Une perspective : des moments non mixtes ?
Le sociologue Dubet (2010) apporte l’idée que si l’on ne renonce pas à la mixité scolaire, puisque finalement les femmes et les hommes sont « condamnés », comme il le dit, à vivre ensemble, on peut tout de même imaginer que l’école mixte propose des activités et des moments dans lesquels les sexes soient séparés, afin que les filles se retrouvent entre elles et les garçons aussi. Car après tout c’est ce qui se passe dans la société, où les femmes et les hommes essaient de se retrouver entre eux à certains moments. Manifestement, « la non mixité apparaît séduisante et porteuse de davantage de liberté et d’authenticité, pour des garçons ou des filles délivrés de la contrainte que font peser les stéréotypes eux-mêmes.
L’instauration de plages non mixtes dans l’enseignement, définies et limitées, peut aider les jeunes à prendre conscience des représentations et des rapports sociaux de sexe, ce qui est un préalable à toute remise en cause » (Duru-Bellat, 2010, p.12).
La non mixité en EPS
« Les écoles sont mixtes. On peut déroger toutefois au principe de la mixité des classes pour autant que l’égalité des deux sexes soit encouragée » (Couchat-Schiex & Deria, 2013). La mixité n’est pas à tous les points de vue synonyme d’égalité des sexes, de ce fait il peut y avoir des cours qui nécessitent une séparation et ceci semble largement se faire en EPS dans le canton de Vaud. À l’évidence, dans le canton de Vaud, nous sommes directement confrontés à ceci puisque nous retrouvons les deux types de groupement. L’école publique est mixte, mais la mixité n’est pas obligatoire en EPS, en effet, ni la loi suisse ni le PER (Plan d’Etudes Roman) ne parlent de mixité en EPS, de ce fait chaque établissement est libre de s’organiser comme il l’entend. Les pratiques restent diverses et les décisions relèvent de la Direction ou du groupe d’enseignants en éducation physique. Il y a une tendance cependant, à vouloir séparer les filles et les garçons. « les classes unisexes en EPS, pour les trois dernières années de la scolarité obligatoire, sont devenues la règle plus que l’exception » (Roulet, 2012, p. 22). Au primaire le principe de mixité scolaire est « respecté », au secondaire, la tendance à les séparer est très forte et il y a de moins en moins de classes en EPS qui sont laissées en contexte mixte en 9-10-11H.
Comme nous l’avons vu, l’adolescence est une période où les corps se développent et où le regard de l’autre semble plus important. De ce fait, les cours d’EPS appellent les corps à se mettre en mouvement et les exposent aux regards des autres. Afin de pouvoir les laisser s’exprimer plus librement, il serait donc légitime de les séparer. Manifestement, « à l’école comme dans la vie, des situations de non mixité peuvent correspondre aux voeux des personnes et ne pas nuire à ceux qui sont ainsi temporairement à l’écart. Si les filles ou les garçons sont plus à l’aise pour pratiquer certains sports ou parler de leur sexualité dans des groupes non mixtes, il n’y a pas lieu de s’en offusquer. On dira qu’ils et elles sont appelé-es à vivre ensemble, certes ; mais on peut défendre, notamment au fil du développement personnel, qu’il soit important de conforter (ou de questionner) son identité avant de se confronter aux autres » (Duru-Bellat, 2011, p.246). De plus, il ne faut pas écarter le fait d’une possible violence de genre ; les moqueries de l’autre sexe, mais aussi à l’intérieur du même sexe sont finalement très présentes. Ce sont donc des problèmes, à ne pas négliger, que l’on peut rencontrer dans les deux structures (Tischler, 2013).
L’aspect de différence de niveaux et des différences d’intérêts, entre les deux sexes, reviennent également souvent comme raison de cette séparation en cours d’EPS. L’intérêt socio-éducatif de la mixité en EPS est mis en avant malgré ses difficultés de mise en oeuvre, en effet la mixité est reconnue comme rendant plus difficile le travail d’enseignant par ses choix didactiques. Malheureusement, les recherches sur le sujet restent encore très mitigées, il y a peu de résultats sur la comparaison entre la mixité et la non mixité (Hills & Croston, 2012)
Mixité, sexe, genre et rapport à l’autre
« L’autre, c’est celui qui est différent de moi, qui m’est extérieur, ce non-moi » (Garcia, 2000, p. 2). Cet autre peut être de sexe opposé engendrant des différences biologiques et physiques.
Lorsque c’est le sexe qui diffère, nous parlons de mâle et femelle, de garçons et de filles. Cette opposition de sexe est présente dans notre société actuelle, les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Les stéréotypes de sexe sont réellement présents dans la vie quotidienne.
