IMPORTANCE DE LA MORTALITE PERINATALE DANS LE MONDE
A l’échelle mondiale, entre 1990 et 2000, le taux de mortalité des moins de 5 ans a baissé de 10%, passant de 93‰ naissances vivantes à 83‰. Cette baisse de la mortalité infanto-juvénile est le résultat des efforts entrepris dans de nombreux pays en terme de santé publique. Toutefois, les mortalités néonatale et périnatale sont restées stables pendant cette période [34]. Les décès dans le premier mois de vie constituent 60% de la mortalité infantile. Globalement, quatre millions d’enfants environ meurent dans les quatre premières semaines de vie tandis que quatre autres millions sont mort-nés. Près de 60% des décès du premier mois surviennent dans la première semaine de vie. Ceci indique l’importance d’une bonne prise en charge des femmes pendant la grossesse et l’accouchement suivie des soins adéquats au nouveau-né dans les premiers jours de vie [67]. Les nouveau-nés continuent de payer un lourd tribut aux différentes affections qui revêtent une gravité particulière dans cette tranche d’âge.
Toute souffrance devient une urgence néonatale avec un risque de décès ou de handicap parfois irréversible [43]. En effet, la mortalité néonatale exorbitante constitue un défi sanitaire en ce début du 21ème siècle. On dénombre quatre millions de décès de nouveau- nés par an, soit l’équivalent de 36 crashs de jumbo jet remplis par jour [37]. Ces décès surviennent essentiellement durant la période néonatale précoce [25]. Le taux de mortalité périnatale est l’indicateur le plus utilisé à l’échelon international pour apprécier la qualité de soins obstétricaux [52] L’étude de l’évolution de la mortalité périnatale cherche à mettre en évidence les facteurs qui conditionnent cette mortalité, et les moyens de réduire leur taux.
PAYS EN DEVELOPPEMENT
Le niveau de la mortalité périnatale est important dans les pays en développement où la pauvreté, la malnutrition, l’insuffisance d’éducation des populations (femmes enceintes) et l’insuffisance qualitative des prestations sanitaires augmentent le risque de mortalité périnatale. La prise en charge des pathologies du foetus et du nouveau-né est souvent délicate et nécessite une infrastructure lourde et coûteuse que les pays en voie de développement peuvent parfois difficilement assumer [11]. En Asie, les taux de MPN sont relativement importants et dépendent du niveau de développement des pays. En effet, parmi les 3,8 millions d’enfants nés chaque année au Bangladesh, 150000 meurent dans les 28 premiers jours de vie, soit 10 fois le taux de mortalité néonatale aux USA ; 100000 sont des mort-nés [90]. En Afrique la MPN est particulièrement élevée ; cependant dans les pays du Magrèb, les taux sont moins importants que dans les pays au sud du Sahara. IL est de 3,44‰ au Maroc, d’après une étude réalisée au Centre Hospitalo-universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat sur la MPN évitable; ce qui classe le Maroc en situation intermédiaire entre les pays développés et les pays en voie de développement [4]. En Tunisie, Charles NICOLLE [57] a montré que ce taux qui était au-dessus de 40‰ jusqu’en 1980 a chuté à 34,24‰ en 1981 puis à 27,82‰ en 1985. Jusqu’en 1991, le taux de MPN qui était évaluée à 23,8‰ restait très éloigné des statistiques européennes.
Les causes foetales ou néonatales Elles correspondent aux pathologies et aux anomalies du foetus et de l’enfant qui peuvent être à l’origine du décès (hypoxie, prématurité, l’hypotrophie, malformation, infection, hémorragie). Cette classification, bien que très utile, ne reflète parfois que partiellement la réalité ; un décès pouvant relever à la fois d’une cause obstétricale ou maternelle que d’une cause foetale ou néonatale. En France les principales causes de décès néonatal, telles qu’elles sont regroupées dans la classification internationale des maladies (CIM) [13], sont :
– les malformations congénitales (27% des décès)
– les affections d’origine périnatale notamment les hypoxies et asphyxies (10,4%), le syndrome de détresse respiratoire (8,3%), les autres affections respiratoires (5,9%), les hémorragies foetales et néonatales (6,4%). Les infections ne représentent que 0,8% des causes de décès néonatal.
Une étude française [13] trouvait que parmi les enfants décédés pendant la période néonatale, 61% étaient des prématurés (nés avant 35 semaines d’aménorrhée) et 57% étaient des hypotrophes (poids de naissance < 2000 g). Aux Etats Unis et en Europe les malformations congénitales constituent aussi une importante cause de mortalité néonatale. Dans les PED selon l’OMS [34], les causes les plus fréquentes de décès néonatal sont : les infections (42%), les asphyxies à la naissance (25%), la prématurité (10%) et les anomalies congénitales environ (10%). Une étude marocaine [4] a montré que 45% des grossesses ont été suivies et les principales causes de mortalité sont par ordre d’importance: la prématurité (16,23%), l’infection (14,52%) puis l’anoxie perpartum (8,9%) et les malformations congénitales (3,25%). Dans la plupart des pays de la sous- région ouest africaine, la mortalité néonatale précoce (MNP) représente près de 75% de la mortalité néonatale [6]. D’après une étude qui a été menée au CHU de Lomé au Togo [10], on retrouve les mêmes causes de décès néonatal précoce que dans la plupart des pays en développement à savoir: la prématurité et le faible poids de naissance (23,8%), les détresses respiratoires (21,8%), les infections materno-foetales et néonatales (19,1%), la souffrance neurologique (10,7%) et les malformations congénitales (3,8%).
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Table des matières
I/INTRODUCTION
II/OBJECTFS
III/GENERALITES
IV/METHODOLOGIE
V/RESULTATS
VI/ COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
V/CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VII/BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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