L’alimentation est la base de la vie humaine. Elle permet d’évaluer le niveau de subsistance d’un individu et même d’un ménage. Elle est aussi un indicateur de performance de l’économie d’un pays par l’autosuffisance alimentaire. Pourtant, dans certains pays, elle constitue une forme principale de blocage à l’épanouissement. Cette manifestation concrète de l’état de santé d’un secteur clé de l’économie indique, comme un thermomètre que si elle n’arrivait pas à satisfaire la demande, cela sous entend que le secteur agricole est mal au point. A titre indicatif, la racine de ce phénomène est diverse et complexe. Ce constat est surtout observé dans les pays pauvres. C’est pour cette raison que plusieurs programmes alimentaires financés par des bailleurs étrangers ont été entendus et sont encore d’actualités. Ils sont pour la plupart destinés aux pays pauvres et fragiles.
Depuis quelques décennies, la lutte contre la faim devient un combat mondial. En l’an 2000, cette situation d’autosuffisance constitue l’un des huit piliers prioritaires des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) des Nations-Unies lors de sa déclaration à New York qui a duré 15 ans a partir de sa déclaration et s’achève vers la fin de l’année 2015. Ce qui montre une importance considérable accordée à la question alimentaire face au changement climatique qui menace une crise alimentaire mondiale previsiblement grave. Aussi dans la deuxième version des OMD, baptisée Objectifs de Développement Durable ou ODD, elle figure encore parmi les priorités mondiales.
LE CONCEPT DE « DEVELOPPEMENT LOCAL »
La notion de développement
On accorde différents qualificatifs au développement, nous allons voir l’appellation développement économique, puis le développement durable qui ont une signification importante dans la notion de développement local.
Le développement économique
Le développement économique fait référence à l’ensemble des mutations positives: techniques, démographiques, sociales, sanitaires… que peut connaître une zone géographique : monde, continent, pays, région…Le développement économique nécessite notamment de la création de richesse. On associe développement économique et « progrès », puisqu’il entraîne, généralement, une progression du niveau de vie des habitants. On parle alors d’amélioration du bien-être social (au sens économique).
Le développement durable
Le « développement durable » est, selon la définition de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement : « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Cette notion met l’accent surtout sur le concept de » besoins « , et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. Bref, le développement est souvent interprété comme un processus de transformation qui accompagne la croissance dans une évolution à long terme. Ce processus est étroitement lié au concept de progrès. Il ne peut pas y avoir de développement sans croissance mais on peut constater une croissance économique sans développement.
La notion de « local »
Origine géographique
La notion de territoire a pris une importance croissante en géographie et notamment en géographie humaine et politique. En effet, la notion « local » repose sur la notion de territoire géographique. Il se définit soit par une homogénéité physique et géographique, soit par une identité socioculturelle, ou encore par une localisation sectorielle et industrielle Dans la réalité, un territoire implique l’existence de frontières ou de limites. Ces deux derniers termes sont utilisés en fonction du type de territoire dont ils forment le périmètre. Un territoire politique, ou une subdivision administrative, sont délimités par une frontière; un territoire naturel est circonscrit par une limite, terme moins juridique.
Utilisation généralisée
En utilisant ce jargon de la géographie, le critère de délimitation d’une localité qui constitue le découpage administratif, repose donc sur ces idées de territoire : Homogénéité physique et/ou géographique, identité socioculturelle, localisation sectorielle et industrielle. La localité au sens économique naît souvent par l’acquisition par la population d’un territoire d’une compétence économique spécifique à partir d’avantages naturels ou humains.
Le développement Local
Constat
Le constat non rejetable des échecs des différentes politiques économiques mises en place dans les pays avancés, mais aussi et surtout dans les pays en voie de développement, a amené les économistes et les dirigeants à concevoir une autre approche pour avoir un résultat plus tangible. En effet, c’est en impliquant les prestataires, usagers et autres acteurs de la localité que les projets de développement ont les meilleures chances de s’implanter durablement.
Définition
En associant la notion de développement avec le concept de « Local », le développement local peut se définir comme la recherche d’un équilibre local par le biais d’une certaine autosuffisance. L’accent est surtout mis sur l’émergence d’initiative par des acteurs les plus proches du terrain, voire par les bénéficiaires eux-mêmes. Le développement local serait un processus de mobilisation de l’ensemble des acteurs d’un territoire à une échelle humaine pour favoriser l’échange entre les différents acteurs et la participation de tout le monde Bernard Pecqueur définit le développement Local comme une dynamique qui met en évidence l’efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes, pour valoriser les ressources dont ils disposent. En un mot, ce serait un enrichissement économique et social sur un territoire, à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies.
Les outils du « Développement Local »
Le Développement Local est une notion assez récente dans le jargon économique et politique. Pourtant, on assiste à une application généralisée de cette nouvelle vision partout dans le monde, autant dans les pays riches que dans les pays en voie de développement. Aussi, existe-il des outils plus ou moins communs dans la mise en place et dans la pratique du développement Local. Nous allons parler d’abord de l’outil institutionnel du développement local : La décentralisation économique et la Déconcentration du pouvoir central. Ensuite, on va aborder l’outil que nous qualifierons d’économique: les projets de Développement Local.
