LES REGIMES SUR LโUSAGE DES ARMES A MADAGASCAR
Les Malgaches usent les armes, pour divers motifs. En effet, de temps en temps, les Malgaches recourent ร lโutilisation de leur instrument pour la protection, pour la dissuasion et pour lโornement. Mais vu que leur mise en usage peut reprรฉsenter un danger pour leur propriรฉtaire et son voisin, le lรฉgislateur a รฉtabli des rรจglements particuliers qui le rรฉgissent.
LA MISE EN SERVICE DES ARMES
ยซ Par mise en service il faut entendre : lโacquisition par des personnes, lโaffectation ร des personnes de lโEtat.ยป .Telle est lโaffirmation de lโarticle 34 de la prรฉsente loi.
LโAcquisition et la dรฉtention par des personnes
Pour se sรฉcuriser contre toute atteinte ร lโintรฉgritรฉ physique de la personne, lโhomme ressent la nรฉcessitรฉ de possรฉder une arme. En effet ร Madagascar, lโacquisition et la dรฉtention dโarme sont des droits qui sont reconnus et garantis par la loi. Cependant des conditions sont imposรฉes sur ces deux domaines.
Acquisition
Tout individu a le droit dโaccรฉder ร la propriรฉtรฉ, elle est la mรชme pour tous, riches ou pauvres, physiques ou morales. A Madagascar alors, lโacquisition des armes peut sโeffectuer en trois modes : soit par transaction entre particuliers soit par dรฉvolution successorale et par achat dans le commerce. Article 36 de la loi 69-011 du 22 Juillet 1969.
Acquisition par transaction entre particuliers
Il sโagit ici dโune situation dans laquelle un particulier en dรฉtention rรฉguliรจre dโune arme a dรฉcidรฉ de la vendre ร un autre particulier ou de lui faire une donation. Dans ce cas alors : la remise de lโarme doit se faire dans la huitaine. Elle doit aussi faire lโobjet dโune dรฉclaration commune adressรฉe au Chef de District du lieu.
Acquisition par dรฉvolution successorale
La succession cโest la transmission des biens, et des droits dโun de cujus ร son hรฉritier lรฉgal. Dans lโacquisition dโarme par voie successorale, lโhรฉritier entre en possession de son bien sur prรฉsentation au commandant de la brigade de gendarmerie ou au commissaire de police de lโautorisation de dรฉtention, รฉtablie ร son nom et valable pour lโannรฉe en cours.
Cette autorisation est รฉtablie selon la procรฉdure de la demande dโautorisation avec une piรจce justificative de propriรฉtรฉ.
– soit un acte notariรฉ authentifiรฉ par un notaire.
– soit une dรฉclaration signรฉe de tous les cohรฉritiers et visรฉe par le reprรฉsentant de lโAdministration du domicile ou de rรฉsidence ร dรฉfaut du domicile du dรฉfunt, et un certificat de payement des droits de succession, doivent รชtre joints ร la demande dโautorisation de dรฉtention. Si lโautorisation de dรฉtention ne peut temporairement dรฉlivrรฉe ร lโhรฉritier rรฉel, elle est pour cette attribuรฉe ร son tuteur. Toutefois, les hรฉritiers sur prรฉsentation des piรจces cidessus sont autorisรฉs, mรชme sans autorisation de dรฉtention, ร cรฉder sโils le dรฉsirent lโarmement objet de lโhรฉritage, dans les conditions prรฉvues pour les transactions entre particuliers.
Acquisition par achat
A Madagascar, les matรฉriels, armes et munitions des deux premiรจres catรฉgories ne peuvent รชtre acquis que par lโEtat, par les soins du Ministre dont relรจvent les Forces armรฉes en liaison avec le Ministre de lโintรฉrieur pour ce qui concerne lโรฉquipement des Forces de Police ou des agents de lโAdministration.
Cependant, les Officiers de rรฉserve peuvent, sur une autorisation spรฉciale dรฉlivrรฉe par le Ministre dont relรจvent les Forces armรฉes, acheter directement auprรจs des fabricants autorisรฉs ou importer des armes et munitions classรฉes dans la premiรจre catรฉgorie.
