L’agriculture est un moteur efficace de la croissance dans la plupart des pays à vocation agricole, car ces pays doivent produire eux-mêmes l’essentiel de leurs besoins alimentaires et être susceptibles de garder un avantage comparatif en agriculture au moins à moyen terme. En Afrique, l’agriculture demeure encore un des secteurs les plus importants de l’activité économique. Mais, dans la plupart des pays, c’est une agriculture pluviale de nature particulièrement extensive qui repose essentiellement sur l’activité des petites exploitations familiales qui concernent la presque totalité des ménages ruraux. Elle est aussi « caractérisée par une absence de compétitivité sur le marché international. Ainsi la production agricole par habitant a diminué au cours des quarante dernières années » .
Au Sénégal, l’agriculture reste dominée par les culture sous pluies pratiquées pendant une période de trois à quatre mois appelée « hivernage » ; le reste de l’année, considéré comme la « morte saison agricole », constitue la saison sèche du fait de l’absence des pluies .Les précipitations jouent dans ce type de culture, un rôle fondamental car selon un gradient nordsud, leur abondance détermine le nombre et la nature de cultures spéculatives et influe de façon interannuelle sur les niveaux de production. Ce secteur connait de nombreuses difficultés liées à plusieurs facteurs dont les plus récurrents sont la péjoration climatique constatée depuis le début des années 70 et le désengagement de l’Etat. Cette situation a eu des conséquences négatives sur le niveau des rendements et les producteurs connaissent de plus en plus de difficultés pour tirer profit de la culture. Compte tenu de ces difficultésrencontrées par les agriculteurs, les solutions doivent être intégrées dans la modernisation agricole.
PROBLEMATIQUE
CONTEXTE
Dans la plupart des Etats ouest africains, l’agriculture reste la principale activité économique. Elle occupe et fait vivre plus de la moitie de la population et fournit de la matière première à un grand nombre d’industries de transformation. Ces performances agricoles s’expliquent par la forte proportion des populations pratiquant cette activité, mais aussi par le soutien de l’Etat.
Au Sénégal, l’agriculture constitue la principale activité économique en zone rurale où elle occupe une large part de la population active. Elle contribue encore de façon significative à la formation du Produit Intérieur Brut (P.I.B.). Si l’agriculture sénégalaise est toujours dominée par la monoculture de l’arachide, elle est actuellement en mutation. La diversification des cultures (riz, maïs, sorgho…), la modernisation des méthodes culturales (mécanisation, motorisation, etc.) qui sont les fondements des plans de développement ont pour objectif de supprimer ou de réduire le déséquilibre des échanges extérieurs et de palier les effets de la « détérioration de termes de l’échange » .
Cependant, la diversification des cultures, la mécanisation, l’augmentation des surfaces et l’utilisation des engrais ont eu pour conséquence une nette amélioration de la production agricole. Mais cette productivité a dramatiquement diminué à la suite des sécheresses, de la dégradation de l’environnement et l’insuffisance des engrais. Le Sénégal, à l’instar des autres pays sahéliens subit ces dernières années les effets des changements climatiques qui se manifestent à travers la désertification et la dégradation des ressources naturelles. Une telle situation va à l’encontre de nos systèmes de production qui sont encore fortement ruraux, car tributaires des aléas climatiques.
C’est ainsi qu’on assiste à l’apparition de nouvelles dynamiques territoriales et à l’émergence de nouvelles pratiques qui sont autant de stratégies de sortie de crise impliquant la population locale. Cette orientation s’est traduite par la mise en place de programmes axés sur la modernisation et sur l’intensification de l’agriculture. La commune de Matam située dans la zone sahélienne ne fait pas exception à cette règle générale. L’agriculture à Matam est très intensive, mais les techniques utilisent sont faibles.
Depuis quelques années, elle tend à se diversifier et à se moderniser, mais la production est irrégulière du fait des variations interannuelles de la pluviométrie. ace à cette situation, l’idée d’une relance de l’agriculture par l’irrigation, l’encadrement, la mécanisation des outils, et la diversification des cultures apparait comme une nécessité pour relever les nombreux défis auxquels est confrontée l’agriculture moderne.