Mais l’autre peut être aussi un être différent, non pas de par son origine biologique, mais de par ses différences culturelles et sociales. Ces différences sont amenées par la société, elles sont donc apprises. Par exemple, le goût prononcé pour le football chez la plupart des garçons est un phénomène de société et n’est donc pas inné. Nous parlons alors ici de genre : « réseau de représentations, établies sur des standards culturels en matière de masculinité et de féminité, spécifiant les droits et les devoirs ainsi que la manière d’être des deux groupes » (Durand-Delvigne, 1995, p.170). C’est une notion importante au vu de notre recherche, car nous allons étudier le rapport entre des adolescents de sexes différents et des adolescents de même sexe. Nous ne parlons plus ici de l’autre sexe, mais de l’Autre, celui qui est différent ; par exemple le garçon qui n’aime pas le foot ou qui n’est pas bon en EPS, ou encore la fille qui est douée en EPS. Le sexe et le genre sont ainsi deux notions très distinctes qu’il est important de comprendre. La confrontation et la comparaison forgent l’identité d’une personne. En effet, s’intéresser à l’autre est d’autant plus important qu’il participe à la construction de l’identité de la personne. « L’identité émerge et se développe pendant la période difficile de l’adolescence où la personne est fortement impliquée dans sa relation à cet autre extérieur qui la heurte, la contraint et/ou l’attire, et qui est pour elle source ambivalente. » (Garcia, 2000, p. 2). Puisque cette identité se construit à un période difficile de l’adolescence, elle concerne tout particulièrement les élèves étudiés dans notre étude et c’est pourquoi nous allons être attentives à cet aspect. En effet, cet autre va occuper un point important lors de notre mémoire professionnel, car nous nous construisons en fonction et avec les autres.
L’EPS et le rapport de l’autre
En EPS, le regard et les remarques, parfois plus que désobligeantes, de l’autre peuvent influencer fortement l’estime de soi, un élément fondamental durant la période de l’adolescence. Lors des cours d’éducation physique et sportive, ce sont les corporalités des élèves qui évoluent ensemble et s’affrontent, de plus, l’échec en EPS est d’autant plus visible.
Ces corporalités sont sûrement un des points les plus cruciaux de cette discipline. Que va-t-on penser de mon corps et de mon apparence est une question que les jeunes se posent souvent. Il est donc important d’explorer l’impact du regard de l’autre dans une discipline telle que l’EPS ou les corps sont les éléments centraux. « L’éducation physique, lieu même d’une importante évaluation sociale, implique que, non seulement, l’adolescent puisse soutenir la comparaison aux performances de l’autre, mais aussi, son regard. » (Garcia, 2000, p. 10). En effet, par exemple le regard de l’autre peut être bénéfique à la construction de l’identité si les élèves font déjà parti de l norme d’excellence en EPS. Les compliments ainsi que les regards envieux peuvent largement renforcé l’estime de soi. Toutefois, « cette discipline accentue le mal être d’adolescents peu performants qui se voient confrontés directement aux compétences et aux corps des autres. (…) L’EPS met l’adolescent dans une position difficile au regard de son corps du fait de la nécessité d’exposition de son corps, mais aussi de sa propre performance. » (Garcia, 2000, p. 12) En effet, le regard de l’autre peut autant être bénéfique que néfaste lors de la construction de l’identité des adolescents.
Méthode
Afin d’écrire notre mémoire professionnel, nous avons dû recueillir un certain nombre de données sous différentes formes et auprès d’écoliers correspondants à certains critères. Nous allons donc procéder à un relevé précis des étapes de notre recueil de données.
Échantillon
En ce qui concerne les questionnaires, nous avons récolté nos données auprès de 105 élèves, 53 garçons et 52 filles, de la 9ème à la 11ème HARMOS, nés entre 1997 et 2000. Ces élèves sont scolarisés dans quatre établissements de la région lausannoise et alentours : établissements de Béthusy, de C.F. Ramuz, de Bussigny et de Renens.
En ce qui concerne les focus groups, ils ont été effectués dans les établissements de Béthusy où l’EPS se déroule en contexte non mixte et de Renens où l’EPS se déroule en contexte mixte et non mixte selon les horaires. Deux focus groups ont été réalisés à Béthusy : un focus group concernait 5 garçons de 9VG (19 janvier de 12h30 à 13h) et l’autre 6 filles de 10 VP (1er décembre de 12h15 à 13h). Pour ce qui est des deux focus groups de Renens : le premier focus group réunissait 6 filles de 11 VSG (29 janvier de 12h30 à13h15) et le second 5 garçons de 11VSG (3 février de 12h30 à 13h).
Outils de recueil de données
Nous avons utilisé deux outils de recueil de données différents. Tout d’abord, les 105 élèves ont rempli un questionnaire à choix multiples intitulé « Toi et l’éducation physique à l’école ». Ce questionnaire est composé de dix-neuf questions. Nous nous sommes uniquement intéressées à la question n° 4: Comment préfères-tu pratiquer les cours en éducation physique ? Avec une seule réponse possible parmi « filles – garçons mélangés », « filles – garçons séparés » et « pas de préférence ». En ce qui concerne les focus groups, nous nous sommes basées sur une liste de questions préétablies. Nous avons sélectionné certaines questions de cette liste afin de faire ressortir certains aspects clés pour notre recherche comme : Préférez-vous pratiquer l’EPS en contexte mixte ou non mixte ?
Pourquoi ? Est-ce que le regard des filles/ garçons vous gêne durant les cours d’EPS ?
Quelles activités préférez-vous pratiquer en contexte mixte ou non mixte ? Pourquoi ?
Ces principales questions constituaient le fil rouge de nos focus groups et nous permettaient en fonction de nos élèves de rebondir sur certaines réponses afin de faire ressortir les préférences en contexte mixte et non mixte et le rapport à l’autre en EPS.
Procédure
Les questionnaires ont été distribués à nos élèves durant nos deuxième et troisième semestres de stage HEPL. Les questionnaires ont donc été remplis durant les 15-20 premières minutes de nos périodes respectives d’EPS. En ce qui concerne les focus groups, nous avons parlé à nos élèves de notre projet de mémoire professionnel et avons sollicité leur aide afin d’avoir l’avis précis d’élèves sur certaines questions liées à la mixité et au rapport à l’autre en EPS.
Les élèves se sont donc portés volontaires et ensemble, nous avons choisi une plage horaire arrangeante pour tous, principalement lors de la pause de midi. Chacune d’entre nous a pris le soin de réserver une salle adéquate auprès de son établissement afin de pouvoir se réunir avec les élèves concernés. La durée d’un focus group varie entre 25 et 50 minutes et ces derniers ont toujours été effectués en notre présence : un animateur responsable de poser les questions et gérer la dynamique du débat et un observateur responsable du matériel et de compléter afin d’avoir des précisions si nécessaire, ceci a permis d’enrichir notre point de vue. Après chaque focus group, nous avons pris le soin de faire un petit bilan oral de ce qui avait été dit. Ces focus groups ont été filmés avec l’accord de la Direction de chaque établissement et celui des parents des élèves concernés, pour permettre les retranscriptions par la suite. Lors des focus groups, chaque élève été numéroté ce qui nous a permis de garantir l’anonymat de chacun.
Lors de la retranscription, nous avons attribué un numéro par élèves (filles = F1 à F12, garçons = G13 à G22).
Analyse des données
Pour l’analyse des résultats en lien avec le questionnaire, nous avons utilisé SPSS 22 comme logiciel statistique. Nous avons réalisé pour la question n°4 du questionnaire des statistiques descriptives (fréquence et tableaux croisés). Les résultats obtenus sont sous la forme d’un pourcentage.
Pour ce qui est des focus groups, nous avons dans un premier temps retranscrit tous les focus groups, par la suite nous en avons tiré toutes les citations pertinentes à notre sujet d’étude en les classant par thèmes généraux, par exemple : rivalité entre garçons et entre filles, plus grande motivation avec les garçons pour les filles, plus de gênes avec les garçons pour les filles, etc. (cf. annexe). De ce premier classement de citations, nous avons ensuite amené une structure plus précise et avons fait ressortir les citations clés en structurant le point de vue des filles et le point de vue des garçons avec les différents aspects que ceux-ci engendrent.
Résultats
Que préfèrent les élèves ? (cf. questionnaire)
Les préférences des élèves à propos de la mixité et de la non mixité en EPS
Question posée : A travers les questionnaires distribués aux élèves, la seule question étudiée fait référence aux préférences des élèves en matière de mixité ou de non mixité en EPS (ou pas de préférence). La question posée était la suivante : « Comment préfères-tu pratiquer les cours en EP ? »
q1 Filles et garçons mélangés
q2 Filles et garçons séparés
q3 Pas de préférences .
Résultat : Au regard des réponses des élèves à question, il ressort que sur les 104 élèves, 38 élèves (36.5%), déclarent préférer la mixité en cours d’EPS. Seulement 25 élèves (24%) préfèrent la non mixité en EPS. Les résultats les plus importants sont toutefois ceux en rapport avec la réponse « Pas de préférences », une réponse qui mobilise 41 élèves, soit 39, 4%.
L’ensemble de ces résultats se retrouve dans le tableau suivant :
En matière de mixité ou de non mixité en EPS, il semble avant tout que les élèves n’ont pas de préférences. Ensuite, la mixité est plus franchement citée que la non mixité.
Notre première hypothèse est ici infirmée puisqu’il en ressort, à travers ces résultats, que les élèves n’ont pas de préférence sur le contexte.
Les préférences des garçons et des filles à propos de la mixité et de la non mixité en EPS
Question posée : Toujours en lien avec les préférences des élèves, nous avons voulu connaître le point de vue des filles et des garçons.
Résultats : les préférences des filles et des garçons. Pour les garçons, sur 53 élèves, il ressort que 18 d’entre eux préfèrent la mixité en EPS. Seulement 8 préfèrent la non mixité et une plus large majorité n’a pas de préférence (27 garçons). Du côté des filles, sur les 51 interrogées, 20 déclarent préférer la mixité contre 17 pour la non mixité. 14 déclarent quant à elles ne pas avoir de préférences. L’ensemble de ces résultats se retrouve dans le tableau suivant :
Mixité, non mixité et rapport à l’autre en EPS : le point de vue des filles (focus groups)
L’intérêt de la mixité : des garçons qui motivent
Au cours de l’analyse des focus groups, nous avons pu remarquer que les garçons peuvent être un levier motivationnel : ils favorisent un meilleur engagement des filles, et permettent une meilleure progression.
