La mise en valeur de la cité bastionnée de Navarrenx

Les premiers équipements de Navarrenx

Depuis le Moyen Âge, le village de Navarrenx est reconnu pour sa position avantageuse , aux portes de la Soule et de la Basse-Navarre, et par la proximité d’un gué permettant en bonne saison un passage sans danger sur un gave alors torrentueux. Son extension débute réellement au XIIème siècle lorsque Gaston VI Moncade, vicomte de Béarn, préconise en 1180 laconstruction d’une passerelle en bois sur le gave d’Oloron afin de permettre aux pèlerins de Saint Jacques de Compostelle de profiter de l’hôpital, de la commanderie et de la chapelle Saint Antoine nouvellement construits . En effet, le village est une étape importante de la voie du Puy-en-Velay et profite de cette opportunité pour se développer. Afin de surveiller ce lieu de passage et d’ordonnancer Navarrenx, la construction d’un château vicomtal, la Casterasse, est entreprise sur la rive droite du gave et de son affluent le Larroder dans un contexte de développement de la société féodale. Flanquées de tours, des murailles de deux mètres d’épaisseur permettent de protéger la population en cas d’agression extérieure . Un siècle plus tard, Gaston VII Moncade, successeur de Guillaume II sous la même dynastie, remplace la passerelle par un pont en pierre solide à trois arches avec un tablier en bois. La pile du milieu comporte un fourneau de mine qui assure une destruction rapide en cas de besoin. Les avantbecs sont imposants, afin de protéger le pont des crues du gave. Cette construction en pierre est rare car coûteuse à l’époque, mais un système de taxes permet alors d’y remédier. Ce pont facilite peu à peu le développement économique du bourg car comme l’institue la charte du 14 juillet 1289, un marché a lieu deux mercredis par mois

Son ouverture au monde

Grâce à tous ces équipements, Navarrenx s’ouvre aux réseaux commerciaux qui voient le jour entre le sud-ouest et le nord de l’Espagne, accueillant des marchandises venues d’Orient et d’Europe. Touché par un élan démographique lié à ce renouveau économique, le petit bourg médiéval de Navarrenx connait en août 1316 une évolution qui accentuera son rôle commercial par des avantages fiscaux : la charte de fondation d’une bastide par Marguerite Mathilde, fille de Gaston VII de Béarn. Il y est écrit: « Qu’il soit connu de tous que nous, Marguerite, par la grâce de Dieu comtesse de Foix, vicomtesse de Béarn et de Marsan, octroyons et donnons (pour nous et pour tous nos héritiers, exécuteurs testamentaires habitants de la Bastide de Navarrenx qui sont et pour toujours seront), pour toujours les fors et coutumes de la ville de Morlaàs » . Comme indiqué dans cette citation, ce nouveau statut accorde à chaque « colon » les privilèges et libertés du For de Morlaàs, dont une parcelle où bâtir d’environ 6 mètres sur 27 avec accès direct à la rue publique, accompagnée d’un jardin. Une enceinte fortifiée constituée par un fossé et un épaulement surmonté d’une palissade cerne désormais le village, comme une frontière entre le sauvage et le domestique, entre l’insoumis et le contrôlé . Une bastide est en quelque sorte un univers clos, géométriquement quadrillé. Elle est l’héritière des sauvetés et des castelnaus. Elle est également porteuse d’une idéologie, celle du bien commun. Le tracé des lots est donc rigoureux et garantit l’égal accès à tous des ressources du territoire. Les habitants obtiennent un statut juridique grâce à cette égalité représentant une forme de démocratie et d’accès à la citoyenneté . D’autres caractéristiques spécifiques au phénomène des bastides peuvent être relevées à Navarrenx, comme la grande place carrée réservée aux halles ainsi que les rues perpendiculaires à habitats serrés. La place marchande de Navarrenx prend peu à peu une ampleur régionale. Les réseaux commerciaux s’organisent de telle façon que les flux ne s’arrêtent jamais : il est possible d’aller et revenir en une seule journée, chaque jour correspondant à un marché d’une ville (le lundi à Monein, le mardi à Orthez, le mercredi à Navarrenx…). L’espace réservé à l’activité agropastorale reste infime, le destin de la bastide ne résidant pas dans la fonction agricole.

La vocation militaire de Navarrenx

Navarrenx apparait vite comme une place de choix protectrice du Béarn et de ses idéologies.
Elle représente un véritable enjeu pour la souveraineté béarnaise, et un symbole d’espoir pour les vicomtes. Henri II d’Albret a le pressentiment que la ville est à la hauteur de ses ambitions. Elle permet de défendre la frontière pyrénéenne. Navarrenx s’apprête à être reconfigurée et les prouesses d’architecture qui lui sont destinées protégeront la cité de nombreux évènements…

La perte de la Navarre

Dès 1510, le roi de France, Louis XII, entreprend de rénover ses forteresses en Aquitaine. C’est ainsi que Bayonne, Bordeaux et Dax sont réaménagées. Ces initiatives découlent d’une crainte profonde : se voir retirer une partie du territoire par l’Espagne, dont la Haute-Navarre. A l’époque, le Béarn est contesté par le Parlement de Toulouse au nom du roi de France suite à « l’hommage non rendu » de Catherine de Navarre et Jean d’Albret, dévoilant les limites de cette souveraineté qui est en réalité une « souveraineté modifiée » . Cette sentence ne reste pas sans effet puisque les rois de Navarre menacent même de s’allier à la Castille, elle est donc annulée en 1512 par le traité de Blois. En contrepartie de la reconnaissance juridique de l’indépendance béarnaise, Catherine et Jean doivent s’engager à lutter face aux armées espagnoles et à tout autre ennemi du roi de France voulant s’emparer de la Navarre . La position des vicomtes n’est alors plus totalement neutre, ils sont désormais les alliés de Louis XII, et ce traité les condamne en fait à perdre ce précieux royaume. Les troupes castillanes du duc d’Albe ne tardent pas à envahir Pampelune et Jean d’Albret se trouve bien faible face au puissant Ferdinand d’Aragon. L’arrivée sur le trône de François Ier ne change rien, la souveraineté navarraise est bel et bien finie. Le nouveau roi de France ne s’oppose pas à l’union du royaume et de la Castille . C’est alors qu’un grand personnage important pour le destin de Navarrenx intervient : Henri II d’Albret, fils de Jean, roi de Navarre et vicomte du Béarn de 1516 à 1555. Il s’engage dès 1520 à reconquérir le royaume perdu et s’installe à Navarrenx où il fait construire des fortifications à la hâte . Mais en 1523, la place militaire est assiégée sans difficulté par les troupes de Philibert de Chalons, prince d’Orange. La Casterasse est en partie détruite, le village est réduit en cendres. Sauveterre, Sorde, Hastingues et bien d’autres villages subissent le même sort. L’artillerie a beaucoup évolué et les équipements du Moyen Âge en subissent les conséquences. Un an plus tard, François I er réussit à rétablir la situation, sans jamais impliquer l’aide d’Henri II d’Albret qui souhaite pourtant lier son destin à celui du roi . Après l’affaire de la bataille de Pavie où les deux protagonistes sont emprisonnés dans la forteresse, François Ier promet d’obliger Henri II à renoncer définitivement à la Navarre par le traité de Madrid de 1526 . Cette promesse n’a plus lieu d’être lorsque Charles Quint renonce à occuper la Basse-Navarre en 1530 pour des raisons financières.

Navarrenx face aux conflits de religion

Quelques années avant de mourir, Henri II d’Albret entreprend de réformer les textes foraux hérités du Moyen Âge afin de les adapter aux réalités nouvelles qu’engendrent le passage à la Renaissance. Cette réformation cache en fait une volonté d’accentuer son pouvoir et de contrôler les hommes et leurs actes; elle est loin d’être démocratique et supprime un certain nombre de privilèges . En se soumettant à cette modernisation politique, le Béarn perd une partie de sa spécificité. A l’époque, on voit émerger deux grands Etats nations : la France et la Castille. Navarrenx joue toujours un rôle défensif entre ces deux puissances, et Henri II d’Albret mettra jusqu’au bout tous ses moyens de modernité institutionnelle et militaire afin de faire de ses souverainetés un Etat transpyrénéen.

La montée du protestantisme

A la mort d’Henri II d’Albret en 1555, apparaît un autre personnage marquant, inévitablement lié à l’histoire de Navarrenx et du Béarn : Jeanne d’Albret. C’est à elle et son mari, Antoine de Bourbon, que reviennent les titres de souverains du Béarn et roi et reine de Navarre. Les deux époux sont très engagés dans la Réforme protestante. Importée de Suisse, la confession gagne peu à peu du terrain en Béarn. Jeanne est très attachée à ses convictions, tandis qu’Antoine adopte la religion plutôt par stratégie politique, espérant obtenir la restitution de la Navarre en se conciliant les bonnes grâces de Philippe II d’Espagne . Le successeur de Henri II roi de France, François II, est peu apprécié du peuple, tant il parait faible et incapable de gouverner en ces temps de troubles. Antoine de Bourbon, chef des calvinistes, est alors vivement encouragé par la communauté pour se rendre à la Cour de France, mais il n’en fera rien . En 1560, les protestants persistent et ont pour projet de tenter une manœuvre risquée : s’emparer du roi de France afin de placer Antoine de Bourbon et son frère, Condé, à la tête du gouvernement. Ce coup d’Etat manqué, appelé la conjuration d’Amboise, annonce les conflits religieux à venir entre catholiques et protestants. A la fin de sa vie, Antoine de Bourbon se range du côté du catholicisme. Jeanne d’Albret essaie de convaincre son mari d’embrasser la Réforme en vain, et se convertit en 1561 dans l’église Saint Martin de Pau. Orthez devient rapidement la capitale religieuse. C’est lors du siège de Rouen contre le comte de Montgomery en 1562 qu’Antoine meurt. Jeanne est alors seule pour gouverner et n’attendra pas longtemps pour imposer ses croyances. En 1563, l’église Saint Germain de Navarrenx devient temple et est dépossédée de toute marque de catholicisme. La nef centrale sert désormais aux offices. Navarrenx devient alors « l’ultime bastion d’une souveraineté confessionnelle » . Jeanne obtient une maison dans chaque ville où elle instaure le culte et à Navarrenx, c’est une bâtisse datant du XIII ème siècle qui lui appartient désormais, mais elle n’y résidera jamais.