Le climat
La température
On distingue deux grandes périodes de régime thermique : la période de basses températures allant de juillet à janvier, avec des minima au mois de Décembre ; la période de hautes températures qui va de février à juin. Pendant cette période, les températures sont élevées et atteignent parfois des pointes de 48°C . La température moyenne maximale se situe entre 43 et 45° C. La température moyenne annuelle maximale est de 37,3° C, tandis que la moyenne minimale annuelle est de 22,3° C. La température moyenne communale est estimée à 30,3°C en 2009. Il faut noter que cette moyenne cache de fortes disparités si l’on sait que la région enregistre plusieurs fois des températures qui sont généralement supérieure à 45°C. Le climat local subit l’influence du désert mauritanien qui étend ses vagues de chaleur sèche et de poussières sur toute la zone du « Dandé Mayo ».
Les vents
Les vents dominants sont essentiellement au nombre de deux :
– L’alizé continental plus communément appelé harmattan qui est un vent chaud et sec, soufflant du nord-est de Mars à Mai. Ce vent chaud et particulièrement asséchant charrie de la poussière et du sable et favorise l’aridité de la zone. Les vitesses enregistrées varient entre 1 et 8 m/s
– la mousson qui souffle du sud-ouest en saison des pluies entre Juillet et Septembre, se déplace avec le FIT (Front intertropical) et est à l’origine de l’essentiel des précipitations enregistrées. Les vitesses varient entre 1 et 5m/s. Par ailleurs, des lignes de grains peuvent survenir pendant l’hivernage avec des vitesses atteignant parfois 28 mètres/seconde (80 Km/heure) accompagnées de poussières très denses de direction nord-est à sud-est.
Les précipitations
La région de Matam se trouve dans le domaine tropical de l’hémisphère boréal, caractérisé par l’alternance de deux grandes saisons annuelles : la saison des pluies d’été et la saison sèche d’hiver. Le régime pluviométrique, à la fois simple et très contrasté, conditionne aussi bien l’hydrologie et le rythme végétatif que la morphogenèse actuelle. Deux facteurs jouent un rôle primordial : la hauteur des précipitations annuelles et la longueur de la saison sèche. La première diminue progressivement alors que la seconde s’allonge de plus en plus. Les précipitations sont dictées par la présence de la mousson en provenance du sud issue de l’anticyclone de Sainte-Hélène durant l’hivernage. D’autres éléments permettent de saisir les variétés climatiques : régime des vents, températures, humidité relative, évaporation. A Matam des précipitations moyennes dépassant rarement 500 mm. Les dernières années sont marquées par un déficit pluviométrique accru aux conséquences multiples aussi bien sur les ressources naturelles que sur les activités économiques. Dans la zone, la saison des pluies dure en moyenne trois à quatre mois et s’étale de juin à septembre et le mois d’août reste le mois le plus pluvieux. Le bilan climatique met clairement en évidence avec un ensoleillement quasi annuel, une saison des cultures sous pluies de juillet à septembre et de cultures de décrûe d’octobre à février. La moyenne décennale enregistrée dans la commune tourne autour de 398mm (station Météo).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
BIBLIOGRAPHIE COMMENTEE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : LE CADRE PYSIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DU PERIMETRE COMMUNAL
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN
CHAPITRE III : LE CADRE ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE : LA MODERNISATION DE L’AGRICULTURE DANS LES CASIERS AGRICOLES DE LA COMMUNE DE MATAM
CHAPITRE I : LES FONDEMEMENTS DE LA MODERNISATION AGRICOLE
CHAPITRE II : LES DIFFERENTES ETAPES DE LA CULTURE DU RIZ ET DU MAÏS
CHAPIRE III : LES FRAIS ET LES RESUTATS DE LA PRODUCTION
TROSIEME PARTIE : STRUCTURES D’ENCADREMENTS ET DIFFICULTES DE L’AGRICULTURE MODERNE DANS LA COMMUNE DE MATAM
CHAPIRE I : LES STRUCTURES D’ENCADREMENTS
CHAPITRE II : LES DIFFICULTES DE L’AGRICULTURE MODERNE DANS LA COMMUNE DE MATAM
CHAPITRE III : LES SOLUTIONS PRECONISES PAR LES PRODUCTEURS
CONCLUSION GENERALE