Les filles semblent apprécier les cours d’EPS avec les garçons parce qu’ils seraient une source de motivation. En effet, à leurs yeux, les garçons s’engagent davantage en cours d’EPS et transmettent leur motivation, leur dynamisme. Elles ont donc plus de plaisir, car il y a un meilleur engagement de leur part. Les filles soulignent ceci : « plus de mouvement et plus de motivation avec les garçons » (F1) et « on a plus la motivation, on a plus envie, on bouge plus » (F3). Le fait qu’il y ait plus de motivation avec les garçons ressort beaucoup, et ceci est un levier quant à leur engagement dans l’activité. De plus, l’engagement des garçons et le fait qu’ils jouent de manière plus physique plaît aux filles, car elles aiment cet engagement et ceci les encourage davantage : « ça jouait super physique, mais c’était hyper drôle, on s’amusait bien. On était super à fond » (F4). De plus : « ils sont plus motivés pour faire la gym donc forcément ça se transmet, ils savent mieux jouer » (F1). Il y a également au autre aspect qui ressort, celui de la progression : « c’est parce qu’on progresse avec les plus forts je trouve » (F5). Les filles ont également envie de progresser et elles voient la possibilité de mieux progresser avec les garçons parce qu’ils sont plus forts et que la progression se fait auprès des plus forts.
Les garçons jouent ainsi un rôle de levier motivationnel d’autant qu’en cours mixte, les filles n’ont, pour la plupart, que peu d’envie d’être en cours d’EPS ce qui affecte leur motivation. Elles perdent donc tout plaisir et ne s’engagent pas dans l’activité, car elles se font tirer vers le bas par certaines filles qui n’ont pas du tout envie de bouger : « avec les filles c’est décourageant, parce que la plupart des filles elles ont pas forcément envie de faire la gym.
Donc du coup après on se retrouve toute seule et pis on se dit que ça sert à rien … tandis qu’avec les garçons il y a la motivation » (F3), de plus : « avec les garçons pour moi ça joue plus sur le terrain, quand on est que avec les filles c’est un peu ouais bof » (F2). On ressent vraiment cette baisse de motivation entraînée par le manque d’envie de faire de l’EPS de certaines filles : « le cours où on est qu’entre filles, vu qu’il y a la moitié des filles qui ne veut pas jouer ben du coup ça donne pas envie de jouer non plus » (F2), et « du coup on a parfois l’impression de jouer toutes seules. Et pis du coup on arrive à rien faire toutes seules. Donc c’est mieux avec les garçons » (F1).
Nous pouvons donc constater que les garçons ont un rôle de levier quant à l’engagement des filles en EPS. Le rapport des filles vis-à-vis des garçons peut être bénéfique en cours d’EPS.
Les problèmes posés par la mixité auprès des filles
Bien que la mixité semble être appréciée par les filles, nous allons voir qu’il y a également des problèmes qui se posent par rapport à cela. D’une part elles doivent prouver qu’elles ont le niveau et d’autre part, elles peuvent recevoir des remarques désobligeantes quant à leur physique de la part des garçons.
Les filles doivent faire leurs preuves
En contexte mixte, les filles doivent montrer leur niveau et montrer qu’elles ont leur place pour jouer avec les garçons : « des fois ils jouent un peu solo, ils jouent que avec les garçons, car pour eux les filles ne savent pas jouer. Mais vu qu’on leur a montré, enfin certaines filles, que nous aussi on peut savoir jouer voir même mieux que certains » (F5). On retrouve donc ici l’aspect que les filles doivent prouver leur niveau qui leur permet d’avoir leur place auprès des garçons. Elles doivent prouver leur niveau au risque de subir quelques moqueries : « les garçons ils disent : « on est plus forts », tout ça moi ça me plombe ma motivation, parce que j’sais pas, ‘fin, quand t’as quelqu’un en face de toi qui te dit : « toute façon, on va vous massacrer, vous êtes nulles .. » » (F9). Les filles peuvent ressentir cette pression à devoir prouver leurs capacités à pouvoir jouer avec eux : « s’il nous battent, après ‘fin on leur donne raison qu’ils sont forts » (F9).
Dans ce cas précis, le rapport à l’autre est prononcé, car les filles doivent davantage montrer leurs compétences en EPS en contexte mixte, afin de gagner leur place auprès des garçons.
Le rapport au corps et les remarques des garçons
Hormis l’aspect de compétence, les filles, en contexte mixte, peuvent également subir des insultes et remarques quant à leur physique ; « Y a souvent des remarques des garçons » (F11). En effet, il ressort auprès de certaines filles qu’elles endurent certaines remarques qui les mettent mal à l’aise : « A la gym ça empirait parce qu’il y avait des remarques sur notre physique ou des choses comme ça » (F12) et « même tu fais un truc qui leur déplaît, direct ils vont t’insulter. Mais c’est pas « petite conne » c’est des trucs vraiment… » (F9). Il apparaît que certaines filles peuvent donc vraiment ressentir une pression ou un malaise en cours d’EPS avec les garçons. Certaines se sentent obligées de changer leur comportement afin de ne pas recevoir des remarques : « on peut pas porter un pantalon de sport, généralement ils sont assez moulants et c’est plus agréable à porter quand on fait du sport, mais on peut pas porter ça avec les gars parce qu’ils sont obligés de faire une remarque. (…) c’est plus agréable avec des filles parce qu’il y a pas besoin de faire attention » (F11). Leur comportement vestimentaire se retrouve changé par la présence des garçons : « avec les garçons, y a beaucoup moins de filles qui seraient en short ou des choses comme ça » (F12).
