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Type de services d’appui à l’Agriculture
Le service d’appui à l’agriculture est constitué d’éléments en interaction complexe mais « complémentaire » ou « contradictoires » comme le développement des fournisseurs privés d’intrants et la pratique de dons en engrais ou en produits phytosanitaires de l’Etat.
Selon Albert (2000), le type de service d’appui pour l’agriculture inclut différents aspects : la recherche, l’information et la formation, la finance rurale et l’assurance, la commercialisation et la promotion des produits, l’approvisionnement en intrants, les services de régulation provenant de l’Etat (certification des semences, foncier). En se basant sur les stratégies nationales des services agricoles élaborées au niveau du SACSA1, les services aux agricultures peuvent se définir et regrouper commesuit en partant des besoins du producteur :
– Transfert de connaissances : techniques de production, techniques de transformation, organisation, finances ;
– Accès aux facteurs de production, de conservation, et de transformation (intrants) : semences, engrais et fertilisants, produits phytosanitaires, alimentation animale, petit équipement et outillage, petit équipement de conservation et transformation pour la paysannerie et l’accès à la main d’œuvre ;
– Protection des végétaux et santé animale (vaccinations, soins aux animaux) ;
– Accès aux marchés : développement et fonctionnementdes marchés aux différents niveaux, identification des opportunités, recherche de débouchés commerciaux, mise aux normes, contractualisation ;
– Information technico-économique sur itinéraires techniques, disponibilité et prix des intrants, besoins des marchés et débouchés commerciaux (locaux, régionaux, internationaux), cahiers des charges (quantité, norme, qualité,…), prix, indicateurs économiques par filières, réglementation ;
– Gestion du risque : assurances agricoles et risques d’exploitation, risque maladie ;
– Développement des techniques : développement de variétés de semences, engrais, développement des itinéraires techniques ;
– Représentation et défense des intérêts du monde alrur: représentation professionnelle, défense des intérêts et négociatioavec les Pouvoirs Publics ;
– Services transversales : services financiers publics (subventionnement) et privés (crédit de campagne, d’équipement, d’investissement), appui à la structuration, accompagnement et conseil en exploitation, montage du projet professionnel (plan d’activité annuel, moyens pour la mise en œuvre, évaluation du capital, plan d’investissement, d’emprunt et de remboursement).
Notion de « système de service agricole »
Les services agricoles peuvent être étudiés et analysés sous le concept de système. La caractéristique du système de service agricole considère trois principaux éléments (Albert, 2000 ; Le Coq, 2009).
– Les acteurs dans le système groupés en sous-systèmedes fournisseurs d’ordre privé ou d’ordre public et sous-système des utilisateurs ;
– Les relations fonctionnelles ou la gouvernance du système considèrent les caractéristiques des relations entre fournisseurs (compétition, coopération) et la coordination entre les services fournis ;
– Le domaine de service spécifiant les caractéristiques des types de service (approvisionnement, commercialisation, etc.) et le niveau d’application (régional, national)
Cette approche systémique prétend que les servicesagricoles comprennent des éléments en interaction et en évolution permanente.Ce concept permet d’analyser le fonctionnement de chaque acteur, les types de régulation existant au sein des fournisseurs, la structure et le niveau d’organisation des producteurs de base qui sont les utilisateurs du service.
Ce concept, le service agricole est un ensemble organisé et finalisé de relations qui est doté d’une dynamique autonome, mais qui n’en est pas moins ouvert sur et en interaction avec, d’autres sous-systèmes (IRC/CIRAD, 2008). Ce système de service agricole comprend la demande, l’offre et les différentes régulations existant. Le service agricole est donc construit autour de la relation entre les fournisseurs de service et les utilisateurs du service.
Projet BV Lac
Le projet BV Lac, projet de mise en valeur et protection des bassins versants du Lac Alaotra, se déroule en deux phases, la première a duré cinq ans, et a fini en 2008 ; une deuxième a été acceptée en 2008 et durera jusqu’en2013. Le projet a pour ambition d’être le prototype de la mise en application de l’approche « Bassins Versant » sur laquelle repose le Programme national « Bassins versant – Périmètres rrigués » entrepris par l’Etat. Le projet a comme objectifs d’accroître et de sécuriser les revenus des producteurs, tout en préservant les ressources naturelles et en sécurisant les investissements d’irrigation existant en aval, avec une attention particulière à la formation professionnelle et à l’appui aux organisation de producteurs, leur permettant de devenir progressivement des maîtres d’ouvrages locaux d’actions de développement. Le projet intervient dans trois grandes zones autour du lac Alaotra touchant ainsi les deux districts d’Ambatondrazaka et d’Amparafaravola qui présentent la plus forte pression démographique dela région.
