Le développement d’un pays est toujours conditionné par l’établissement préalable des ordres sociaux, juridiques et politiques garantissant la sécurité des biens et des personnes. Ces différents ordres exigent l’existence d’une administration. En ce sens, une administration territoriale constitue l’organisation institutionnelle et administrative d’une zone géographique ou d’un pays. Elle est composée d’autorités dont les décisions sont valables sur le territoire et rassemble les services des collectivités mais aussi les services déconcentrés de l’Etat.
LA NOTION DE L’ADMINISTRATION
Pour avoir une idée plus claire sur cette notion d’administration, ce chapitre sera divisé en quatre sections dont la première procède à quelques définitions de l’administration en suite la deuxième section rappelle les principes de l’administration publiques puis la troisième section comporte l’objet et fonction de l’administration, et enfin la dernière section sera axée sur l’analyse des structures et organisation de l’administration publique.
Définitions de l’administration
– La science administrative est devenue actuellement une discipline autonome reconnue par plusieurs spécialistes en administration publique. Plusieurs définitions ont été avancées par des juristes et de politologues mais on peut retenir les quelques définitions ci après :
– La science administrative est une branche de la science politique qui étudie l’organisation et le fonctionnement de l’administration ainsi que les activités des agents administratifs.
– La science administrative est la discipline qui étudie d’utiliser les meilleurs moyens, rendements face aux coûts. Donc ici, il faut analyser l’efficacité et l’efficience des moyens utilisés par l’administration publique. Par conséquent, on fait des choix de moyens pour un objectif. En ce sens, l’administration publique c’est l’activité qui tend à assurer la réalisation d’objectifs déterminés politiquement.
-la science administrative se définit comme une étude des meilleures organisations et gestion de l’administration .A cet effet, l’administration est un ensemble de nombreuses personnes qui sont chargées de veiller à la bonne application des lois, des règlements et à l’exécution des ordres du gouvernement. Autrement dit, la science administrative est une science d’organisation de l’administration publique et de l’aménagement des activités par lesquels elles assurent leurs missions conformément aux règles dont l’ensemble constitue les droits administratifs. Certes, l’administration publique est donc un phénomène qui évolue au sein d’une société, on parle alors de phénomènes administratifs ou bureaucratique il y a également d’autres hypothèses sur la définition de l’administration notamment pour certains auteurs tels que :
Max Weber : qui a donné une définition de l’administration le terme bureaucratique.
Etzioni : qui définit l’administration publique comme une organisation constituée d’unités sociales ou groupements humaines pour poursuivre des buts spécifiques.
Downs : utilise également le terme organisation pour designer l’administration publique. Pour lui cette organisation est définie comme un système d’activités coordonnées entre deux ou plusieurs personnes pour atteindre des buts spécifiques.
Plus généralement, on peut définir l’administration publique comme une sorte d’organisation d’unité sociale dans le but d’atteindre des objectifs spécifiques A la suite de ces quelques définitions, il est intéressant d’appréhender l’objet et fonctionnement de l’administration publique.
Objet et fonction de l’administration publique
L’administration publique est aujourd’hui un sujet dynamique et de première importance tant sur le plan des idées que dans la pratique. De ce fait, la science administrative n’obéit pas seulement à des règles juridique abstraites et impersonnelle mais obéit aussi à des facteurs humaines et sociales notamment, l’Etat en soi n’existe pas c’est-à-dire l’Etat est une notion abstraite mais ce sont les fonctionnaires qui ont une existence réelle. D’une manière plus concrète, le rôle de l’administration est de s’attaquer aux problèmes difficiles et de trouver et d’en recommander des solutions en particuliers à des questions délicates et complexes d’où la nécessité d’une spécialisation au sein d’une administration. En d’autres termes, l’administration publique possède un grand nombre d’objectifs souvent difficiles à atteindre c’est-à-dire très ambitieux.
Dans un autre ordre d’idées, l’administration repartit l’INPUT et l’OUT PUT de la nation, ses pouvoirs fiscaux et budgétaires sont devenus des facteurs essentiels de stabilité et de croissance économique. En effet, l’administration publique remplit de multiples fonctions et avec le temps ses tâches se sont amplifiées. Ces fonctions peuvent être catégorisées mais la plus utilisée est la classification de MUSGRAVE (1959) qui énumère trois catégories de fonction principales :
– La fonction d’allocation :
La recherche d’une allocation optimale des ressources en particulier des ressources économiques pour en tirer le meilleur résultat ou profit pour le bien être de la communauté. A ce propos, on insiste sur la notion d’efficacité et d’efficience administrative que l’on va aborder ultérieurement.
– la fonction de redistribution :
Ici on parle de redistribution des richesses de façon équitable pour assurer le bien être de la population. En ce sens, cette redistribution ne doit pas être uniquement entre les individus ou citoyens mais aussi entre les régions ou les subdivisions territoriales et en fin entre les générations.
– la fonction de stabilisation :
La stabilisation, elle peut être, de façon élargie à la stabilisation sociale, assurer la sécurité et le bon fonctionnement et l’harmonie de la vie sociale. En principe ces fonctions sont interdépendantes entre elles par le fait qu’elles peuvent se trouver dans des situations de complémentarité ou au contraire en situation antagonisme. Il y a complémentarité lorsqu’une amélioration des résultats d’une fonction contribue à une amélioration d’une autre fonction. Par opposition, il y a antagoniste si les mesures prises au titre d’une fonction peuvent pénaliser une autre fonction et cela nécessitera donc alors une coordination des tâches.
