peuvent consommer une plus grande quantité d’un bien de meilleure qualité à un prix plus bas. Mais en plus, ils peuvent aussi consommer une variété de biens qu’ils ne pouvaient pas trouver sur le marché auparavant.
Le développement agricole dans le processus de développement
Le secteur traditionnel, surtout l’agriculture, selon William Rostow a une capacité de dégager un surplus. Dans son ouvrage « Les étapes de la croissance économique » (1963), il explique que la toute première étape du développement est une société traditionnelle caractérisée par une économie de subsistance sans accumulation et spécialisée dans l’agriculture. Mais il y explique aussi que « les conditions préalables au développement se créent au sein de la société traditionnelle ». Effectivement, l’agriculture permet la mobilisation de l’épargne nécessaire pour constituer un investissement. Pour ce faire la société doit passer par une révolution agricole en augmentant la productivité, en servant des marchés plus étendus et en augmentant les capitaux qu’elle est disposée à prêter au secteur moderne. Le rôle de l’agriculture est donc la formation d’un revenu excédentaire constituant un capital nécessaire à la mise en place du secteur moderne. Les travaux de Lewis montrent aussi que l’agriculture a un impact sur le développement du secteur moderne, grâce à sa capacité à dégager une main d’œuvre potentielle. Lewis caractérise l’économie des pays en développement comme étant subdivisé en deux secteurs : le secteur moderne industriel et le secteur précapitaliste traditionnel. C’est ce qu’on appelle le modèle dualiste. Dans son approche, il n’existe aucune barrière dans le secteur moderne, tous les travailleurs qui le désirent peuvent obtenir un emploi dans ce secteur. Le secteur agricole traditionnel est donc capable de libérer de la main d’œuvre au profit du secteur moderne et du développement industriel. Dans son modèle, le secteur agricole a une faible productivité du travail, alors que la productivité du travail dans le secteur industriel est très élevée. Par conséquent, la production agricole peut être effectuée par une main d’œuvre moins importante. La variation de cette main d’œuvre peut alors être réallouée dans le secteur moderne. Au total, l’économie dispose d’un excédent de mains d’œuvres dont le salaire est déterminé par le niveau de subsistance. Ce modèle a été critiqué par Fei et Ranis en soulignant que l’industrie à elle seule ne peut absorber tout l’excédent de main d’œuvre au début du processus de développement. Selon eux, une révolution préalable ou simultanée du secteur agricole est indispensable à l’industrialisation. Par ailleurs, ils expliquent qu’un transfert de travailleurs du secteur de subsistance vers le secteur moderne crée un surplus qui peut être ensuite réinvesti. Cependant, une croissance de la productivité due à l’amélioration des capitaux du secteur traditionnel est une condition non négligeable à ce transfert si le pays ne veut pas connaitre un avenir très difficile.
D’après ces théories, nous pouvons conclure que le développement agricole tient un rôle très important pour le développement économique d’un pays sous développé.
L’agriculture garanti de la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire se définit comme l’accès permanent de tous aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie saine et active. L’analyse de la situation et des perspectives sur la sécurité alimentaire dans les pays sous développés montre un écart croissant entre les besoins de consommation et de nutrition et la disponibilité.
Si une bonne combinaison de politiques de stockage, d’importations, d’aides alimentaires et de volet social permet de stabiliser les disponibilités et les prix intérieurs, et de faire face à l’insécurité alimentaire transitoire, seule la croissance de la productivité du secteur agricole et la mobilisation de ces gains de productivités pour le développement économique permettra d’atteindre la sécurité alimentaire à moyen et long terme.
En effet, former des stocks ne permettra pas de garantir la disponibilité de denrées alimentaires dans la prochaine période de pénurie, il s’agit juste d’une solution à court terme face au manque de ressources. Quant à l’importation, elle dépend essentiellement de la capacité à générer des ressources en devise et des contraintes liées aux remboursements des dettes. Concernant les aides alimentaires, sa condition d’obtention est liée à la politique agricole mise en œuvre dans le pays donateur puisqu’elle dépend de leur excédent de produits agricoles.