Diverses techniques productives et durables ont ainsi été mises au point et diffusées par le projet. Parmi ces techniques, les systèmes SCV ont été développés au niveau des paysans pour assurer un système agroécologique durable face aux différents facteurs qui rendent aléatoires la production. (Cf. annexe 1)
Problématique et hypothèses de recherche
Problématique
La zone du lac Alaotra est formée par différents ypest de toposéquences avec dominance d’une grande superficie de bas fonds rizicoles avec plus de 100.000 Ha (CCAG, 2000). La saturation des zones de bas fonds induit le développement des pratiques culturales sur les bas fonds exondés (baiboho) et sols de collines (tanety) notamment avec la riziculture pluviale (BRL, 2010). Ainsi, les paysans ont adoptésur ces zones des systèmes extensifs, peu productifs et peu respectueux de l’environnement pour valoriser leur terrain. Ces pratiques tel le non apport d’engrais sur les tanety accentuent la baisse de fertilité des sols qui provoque ensuite une baisse de rendement (BRL, 2010). Dans la zone, développement et diffusion des techniques des techniques d’agricultures de conservations a été menée par le projet BV Lac incluant les systèmes de culture en SCV qui sont les plus importants. Diverses techniques productives et durables ont ainsi été mises au point durant la première phase du projet BV Lac, d’une part pour intensifier l’agriculture sur les zones de bas fonds synonyme de sécurité et d’autre part pour répondre aux contraintes sur les zones de colline. Pour ce faire, l’articulation des appuis technique et financier à destination des paysans bénéficiaires du Projet détermine la portée de la diffusion.
L’intégration des systèmes SCV dans les pratiques paysannes nécessite une modification de l’organisation des services afin que les facteurs de production soient disponibles au niveau des paysans. Les services requis pour développer les systèmes SCV sont en particuliers la formation technique et la fourniture des facteurs de production. En considérant que le système nécessite une couverturet y est sur des parcelles déjà à faible niveau de fertilité, sa pratique nécessite l’utilisation de divers intrants (semence, engrais et produits phytosanitaires). Le système SCV pourra donc favoriser une augmentation des consommations intermédiaires de l’exploitation, et pourra induire un recours à un financement par le crédit agricole. Comme c’est un système agroécologique durable, le service foncier qui permet de sécuriser l’accès à la terre est aussi un des services important pour favoriser l’adoption du système SCV, et avec ses fonctions de régénération et de protection du sol.
L’introduction et le développement des systèmes SCV dans l’exploitation qui est complexe car il nécessite la mobilisation de plusieurs compétences, une approche mutli-disciplinaire. Ainsi, la question centrale de notre étude est la suivantequelle adéquation y-a-t-il entre la demande et l’offre de services agricoles pour les systèmes SCV afin de pérenniser ces systèmes ?
Pour mieux comprendre cette question globale, elle a été divisée en deux sous-questions :
– De quels services agricoles les exploitations adoptant les systèmes ont-ils besoins ?
– Comment l’accès aux services agricoles nécessaire pour l’adoption des SCV est-il structuré ?
Objectifs de l’étude
Par rapport à cette question principale, l’objecti f global de cette étude est d’analyser les modalités des systèmes de services agricoles par rapport au développement des SCV.
Cet objectif global repose sur les trois objectifs spécifiques suivants :
– Etudier les besoins en services des exploitations adoptants les SCV,
– Comprendre les modalités de fournitures des service pour assurer la diffusion des SCV,
– Identifier la durabilité de la fourniture des services agricoles par les prestataires.
Hypothèses de l’étude
Pour répondre à la question de recherche, deux hypothèses ont été avancées.