Il y a une remise en question de leur corps d’adolescente et de leurs atouts féminins : « c’est comme s’ils nous remettaient en question par rapport à notre physique, par rapport à comment on était » (F11).
Au-delà des critiques sur le manque de compétences, les filles subissent aussi des critiques sur leur apparence. Les garçons sont donc une source de remarques sur leur physique et de malaise.
La non mixité chez les filles : entre ressources et contraintes
De par les problèmes avec les garçons, nous allons voir que les filles peuvent préférer les cours d’EPS en contexte non mixte, car elles ont moins de gênes. Cependant, en contexte non mixte il peut aussi y avoir la présence de violence physique et psychique au sein du groupe de filles.
Les filles ont moins de gênes entre elles
Face à des remarques et regards de garçons, les filles pourraient donc préférer les cours d’EPS séparés afin de ne pas ressentir de quelconques gênes. Elles seraient plus à l’aise entre filles, car elles n’auraient pas à subir le regard des garçons. « Ben je pense qu’on est plus à l’aise » (F12), de plus : « pour n’importe quoi, on a moins de gênes, moins d’appréhension » (F12).
La notion de gêne est redondante : « ça gêne plus quand on est avec les garçons» (F4). Les filles se sentent donc plus à l’aise et ressentent moins de pression en contexte non mixte.
Violence physique et psychologique en contexte non mixte chez les filles
Cependant, bien que certaines filles préfèrent ce contexte non mixte, il ne faut pas négliger les problèmes qui peuvent survenir entre elles. En effet, il ressort qu’il peut y avoir une certaine violence entre filles en EPS : « mais le mardi quand on est pas mélangé, moi j’aime pas les cours, mais c’est je pense parce que c’est violent sur le terrain et après j’ai tout le temps mal partout » (F2). De plus, on perçoit une certaine possibilité de rivalité entre filles. Le contexte non mixte serait propice à la violence entre filles : « ouais avec les gars c’est beaucoup mieux que quand on est mélangé avec d’autres filles, parce qu’on s’embrouille tout le temps en fait, parce qu’on s’apprécie pas forcément » (F4). Les filles auraient la critique facile envers leurs camarades féminines : « ouais juste la nécessité de critiquer un peu quoi » (F1). Au moment de l’adolescence, les corps se développent et ceci n’amènerait pas seulement un regard du sexe opposé, mais également du même sexe, ce qui engendrerait donc des critiques entre elles quant à leurs physiques, ou peut-être même quelque chose que nous pourrions qualifier probablement de jalousie : « en fait les filles des fois elles aiment bien titiller les autres par rapport à leur physique » (F3). Au delà du rapport à l’autre, c’est la relation dans la classe en général qui peut influencer ces comportements, effectivement si l’ambiance de classe globale n’est pas au meilleur point, ceci peut se ressentir davantage en EPS : « mais je pense ça dépend après la relation que l’on a avec les gens dans la classe. Parce que si on a des bonnes relations, on va pas du tout être gênées, on va être vraiment comme des amis » (F2).
Un milieu 100% féminin peut donc être source de violence et de jalousie. Pour conclure sur le point de vue des filles, nous pouvons constater l’importance des garçons dans la motivation féminine en EPS. Cependant, les rapports avec les garçons peuvent aussi engendrer des gênes chez les filles. Il en ressort également qu’en contexte féminin, il peut y avoir de la violence physique et psychologique qu’il ne faut pas négliger.
Mixité, non mixité et rapport à l’autre en EPS : le point de vue des garçons
Au sein des focus groups que nous avons analysé, les garçons apprécient davantage les cours d’EPS non mixte parce que les filles peuvent être considérées comme une contrainte. Ils apprécient tout de même faire modérément les cours d’EPS avec les filles pour le côté ludique et amusant. Cependant, certains garçons peuvent préférer les cours d’EPS avec les filles, car ils subissent trop de violence en contexte non mixte.