Navarrenx, un refuge pendant les guerres de religion

Après le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, Henri III de Navarre est forcé de publier un édit qui rétablit le catholicisme : « Que la dite religion catholique soit remise en tous lieux et endroits (…) pour y estre librement et seule exercié » . Face à l’arrivée de l’armée d’Antoine de Gramont, le lieutenant général d’Arros réapprovisionne Navarrenx et prépare une nouvelle fois ses Etats à la défense. Henri tient des propos assez ambivalents quant aux actions déterminées d’Arros, le félicitant d’une part d’avoir chassé des troupes catholiques à Arzacq, et de l’autre, lui assurant qu’il n’a pas réinstauré le catholicisme par contrainte et qu’elle est désormais sa religion . Soucieux de tant de conflits entre Gramont et d’Arros, Henri veut prouver son autorité et remplace ce dernier par Henri d’Albret, baron de Miossens, en 1575. La venue de ce nouveau lieutenant général n’apaise pas les tensions. Le Conseil Souverain exige que les Ordonnances royales de 1571 soient respectées mais Henri refuse d’affronter les remontrances par crainte de nouveaux troubles. Les troupes françaises sont surprises à Hagetmau et Gramont est alors fait prisonnier. Lorsqu’Henri s’évade de Paris enfévrier 1576 pour rejoindre le Béarn, il prête serment de sa foi calviniste. Il nomme sa sœur Catherine de Bourbon, très attachée au protestantisme, en tant que régente de Béarn et de Navarre. Celle-ci souhaite avant tout maintenir le calme dans les Etats qui lui sont confiés et suit les intentions de son frère. Sur ordre de son frère, elle se réfugie à l’abri des remparts de Navarrenx entre 1585 et 1587.
En 1584, Henri IV ordonne quelques réparations à la contrescarpe ainsi qu’à la porte Saint Germain de Navarrenx. Les Etats de Béarn proposent également la construction d’un nouveau bastion qui comblerait l’emplacement où se trouvait initialement la Casterasse, mais cette idée n’aboutira jamais. Après l’assassinat d’Henri III de France en 1589, Henri III de Navarre est promis au trône et le destin du protestantisme béarnais est désormais lié au sien. Avant de mourir, le roi l’aurait embrassé et lui aurait dit : « Soyez certain que vous ne deviendrez jamais Roi si vous ne vous faites pas catholique » . La régente Catherine, destinée à épouser le prince Henri de Lorraine par le traité de Saint Germain en Laye, quitte le Béarn en 1592, après seize années de gouvernance. Elle a su protéger le Béarn malgré les conflits entre Antonio Pérez et Philippe II. Henri de Lorraine est un catholique convaincu. Fervente protestante, Catherine refuse de se convertir malgré les pressions de son frère. Celui-ci réussit tout de même à obtenir l’autorisation de mariage auprès de l’archevêque de Reims, et la cérémonie a lieu le 31 janvier 1599.
Henri IV n’a pas pour seule préoccupation les conflits religieux. En effet, en 1596, après avoir déclaré la guerre à l’Espagne, il adresse une lettre à Monsieur de Caumont La Force, nouveau gouverneur du Béarn, faisant part de son inquiétude quant au manque d’artillerie à Navarrenx.
Il prévoit donc d’y « faire porter six pièces, à sçavoir, quatre canons et deux couleuvrines, de celle qui est au magasin de Navarrenx » . A l’époque, le roi d’Espagne rassemble ses forces sur la côte de Biscaye, bien décidé à récupérer Bayonne. Cette lettre prouve l’importance toujours présente du rôle de Navarrenx : qu’il s’agisse de conflits géopolitiques ou idéologiques, la place forte est liée au destin du Béarn. Après la victoire d’Amiens, Henri IV signe en 1598 l’édit de Nantes afin d’apaiser les tensions. Il éprouve beaucoup de difficultés à imposer cet édit censé garantir la liberté de conscience dans tout le royaume et mettre fin aux guerres de religion. Mais Henri IV a pourtant fait la promesse de rétablir le catholicisme en Béarn depuis son abjuration du protestantisme en 1593, en la basilique Saint-Denis. L’édit de Fontainebleau de 1599 marque un premier pas vers cet engagement. Un an après avoir accordé les libertés de culte aux protestants, Henri IV accorde par cet édit les mêmes libertés aux catholiques. Mais en réalité, le contenu du texte laisse nettement deviner que l’unité religieuse du royaume se fera au bénéfice des catholiques . L’édit de Fontainebleau restaure le culte catholique dans le Béarn mais certaines villes closes dont Navarrenx sont exclues.

La mise en valeur de la cité bastionnée de Navarrenx

Dès le XVIII ème siècle, l’opinion publique se mobilise face à la destruction ou à l’abandon de certains monuments. Nous pouvons citer les initiatives d’Antoine Chrysostome Quatremère, philosophe et archéologue, qui dénonce en 1787 les menaces de démolition pesant sur la Fontaine des Innocents , ou bien encore, de Thomas Jefferson, qui s’oppose à la construction d’une route qui engendrerait la destruction des ruines des arènes d’Orange. La préservation du patrimoine matériel suscite peu à peu de l’intérêt et l’on s’interroge sur sa reconnaissance politique et l’intervention d’une autorité publique pour la mettre en œuvre. Depuis l’époque de la Révolution française, l’Etat a un rôle central dans la protection du patrimoine, il contrôle et subventionne les démarches. Dès lors, une sacralisation de plus en plus marquée du patrimoine est observée.

La valorisation du patrimoine de Navarrenx

Une prise de conscience du patrimoine

Sur le plan patrimonial, la destruction de la porte Saint Germain est l’épisode le plus marquant que Navarrenx ait connu au cours du XIXème siècle. Les projets d’urbanisme de la ville, son développement, par conséquent son avenir, semblent primer sur l’héritage du passé. Pourtant, patrimoine et avenir ne sont pas incompatibles, bien au contraire. L’impressionnante porte Saint Germain constituait la première image de la cité bastionnée que l’on gardait à l’esprit avant de se décider à pénétrer à l’intérieur des remparts. L’entrée d’une ville nécessite une valorisation bien calculée afin de susciter une première impression positive chez le visiteur.
Entrera-t-il dans la cité? Son choix se jouera en partie en fonction de cette première impression. Mais la prise de conscience de l’importance de cet héritage et de son influence sur le dynamisme de la ville est le résultat d’un processus lent enclenché au niveau national à partir des années 1830. Ce n’est qu’en 2008 que la municipalité s’interrogera sur la nécessité  de rappeler l’existence de cette porte et proposera un projet: creuser le pied du rempart afin de mettre à vue les arcades du pont dormant conservées sous la route.

Un processus lent et complexe

En 1819, les monuments historiques français font pour la première fois partie du budget du ministère de l’intérieur et dix ans plus tard, François Guizot crée le poste d’inspecteur des monuments historiques. Le premier à occuper ce poste est Louis Vitet, dont le rapport issu de ses observations dans le nord de la France sera utilisé par Victor Hugo pour son ouvrage « Guerre aux démolisseurs » publié en 1832. C’est en 1834 que Prosper Mérimée, écrivain, historien et archéologue français, devient inspecteur général des monuments historiques. C’est grâce à ce dernier que les bâtiments anciens seront réellement pris en compte. Il se met à recenser les ensembles architecturaux remarquables du territoire français. Appelé la « base Mérimée », ce recensement annonce le commencement de la constitution d’inventaires.
Prosper Mérimée lutte contre le vandalisme, très pratiqué à l’époque, et affirme la volonté du pouvoir central. A titre d’exemple, il entre en conflit avec la ville d’Orléans qui, après avoir sacrifié de précieuses maisons datant de la Renaissance, décide la destruction de l’ancien Hôtel-Dieu afin de réaliser ses projets d’urbanisme . Un mouvement de restauration du patrimoine médiéval apparait, auquel Eugène Viollet-le-Duc, brillant architecte, participe en commençant par la basilique de Vézelay. Les travaux menés par Mérimée et Viollet-le-Duc influencent peu à peu le regard de la société sur l’histoire du patrimoine français. La première liste, composée de neuf cent trente-quatre monuments historiques, publiée en 1840, regroupe uniquement des bâtiments antiques et médiévaux ainsi que des monuments préhistoriques.
C’est donc le patrimoine bâti qui fut le premier à bénéficier de mesures de sauvegarde. Mais à partir du XX ème siècle, la notion de patrimoine s’élargie, incluant entre autres le patrimoine paysager, le patrimoine écologique, ou encore tout récemment, le patrimoine immatériel grâce, en majeure partie, à l’action de l’UNESCO.

Les enjeux de la valorisation, vers une politique de développement touristique

L’intégration de la citadelle de Navarrenx dans de nombreuses associations et structures lui a permis de se créer un véritable réseau et donc de progresser vers une mise en valeur ainsi qu’une meilleure orientation touristique à travers des actions spécifiques qui ont su dynamiser la ville. Il s’agit d’évènements, de programmes éducatifs ou de promotion du patrimoine qui stimulent le territoire et rendent son intérêt, ses atouts et son caractère plus visibles. Le but premier est que la population se réapproprie son territoire et son patrimoine, qu’elle dispose d’un regard neuf sur les richesses qui composent son environnement.

Les actions de valorisation, d’animation et d’éducation au patrimoine

En termes d’éducation au patrimoine, la mission Pays d’Art et d’Histoire est un véritable médiateur. Elle a su développer un projet pédagogique de connaissances et de préservation du patrimoine en faveur du public scolaire. Des ateliers de création ont été mis en place, ainsi que des activités dans des centres de loisirs, des sorties scolaires sur des thèmes précis ou encore l’élaboration de documents pédagogiques. Pour tout public, des visites guidées ont été lancées dès 2012 par le Pays d’Art et d’Histoire. En 2013, huit ont été menées à travers le Béarn des Gaves. Ces visites-découvertes, obligatoires pour toutes villes ou pays labellisés, consistent en des visites générales pour découvrir les principaux attraits de la ville, des visites à thèmes pour parcourir un édifice, des balades nocturnes ainsi que des visites-spectacles animées par des musiciens, des conteurs ou des comédiens. Durant l’été 2013, Navarrenx a ainsi accueilli des visiteurs sur cinq évènements. Le premier consistait à retracer l’histoire troublée du Béarn au XVIème à travers l’église Saint Germain. Une autre visite, nommée « De façades en façades », a permis d’éclairer le public sur les différents styles architecturaux qui composent les monuments et les maisons traditionnelles de Navarrenx. Le troisième évènement retraçait le siège de 1569 à travers les édifices militaires (bastions et souterrains).
« De la bastide au bastion » a amené les visiteurs à comprendre l’évolution du rôle de la ville entre le Moyen Âge et la Renaissance. Enfin, une visite nocturne gratuite a permis aux participants de découvrir les personnages célèbres qui ont eu une influence sur Navarrenx, de la vicomtesse Marguerite Mathilde à Napoléon III. Un système d’audio guidage a également été élaboré pour Navarrenx, le projet avait été lancé dès 2010.
Le Pays d’Art et d’Histoire du Béarn des Gaves n’est pas la seule structure à œuvrer pour animer la cité bastionnée. Le comité d’animation de Navarrenx, présidé par Monsieur Mahieu, organise des expositions et des spectacles. Cette association ne manque pas d’idées afin de dynamiser la ville, surtout en période estivale. A titre d’exemple, une journée médiévale au pied des remparts s’est déroulée en août 2012. Des échoppes ont permis de faire découvrir aux participants le quotidien du Moyen Âge: forge, archerie, mais également fabricants de tuniques de mailles, potiers et reconstitutions de combats de chevaliers maniant leurs épées.
Un repas a également réuni plus de cent vingt convives. L’évènement ayant remporté un franc succès, il a été renouvelé en 2013. Les traditionnelles « soirées tapas béarnaises » plaisent également beaucoup au public navarrois et des alentours. De plus, l’association Bastides 64 organise des marches « Rando-bastides », des chasses aux trésors ou encore des expositions en collaboration avec le centre départemental de documentation pédagogique de Pau.
Il faut ajouter à tout cet évènementiel les programmes européens dédiés au patrimoine comme « Les nuits du patrimoine » organisées par l’association Renaissance des cités d’Europe, ou bien encore, sous l’impulsion du ministère de la culture, « Les journées du patrimoine » et « La nuit des musées » à laquelle le centre d’interprétation de Navarrenx a participé le 17 mai 2014.

Etude comparative : Hiers-Brouage et Labastide-d’Armagnac

Nous avons pensé utile et enrichissant de comparer Navarrenx à deux autres villages titulaires d’un même patrimoine monumental. Il est intéressant d’un point de vue critique d’observer quelles actions ces deux communes mettent en place sur le plan de la valorisation et de l’animation du patrimoine, et ainsi de voir ce qui pourrait être réalisable à Navarrenx. Afin de rendre cette étude pertinente, nous avons choisi des villes qui disposent du même potentiel et de la même capacité que Navarrenx, autant sur le plan économique que sur le plan humain.

La citadelle de Hiers – Brouage

Située en Charente-Maritime, la commune de Hiers-Brouage est composée d’environ six cent cinquante habitants et fait partie du Bassin de Marennes. La place forte de Brouage se dresse au milieu de 3000 hectares de marais inscrits dans le Réseau des Grands Sites de France depuis 1989 . En 1555, Jacques de Pons, seigneur de la châtellenie d’Hiers, y ordonne la construction d’un port de commerce du sel. L’ingénieur Pierre de Conti d’Argencourt élabore ensuite les remparts. Brouage a connu le même passé tumultueux que Navarrenx lors des guerres de religion. En 1628, le cardinal Richelieu, alors gouverneur, en fait une véritable place de guerre afin de concurrencer la capitale huguenote de La Rochelle . Les fortifications de la citadelle sont renforcées par Vauban en 1685.
Cinq cent mille visiteurs viennent découvrir Hiers-Brouage chaque année. La ville dispose de plusieurs infrastructures culturelles et touristiques. La Halle aux Vivres, d’abord grenier à vivres, caserne puis poudrière au XIXème siècle, abrite actuellement un espace d’expositions sur le thème des places fortes et de l’architecture militaire. Depuis 1999, le Centre Européen d’Architecture Militaire y est installé au premier étage. La citadelle dispose également de nombreux services de restauration, de boutiques d’artisans et d’ateliers d’artistes. Ainsi, la commune a pu obtenir le label Ville et Métiers d’Art et une Vitrine des Métiers d’Art a été mise en place par le Syndicat Mixte pour la Restauration et la Valorisation du Site de Brouage, accueillant une trentaine d’artistes. Un hôtel, des meublés de tourisme ainsi que deux chambres d’hôtes permettent d’accueillir les visiteurs. En termes d’animations, le syndicat mixte et l’office de tourisme organisent des « sorties nature », des activités pédagogiques ou encore des visites guidées pour tout public. Par exemple, les familles peuvent effectuer un jeu de piste sur le site de Brouage et jouer aux enquêteurs en se munissant d’un livret-jeu, d’une boussole ainsi que d’un plan, disponibles à la Halle aux Vivres. La ville s’appuie également sur des associations telles que Brouage en Costume Passion ou le Comité des Fêtes afin d’organiser des évènements divertissants. Des compagnies artistiques comme Circle of Two ou Stromboli proposent des spectacles en période estivale.

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Table des matières
Remerciements 
Introduction 
Première partie : L’histoire de Navarrenx 
Chapitre 1 : De bastide à cité bastionnée
I. Navarrenx au Moyen Âge
II. La vocation militaire de Navarrenx
Chapitre 2 : Navarrenx, enjeu de la souveraineté béarnaise
I. Navarrenx face aux conflits de religion
II. Le déclin militaire de Navarrenx
Deuxième partie : La mise en valeur de la cité bastionnée de Navarrenx
Chapitre 1 : La valorisation du patrimoine de Navarrenx
I. Une prise de conscience du patrimoine
II. Les enjeux de la valorisation, vers une politique de développement touristique
Chapitre 2 : La mise en tourisme du patrimoine de Navarrenx
I. Les principaux acteurs et leurs dynamiques
II. Entre patrimoine et tourisme
Troisième partie : L’avenir de Navarrenx 
Chapitre 1 : Réflexions sur l’état actuel des travaux
I. Analyse du terrain
II. Les projets en cours
Chapitre 2 : Propositions de valorisation
I. De nouveaux circuits et équipements
II. L’ère numérique : nouveaux outils, nouveaux usages
Conclusion
Bibliographie 
Sources 
Webographie 
Lexique 
Liste des annexes 
Table des matières

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