H1 : L’adoption des systèmes SCV nécessite un accès à ifférentsd services spécifiques
H2 : L’accès aux services agricoles nécessaires pour l’adoption des SCV est hétérogène
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Table des matières
INTRODUCTION
I. CADRE GENERAL DE L’ETUDE
I.1. Contexte de l’étude
I.2. Concept de service agricole
I.2.1. Notion de service d’appui à l’Agriculture
I.2.2. Type de services d’appui à l’Agriculture
I.2.3. Notion de « système de service agricole »
I.3. Projet BV Lac
I.4. Problématique et hypothèses de recherche
I.4.1. Problématique
I.4.2. Objectifs de l’étude
I.4.3. Hypothèses de l’étude
II. MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériels
II.1.1. Zone d’étude
II.1.2. Les bases de données du projet et la typologie des OP
II.2. Méthode d’approche
II.2.1. Phase de recherches bibliographiques
II.2.2. Enquêtes préliminaires
II.2.3. Collectes de données
II.2.3.1. Au niveau des paysans adoptant les SCV
II.2.3.1.1. Echantillonnage raisonné
II.2.3.1.2. Fiche d’enquête
II.2.3.2. Au niveau des OP et Fédération
II.2.3.3. Au niveau des fournisseurs de service
II.2.4. Traitement des données
II.2.4.1. Au niveau des exploitations
II.2.4.2. Au niveau des fournisseurs de service et OP
III. RESULTATS
III.1. Présentation des exploitations échantillonnées
III.2. Accès des exploitants adoptant les SCV aux services agricoles
III.2.1. Types et modes d’acquisition des appuis techniques
III.2.1.1. Appuis reçus par les exploitations
III.2.1.2. Appréciation des exploitations vis-à-vis des appuis techniques
III.2.1.3. Modalité d’accès en conseil pour les paysans encadrés
III.2.2. L’approvisionnement en intrants
III.2.2.1. Semences
III.2.2.1.1. Stratégie d’utilisation des semences par les exploitants
III.2.2.1.2. Modalité d’accès
III.2.2.2. Engrais
III.2.2.2.1. Stratégie d’utilisation des engrais par les exploitations
III.2.2.2.2. Mode d’approvisionnement
III.2.2.2.3. Modalité d’accès
III.2.2.3. Produits phytosanitaires
III.2.2.3.1. Stratégie d’utilisation des produits phytosanitaires par les exploitations.
III.2.2.3.2. Mode d’approvisionnement
III.2.2.3.3. Modalité d’accès
III.2.3. L’accès au crédit
III.2.3.1. Type de crédit et situation d’accès
III.2.3.2. Utilisation et affectation du crédit
III.2.3.3. Stratégie et contraintes de remboursement des crédits
III.2.4. Systèmes de commercialisation des produits issus des SCV
III.2.5. Comportement vis-à-vis du foncier pour l’adoption des SCV
III.2.6. Equipements agricoles et Mains d’oeuvre
III.2.6.1. Equipements agricoles
III.2.6.2. Main d’oeuvre
III.3. Evaluation des structures de fournisseurs de services agricoles
III.3.1. Caractéristiques des fournisseurs de services dans la zone
III.3.1.1. Service information, formation et conseil technique
III.3.1.1.1. Opérateurs techniques de diffusion du projet
III.3.1.1.2. Autres institutions d’appuis techniques
III.3.1.2. Service approvisionnement en facteurs de production
III.3.1.2.1. Semences
III.3.1.2.2. Engrais et produits phytosanitaires
III.3.1.3. Service finance rural
III.3.1.3.1. Historique du service finance effectué au niveau du projet
III.3.1.3.2. Fournisseurs de crédit dans la zone
III.3.1.3.3. Bilan de crédit des paysans partenaires du projet au niveau du BOA et l’OTIV
III.3.1.3.4. Analyse SWOT des fournisseurs de crédit dans la zone du lac Alaotra
III.3.1.4. Fonctionnement du service foncier
III.3.1.5. Rôle des structures paysannes dans la fourniture de services
III.3.1.5.1. Structure existante (OP, Fédération, VIFAM)
III.3.1.5.2. Engagement des structures paysannes dans l’accès aux services
III.3.1.5.3. Analyse SWOT des organisations paysannes dans la zone
III.4. Caractérisation des relations entre acteurs du service agricole
III.4.1. Evaluation des relations entre les acteurs des services agricoles
III.4.2. Evaluation des modes de coordinations entre l’offre et la demande en service agricole
IV. Discussion
IV.1. Discussion
IV.1.1. Limite de l’étude
IV.1.2. La nécessité de services agricoles spécifiques pour les systèmes SCV
IV.1.3. Fournitures hétérogènes des services agricoles dans la zone
IV.1.4. La modalité d’acquisition des services agricoles dépendante des opérateurs techniques et socio-organisationnels du projet
IV.1.5. Vérification des hypothèses
IV.2. Recommandations
IV.2.1. Développement de la pratique des systèmes SCV
IV.2.2. Pérennisation des systèmes SCV à travers les services agricoles
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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