LA MISE EN PLACE DES ACTEURS INTERMEDIAIRES SUR LA RIZICULTURE ET SUR LES CONDITIONS DE VIE

Autodéveloppement

Appelé aussi autopromotion, « l’autodéveloppement nait des réflexions, notamment des économistes, sur le développement « endogène », modèle de développement par lequel les sociétés locales sont censées valoriser, par elles-mêmes et pour elles-mêmes, les ressources propres de leur espace » (Céline, 1997). En effet, si les sociétés locales arrivent à survivre, c’est bien parce qu’elles possèdent quelque chose. Il faut donc bâtir à partir de ce que les gens possèdent et stimuler leur capacité pour qu’« ils s’aident eux-mêmes » et qu’ils participent à leur développement (Verhagen, 1991). « Avec la participation, les innovations sont d’autant mieux acceptés qu’elles prenaient en compte les attentes, les stratégies et les savoir faire propres des agriculteurs ». (Decoudras, 1997). L’approche d’autodéveloppement correspond donc au développement local mais elle laisse presque entièrement le processus de développement aux acteurs locaux.

Approche indirecte : mise en place d’Acteurs Intermédiaires

Dans le cadre de l’approche indirecte par la mise en place d’AI, le BUCAS postule que le monde rural devrait se donner des outils de développement local afin d’initier et de soutenir un développement autoentretenu. Ces outils s’acquièrent par une animation du développement capable de mobiliser les nouveaux facteurs. L’approche s’appuie sur l’idée qu’un simple transfert de technologie appropriée suffirait à engendrer le développement. La nouveauté vient du fait qu’elle développe la communication avec les agriculteurs, par l’intermédiaire de groupe d’individus choisis pour faire passer le message. Ce sont les paysans vitrines ou modèles (Decoudras, 1997). Ainsi, appliquée à la promotion de la riziculture, l’approche indirecte doit permettre : la diffusion des techniques de SRI des AI vers les riziculteurs locaux, la bonne rétention des techniques observable à travers toutes les exploitations et l’amélioration des conditions de vie par une productivité accrue.

Variétés de riz cultivées pour l’année culturale 2012-2013

Dans la localité, il existe cinq principaux types de variétés de riz cultivées par les riziculteurs de la paroisse d’Ambatomasina. La figure suivante démontre l’affinité des gens en terme de semences pour l’année culturale 2012-2013. Du côté des AI, la variété la plus cultivée est la X-245 et/ou X-26516, avec un taux de 78% des riziculteurs, suivie par la variété « Japonaise » 17 ou « voninkazo » (50%). BUCAS les a distribuées avant et pendant les festivals des riziculteurs. Quant aux variétés plus anciennes, les variétés traditionnelles « Rojo/Botry » se trouvent en troisième place et la variété « Boeing et chine » en quatrième. Pour les Non-AI, on retrouve les mêmes variétés mais avec un taux inférieur. Leur préférence se repose respectivement sur les trois premières variétés : X-245/265, 56% ; Japonaise/Voninkazo, 38% ; Rojo/Botry 25%. On observe pour la Makalioka et Boeing/Chine des riziculteurs mais de moins de 5% pour chacun. Enfin, des AI (11%) et des Non-AI (6 %) ont essayé des variétés de riz qu’ils ne connaissent pas.

Coût des mains d’œuvres par niveau technique

En tenant compte du coût unitaire de chaque type (humain ou à traction animale), les dépenses liées aux mains d’œuvres pour chaque niveau de riziculture sont données par le graphe suivant. Le coût moyen des mains d’œuvres pour un hectare d’exploitation s’élève à 1,242 millions19 d’Ariary. Les exploitations se trouvant dans le niveau 3 semblent les plus coûteuses en termes de mains d’œuvres avec un coût s’élevant à 1,409 millions Ar/Ha. Elles sont suivies par celles du niveau 1. Les exploitations du niveau 5 se trouvent en troisième position avec un coût légèrement inférieur à la moyenne (1,221 millions Ar/Ha) et en quatrième et cinquième rangs, se positionnent respectivement celles du niveau 4 et du niveau 2. Les améliorations techniques n’ont pratiquement aucun impact sur les coûts des mains d’œuvres (points SRI/coûts :r=0,042, p=0,79).