Les filles, une contrainte pour les garçons en EPS
Dans un premier temps, il ressort que les garçons préfèrent avoir les cours d’EPS entre garçons, parce qu’ils n’ont pas forcément les mêmes goûts que les filles et parce que les filles peuvent être une contrainte dans l’équipe par leur niveau plus faible : « quand je joue avec les garçons je trouve que je joue mieux que quand je joue avec les filles » (G13) De plus, le manque de motivation, qui peut se ressentir auprès des filles, leur donne moins envie d’avoir les cours d’EPS avec elles : « j’pense qu’elles ont pas une grande motivation à aller à la gym » (G14). Les cours d’EPS avec les filles les empêchent également de s’engager pleinement physiquement. En effet, ils doivent parfois être en retenue afin de ne pas « faire mal » à une fille : « si on fait une balle américaine par exemple, on peut allumer quand on est que entre garçons, tandis que si y a des filles et qu’on allume une fille, ça va pas quoi, tandis que sur un garçon, c’est marrant » (G16). De par cette retenue, les garçons ont l’impression de moins bien jouer en contexte mixte. En effet, il y a une baisse d’engagement physique qui entraîne une baisse de niveau : « j’pense que quand je joue avec des filles, je fais plus attention du coup j’pense que ça ralentit un peu » (G14), « disons que parfois ça peut avantager d’avoir une fille dans son équipe, mais ça peut aussi parfois désavantager parce qu’elles sont moins physiques »(G14).
En contexte mixte, le rapport à l’autre sexe peut être vu comme un obstacle, car les filles peuvent être un frein à l’épanouissement total des garçons en EPS.
Être avec les filles en EPS : un « jeu » pour les garçons
Certains garçons apprécient toutefois les cours d’EPS avec les filles : « avec les filles c’est plus pour le jeu et avec les garçons c’est plus pour gagner en fait » (G16), en effet, « avec les filles (…) c’est plus de l’amusement, (…) avec les garçons c’est plus intensif » (G14) ou « c’est plus drôle avec elles » (G20). Il apparaît donc qu’avec les filles, l’EPS est vue comme de l’amusement, de la détente alors qu’avec les garçons, il s’agit principalement de compétition: « les lundis, c’est plus détente avec les filles on se marre plus et pis les mardis (avec les garçons) c’est plus compétition, celui qui gagne » (G20). Certains garçons apprécient les deux aspects, autant le côté jeu avec les filles que le côté compétition avec les garçons : « une heure avec les filles et deux heures juste avec les garçons. Comme ça on a un peu de tout, on rigole, on est plus détendu et après c’est vraiment le sport (avec les garçons) » (G18), mais avec tout de même une plus grande quantité d’EPS non mixte.
Discussion et perspectives pratiques
À partir des résultats des questionnaires et des focus groups, nous allons discuter des préférences des élèves concernant la mixité et la non mixité en EPS, ainsi que leurs points de vue sur ces préférences et le rapport à l’autre.
Préférence des élèves en EPS
En ce qui concerne la préférence générale des élèves sur la mixité, la non mixité ou pas de préférence en EPS (question 4 du questionnaire), de manière générale, il n’y a pas de préférence auprès des élèves et la mixité est davantage appréciée que la non mixité. Nous voyons donc que « pas de préférence » ou la « mixité» sont les aspects les plus appréciés par les élèves et la « non mixité » arrive en dernière position. Notre première hypothèse se voit ici infirmée car « pas de préférence » est ce qui ressort majoritairement des élèves, néanmoins il y a une tendance à préférer la mixité à la non mixité. Cependant, une étude menée par Lentillon (2009) appuie notre première hypothèse ; la majorité des élèves d’établissements secondaires, autant filles que garçons, sont favorables à la mixité en EPS.
Si nous regardons de manière plus précise en fonction du sexe : en ce qui concerne les filles ; elles préfèrent majoritairement la mixité, mais elles sont également presque tout autant à préférer la non mixité. Et elles sont peu à ne pas avoir de préférence. Nos résultats ici confirment notre deuxième hypothèse de départ qui était que les filles préfèrent un contexte mixte, car les garçons amènent une meilleure dynamique de groupe. Cependant, nous pouvons dire que notre hypothèse n’est que légèrement confirmée. D’ailleurs nous avons pu constater que des études antérieures (Lentillon, 2009) n’allaient pas dans le sens de notre hypothèse en amenant les résultats suivants : les filles expriment davantage de réticences à l’égard de la mixité, en effet, elles souhaitent seulement « de temps en temps » avoir les cours d’EPS en mixtes (Lentillon, 2009). De plus, elles privilégient la mixité sous certaines conditions : lorsque les sports d’équipe sont moins axés sur la compétition, mais plus sur la participation, l’interaction et le « fun », mais aussi lorsque les garçons n’adoptent pas une attitude de supériorité envers elles et lorsque le jeu se déroule sans langage ou attitudes sexistes de la part des garçons (Dallaire & Rail, 1996). Cependant l’étude, comme déjà vu plus haut, menée par Lentillon (2009) appuie notre deuxième hypothèse ; la majorité des élèves d’établissements secondaires, autant filles que garçons, sont favorables à la mixité en EPS. Divers avantages de la mixité en EPS sont amenés ; en premier lieu celui de « l’ambiance de classe », cet avantage est celui le plus fréquemment cité par les filles et les garçons. Les filles citent également la « motivation » procurée par la présence des garçons.
