La notion du « vivre ensemble »

Art : outil d’expression L’Art est un moyen d’expression

A travers les couleurs, les formes et les matières, la peinture est un langage pour exprimer ses sentiments, ses rêves ou ses idées. » (Lecornu, 2010) L’art permet d’exprimer un ressenti sans forcément passer par la parole. Il est utilisé comme moyen d’expression de ses sentiments, ses émotions, ses états d’âme. Au sens large il est considéré comme accessible à chacun. Dans le cadre du projet fictif, c’est un défi lancé à la jeunesse contemporaine ! « L’art est toujours la traduction d’une génération, des sentiments de cette génération envers ses contemporains. Il est évident qu’arrive un moment clé où il faut séparer ce qui est art et ce qui est mode l’art en tant que tel, est la capacité de toucher le coeur, pas celle de se regarder le nombril. L’art n’est rien d’autre que la transmission à la caravane de la vie de ce que nous avons connu pendant que nous vivions. » (Juan Arias, 1999) Les jeunes d’aujourd’hui sont les adultes de demain, ils ont tous une vision personnelle et particulière de leur ville, de leur commune. L’objectif est de leur permettre d’être acteurs de leur société, en leur suggérant un projet créatif basé sur l’art, un projet qui sort de leur propre imagination. L’art comme outil d’expression est à la base de ce travail de recherche. Il existe toutes sortes d’arts, qui ne s’arrêtent pas au visuel (musique, danse, chant, etc.).

Dans le projet « Street Art ! Colore ta ville ! » les jeunes s’expriment en créant des oeuvres qui parlent aux plus grand nombre en traitant d’un sujet d’actualité. C’est un moyen d’exprimer ou de communiquer un message. Ce qui intéresse l’ASC, c’est le processus et non le résultat final en soi (notion de beauté). C’est pourquoi l’ASC peut accompagner le projet « Street Art ! Colore ta ville ! ». En effet les objectifs sont notamment de valoriser les jeunes en leur permettant de s’exprimer à travers une/plusieurs oeuvres. Mais au-delà du processus décrit ci-dessus, il existe un autre objectif, important pour les conseillers communaux et les services communaux, à savoir l’image de la ville valorisée à travers le projet « Street Art ! Colore ta ville ! ». L’art devient une source de beauté ! « Il nous semble donc que les créateurs des arts de la rue, par leurs regards et leurs interventions, pourraient permettre de stimuler l’imagination des professionnels du projet urbain et architectural pour inventer des possibles. » .

L’animation socioculturelle, métier social en Suisse romande « L’animation socioculturelle est une action sociale réfléchie dans un processus favorisant l’échange, l’intégration et la création de liens par la participation active et citoyenne en co-construisant des projets avec les populations dans un contexte donné. Elle fait émerger les besoins, elle valorise les ressources à travers le partage dans une optique d’autonomie. »1 (Fumeaux, Définition de l’animation, 16 février 2015) L’animation socioculturelle se développe en Suisse romande à partir des années 50-60. Le développement économique et les premiers « congés payés » font apparaître la notion de loisirs qui autrefois était réservée à une « élite ». Cependant, les villes sont confrontées à une nouvelle problématique, la « délinquance » des jeunes qui ont « trop » de temps libre. Pour répondre à ce problème, de nouvelles structures vont voir le jour, telles que les maisons de quartiers, les centres de loisirs et cultures, etc. La formation « d’animateur socioculturel » apparaît pour répondre au besoin et « encadrer » les jeunes qui sont dans les rues.

Les événements de 1968-1975 font évoluer la profession, le public cible ne se concentre plus uniquement sur les jeunes. L’ASC devient le porte-parole des minorités et milite davantage pour défendre leurs droits, leurs convictions et leurs valeurs professionnelles. Nous allons retrouver l’ASC dans de nouveaux champs d’interventions comme les EMS (Établissement Médicaux-Sociaux) avec les personnes âgées, les musées, les salles de concert, les centres de loisirs et culture(s) avec les jeunes, les enfants, les institutions sociales avec les personnes en situation de handicap, etc. En Valais, la formation d’ASC est apparue dans les années 90. En 2017, la formation de l’animation socioculturelle HETS (Haute École du Travail Social) de Sierre fêtera ses vingt-cinq ans.2 Durant sa formation l’animateur développe toute une panoplie d’outils, de savoir-faire et de compétences. Il acquiert une méthodologie de projet, apprend la gestion de groupe, la notion de systémique, de participation collective et d’évaluation. Ce bagage lui permet de travailler avec toutes sortes de populations: les personnes âgées, les enfants, les jeunes, les personnes en situation de handicap. Ses champs d’action sont l’intégration, l’action communautaire, les milieux associatifs pour n’en citer que quelques-uns.