La dรฉtention
Dans le domaine dโarmement, le droit de dรฉtention est une attribution dโune arme, ร un individu, lui permettant dโen disposer et dโen user mais sous rรฉserve des interdictions de la loi. Sur le sol malgache alors, la dรฉtention des matรฉriels, armes et munitions des deux premiรจres catรฉgories par des personnes autre que celles appartenant aux Forces armรฉes, ou force de Police, les Officiers de rรฉserve, les agents de lโAdministration publique appartenant ร certaines catรฉgories dรฉterminรฉes par dรฉcret pris en cas conseil de Ministre, est formellement interdite sauf avec une autorisation strictement exceptionnelle dรฉlivrรฉe par le Ministre dont relรจvent les Forces armรฉes. Nรฉanmoins, la dรฉtention des autres catรฉgories ne peut avoir lieu quโen vertu dโune autorisation en bonne et en du forme.
LโAutorisation de dรฉtention dโarmement
En matiรจre de dรฉtention dโarmement, la loi malgache a prรฉvu deux types dโautorisations ร savoir : Autorisation de dรฉtention dโarme(s) ou de parties constitutives dโarmes, et lโautorisation de dรฉtention des munitions et des parties constitutives des munitions.
Lโautorisation de dรฉtention dโarme(s) ou de parties constitutives dโarmes
Cโest sรปrement le principal papier exigรฉ .Les particuliers, les sociรฉtรฉs, les entreprises, dรฉsireuses dโacquรฉrir ou de dรฉtenir des armes ou parties constitutive dโarmes, doivent adresser une demande au Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale de leur domicile ou de leur rรฉsidence territoire par lโintermรฉdiaire du Chef de District ou le Prรฉfet de Tananarive pour cette ville.
Cette demande doit :
– avoir รฉtรฉ visรฉ prรฉalablement sans opposition par le Parquet .Il est naturellement saisi sur la demande dโautorisation de dรฉtention dโarme puisque quโil a pour attribution de dรฉfendre les intรฉrรชts de la sociรฉtรฉ.
– รชtre appuyรฉe dโune enquรชte de la Gendarmerie ou de la Police sur la moralitรฉ, lโhonorabilitรฉ et le comportement du demandeur, ainsi que la rรฉalitรฉ des motifs invoquรฉs ร lโappui de sa requรชte.
Les rรดles du Chef de District ou du Prรฉfet de Tananarive
Le Chef de District reรงoit les demandes dโautorisation de dรฉtention dโarmes ou parties constitutives dโarmes pour le compte du Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale. La dรฉtention dโarme de premiรจre catรฉgorie est exclue.
Pour รชtre autorisรฉs ร dรฉtenir une arme, les nationaux devront avoir satisfait ร leurs obligations vis-ร -vis du Service National, sauf dans les cas des dรฉrogations exceptionnelles dโรขge.
Il vรฉrifie la demande et sโassure que les armes รฉventuellement dรฉtenues par les demandeurs sont en situation rรฉguliรจre (autorisation de dรฉtention dโarme en cour de validitรฉ). Ensuite il fait procรฉder ร une enquรชte sur la personnalitรฉ du requรฉrant. Pour les nationaux, et vรฉrifie la position du demandeur vis-ร -vis du service national. Il transmet la demande avec son avis au Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale dans les dรฉlais le plus bref compatibles avec les vรฉrifications et enquรชtes et met ร jour le fichier de lโarmement aprรจs la rรฉception de lโautorisation de dรฉtention accordรฉ par le Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale.
Les Rรดles du Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale
– vรฉrifie la rรฉgularitรฉ de la demande venant du chef de district en vue de garantir la recevabilitรฉ du dossier.
– demande les renseignements complรฉmentaires quโil estime nรฉcessaires
– statue sur lโopportunitรฉ dโaccorder lโ (es) autorisation demandรฉe(s) aprรจs visa du Ministรจre dont relรจvent les Forces armรฉes, pour lโarmement de premiรจre catรฉgorie.
– prend les cas รฉchรฉant, la dรฉcision de lโautorisation de dรฉtention dโarme(s) ou parties constitutives dโarme.
– รฉtablit lโautorisation de dรฉtention quโil fait parvenir au Chef de District par lโintermรฉdiaire de Chef de Rรฉgion pour la remise au bรฉnรฉficiaire.