Pour ce qui est des garçons, il apparaît que les garçons n’ont majoritairement pas de préférence, ils sont un bon nombre tout de même à préférer la mixité et ne sont que très peu à préférer la non mixité. Notre troisième hypothèse se voit ici infirmée car nous pensions que la différence physique entre les deux sexes tendait à ce que les garçons préfèrent l’EPS en contexte non mixte. Or, à travers les résultats du questionnaire, nous pouvons constater une tendance légèrement contraire pour les garçons : majoritairement pas de préférence sur le contexte, soit une préférence pour la mixité. De plus, des études antérieures (Lentillon, 2009) amènent la conclusion que les garçons « bons » apprécient plus la mixité afin de pouvoir regarder les filles en tenue sportive et développer des relations personnelles avec ces dernières et que les garçons « pas bons » apprécient également plus l’EPS en contexte mixte afin de pouvoir jouer avec des personnes de niveau plus faible (Gagné, Martel & Nadeau, 2006). Par rapport à l’étude de Lentillon (2009), cette fois-ci elle n’est pas en faveur de notre troisième hypothèse ; en effet, comme vu plus haut, la majorité des élèves d’établissements secondaires, autant filles que garçons, sont favorables à la mixité en EPS. De plus, pour les garçons, le fait de « connaître l’autre sexe » et le « rapport de séduction » apparaissent comme des avantages de la mixité en EPS (Lentillon, 2009). Mais il est important de souligner encore une fois que la majorité des élèves n’ont pas de préférences quant au contexte en EPS.
Les avantages de la mixité en EPS
Les garçons motivent les filles
Dans notre étude, un des avantages majeurs de la mixité en EPS est que les garçons motivent les filles et favorisent leur engagement. Certaines filles aiment faire l’EPS avec les garçons parce que ces derniers seraient une source de motivation. En effet, les garçons s’engagent davantage dans l’activité et de manière plus physique. Alors qu’en contexte non mixte, les filles peuvent parfois être décourageantes. Il y a cette image « des garçons « motivants, dynamiques » et des filles « molles, démotivantes » » (Lentillon, 2009), qui confirment d’autres travaux sur le rôle des garçons, en effet : « les garçons ont un meilleur niveau et c’est plus motivant, ça bouge plus avec les garçons » (Lentillon, 2009). De plus, les garçons sont considérés comme « forts » et les filles comme « faibles ». La mixité permet également de s’entraider. En effet, les garçons, ayant généralement un meilleur niveau que les filles, peuvent leur donner des conseils et les motiver à progresser. Les filles citent prioritairement la « motivation » procurée par les garçons ainsi que la « possibilité d’entraide entre pairs » comme avantages de la mixité (Lentillon, 2009). En tant qu’enseignantes, il faut donc prendre ceci en compte et utiliser la mixité de manière réfléchie en tenant compte des forces et des faiblesses de chacun, en fonction de chaque contexte rencontré, l’enseignant pratique une forme de mixité singulière. Selon Patinet Bienaimé et Cogérino (2011), la mixité réfléchie permet aux enseignants de procéder activement à une recherche active d’indices permettant de contrôler les attitudes dominatrices des garçons et d’aider les filles pour qu’elles s’engagent davantage. Le meilleur niveau des garçons a un fort impact sur l’engagement des filles en EPS, il faut donc prendre en compte ceci lors des cours d’EPS.
La mixité amène une ambiance de classe plus favorable
Un des autres avantages de la mixité est qu’elle encourage à un meilleur climat de classe.
Manifestement, la mixité encourage le partage entre les deux sexes et tempère les relations de la classe, alors qu’un contexte non mixte peut amener parfois des tensions au sein du groupe. « « L’ambiance de classe » est l’avantage de la mixité le plus fréquemment cité par les filles et les garçons » (Lentillon, 2009). Si le climat de classe est favorable, il y aura moins de gênes, moins de problèmes et plus de plaisir. En tant qu’enseignantes d’EPS, il est judicieux de favoriser les jeux de coopération afin de développer un bon climat de classe. Dans les sports collectifs, il ne faut pas s’enfermer dans la compétition. L’engagement des élèves peut se faire dans d’autres rôles : l’aspect tactique, les connaissances, l’affiliation à une équipe.
L’esprit d’équipe peut aider à développer un sentiment d’appartenance à un groupe. Il peut donc aussi aider le développement de l’appartenance au groupe classe et par la même occasion favoriser un bon climat de classe. Il ne faudrait cependant pas toujours faire les mêmes équipes, mais varier un maximum afin d’encourager les échanges entre tous les élèves appartenant à ce groupe classe.
Les contraintes de la mixité en EPS
Les filles doivent prouver leur niveau
Lors de l’analyse des focus groups, certaines filles ont mis en avant la contrainte suivante : en contexte mixte, les filles doivent prouver leur niveau aux garçons afin d’être acceptées au risque de subir moqueries et critiques de leurs pairs masculins. En effet, certaines études concluent « à une infériorité féminine sur le plan des dimensions et ressources physiques qui se double d’une implacable régression des aptitudes des filles dès la puberté » ou encore que « les femmes témoignent d’un potentiel physiologique inférieur à celui des hommes relativement aux systèmes cardio-pulmonaire, musculaire, endocrinien, etc » (Vigneron, 2006). Les filles sont cantonnées dans ce mythe de la fragilité qui les retient à un statut d’éternelles débutantes. En plus de cela, selon Lentillon (2009), les garçons ont tendance à être trop individualistes en situation de jeu ce qui n’aide donc en rien à l’intégration des filles.