Vivre ensemble, une plus-value sociale

a) La notion du « vivre ensemble » Dans le jargon de l’animation socioculturelle nous entendons régulièrement parler de la notion du « vivre ensemble », mais en réalité quel en est le sens ? Bien plus qu’une notion, celle-ci est une mission, un objectif principal pour les animateurs socioculturels. Un des rôles de l’ASC est de rassembler et de faciliter les échanges entre différentes populations en amenant une certaine cohésion sociale entre elles. Les événements actuels poussent notre société occidentale à accepter et à comprendre les cultures migrantes. Il est nécessaire pour cela d’apprendre à respecter les différences et ouvrir son esprit à d’autres façons de vivre et de penser. Ces apprentissages se font avant tout dans les écoles car l’enfant se socialise en grande partie par ce moyen lors des interactions avec les professeurs et les autres enfants car c’est là qu’il passe une grande partie de son temps. Cependant, le rôle des parents n’est pas moindre et il est important d’inculquer des valeurs cohérentes au système éducatif. Les échanges entre les différentes cultures ou sous-cultures sont parfois difficiles car la méconnaissance de l’autre rend l’homme méfiant. C’est à ce moment-là que l’ASC intervient. Il est un facilitateur de création de liens, un médiateur qui permet aux populations de se rencontrer dans un lieu public et accessible à tous. Défendant ardemment le bien « vivre ensemble » l’ASC organise des manifestations, des activités, des événements qui favorisent la rencontre de populations variées et qui facilitent le dialogue entre les personnes, quelles que soient leurs cultures et leurs origines. Selon Jennifer Kerzil, (2002, p.128) « L’interculturel implique donc une relation et un dialogue entre des cultures différentes, par l’intermédiaire de sujets porteurs de ces cultures. Une situation interculturelle est donc une situation dans laquelle des individus et des groupes, voire (…) des institutions, issus d’univers culturels différents, se rencontrent et interagissent. »

b) La plus-value sociale Les professionnels du social défendent leur métier en termes de « plus-value sociale ». Il leur est difficile de quantifier leurs actions car ils en défendent la qualité. Le mot plus-value sociale est utilisé pour évaluer des actions de participation, associations ou organisations qui n’ont pas pour objectif de gagner de l’argent ou de verser des dividendes. La plus-value pour la société peut se définir en termes de valorisation de l’individu, de bien-être, de citoyenneté, de paix sociale, d’auto-prise en charge etc. Cependant, pour communiquer avec les décideurs, les ASC doivent traduire leurs actions en termes quantitatif et/ou monétaires. Les activités, les actions misent en place par les ASC ne doivent pas être interprétées comme un simple coût mais comme étant une économie, un bénéfice, un avantage sur une durée de temps donnée. L’évaluation est donc primordiale pour pouvoir mettre en lumière l’efficacité et l’efficience des actions menées afin de pouvoir mieux les défendre. Le social a un coût mais il se calcule aussi en termes d’économies. Les Centres de Loisirs et Culture(s) du Valais romand qui engagent des ASC sont des institutions d’utilité publique. Cependant elles doivent répondre aux normes du marché étatique. Le marché est un espace où chacun est libre de proposer un produit à un certain prix. Si le marché est demandeur, d’autres entreprises essayent d’entrer sur le marché et de fournir les mêmes prestations avec un meilleur rendement (rapport qualité/prix).

