Le dรฉpartement de Bounkiling a รฉtรฉ crรฉรฉ par le dรฉcret nยฐ2008-749 du 10 Juillet 2008. Il est localisรฉ dans la nouvelle rรฉgion de Sรฉdhiou(en Casamance, au Sud du pays), issue elle aussi de ce mรชme dรฉcret. Ce dรฉpartement est limitรฉ :
โย Au Nord par la Rรฉpublique de Gambie
โย Au Sud par lโarrondissement de Diendรฉ (rรฉgion de Sรฉdhiou)
โย A lโEst par le dรฉpartement de Madina Yoro Foulah
โย A lโOuest par le dรฉpartement de Bignona .
Le dรฉpartement de Bounkiling compte quatorze communes (Boghal, Bona, Bounkiling, Diacounda, Diambaty, Diaroumรฉ, Djinany, Faoune, Inor, Kandion Mangana, Madina Wandifa, Ndiamacouta, Ndiamalathiel, et Tankon), et trois arrondissements :
โค Lโarrondissement de Bogal, situรฉ dans le Fogny-Kabada au Nord-Est, est constituรฉ de trois communes rurales qui sont : Bogal, Ndiamacouta et Tankon. Il est majoritairement peuplรฉ de Peulh, appelรฉ Torobรฉ
โค Lโarrondissement de Bona, localisรฉ dans la partie Ouest-Nord-Ouest, a un fort composant Diola. Il est divisรฉ en quatre communes rurales : Bona, Diacounda, Inor et Kandion Mangana
โค Lโarrondissement de Diaroumรฉ, situรฉ au Sud, bรฉnรฉficie de ce fait des activitรฉs รฉconomiques liรฉes ร la pรชche. Il appartient ร la fois au Kabada et au Pakao ce qui explique la forte dominance manding. Cet arrondissement compte trois communes rurales : Diaroumรฉ, Diambaty et Faoune.
La population est ร majoritรฉ musulmane avec cependant une minoritรฉ chrรฉtienne constituรฉe de Diola. Cโest une population paysanne qui nโa que la terre pour se nourrir vu le manque crucial dโinfrastructures et dโemploi.
Le relief est relativement plat avec cependant une lรฉgรจre pente orientรฉe des terres hautes du plateau vers les zones basses. Ce qui est de sa gรฉomorphologie en raison de lโhomogรฉnรฉitรฉ de leur substrat (le Continental Terminal), la grande majoritรฉ des sols en Casamance se diversifie sous lโinfluence essentielle des facteurs de drainage ร lโexception des sols du domaine fluviomarin. Les plateaux appartiennent au Continental Terminal ร relief gรฉnรฉralement plat; les altitudes sont infรฉrieures ร 40 m. Les vallรฉes, zones plus ou moins inondables, entaillent les plateaux par des milliers dโaxes naturels de drainage qui constituent le vaste bassin du fleuve Casamance et de ses affluents. Ces bas-fonds, vallรฉes marรฉcageuses pour la plupart, sont colonisรฉs ร lโamont par des formations herbacรฉes, et ร lโaval par la mangrove. Le Dรฉpartement de Bounkiling comme tous les autres de la rรฉgion de Sรฉdhiou regorge dโimportantes ressources naturelles. Le couvert vรฉgรฉtal occupe lโessentiel de son รฉtendue et lโautre partie est occupรฉe par les riziรจres et le fleuve Soungrougrou. Il dispose des sols riches favorables ร lโagriculture et ร la plantation des arbres fruitiers (manguiers, citronniers, anacardiers, orangers). Lโรฉlevage est aussi une activitรฉ pratiquรฉe dans la zone en gรฉnรฉral associรฉ ร lโagriculture.
Les cycles de sรฉcheresse quโa connus le Sรฉnรฉgal ont entrainรฉ une baisse des rendements agricoles. Pour combler leur dรฉficit alimentaire les populations locales font recours aux ressources naturelles en particulier la riziculture. Lโagriculture est aussi une activitรฉ qui par endroit dรฉtruit la forรชt augmente les surfaces cultivables. Les feux de brousse dรฉclenchรฉs volontairement ou involontairement pour lโagriculture ou pour lโexploitation des produits ligneux comme non ligneux ne permettent pas la reconstitution du couvert vรฉgรฉtal. En plus la dรฉgradation des sols par lโรฉrosion hydrique et la salinisation des riziรจres rรฉduisent aussi le couvert vรฉgรฉtal.