Lโ autorisation de dรฉtention des munitions ou parties constitutives des munitions
Conformรฉment au dรฉcret nยฐ 2005-020 du 17 /01 /2005, le terme ยซ munitions ยป dรฉsigne lโensemble de la cartouche ou ses รฉlรฉments, y compris les รฉtuis, les amorces, la poudre propulsive, les balles ou projectiles, utilisรฉ dans une arme40. Tout individu, dรฉsireux dโacquรฉrir ou de dรฉtenir des munitions ou des parties constitutives des munitions doit alors adresser une demande au Chef de District ou au Prรฉfet de Tananarive pour cette ville, si ce lieu est ร Tananarive Le Chef de District :
– reรงoit la demande dโautorisation de dรฉtention de munitions ou des parties constitutives de munitions
– vรฉrifie la rรฉgularitรฉ de lโautorisation de dรฉtention dโarme pour lโannรฉe en cours
-dรฉlivre lโautorisation de dรฉtention de munitions ou de parties constitutives de munitions.
Cette autorisation est obligatoirement limitรฉe en 50 cartouches pour les armes de premiรจre et deuxiรจme catรฉgories.
– sโassure quโil y a consommation rรฉelle, en demandant si besoin est, une enquรชte de la gendarmerie ou des Services de la sรฉcuritรฉ nationale, en cas de renouvellement de dรฉtention.
Le renouvellement de lโautorisation de dรฉtention dโarmes
Pour renouveler une autorisation de dรฉtention dโarme, le dรฉtenteur peut :
– soit se prรฉsenter au District ou Prรฉfecture de Tananarive.
– soit formuler une demande รฉcrite.
La prรฉsentation au District ou ร la Prรฉfecture de Tananarive
Les dรฉtenteurs dโarmes, dรฉsireux de renouveler les autorisations des armes quโils possรจdent en se prรฉsentant au District doivent se munir :
-des autorisations de dรฉtention dโarme(s) de lโannรฉe.
-du rรฉcรฉpissรฉ des impรดts de lโannรฉe prรฉcรฉdente ou de lโannรฉe en cours si ces derniers ont dรฉjร รฉtรฉ rรฉclamรฉs
– des timbres nรฉcessaires au paiement des droits pour les nouvelle(s) autorisation(s) de dรฉtention dโarmes.
Le Chef de district ou le Prรฉfet de Police de Tananarive, vรฉrifie la rรฉgularitรฉ de la demande, Il sโassure que le requรฉrant, sโil est de nationalitรฉ malgache, a bien satisfait ร ses obligations vis-ร -vis du service national. En particulier, les individus dรฉclarรฉs omis, bons, absents, insoumis, dรฉserteurs, introuvables ne peuvent se voir accorder le renouvellement de leur autorisation de leur autorisation de dรฉtention dโarmes. Lโautoritรฉ concernรฉe, รฉtablit sโil y a lieu les nouvelles autorisations de dรฉtentions dโarmes.
La demande รฉcrite
Sans vouloir se dรฉplacer, les dรฉtenteurs dโarmes, dรฉsireux de renouveler les autorisations de dรฉtention dโarme doivent adresser une demande au Chef de district ou au Prรฉfet de Tananarive, du lieu de leur domicile ou de leur rรฉsidence ร dรฉfaut de domicile ร Madagascar sous couvert du chef de canton.
Le Chef de district ou le Prรฉfet de Tananarive, vรฉrifie la rรฉgularitรฉ de la demande, puis il sโassure que le requรฉrant a bien satisfait ร ses obligations vis-ร -vis du service national, si ce dernier est de nationalitรฉ malgache. En particulier les individus dรฉclarรฉs omis, bons, absents, insoumis, dรฉserteurs introuvables ne peuvent se voir accorder le renouvellement de leur autorisation de dรฉtention dโarmes. Ainsi le Chef de district ou le Prรฉfet de Tananarive รฉtablit sโil y a lieu les nouvelles autorisations de dรฉtention dโarmes.
Cette autorisation est valable jusquโau 31 Dรฉcembre de lโannรฉe de sa dรฉlivrance.
A remarquer que : Seules les personnes majeures, dont lโhonorabilitรฉ est certaine et dont le comportement nโa donnรฉ lieu ร aucune observation dรฉfavorable, peuvent รชtre autorisรฉes ร dรฉtenir des armes sous rรฉserve des dispositions particuliรจres ร chaque catรฉgorie et selon des motifs invoquรฉs ร lโappui de la demande. Cependant, des dรฉrogations dโรขge pourront รชtre accordรฉes ร partir de dix huit ans.