La décentralisation et la déconcentration
Pour assurer le développement d’une nation à partir de sa base, qui est la localité, l’Etat lance une réforme administrative, associant les logiques de décentralisation et de déconcentration. Et ceci dans le sens qu’il est généralement admis qu’il n’y a pas de bonne décentralisation sans une déconcentration parallèle des services de l’Etat. Les élus locaux, dotés de nouvelles compétences, doivent pouvoir s’adresser au niveau local à un représentant de l’Etat dont les attributions lui permettent d’engager l’Etat sans en référer systématiquement à l’échelon central.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : CADRE THEORIQUE
Chapitre I : LE CONCEPT DE « DEVELOPPEMENT LOCAL »
Section 1 : La notion de développement
1. Le développement économique
2. Le développement durable
Section 2 : La notion de « local »
1. Origine géographique
2. Utilisation généralisée
Section 3 : Le développement Local
1. Constat
2. Définition
3. Les outils du « Développement Local »
4. La décentralisation et la déconcentration
a. Définitions
i. La décentralisation
ii. La déconcentration
b. La différence entre ces deux réformes
i. La déconcentration
ii. La décentralisation
c. Analyse des réformes apportées par la décentralisation/déconcentration
i. Avantage
ii. Inconvénients
Section 4 : Les projets de développement Local
1. Définitions
a. Le projet
b. Le projet de développement
c. Le projet de développement Local
2. Caractéristiques
a. Les projets de développement ont des caractéristiques qui leur sont spécifiques : Niveau des acteurs du projet de développement
b. Composition des bénéficiaires
3. Type de projets de développement
Le tableau suivant regroupe les projets de développement selon leur type
Chapitre II : SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIVE (SRI) ET MARAICHAGE, PUIS PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE
Section 1 : LE SYSTEME DE RIZICULTURE INTENSIVE OU SRI
I. Les fondements scientifiques de la découverte
II. Présentation de l’itinéraire technique SRI
1. Principes fondamentaux du SRI
2. Mise en place des pépinières et semis
3. Repiquage précoce de jeunes plants brin à brin et espacé
4. Irrigation au minimum d’eau
5. Sarclages répétés
III. Analyse SWOT du SRI
1. Forces
a. Augmentation de la productivité rizicole grâce l’adoption du SRI
b. Augmentation des revenus du producteur
c. Rentabilité économique du SRI par rapport à d’autres techniques
i. Économie des semences
ii. Économie d’eau
d. Itinéraire technique souple et résistant aux cataclysmes naturels
2. Faiblesses
a. Contraintes techniques
i. Maîtrise de l’eau sur les grands périmètres
ii. Surcroît du travail lié à l’adoption de l’itinéraire technique SRI
iii. Disponibilité de la main d’œuvre
b. Contraintes économiques
i. Insuffisance saisonnière de liquidités
ii. Coût d’opportunité lié à l’affectation de la main d’œuvre
iii. Coût d’opportunité des activités extra- agricoles
c. Contraintes socio- culturelles
i. Résistance au changement
ii. Problème d’adoption du SRI
iii. Le problème de désadoptions pose un défi pour la diffusion du SRI
3. Opportunités
a. Satisfaire la demande domestique
b. Existence d’un marché potentiel pour l’exportation
c. Conditions agro écologiques favorables à la riziculture
4. Menaces
a. Concurrence entre la production locale et le riz importé
b. État défaillant des réseaux d’irrigation
c. Insécurité foncière
Section 2 : LE MARAICHAGE
I. Définition du maraichage
II. Les types de maraichage
1. Le maraîchage intensif
2. Le maraîchage extensif
Section 3 : PRESENTATION DU TERRAIN D’ETUDE : LA COMMUNE RURALE DE MORARANO
I. Caractéristique administrative et localisation de la commune
II. Origine du nom Morarano
III. L’histoire d’Antongona
IV. Les caractéristiques géographiques, économique et infrastructurelle
1. Aspect démographique
2. Aspect économique
3. Aspect infrastructurel
PARTIE II : ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATIONS ET SUGGESTIONS
Chapitre I : L’ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATIONS
Section 1 : Le niveau de satisfaction par rapport à l’utilisation de la technique SRI et par la pratique de la culture maraichère
Section 2 : L’importance accordée à la culture maraichère
Section 3 : Raisons de l’adoption des deux méthodes
Section 4 : Les objectifs de la pratique
Section 5 : La nécessité alimentaire et financière du maraichage
Section 6 : Autonomisation à la pratique du système de riziculture intensive et de la culture maraichère
Section 7 : Le rendement avant et après le SRI
Chapitre II : LES SUGGESTIONS
Section 1 : Améliorer et renforcer les infrastructures hydro agricoles
Section 2 : Améliorer l’accès aux intrants
Section 4 : Développer la formation en métier agricole et rurale
Section 5 : Mettre en place des dispositifs contre les risques
Section 6 : Autonomiser progressivement des adoptants
Section 7 : Fournir des matériels nécessaires pour une bonne maitrise des techniques
Section 8 : Trouver de remèdes efficaces contre les parasites indésirables
Section 9 : Converger les efforts pour une meilleure efficacité
Section 10 : Réhabiliter l’infrastructure routière
Section 11 : Trouver une forme de partenariat entre producteurs et collecteurs
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE