La Multifonctionnalité de la forêt comme Facteur de développement économique

La Multifonctionnalité de la forêt comme Facteur de développement économique

La Multifonctionnalité de la forêt comme facteur de développement économique

Introduction

Les rôles de la forêt sont multiples, ils ont été variés au fil du temps, et leur importance relative diffère encore, en fonction des zones géographiques, des traditions forestières des régions et du degré de richesse des pays en matière de ressources forestières (FAO, 1993).
La hiérarchisation des rôles affectés aux forêts est donc liée au développement social et économique des régions. En Algérie, et malgré la forte dégradation du patrimoine forestier, la forêt joue un rôle important ; elle assure plusieurs fonctions, que nous avons classées en fonctions : économique, écologique et socioculturelle.

Les différentes fonctions de la forêt

Fonctions économiques

De manière générale, la production de matières premières est un des rôles les plus anciens de la forêt et qui reste primordial. Toutefois, on peut répartir les fonctions économiques de la forêt en produits et services.

 Les produits

Les produits de la forêt algérienne sont essentiellement : le bois, le liège et divers sous-produits (FAO, 2000).
• Bois
Le bois, comme combustible, comme matériau propre à la construction et à l’ameublement (bois d’œuvre) ou alors le bois comme matière première approvisionnant une chaîne d’industries de transformation, tient une place souvent sous estimée dans les économies nationales. Le bois « industriel » dans tous ses degrés de transformation, a un poids important, que ce soit en termes d’emplois, en termes de valeur ajoutée par rapport au produit national brut, ou en termes d’incidence sur les balances commerciales (FAO, 2000).
De par sa nature et les espèces méditerranéennes qui lui donnent le cachet forestier, la forêt algérienne ne fournit pas une grosse quantité de bois (SEIGUE, 1985 ; MEZALI, 2003). Le tableau 12 suivant donne le volume moyen extrait du bois durant la période 1992-2007 (DGF, 2010).
• Liège
Par ses propriétés physiques et mécaniques, le liège occupe une place importante dans l’économie industrielle. Il est utilisé fréquemment dans :
– l’emballage et plus particulièrement pour boucher les récipients contenant des liquides. Le bouchon en liège a trouvé sa véritable fonction surtout au niveau des bouteilles.
– le bâtiment, il est employé comme produit isolant de premier ordre pour les terrasses et parois. Ses qualités d’imputrescibilité et d’élasticité lui confèrent un bon comportement au feu ; il constitue de ce fait un indice de qualité et de confort dans la construction.
– la chaussure, pour la fabrication de semelles apparentes ou intérieures ; il est vivement conseillé pour la fabrication de chaussures orthopédiques.
– l’industrie, utilisée comme joint dans l’industrie mécanique et des fluides, de même que dans l’isolation antivibratoire lors de l’installation d’équipements.
La production nationale connait actuellement des fluctuations alarmantes résultant de la situation sylvicole et forestière qui règne dans nos subéraie due principalement aux incendies de forêts récurrents mais aussi au vieillissement des peuplements, l’enrésinement, l’absence de travaux sylvicoles, l’embroussaillement, l’abandon des forêts, manque de plans de gestion subéricoles, mauvaise exploitation du liège, etc…
Cette oscille en moyenne entre 15000 tonnes (1964-1973) et 8000 tonnes au cours de la dernière décennie (2004-2012) (DEHANE et al, 2013). (Fig. 2).
Ces dernières années (2009-2012), le volume annuel en liège est très réduit et loin de la moyenne décennale. En effet, le bilan des récoltes durant cette période ont donné des productions variant entre 3 et 5000 tonnes/an. Cette très faible production ne couvre même pas la moitié des besoins des usines de transformation du liège installées en Algérie.
Certaines fonctionnent qu’à niveau très bas et d’autres ont malheureusement cessé de travailler en 2013 par manque de cette matière première.
• Sous-produits
En plus des principaux produits (bois et liège), la forêt algérienne recèle des potentialités en divers produits qui, pour peu qu’ils soient rationnellement valorisés, pourraient contribuer sensiblement au développement de l’économie locale et nationale et assurer une augmentation substantielle des revenus des populations concernées.
Les principaux produits sont : le charbon de bois, la souche de bruyère, la transformation du bois de certaines espèces arbustives comme la filaire, l’arbousier, l’oléastre, les glands de chênes, les plantes médicinales et aromatiques (myrte, lavande, lentisque, ciste, etc…).