Pour assurer correctement et efficacement ses fonctions, l’administration publique devrait être bien structurée et bien organisée .
Les structures et organisation de l’administration publique
Pour garantir la réalisation des objectifs déterminés politiquement, l’administration publique peut se doter de différentes structures. En principe, la structure de l’administration publique est en partie déterminée par le nombre et la qualité de ceux qui détiennent l’autorité. A ce propos, on parle de monarchie ou une dictature ou encore un état de classe lorsque le gouvernement est dirigé par une seule personne. Si le pouvoir appartient à un petit nombre de gens c’est l’oligarchie ou une aristocratie qui peut prendre un syndicat ou une corporation. Si l’autorité appartient à beaucoup de gens, c’est une démocratie, une république dans la quelle le pouvoir appartient au peuple et les droits civiques sont partagés par tous. Plus l’autorité est étroite, plus le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire sont concentrés au sommet. Un large partage de l’autorité, au contraire, à pour effet de disperser ces pouvoirs. Cependant, si les pouvoir sont trop dispersés, l’anarchie est à craindre en ce sens que la coordination est difficile voir impossible. Même dans une démocratie où la division du pouvoir surtout entre les branches législatives et exécutive est utile et désirable pour atteindre certains buts. Néanmoins, ces pouvoirs divisés doivent se ressouder dans certains cas pour amener une coopération qui permettra de voter les lois nécessaires, de déterminer les affectations de crédit ou de remplir les nombreuses autres fonctions administratives indispensables. Ainsi, parles t- on de la rationalisation du pouvoir. Le terme rationalisation doit être compris dans le sens de spécialisation du pouvoir législatif, et pouvoir judiciaire par rapport au pouvoir exécutif.
Par ailleurs, pour dégager les principes d’organisation au sein de l’administration publique, il est indispensable d’effectuer une analyse sur la notion de décision et des choix ou comportement. En principe, la décision prise par l’individu au sein de l’administration est en général orientée vers des buts, objectifs ou valeur. La distinction entre buts et moyens est basée sur des valeurs relatives, en d’autres terme, les buts sont souvent généralement fixés par le supérieur et sont exécutés par les subordonnés. Ainsi, le processus de décision est donc basé sur la transformation des décisions individuelles en décisions collectives. A cet effet, ce processus exige en premier lieu la définition de l’étendu et de la nature des tâches des individus puis en second lieu le partage ou distribution des pouvoirs ou de l’autorité au sein de l’organisation c’est-à-dire il y a donc plusieurs centre de décision au sein de l’administration de l’organisation et en dernier lieu ce processus exige de préciser les limites des pouvoirs de décisions à fin de coordonner les activités de plusieurs individus.
Certes, la structure et l’organisation de l’administration publique sont basées sur le rapport de pouvoir entre centre et périphérie c’est-à-dire la relation entre administration centrale de l’Etat et administration territoriale de l’Etat. Dans ce cas, on s-intéresse à la notion de décentralisation et déconcentration que nous allons voir prochainement. A la suite de ces structures et organisations de l’administration publique, il est évident d’appréhender les principes de l’administration publique.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : LE CONCEPT D’ADMINISTRATION
CHAPITRE I : La notion d’administration
Section 1 : Définitions
Section 2 : Objets et fonctions
Section 3 : les structures et organisation de l’administration publique
Section 4: Les principes de l’administration publique
CHAPITRE II : Administration et territoire
Section 1 : Décentralisation et déconcentration
Section 2 : Les principales formes ou variantes de décentralisation et déconcentration
Section3 : Les conditions nécessaire et suffisante de la décentralisation effective et opérationnelle
CHAPITRTE III : Etat et pouvoir local
Section 1 : La représentation territoriale de l’Etat
Section 2 : Les collectivités territoriales décentralisées
Partie II : ADMINISTRATION DU TERRITOIRE ET DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I : Administration territoriale comme base de développement
Section 1 : Administration comme source d’efficacité et d’efficience
Section 2 : Administration et développement local
CHAPITRE II : Administration et décision politique
Section 1 : Réalisation effective du plan de développement
Section 2 : Rationalité de décision : moteur de la croissance économique
CHAPITRE III : Administration territoriale et pouvoir décision sur plan budgétaire et financière
Section 1 : Impôts locaux
Section 2 : Fonds de développement local : F D L
Partie III : ETUDE DE CAS : SITUATION MADAGASCAR EN TERME D’ADMINISTRATION TERRITORIALE
CHAPITRE I : Les réalités de l’administration territoriale à Madagascar
Section 1 : Le système administratif malgache depuis l’Independence
Section 2 : Les collectivités territoriales décentralisées : degré de décentralisation à Madagascar
Section 3 : Les reformes administratives à Madagascar
CHAPITRE II : Analyse de l’efficience et de l’efficacité administrative à Madagascar
Section 1 : Analyse en termes de satisfaction de population : du point de vu sociale
Section 2 : Analyse du point de vue économique
Section 3 : Les points forts et les points faibles de l’administration territoriale à Madagascar
CHAPITRE III : Solutions pertinentes en vue de l’amélioration du système administratif à Madagascar
Section 1 : Solution économique
Section 2: Solutions envisageables
CONCLUSION
BIBLIOGRAFIE