Il faut aussi savoir que lโacquisition et la dรฉtention des armes de premiรจre catรฉgorie par des particuliers, des sociรฉtรฉs, des entreprises sont sรฉrieusement prohibรฉes, ร lโexception des officiers en activitรฉ de service qui sont autorisรฉs ร dรฉtenir un pistolet ou un revolver de cette catรฉgorie ร condition quโils ne possรจdent pas la deuxiรจme catรฉgorie, puisque lโarticle 39 de la loi 69-011 interdit le cumul dโacquisition et dรฉtention de ces deux types de catรฉgorie. Et , certains fonctionnaires et Agents administratifs peuvent porter et dรฉtenir des armes sans autorisation par les soins de leur administration tels sont : Les Chefs de Rรฉgions, les Chefs de Districts , les Magistrat ayant la qualitรฉ dโOfficier de Police Judiciaire , les Inspecteurs et Contrรดleurs dโEtat , les Inspecteurs des communes , les Agents de la sรฉcuritรฉ nationale, les Agents dโAdministration Pรฉnitentiaire , les Agents de douanes , les Agents dโeau et forets ayant la qualitรฉ dโOfficier de Police Judiciaire, les Agents de contribution directes , les Agents dรฉpositaires de fonds dโEtat .
Voilร tout ce quโon peut dire sur le port dโarme et dรฉtention dโarme ร Madagascar, il sโavรจre juste en ce moment de voir leur terminaison.
LA FIN DE LA DETENTION DES ARMES A MADAGASCAR
La dรฉtention des armes sโannulent dans deux cas : Soit par une dรฉcision administrative soit
par autres causes.
La fin de la dรฉtention des armes par dรฉcision administrative
En soumettant toute dรฉtention dโarme ร autorisation, la loi a eu pour consรฉquences dans une certaine dรฉsorganisation, de pousser les dรฉtenteurs auparavant rรฉguliers ร faire abandon de son bien aux mains de la police. Rรฉellement, pour des nombreuses raisons les autoritรฉs administratives peuvent faire cesser la dรฉtention des armes par des divers procรฉdรฉs ร savoir : le retrait, la saisie et la confiscation.
Le retrait
Juridiquement, le retrait des armes concerne la privation des droits de disposition du propriรฉtaire par une dรฉcision administrative qui peut se faire aprรจs ou sans mise en demeure. Cet acte est effectuรฉ par la puissance publique lorsque la nรฉcessitรฉ sociale est lรฉgalement constatรฉe.
Gรฉnรฉralement, il sโapplique dans trois cas :
Le retrait de lโautorisation de dรฉtention dโarme
Le retrait de lโautorisation de dรฉtention dโarme rรฉsulte dโune dรฉcision รฉmanant du Chef de District ร son initiative ou sur prescription du Ministre dont relรจvent les Forces armรฉes, du Ministre de lโintรฉrieur ou du Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale.
Les titulaires dโautorisation de dรฉtention dโarme, touchรฉs par cette mesure, peuvent demander lโannulation en ayant recours ร lโautoritรฉ administrative immรฉdiatement supรฉrieure ร celle qui a prescrit la dรฉcision.
Le Retrait temporaire
Il peut รชtre prononcรฉ pour une pรฉriode maximum de un an. Il entraรฎne le dรฉpรดt de lโarme ร la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police du domicile contre reรงu ร remettre au propriรฉtaire.
Durant cette pรฉriode, lโarme peut รชtre dรฉjร cรฉdรฉe ร tiers rรฉguliรจrement autorisรฉ et le propriรฉtaire de lโarme nโest pas soumis au paiement des droits et taxes. Toutefois lโimpรดt sur les armes est du.
A lโexpiration de cette pรฉriode, le propriรฉtaire est avisรฉ quโil dispose dโun dรฉlai de un an pour rรฉcupรฉrer, cรฉder ou vendre son arme. Elle lui est remise sur reprรฉsentation dโune autorisation de dรฉtention dโarme valable pour lโannรฉe en cours, faute de quoi, a lโexpiration de ce dรฉlai, lโarme devient propriรฉtรฉ de lโEtat.
Selon la loi, les mauvais comportements sont : lโivresse publique, lโagressivitรฉ qui prรฉsente un danger pour lui ou pour autrui et pouvant mettre atteinte ร lโordre public.
Le Retrait dรฉfinitif
Il entraรฎne lโobligation de dรฉpรดt de lโarme ร la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police du domicile, contre un reรงu ร remettre au dรฉposant. Le titulaire de lโautorisation retirรฉe est avisรฉ quโil dispose dโun dรฉlai de un an, ร compter de la date de retrait pour cรฉder ou vendre son arme. A lโexpiration de ce laps de temps lโarme devient propriรฉtรฉ de lโEtat.