Ainsi la seule alternative qui se prรฉsente aux populations locales est la revalorisation et surtout une autre vision, innovatrice, des bas-fonds. Dรจs lors la Casamance a fait lโobjet dโimportants projets dโamรฉnagement hydro-agricoles.
PROBLEMATIQUE
Les pays soudano-sahรฉliens dโAfrique de lโOuest souffrent depuis les annรฉes 1968 de la baisse des quantitรฉs de prรฉcipitations dont les consรฉquences se traduisent, entre autres, par lโamenuisement des cumuls pluviomรฉtriques et de lโรฉcoulement des cours dโeau. Dans cette rรฉgion ouest-africaine, comme dans beaucoup dโautres de la zone intertropicale, le rรฉgime pluviomรฉtrique est liรฉ au mouvement saisonnier de lโรฉquateur mรฉtรฉorologique. On observe dans ces pays une seule saison des pluies appelรฉe hivernage, oรน est concentrรฉ lโessentiel des activitรฉs agricoles. Leur population vit essentiellement de lโagriculture qui est trรจs dรฉpendante de la pluie, soit directement (culture pluviale), soit indirectement (culture de dรฉcrue ou culture maraรฎchรจre) et lโรฉlevage.
La nรฉcessitรฉ dโaccroitre la production agricole au Sahel pour subvenir aux besoins dโune population croissante conduit ร lโexploitation des zones autrement ยซ marginales ยป, mais avec parfois des potentialitรฉs exploitables, dโoรน la nรฉcessitรฉ dโune รฉvaluation fiable de ces terres basรฉe sur des รฉtudes dรฉtaillรฉes des sols et autres facteurs physiques du milieu (gรฉomorphologie, climat, vรฉgรฉtationโฆ), en tenant compte les facteurs socio-รฉconomiques, afin de dรฉterminer le meilleur choix dโutilisation possible et assurer une bonne et durable production.
Le Sรฉnรฉgal ร lโinstar des pays du Sahel a subi et continue de subir les alรฉas climatiques qui constituent les maux dont souffre le milieu naturel de cette rรฉgion. En effet depuis la fin des annรฉes 1968-70, le sahel connaรฎt une crise climatique persistante (comparรฉes aux annรฉes dโavant) caractรฉrisรฉe par un dรฉclin pluviomรฉtrique. La forte baisse des prรฉcipitations a eu des consรฉquences majeures qui se sont traduites par la dรฉgradation du couvert vรฉgรฉtal, le tarissement ou lโassรจchement des riviรจres ou ยซ bolongs ยป. Ces consรฉquences se sont aussi traduites par la ยซ diminution ou disparition des รฉcoulements dโeau douce(โฆ), lโabaissement des nappes douces superficielles(โฆ) ยป (Barry et al, 1988) .
La pรฉjoration climatique constitue une menace qui inquiรจte la communautรฉ internationale car les effets du changement climatique demeurent un phรฉnomรจne planรฉtaire qui ne laisse aucun milieu indiffรจrent, notamment au Sahel. En outre la forte anthropisation du milieu naturel accentue de plus en plus la sรฉcheresse et la rarรฉfaction des ressources hydriques. ยซ Face aux rรฉalitรฉs du changement climatique, le dรฉveloppement durable est devenu un enjeu de recherche ยป (Dasylva et al. 2002) citรฉ par (Faty A. 2011). Ainsi la maitrise et la bonne gestion de lโeau demeurent une prรฉrogative primordiale aux pays du Sahel, prรฉrogative lรฉgitimรฉe par le rang quโoccupent les ressources hydrauliques dans la recherche de lโautosuffisance alimentaire et la lutte contre la pauvretรฉ dans cette zone avec une forte dรฉmographie.