En tant qu’enseignantes d’EPS, en contexte mixte, il est impératif de cibler les compétences de nos filles afin de les faire évoluer et de faire diminuer l’écart entre les filles et les garçons.
Il est important en contexte mixte de ne pas toujours essayer de séparer les élèves selon leur niveau, ce qui ne ferait qu’agrandir l’écart déjà existant. Malgré plusieurs travaux sur les différences physiologiques entre les deux sexes, l’enseignant d’EPS doit enseigner de la même manière aux filles et aux garçons. Selon certaines activités, il serait judicieux d’introduire un coaching mixte entre deux élèves afin que l’élève le plus à l’aise coache l’autre et vice versa selon l’activité.
Les remarques désobligeantes
Une des grosses contraintes de la mixité est en lien très étroit avec la période de la puberté durant laquelle nos élèves subissent les changements corporels. Ces changements peuvent être sujets à des remarques de la part du sexe opposé. En EPS, les corporalités sont au premier plan. Le regard est donc plus porté sur les corps que dans d’autres disciplines. D’ailleurs, lors des focus groups, plusieurs filles mettent en avant ces remarques, moqueries comme un frein à leur envie de se retrouver en contexte mixte lors des cours d’EPS. Il n’est pas toujours évident de voir son corps changer et dans ce cas là, entendre des remarques à ce sujet peut être blessant. Il est donc important en tant que professionnelles que notre enseignement protège certains élèves de ce genre d’incidents pouvant entraîner des dommages psychologiques. Suivant le climat de classe, il est important de limiter ces moqueries, remarques désobligeantes en mettant quelques stratégies en place : éviter que les élèves se retrouvent seul face à la classe pour démontrer un exercice s’ils ne le souhaitent pas, donner un rôle d’observateur précis à chaque élève lors d’activités tels que les agrès afin que chacun soit focalisé sur un geste précis et non sur un corps (Brun & Gal-Petitfaux, 2006).
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Table des matières
1. Introduction
2. Cadre théorique
2.1 La mixité
2.1.1 Comprendre le concept de mixité
2.1.2 Les problèmes posés par la mixité
2.1.2.1 Vraie ou fausse réussite des filles ?
2.1.2.2 Une attention particulière aux garçons
2.1.3 Les problèmes de la mixité en EPS
2.2 Le retour à la non mixité
2.2.1 La non mixité à l’école et ses enjeux : sortir des stéréotypes
2.2.2 Les résultats de ce retour à la non mixité
2.2.3 Une perspective : des moments non mixtes ?
2.2.4 La non mixité en EPS
2.3 Mixité, sexe, genre et rapport à l’autre
2.3.1 L’EPS et le rapport de l’autre
3. Présentation de l’étude
3.1 Objet d’étude
3.2 Questions d’étude et problématique
3.3 Hypothèses
4. Méthode
4.1 Échantillon
4.2 Outils de recueil de données
4.3 Procédure
4.4 Analyse des données
5. Résultats
5.1 Que préfèrent les élèves ? (cf. questionnaire)
5.1.1 Les préférences des élèves à propos de la mixité et de la non mixité en EPS
5.1.2 Les préférences des garçons et des filles à propos de la mixité et de la non mixité en EPS
5.2 Mixité, non mixité et rapport à l’autre en EPS : le point de vue des filles (focus groups)
5.2.1 L’intérêt de la mixité : des garçons qui motivent
5.2.2 Les problèmes posés par la mixité auprès des filles
5.2.2.1 Les filles doivent faire leurs preuves
5.2.2.2 Le rapport au corps et les remarques des garçons
5.2.3 La non mixité chez les filles : entre ressources et contraintes
5.2.3.1 Les filles ont moins de gênes entre elles
5.2.3.2 Violence physique et psychologique en contexte non mixte chez les filles
5.3 Mixité, non mixité et rapport à l’autre en EPS : le point de vue des garçons
5.3.1 Les filles, une contrainte pour les garçons en EPS
5.3.2 Être avec les filles en EPS : un « jeu » pour les garçons
5.3.3 Non mixité et violence entre garçons
6. Discussion et perspectives pratiques
6.1 Préférence des élèves en EPS
6.2 Les avantages de la mixité en EPS
6.2.1 Les garçons motivent les filles
6.2.2 La mixité amène une ambiance de classe plus favorable
6.3 Les contraintes de la mixité en EPS
6.3.1 Les filles doivent prouver leur niveau
6.3.2 Les remarques désobligeantes
6.3.3 L’association « filles-amusement » : un renforcement des stéréotypes ?
6.4 Les avantages de la non mixité en EPS
6.4.1 Meilleur niveau chez les garçons
6.4.2 Moins de gênes chez les filles
6.5 Les contraintes de la non mixité en EPS
6.5.1 Violence physique et psychique chez les filles
6.5.2 Ces garçons qui se sentent exclus en EPS
6.6 Bilan
7. Limites
8. Conclusion
Bibliographie
Annexes
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