Dรฉfinitif ou temporaire, cโest qui est important, cโest de savoir que le retrait des armes est parmi les actions administratives menรฉes pour รฉtablir lโordre social.
Le Retrait dans des circonstances graves
Dans certaines circonstances graves rรฉsultant des troubles politiques et sociales, tels sont :
lโEtat de nรฉcessitรฉ, la situation dโurgence et la loi martiale et dans lโobjectif et la nรฉcessitรฉ de dรฉfendre ou de maintenir lโordre public (Etat de nรฉcessitรฉ, situation dโurgence, loi martiale).โโNรฉcessitรฉ fait loiโโ, les autorisations de dรฉtention dโarme peuvent รชtre retirรฉes temporairement sans que les titulaires puissent prรฉtendre ร une indemnitรฉ, suivant les conditions fixรฉes par la loi 91-011 du 18/07/1991 relative ร la situation dโexception. Le Retrait entraรฎne le dรฉpรดt de lโarme ร la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police du domicile du dรฉtenteur de lโautorisation, contre un reรงu ร remettre au dรฉposant. Lโarme est restituรฉe dรจs lโintervention par une dรฉcision de lโautoritรฉ administrative constatant qui met fin ร lโapplication des circonstances graves ayant motivรฉ le retrait.
La Saisie et Confiscation
Selon lโarticle 74 de ladite loi qui cite que la saisie concerne les armes illรฉgalement ou irrรฉguliรจrement dรฉtenues et les armes irrรฉguliรจrement portรฉes ou transportรฉes45.Autrement dit :
Cโest une mesure dโexรฉcution forcรฉe sur laquelle la justice retire lโarme en disposition de son propriรฉtaire. Ici, la question qui vient directement ร lโesprit est de savoir quelles sont les significations de ces expressions. Pour le bon enchaรฎnement de cet oeuvre, il est tout particuliรจrement souhaitable de les dรฉterminer un ร un avec prรฉcision . Une arme est illรฉgalement dรฉtenue, quand son dรฉtenteur nโa pas รฉtรฉ autorisรฉ ร la dรฉtenir par une dรฉcision du Directeur interrรฉgional de lโadministration territoriale, ou sโil la dรฉtient en contravention ร une dรฉcision de retrait intervenue dans les circonstances de lโart 71. Par contre, elle est irrรฉguliรจrement dรฉtenue quand son dรฉtenteur nโest pas titulaire dโune autorisation de dรฉtention dโarme valable pour lโannรฉe en cours, ou sโil dรฉtient lโarme en contravention ร une dรฉcision de retrait temporaire et dรฉfinitive.
Elle irrรฉguliรจrement portรฉe et transportรฉe quand son dรฉtenteur nโest pas en possession dโune autorisation exigรฉe. Bien sur, ces armes sont confisquรฉes et deviennent propriรฉtรฉ de lโEtat. Selon lโencyclopรฉdie juridique DROIT PENAL II : ยซ La confiscation consiste la mainmise de lโadministration sur lโintรฉgralitรฉ du patrimoine dโun individu. ยป. En dโautre terme : Cโest le transfert de lโarme ร lโadministration ร la suite dโune inculpation ou condamnation pรฉnale ou sanction fiscale de son propriรฉtaire. En outre, les armes ne sont saisis et confisquรฉs que si elles on รฉtรฉ ayant lโobjet dโune fabrication ou dโun trafic illicite46 .En un mot, la saisie et confiscation rรฉsultent dโune dรฉcision de justice et les armes qui en fait lโobjet ne sont restituรฉes ร leur propriรฉtaire que par dรฉcision de la juridiction saisie de lโaffaire. Mais en tout รฉtat de cause ces trois mesures provoquent lโindisponibilitรฉ de lโarme.
La fin de la dรฉtention par autres causes
Dโautres causes peuvent constituer la fin de le droit de dรฉtention ainsi que le droit de propriรฉtรฉ sur les armes .Il sโagit : de lโabandon volontaire, la perte et du dรฉpรดt successoral.