Origine du riz consommé au sein du ménage

L’origine du riz consommé au sein du ménage explique en partie le mode de gestion des subsistances au sein des ménages. L’existence de stock de riz chez soi n’oblige pas le ménage à y puiser pour sa consommation. Deux cas peuvent se présenter, soit ils maintiennent leur stock par l’achat, soit ils consomment leur stock. Pour ceux qui n’en ont pas, l’achat est obligatoire.

Relations entre la mise en place des AI et les changements dans la riziculture

Les temps de changements de techniques en riziculture datent de 2010 à 2013 avec une avance d’une année en faveur des AI. Les autres riziculteurs essaient de les imiter. Les temps des changements et la propagation des techniques entre les habitants à l’intérieur de la localité démontrent une efficacité de l’approche indirecte. Cependant, de problèmes se posent sur l’incompétence de certains AI de la Paroisse d’Ambatomasina. Ils n’ont pas encore pu surmonter les obstacles socioculturels de développement du monde rural « la peur de changer les pratiques ».

Ouverture des actions pour être au profit de tout le monde

Certes, dans cette approche de développement, l’avantage durable du BUCAS est l’enracinement des actions dans la religion (Verhagen, 1991) mais ce n’est pas suffisant. Pour que tout le monde soit concerné par les actions, il faut sortir du cercle de l’Eglise et collaborer avec les responsables locaux mandatés par la population (Patoureaux, 1985). Le fait de se concentrer dans le cadre de la religion pourrait constituer un facteur d’exclusion empêchant ce qui appartient à d’autres groupes religieux de participer dans les sensibilisations locales. À cet égard, le rôle des AI peut être d’autant plus efficace à condition qu’il encourage la mobilisation des forces vives de la communauté.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Problématique
2. Objectifs
3. Hypothèses
4. Résultats attendus
PARTIE I : MATERIELS ET METHODES
I. CADRAGE DE L’ETUDE
I.1. L’organisme d’accueil
I.2. Lieu de l’étude
I.3. Objet d’étude : la riziculture
II. MATERIELS ET OUTILS
II.1. Population d’étude
II.2. Outils
III. METHODOLOGIE D’APPROCHE
III.1. Définitions des concepts
III.2. Démarche de démonstration des hypothèses
III.3. Limites de l’étude
PARTIE II : RESULTATS
I. CONNAISSANCES TECHNIQUES DES RIZICULTEURS
I.1 Semences
I.2. Meilleures techniques de plantation
I.3. Relations avec l’intervention
II. NIVEAU D’ASSIMILATION DES TECHNIQUES
II.1. Surfaces couvertes en fonction des techniques
II.2. Qualité générales des exploitations par rapport au SRI
II.3. Récapitulation sur les techniques
III. PRODUCTIVITES ET CONDITIONS DE VIE
III.1. Analyse des coûts de production
III.2. Analyse des productivités
III.3. Effets des changements techniques sur les conditions de vie
PARTIE III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
I. DISCUSSIONS
I.1. Discussion sur la méthodologie
I.2. Discussion sur les résultats
I.3. Relations de la mise en place des AI et les changements dans la riziculture
II. RECOMMANDATIONS
II.1. Amélioration des connaissances des riziculteurs : un défi posé au BUCAS
II.2. Pour favoriser l’assimilation du SRI : un défi posé aux AI
II.3. Pour que les actions ont des répercussions sur les conditions de vie
CONCLUSION
Bibliographie
ANNEXES
Annexe I : Questionnaire
Annexe II : Caractéristiques de l’échantillon
Annexe III : Modes d’exploitation des rizières
Annexe IV : Termes usuels dans la Paroisse d’Ambatomasina
Annexe V : Traitements des données d’enquête
Résumé