Les services

• Pâturage
La forêt méditerranéenne produit des ressources végétales qui peuvent constituer un pâturage pour les animaux : herbes mais aussi fruits et feuilles des arbres et arbustes. Ces ressources sont présentes en période de pénurie, ce qui les rend complémentaires avec les autres ressources pastorales (HETIER & LILIN, 1989).
Selon KADIK (1987), la présence de bétail en forêt est un facteur important d’évolution des peuplements forestiers. Il affirme que l’existence d’espèces ligneuses à usage multiple, sous-entend la combinaison de deux systèmes de productions établis par l’homme : celui de la production ligneuse affecté aux forestiers et celui de la production animale consacré aux éleveurs. L’existence simultanée des deux systèmes permet d’assurer la protection et/ou la production des forêts et la reproduction animale, dans le sens où un pâturage raisonné contrôle le sous-bois herbacé et arbustif et préserve la forêt contre les risques d’incendies, il contribue de ce fait à son maintien et sa pérennité afin qu’elle assure ses fonctions normalement. A l’inverse, la végétation indésirable pour les forestiers constitue une ressource importante pour l’élevage à certaines périodes de l’année.
• Tourisme et paysage
Il est clair que la forêt contribue davantage à la beauté des paysages et à l’expansion des activités touristiques. Le développement du tourisme est susceptible d’apporter des recettes non négligeables et d’assurer une part importante du PIB. Dans les régions ensoleillées et tièdes, comme les rivages méditerranéens, le touriste venu parfois de très loin recherche à la fois l’air, l’eau et l’ombre des forêts.
En Algérie, le tourisme en forêt connu une amélioration satisfaisante ces derniers temps après une perturbation voire une régression énorme, conséquence de la conjoncture sécuritaire vécue au cours des années 90.

Fonctions écologiques

Il est évident que les forêts recèlent une diversité biologique importante par la faune et la flore qu’elle abrite, ce qui lui confère un rôle de conservation important (MONTGOLFIER, 1985).
Par ailleurs, la forêt est une composante des équilibres écologiques, elle intervient pour réguler les fluctuations de nombreux facteurs de l’environnement global et pour le protéger contre les agressions déstabilisantes (FAO, 2000).
• sur le plan climatique, la forêt atténue l’évapotranspiration, modère la vitesse des vents et favorise les précipitations ;
• elle intervient sur la qualité de l’air, en épurant ce dernier par la fixation de polluants (recyclage) et en le purifiant par diffusion d’essences et de composés volatiles ;
• régulation du débit d’eau d’une part à travers la réduction du ruissellement et l’augmentation du temps de concentration des bassins versants et d’autre part en favorisant l’infiltration des précipitations excédentaire ;
• sur le plan édaphique, la forêt permet le maintien des sols, elle assure une protection physique et une stabilisation en diminuant le risque d’érosion des crues torrentielles et les chutes de pierres. En interceptant les pluies, la partie aérienne des arbres brise la force vive de cette eau et en retient une partie qu’elle relâche progressivement, l’impact de la goutte atténuée est que le tassement du sol sera réduit et l’infiltration sera réalisée de façon aisée (ABDELGHAFOUR, 1974).

Fonctions socioculturelles

La forêt est omniprésente dans l’histoire et la vie des sociétés pour lesquels elle est à la fois un élément du patrimoine culturel collectif, une composante essentielle des paysages et un lieu de détente (FAO, 2000). Elle est le lieu de promenades, chasses, cueillettes de champignons, courses d’orientation, équitation, et les nouveaux sports tout terrain…ect.
Outre les loisirs, le milieu forestier méditerranéen constitue une source de vie pour les populations riveraines qui vivent aux alentours. Afin de subvenir à leurs besoins, ils exploitent la forêt pour se procurer du bois de chauffage, faire pâturer leurs animaux ou encore tirer profit des divers sous-produits dont la vente leur permet de gagner des revenus.
Le développement de ces formes de fréquentation de la forêt peut être extrêmement positif, en permettant une meilleure connaissance de ce milieu. Mais les contraintes qui pèsent sur les forêts sont souvent très importantes qui menace sa stabilité et peut conduire parfois à des dégradations irréversibles. Pour cela, certaines de ces fréquentations demandent des aménagements spécifiques pour être mieux pratiqués (balisage, parcours de repos,…) ou afin d’éviter des destructions trop importantes (clôtures de protection des zones de régénération, barrières interdisant l’usage motorisé de certains chemins…).
Notons enfin que la forêt offre un milieu favorable aux scientifiques et aux chercheurs qui engagent leurs recherches sur diverses problématiques liées au milieu forestier.