Lโabandon volontaire
Lโabandon est une dรฉcision prise volontairement par le propriรฉtaire qui a un droit absolu sur son bien ; mais comme il ne sโagit pas dโune chose banale, lโabandon doit se faire suivie dโune voie juridique prรฉalable .Par la loi en consรฉquence lโarticle 82 de la loi 69-011 du dรฉposer volontairement dans les brigades de ou dans le commissariat de police contre reรงu ร remettre au dรฉposant ยป.Donc pour รชtre effectif , cet abandon doit รชtre accompli dans un lieu dรฉterminรฉ
Dโune maniรจre gรฉnรฉrale cela se fait par un acte volontaire du propriรฉtaire dโรชtre dรฉsarmรฉ, ou de renoncer ร lโusage de son arme, mais souvent cela est due, par leur caractรจre surannรฉ ou abรฎmรฉ de ces instruments .Tout compte fait, dans ce cas, les armes ne prรฉsentent aucune nรฉcessitรฉ pour leur propriรฉtaires. Indiscutablement, ils seront devenus propriรฉtรฉ de lโEtat.
De la perte au dรฉpรดt successoral
La perte
En se rรฉfรฉrant toujours sur la mรชme loi 69-011 du 22/07/1969.la perte des armes veut dire la disparition de lโarmement quโon disposait. A lโopposรฉ de lโabandon donc, elle ne se procรจde pas de la volontรฉ son propriรฉtaire car elle nโest pas voulue. Dans telle circonstance les autoritรฉs publiques doivent รชtre informรฉes de la situation. Dโoรน la perte doit donner lieu ร une dรฉclaration.
ยซ Toute armement perdu, retrouvรฉ par une personne autre que son propriรฉtaire doit รชtre dรฉposรฉ ร la brigade de la gendarmerie ou au commissariat de police contre reรงu ร remettre au dรฉposant.ยป
Passรฉ un dรฉlai de un an ร compter de la date du dรฉpรดt, lโarmement devient propriรฉtรฉ de lโEtat, si le propriรฉtaire ne lโa pas rรฉcupรฉrรฉ ยป, dispose lโarticle 88 de la prรฉsente loi.
Le dรฉpรดt successoral
Du point de vue juridique, la succession dรฉsigne la transmission des biens et des droits dโune personne lors de son dรฉcรจs ร des personnes vivantes47. Mais รฉtant donnรฉ que les armes ne sont pas identiques aux autres biens successoraux du fait il sโagit dโun bien particulier. Il va sans dire que la dรฉvolution successorale de ces instruments obรฉit ร des rรจglements ร part. Conscient du traditionalisme et lโintรฉgrisme malgache, le lรฉgislateur a prรฉvu la succession des armements dans lโarticle 84 de la loi 69-011 du 22 /07/1969.. . Dans le cas de succession, lโarme doit รชtre dรฉposรฉe ร la brigade de gendarmerie ou au commissariat de police du domicile, contre reรงu du dรฉposant et le propriรฉtaire dispose dโun dรฉlai de six ans pour rรฉcupรฉrer son bien, passรฉ ce dรฉlai, lโarme devient propriรฉtรฉ de lโEtat. Soucieux du danger que prรฉsente lโarme malgrรฉ leur utilitรฉ, le lรฉgislateur malgache a รฉtabli une rรฉglementation trรจs rigoureuse sur le rรฉgime et lโusage des armes ร Madagascar. Ainsi le trajet comme la circulation des armes doivent respecter des rรจglements trรจs stricts dominรฉs par des contrรดles des autoritรฉs publiques. En effet ces contrรดles interviennent ร chaque stade de la fabrication au commerce, de lโentrรฉe ร la sortie et son port ainsi que son transport.
Pour bien sโassurer lโusage des armes une rรฉglementation stricte intervient encore .Certes la dรฉtention et le port dโarme ne sont pas reconnu ร quiconque .une demande doit รชtre effectuรฉe par lโintรฉressรฉ auprรจs des autoritรฉs afin que ces derniers puissent statuer sur lโopportunitรฉ de la demande et dโen dรฉcider selon leur conviction. Certainement, le propriรฉtaire a le droit absolu sur son arme mais dans quelques circonstances la police peut la retirer. Un jour si on veut renoncer ร son utilisation, on doit la mettre aux mains des autoritรฉs.
Vu ce qui procรจde, ces indications nous permettent dโรชtre au courant et informรฉ sur les rรจglements relatifs aux armes dans la grande รฎle .Aussi est il nรฉcessaire dโรฉtudier son effectivitรฉ.
Le commerce illicite dโarme
La vente illicite dโarme est une activitรฉ exercรฉe par des individus qui ne sont pas titulaires dโautorisation de vente dโarme. Actuellement, on assiste ร un foisonnement de vente illicite des armes dans les villes et dans les campagnes.