Dans cette optique les bas-fonds suscitent un intรฉrรชt particulier car รฉtant des รฉcosystรจmes productifs disposant de lโeau pendant une bonne pรฉriode de lโannรฉe. Ces milieux occupent une place รฉminente dans les politiques de dรฉveloppement durable. Ainsi ยซ la mise en valeur agricole de ces zones constitue lโune des rรฉponses possibles ร la crise actuelle des systรจmes de production. ยป Albergel et al. 1993). La mise en valeur des bas-fonds est une dynamique interne aux sociรฉtรฉs de lโAfrique de lโOuest sahรฉlo-soudanienne (Berton S, 1986). La forte pression exercรฉe sur les terres de plateaux a entrainรฉ une baisse de leur fertilitรฉ et des rendements. Pour pallier les risques et garantir la production, les bas-fonds apparaissent comme des zones oรน lโagriculture est possible, grรขce ร leur rรฉgime hydrodynamique particulier (disponibilitรฉ prolongรฉe de lโeau ร la surface ou dans le sol). Mais ces milieux demeurent fragiles, et lโextrรชme diversitรฉ des situations et la grande difficultรฉ de la maรฎtrise des รฉcoulements hydriques dans les bas-fonds sont les deux contraintes majeures ร la mise en valeur agricole. Mais il faut noter รฉgalement que la dรฉgradation des sols est une menace directe pour la durabilitรฉ agricole. De profonds changements des concepts de gestion des sols sont nรฉcessaires afin de remรฉdier ร cette menace. Car les sols de bas-fonds peuvent prรฉsenter de fortes contraintes agronomiques. Leur ampleur est extrรชmement variable, y compris au sein du mรชme bas-fond (Lavigne Delville Ph., Boucher L et Vidal L., 1996). Les types et les caractรฉristiques des amรฉnagements nรฉcessaires ร la maรฎtrise de lโeau dรฉpendent des conditions du milieu.
CONTEXTEย
Le Sรฉnรฉgal, pays de la sous-rรฉgion sahรฉlienne, a connu la sรฉcheresse au dรฉbut des annรฉes 1970-1980. Ces perturbations climatiques ont grandement affectรฉ les รฉcosystรจmes et les composantes du milieu naturel. Ces perturbations se sont manifestรฉes par un dรฉficit pluviomรฉtrique accru. Or la population de cette sous-rรฉgion, et sรฉnรฉgalaise en particulier, est essentiellement paysanne. Le dรฉveloppement de lโagriculture dans ces pays dรฉpend pour la plupart des techniques de production. La gestion traditionnelle des terres par la culture itinรฉrante sur brรปlis et principalement la non maรฎtrise des techniques de conservation des sols et de lโeau conduisent ร la dรฉgradation de la plupart des terres exondรฉes avec pour corollaire une baisse de la fertilitรฉ des sols et des rendements de plus en plus faibles. Face ร cette situation, les paysans cherchent ร mettre en valeur dโautres terres non encore cultivรฉes. ยซ Les bas-fonds, zones temporairement inondรฉes, font ainsi lโobjet dโune exploitation croissante. ยป. Avec leur richesse naturelle, leur bonne alimentation en eau, les bas-fonds font lโobjet dโun intรฉrรชt accru dans ces rรฉgions.
En effet, les bas-fonds constituent des lieux privilรฉgiรฉs oรน se rencontrent les รฉcoulements en saison des pluies et oรน se pratique une agriculture moins alรฉatoire que sur les versants. Lโexistence des nappes souterraines peu profondes favorise la satisfaction des besoins en eau des populations et des cheptels, la constitution dโune rรฉserve fourragรจre importante et permet le dรฉveloppement de l โarboriculture et du maraรฎchage lorsque lโeau peut รชtre mobilisรฉe suffisamment longtemps en saison sรจche.
La valorisation de ces nombreux bas-fonds par leur amรฉnagement constitue une alternative de gestion rationnelle des ressources hydriques dans un contexte de pluviositรฉ limitรฉe. ยซ La mise en valeur agricole de ces zones constitue lโune des rรฉponses possibles ร la crise actuelle des systรจmes traditionnels de production ยป. Ainsi pour atteindre une autosuffisance alimentaire, le gouvernement du Sรฉnรฉgal a entrepris des recherches pour la conception des ouvrages hydro-agricoles.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1. CONTEXTE
2. JUSTIFICATION
LA METHODOLOGIE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DES PARAMETRES PHYSIQUES
I- SITUATION GEOGRAPHIQUE
II- RAPPEL SUR LA GEOLOGIE, LE RELIEF ET LES SOLS
V- LES MECANISMES DU CLIMAT
I. ANALYSE DES PRECIPITATIONS
II. ETUDE DES PRECIPITATIONS MENSUELLES
CHAPITRE II : LES CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
I- LA DEMOGRAPHIE
II- LES ACTIVITES ECONOMIQUES
CHAPITRE III : LES SYSTEMES DE PRODUCTION DES BAS-FONDS DANS LE DEPARTEMENT DE BOUNKILING
I- LA RIZICULTURE TRADITIONNELLE OU DE BAS-FONDS
I.3.1 LโARBORICULTURE : LE NOUVEAU PILIER DE LโECONOMIE LOCALE
II- PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT DURABLE DE LA RIZICULTURE DE BAS-FONDS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIERS
ANNEXE