La croissance de la production est donc nécessaire et constitue le principal facteur permettant d’atteindre l’objectif de sécurité alimentaire mais il n’est pas suffisant car la notion de sécurité alimentaire se définit selon trois dimensions essentielles : disponibilité, accès et stabilité des prix. L’existence de nourriture sur le marché ne résout donc pas les manifestations de la faim si une personne manque de moyens pour l’acquérir. Or la sous alimentation et la malnutrition sont des entraves au développement. Elles affectent la productivité des individus et les enferment dans une spirale sans fin de faim et de pauvreté :
En outre, l’importation engendre une dépense supplémentaire consacrée à l’achat des devises. Une substitution de l’importation alimentaire par la production domestique permettrait de limiter ces dépenses et de ce fait les réallouer vers la distribution des ressources vivrières. Dans ce cas, le développement de la production agricole permet l’accroissement des disponibilités des ressources vivrières.
Ces apports de l’agriculture à l’économie sont les raisons pour laquelle l’intervention de l’Etat est indispensable pour protéger la production agricole nationale. La sous-section qui suit discutera de cette protection.
La protection de l’Etat de la production interne
Des politiques visant à intervenir sur les marchés et les structures agricoles ont été mises en place pour protéger les producteurs nationaux contre la concurrence des importations étrangères. Ces politiques se traduisent par des coûts supportés soit par le consommateur, soit par le contribuable. Evidemment, ce genre d’intervention de l’Etat va à l’encontre du principe même du libre échange mais est nécessaire pour le développement de la production agricole interne. Quelles sont alors ces instruments de protection ? et quelles sont leurs effets sur le marché ?
Les instruments de protection
Les Gouvernements interviennent dans le commerce agricole au moyen d’instruments directs ou indirects et ce, avec des objectifs variés. Les plus courants visent à accroître les revenus de l’Etat, à soutenir les revenus des producteurs, à réduire les prix à la consommation des produits alimentaires, à atteindre l’autosuffisance ou encore à contrecarrer les interventions des autres pays. Les instruments les plus couramment utilisés sont :
Le droit de douane
Le droit de douane est la politique la plus simple, la plus ancienne et la plus utilisée. Il y a deux types de droit de douanes : le droit de douane ad valorem, il s’apparente à une taxe proportionnelle au prix mondial ; et le droit de douane spécifique qui correspond à un montant fixe par unité importée. Traditionnellement, les Etats les utilisaient comme source de revenus mais de nos jours ils les utilisent plutôt pour soustraire certains de leurs secteurs intérieurs de la concurrence internationale, en augmentant de manière artificielle le prix des produits importés.
Les droits de douane ont pour conséquence de relever les prix aux consommateurs des produits importés; ils augmentent les revenus de l’Etat et tendent à inciter les producteurs nationaux à accroître leur production de biens substituables aux importations; ils constituent donc une forme d’incitation à développer la production et à remplacer les importations. Les droits de douane augmentent par conséquent les revenus des producteurs et de l’Etat au détriment des consommateurs et contribuent à ce que la production intérieure soit plus importante qu’en l’absence de mesures de protection.
Les impacts économiques des mesures de protection
Dans cette section, nous expliquerons les impacts des mesures citées précédemment en utilisant ce qu’on appelle la méthode de l’équilibre partiel. Cette méthode consiste à analyser un marché particulier en situation d’isolement, sans chercher à connaître ni la manière dont les événements touchant à ce marché peuvent influencer d’autres marchés ni comment ces derniers peuvent également avoir une incidence sur celui-ci. La méthode de l’équilibre partiel peut donc être utilisée pour évaluer l’impact d’événements sur la relation entre les quantités (produites, importées, exportées et consommées) et les prix d’une marchandise ou d’un groupe de marchandises. Voici tout d’abord le comportement d’un marché dans une économie fermée, en d’autres termes, hors de l’influence du marché international.
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Table des matières
PARTIE I : REVUE DE LA LITTERATURE : L’ECHANGE INTERNATIONAL, L’AGRICULTURE ET LES REALITES DE LA FILIERE RIZ MALAGASY
Section 1 : Les théories de l’échange international
I- L’avantage comparatif
II- La nouvelle théorie du commerce international
III- L’importance économique de l’importation
Section 2 : L’agriculture dans l’économie
I- Le marché agricole
II- L’apport de l’agriculture au développement
III- La protection de l’Etat de la production interne
Section 3 : La filière riz à Madagascar
I- Historique des politiques rizicoles à Madagascar
II- Les acteurs de la filière
Partie II : ANALYSE EMPIRIQUE DU SECTEUR RIZICOLE MALAGASY
Section 1 : Les caractéristiques du marché du riz à Madagascar
I- La situation du marché rizicole
II- Les contraintes du secteur rizicole malagasy
Section 2 : Analyse de l’importation de riz à Madagascar
I- Constat de l’importation de riz à Madagascar
II- Incidence de l’importation de riz
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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