Cas particulier des subéraies

Le chêne liège dans la méditerranée

On désigne par subéraies, des peuplements forestiers dominés par le chêne liège, en latin Quercus suber, le mot « suber » signifie liège (AMANDIER, 2002). C’est un arbre qui ne dépasse pas les 12 m en France et il peut attendre, avec un âge maximum d’environ 200 ans (BOUDY, 1955). Selon YESSAD, 2000 et AMANDIER, 2002 ; l’originalité de cette espèce est de produire une écorce épaisse périodiquement récoltable sans trop affaiblir les arbres, fournissant du liège, matériau assez unique pour ses propriétés physiques, chimiques et esthétiques.
Le chêne-liège est une essence héliophile, c’est-à-dire de pleine lumière et exigeant une forte insolation le chêne-liège est thermophile. Il pousse donc sous des climats tempérés (températures moyennes annuelles comprises entre 13 et 16°C) à hivers doux, car il craint les fortes gelées persistantes et a besoin d’une période de sécheresse en été pour prospérer (on peut observer des lésions irréversibles sur les feuilles à partir de (-5°C). En France, cela limite sa distribution à une altitude de 700 m mais il peut monter jusqu’à 1000 m dans les régions chaudes (Maghreb), voire 2000 m dans l’atlas marocain et algérien (HEDIDI, 2009).
L’humidité est également un facteur limitant car bien qu’étant xérophile, le chêne liège nécessite une humidité atmosphérique d’au moins 60% même en saison sèche et d’une pluviométrie allant de 500 à 1200 mm par an. Ces conditions ne se rencontrent que prés de la mer en région méditerranéenne et j’usqu’à200 ou 300 km à l’intérieur des terres sue la façade atlantique. Ces exigences varient néanmoins selon les particularités des stations qu’il colonise : exposition (nord/sud), topographie (sommet, fond de vallon), proximité de la mer. Le dernier facteur n’est pas le moindre, il s’agit du sol. Le chêne-liège est une espèce calcifuge stricte se plaisant sur tous les substrats siliceux et acides (schistes, grès, gneiss, granite) et craignant l’hydromorphie. Il s’accommode de sols peu fertiles, superficiels ou lourds (riches en argiles), mais recherche plutôt des textures légères (stables), biens aérées et riches en matière organique (HEDIDI, 2009).
Le chêne liège occupe une place bien particulière au sein de la forêt méditerranéenne ; il couvre une superficie totale d’environ 2,7 millions d’hectare (REMACHA GETE, 2002). Le tableau 13, présente les superficies du chêne liège dans le monde selon différents auteurs, dont on remarque que les subéraies européennes possèdent les 2/3 de la subéraie mondiale, dont seul le Portugal occupe 30%. Par contre, les subéraies maghrébines occupent le reste de la superficie (1/3) dont la moitié est localisée en Algérie.
Tableau 13 : Superficie (ha) occupées par le chêne liège dans différents pays et selon de nombreux auteurs.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie ?avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Chapitre I Situation du secteur forestier en Algérie
1. Présentation de la forêt algérienne
1.1. Introduction
1.2. Aperçu historique
1.2.1. L’époque précoloniale
1.2.2. L’époque coloniale
1.2.3. Après l’indépendance
2. Potentialités des forêts algériennes
2.1. Répartition géographique
2.2. Superficie
2.3. Superficie des principales essences forestières
3. Etat actuel des peuplements forestiers
4. La gestion forestière en Algérie : historique et évolution
4.1. Le Plan triennal (1967 – 1969)
4.2. Le premier plan quadriennal
4.3. Le deuxième plan quadriennal (1974 – 1977)
4.4. Les programmes spéciaux
4.5. Les plans communaux
4.6. La période (1978 – 1980)
4.7. Le premier plan quinquennal (1980 – 1984)
4.8. Le deuxième plan quinquennal (1985 – 1989)
4.9. Les réalisations des années 1990
4.10. La politique actuelle : 2000-2020
4.11. Mise en oeuvre du programme
4.11.1. La généralisation des dossiers techniques et administratifs
4.11.2. L’élaboration d’études préliminaires
4.11.3. Identification des peuplements portes graines