C’est-à-dire que les associations doivent le respecter. Elles sont en concurrence et doivent se différencier des autres associations non marchandes et sociales. Elles sont à la recherche de subventions, de pouvoir économique, de pouvoir d’agir et de reconnaissance des autorités politiques. Il ne suffit pas de répondre aux besoins de la population et de l’État. Les professionnels doivent être capables d’évaluer leurs actions en termes social et économique. « Vous ne pouvez pas ne pas évaluer l’action pour laquelle vous recevez de l’argent […] Est-ce que l’État investirait dans un domaine qui n’est pas maîtrisé, dans une dépense sans que quelque chose soit produit et mesurable ? » 3 (Chauvière, 2013) Convaincre un responsable politique de financer un projet est une tâche compliquée pour l’ASC. Si nous émettons l’hypothèse que certains conseillers municipaux pensent que l’animation socioculturelle ne sert à rien alors pourquoi soutiendrait-il un projet socioculturel ? Il est donc essentiel pour les ASC d’être plus convaincants afin de défendre au mieux leur profession et leurs actions. L’animation socioculturelle a évolué avec son temps, c’est un fait qu’il faut prendre en compte. Les professionnels du début travaillaient essentiellement sur les inégalités et permettaient aux minorités de s’exprimer « librement ». L’ASC militait et soutenait la démocratisation à l’accès aux loisirs, aux temps libres. Actuellement, les loisirs sont devenus plus accessibles pour la société en général. Nous observons cependant que les inégalités sociales n’ont jamais été autant présentes qu’aujourd’hui. L’écart entre les riches et les pauvres ne cesse de s’accroître.

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Motivation particulière pour la thématique de la communication
1.2. Problématique
1.3. Déroulement du travail de recherche
1.4. Question de recherche
1.5. Objectifs de recherche
1.6. « Street Art ! Colore ta ville !
1.6.1. Présentation du projet « Street Art ! Colore ta ville ! »
1.6.2. Mouvement Street Art
1.6.3. Population cible : 15 à 25 ans
1.6.4. Art : outil d’expression
2. La transmission d’informations entre les animateurs socioculturels et les conseillers communaux
2.1. L’animation socioculturelle, métier social en Suisse romande
2.1.1. Vivre ensemble, une plus-value sociale
2.1.2. L’animateur socioculturel en Centre de Loisirs et Culture(s)
2.2. La politique de la jeunesse et ses acteurs
2.2.1. Principe de subsidiarité
2.2.2. Politique de la jeunesse en Suisse
2.2.3. Politique de la jeunesse en Valais
2.2.4. Les acteurs de la politique de la jeunesse à Sion
2.2.5. L’ASC acteur de la politique de la jeunesse à Sion
2.3. Les spécificités de la communication entre l’animateur socioculturel et les conseillers communaux
2.3.1. Définition de la communication
2.3.2. Outils de communication
2.3.3. Communication formelle et informelle
2.3.4. Rapports entre le pouvoir politique et l’animation socioculturelle
2.3.5. Nature des échanges entre les animateurs socioculturels et les autorités
2.3.6. La subvention, résultat potentiel d’une bonne communication entre les partenaires impliqués
2.4. Conclusion « Street Art ! Colore ta ville »
3. Méthodologie
3.1. Type de démarche
3.2. L’échantillon de recherche
3.2.1. Les Animateurs socioculturels de Centre de Loisirs et Culture(s)
3.2.2. Les Délégués à la jeunesse (employé communaux)
3.2.3. Les conseillers communaux
3.3. L’entretien semi-directif
3.4. Déroulement des entretiens
3.5. Le cadre éthique Travail de Bachelor Noémie Pont
4. Communication entre les animateurs socioculturels et les autorités
4.1. Résultats des communes
4.1.1. Résultat commune 1
4.1.2. Résultat commune 2
4.1.3. Résultat commune 3
4.1.4. Bilan des résultats des communes
4.2. La communication entre l’animateur socioculturel et les autorités
4.2.1. Outils de communication
4.2.2. Stratégie de communication
4.2.3. Défendre « Street Art ! Colore ta ville ! » auprès des décideurs
4.2.4. Bilan des communications
4.2.5. Conclusion « Street Art ! Colore ta ville ! »
5. Des pistes d’action pour défendre un projet
5.1. Promouvoir l’animation socioculturelle
5.2. Créer un groupe de réflexion
5.3. Trouver des partenaires terrain
5.4. Créer un budget
6. Se positionner professionnellement
6.1. Le positionnement professionnel concernant la démarche
6.1.1. Le positionnement face à la démarche et au travail réalisé
6.1.2. La réflexion sur la posture professionnelle
6.1.3. L’évolution du regard sur cette thématique
6.2. L’auto-évaluation
6.2.1. Le bilan personnel
6.2.2. Les apprentissages réalisés
6.2.3. Le bilan de formation
7. Conclusion
8. Bibliographie
Annexe n°1 : Littering
Annexe n° 2 : Grille 1 d’entretien
Annexe n° 3 : Grille 2 d’entretien
Annexe n° 4 : Formulaire de consentement

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