Souvent on voit des vendeurs des couteaux, des sabres, des haches et des sagaies artisanaux sans autorisation de vente qui รฉtalent paisiblement et sereinement leurs marchandises aux beaux milieux des marchรฉs hebdomadaires de toute lโรฎle ; certains aussi brandissent les leurs dans les rues et crient ร haute voix pour harceler les acheteurs et vanter leurs produits.
Quant aux armes ร feu, ils proviennent de deux sources : soit les trafiquants les achรจtent clandestinement dans les marchรฉs noirs et le vendent illicitement sans formalitรฉs en campagne en se donnant rendez-vous avec les paysans et reรงoivent des bรฉnรฉfices faramineux ; seul lโargent guide lโintention de chacun. Soit ils les acquiรจrent en ville et les รฉcoulent en ville mรชme, dans les quartiers frรฉquentรฉs et populeux en passant par les bars et restaurants et en contactant des citadins honnรชtes ou brigands, mineurs ou majeurs peu importe la qualitรฉ du client, ce qui compte ce quโils ont de quoi payer.9Les armes de guerre sont les plus prisรฉes par les acheteurs parce quโelles coรปtent cher par rapport aux fusils de chasses ; mรชme constatation pour leurs munitions destinรฉes aux usages militaires.Cette activitรฉ a dรฉjร gagnรฉ du terrain dans la grande รฎle depuis une dรฉcennie : Comme les mass media en parlent abondamment des rรฉseaux des trafiquants se sont รฉparpillรฉs dans les quatre coins de lโรฎle ; leur dรฉmantรจlement ne sera pas facile, cela requiert un travail de longue haleine. Ce problรจme est aggravรฉ par lโunicitรฉ de point de vente. Lโunicitรฉ de point de vente est la cause majeure de commerce illicite dโarme.
Lโunicitรฉ de point de vente
En dรฉpit des sollicitations des opรฉrateurs รฉconomiques รฉtrangers notamment les franรงais, les belges, et le quรฉbรฉcois depuis lโan 200511, lโadministration malgache nโa agrรฉรฉ quโun seul point de vente des armements : le magasin NERON siรฉgeant dans la capitale. Il est donc difficile et dรฉsavantageux pour un individu rรฉsidant dans les villes รฉloignรฉes, ou habitant dans une zone enclavรฉe de se rendre ร Tananarive dans lโunique but dโacheter une arme. En effet en plus des frais de dรฉplacement ainsi que dโautres dรฉsagrรฉments financiers, la rรฉgularisation du transport et de la dรฉtention requiert encore du temps. Ce qui pousse donc certains ร se livrer ร lโachat ou au commerce clandestins dont la procรฉdure transactionnelle est simple, sans formalitรฉ.
Suspicion de location
Dans la vie quotidienne certains sont suspectรฉs de faire une location dโarme aux brigands qui sont en train de ravager la sociรฉtรฉ malgache en sโappropriant indรปment les propriรฉtรฉs des braves gens. Cette suspicion se pointe vers les militaires et les particuliers civils. Elle sโappuie aussi sur des faits rรฉels.
les catรฉgories de personnes suspectรฉes
Sans aucun doute, lโinsecuritรฉ sโinstalle sur toute lโรฉtendue du territoire malgache. Des bandits armรฉs sรจment la terreur en attaquant des Villas, des fonctionnaires des commerรงants, et des paysans en provoquant des pertes de vies humaines et des blessรฉes.
Les personnes suspectรฉes sont principalement celle qui dรฉtiennent les armes. Cโest ร dire les membres de force de lโordre en particulier lorsque les armes utilisรฉes par les bandits sont des catรฉgories prohibรฉes, la suspicion les touche en premier. Cโest qui est le cas souvent aprรจs les arrestations et saisi opรฉrรฉes par les hommes en treillis.
Ensuite la suspicion de location vise particuliรจrement le dรฉtenteur lรฉgal dโarme.
Effectivement, ร part les militaires il est certain que des individus mal intentionnรฉs louent leurs armes ร des bandits en se constituant des rรฉseaux mafieux ou une association des malfaiteurs.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERAL
PARTIE I : LES REGLEMENTS RELATIVES AUX ARMES A MADAGASCAR
Chapitre prรฉliminaire : LES ARMES A MADAGASCAR
Section I : La place des armes chez les Malgaches
ยงI – La nรฉcessitรฉ des armes
A- Les armes : instrument de protection
B- Un instrument dโornement
C- Un outil de dissuasion
ยงII – Les symboles des armes
A-Symbole de richesse
B- Symbole de virilitรฉ
C- Symbole de force
Section II : Le classement des armes
ยงI – La commission de classement
A- Composition
B- Tenue et Attributions
ยงII -Les catรฉgories des armes
A-Premiรจre et deuxiรจme catรฉgorie
B-De la troisiรจme ร cinquiรจme catรฉgorie
Chapitre premiรจre : LES REGIMES DES ARMES A MADAGASCAR
Section I : Rรฉgime sur les trajets des armes
ยงI – De la fabrication aux commerces
A- Fabrication
B- Le commerce
ยงII : De lโentrรฉe et la sortie
A- Lโentrรฉe
B- La sortie
Section II : Sur la circulation
ยงI – Port dโarme
A- Autorisation de port dโarme
B-Lieux interdites
ยงII – Transport dโarme
A-Le transport pour le besoin de commerce
B- Transport pour le changement de domicile
C-Transport en rรฉparation de tir
Chapitre II : LES REGIME DE LโUSAGE DE LโARME
Section I : La mise en service
ยงI – Acquisition des armes
A- Lโacquisition par transaction
B- Lโacquisition par dรฉvolution successorale
C-Lโacquisition par achat dans le commerce
ยงII – La dรฉtention
A- autorisation de dรฉtention
B- Autorisation de dรฉtention des munitions
C- Le renouvellement de lโautorisation
Section II : La fin de la dรฉtention
ยงI – Par dรฉcision administrative
A- Retrait
B- Saisie et confiscation
ยงII : Par autres causes
A- Abandon volontaire
B-Perte
C- Le dรฉpรดt successoral
PARTIE II : LโEFFECTIVITE DU RESPECT DES REGLEMENTS
Chapitre I : DES FAITS PROBLEMATIQUES
Section I : Les natures des problรจmes
ยง I – Trafics gรฉnรฉralisรฉs
A-Entrรฉe et vente illicite dโarme
1-Entrรฉe illicite
2-Commerce illicite
B-Suspicions de location
1-Les personnes suspectรฉes
2-Les causes de suspicion
ยงII – Fabrication artisanale en plein essor
A- Imitation rรฉussie des armes et de sa partie constitutive
B- Essai de fabrication des minutions
Section II : Facteurs des problรจmes
ยงI -Facteurs sociopolitiques
A-Les crises politiques occasion de trafics
1-Lโรฉparpillement des armes pendant la crise postรฉlectorale 2002
2-La pรฉripรฉtie 2009
3-La mutinerie du 20 mai 2009 ยป
B-Pauvretรฉ et chรดmage
ยงII – Impuissance de LโAdministration
A- Insuffisance des moyens
1- Carence des moyens humains
2- Dรฉficience des moyens matรฉriels
B- Connivence de haute personnalitรฉ
1- La corruption
2- Indiffรฉrence
CHAPITRE II : LES REPERCUSSIONS SOCIALES
Section I : Les effets des problรจmes
ยงI – Lโinsรฉcuritรฉ grandissante
A- Milieu urbain
1- Attaque ร main armรฉe
2- Criminalitรฉs organisรฉs
B- Milieu rural : recrudescence des actes des banditismes
1-vol de boeufs
2- Razzia et autre acte dโhomicide
ยงII : Les rรฉactions sociales
A- Perte de confiance
1- Frustration sociale
2- Vengeance privรฉe
B- Multiplication de ยซ dina ยป
1- ยซ Dina ยป extrรฉmistes parfois privilรฉgiรฉs
2- Adoption dโautres dina homologuรฉs
Section II : Solutions
ยงI- Suggestions
A-Sur le plan technique
1-La pratique de la politique moratoire sur les armes
2-La mise en place dโun organisme spรฉcial
B-Sur le plan social
1-Rรฉtablir la sรฉcuritรฉ nationale
2-Crรฉation dโemploi
3-Rรฉtablir la leรงon des morales dans les classes primaires
ยงII – Solutions en droit comparรฉ
A- Droit franรงais
1- Une rรฉglementation trรจs stricte
2- Essor de trafic dโarme
B- Droit amรฉricain
1- La facilitation de vente (Bill of right)
2- Sociรฉtรฉs ร population surarmรฉe
CONCLUSION
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