4.11.4. La sélection des unités de production de plants
4.11.5. Mobilisation des plants campagne 2010/2011
4.11.6. Contrôle pyrotechnique des plants
4.11.7. Identification des entreprises de réalisation
4.11.8. L’identification, la délimitation et le classement des périmètres de reboisement
4.11.9. Suivi et évaluation du programme
4.12. Bilan de reboisement à mi-parcours : 2000-2010
5- Conclusion
Chapitre 2 La Multifonctionnalité de la forêt comme Facteur de développement économique
1. Introduction
2. Les différentes fonctions de la forêt
2.1. Fonctions économiques
2.2. Fonctions écologiques
2.3. Fonctions socioculturelles
3. Cas particulier des subéraies
3.1. Le chêne liège dans la méditerranée
3.2. Les subéraies algériennes
3.3. Les subéraies Oranaises
4.4. Importance socio-économique et environnementale des subéraies
4.5. Différentes forme de régénération
4.5.1. Régénération naturelle
4.5.2. Régénération artificielle et assistée
4.5.2.1. Le Semis direct
4.5.2.2. La plantation ou reboisement
4.6. Traitements sylvicoles du chêne liège
4.7. Facteurs de dégradation des subéraies
4.7.1. Les incendie
4.7.2. Le surpâturage
4.7.3. Défrichement
4.7.4. Les ennemies naturels
Chapitre 3 Etude du milieu
1. Choix des forêts
2. Milieu physique
2.1. Localisation géographique
2.2. Orographie et hydrographie
2.3. Géologie et Pédologie
2.4. Climat
2.4.1. Pluviométrie
2.4.1.1. Répartition mensuelle moyenne et annuelle des précipitations
2.4.1.2. Régime saisonnier des précipitations
2.4.2. Température
2.4.2.1. Les températures moyennes mensuelles et annuelles
2.4.2.2. Moyenne des minima du mois le plus froid « m »
2.4.2.3. Moyenne des maxima du mois le plus chaud « M »
2.4.3. Synthèse climatique
2.4.3.1. Amplitude thermique extrême moyenne ou indice de continentalité
2.4.3.2. Indice de sécheresse estivale
2.4.3.4. Diagramme Ombrothermique de BAGNOULS et GAUSSEN
2.4.3.5. Quotient pluviothermique et climagramme d’Emberger
Chapitre 4 Matériels et méthode d’étude
1 .Objectifs de l’étude
2. Méthode de travail
2.1. Collecte des données sur les zones d’impacts
2.2. Description des sites de reboisement
2.3. Modalités d’exécution des travaux de reboisement
2.4. Estimation du taux de réussite des reboisements
2.5. Diagnostic sanitaire des plants après plantation
Chapitre 5 Résultats et Discussions
1. Description des différents sites d’étude
1.1. Superficie parcourue et localisations géographiques des sites de reboisement
1.2 .Type de travaux de reboisement
1.3. Objectifs des travaux de reboisement en chêne liège
1.4. Situation géographique des sites par forêt
A- La forêt domaniale de Hafir (Tlemcen)
B – Forêt domaniale de Zarifet (Tlemcen)
C- Forêt domaniale de Zerdeb (Tlemcen)
D-Forêt domaniale d’Ifri (Tlemcen)
E- Foret domaniale de M’Sila (ORAN)
F – Forêt domaniale de Nesmoth (Mascara)
1.5. Caractérisation topographique, pédologique et accessibilité des sites d’impacts
1.6. Description forestière et végétative des parcelles reboisées
2. Modalités techniques de réalisation des travaux
2.1. Semis direct
2.2. Plantation
2.2.1. Phase préparation du sol
2.2.2. Phase de plantation (reboisement)
2.2.3. Phase Entretien
3. Analyse des modalités technique de plantation dans les différentes parcelles
3.1. Dimension et périodes d’ouverture de potêts
3.2. Densité
3.3. Provenance des plants et type de conteneur
3.4. Période de plantation
3.5. Travaux d’entretient et arrosage
4. Bilan des reboisements
4.1. Taux de réussite
5. Facteurs d’échec probable
1. Choix de la parcelle
2. Provenance et qualité des plants
3. Manque d’arrosage après plantation
4. l’absence d’entretiens après plantation
5. Suivi-Evaluation
6. Etude particulière d’un reboisement réussi
6.1. Objectif
6.2 .Méthodologie
6.3. Description de la parcelle
6.4. Mesures d’dendrométriques et calcule du taux de réussite
6.5. Discussions
Conclusion et perspective
Références bibliographiques

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *