LA MISE EN OEUVRE DE LA CULTURE DE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PME MALAGASY

Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes

La genรจse du dรฉveloppement durable (DD)

Lโ€™รฉvรจnement international majeur qui sโ€™est dรฉroulรฉร  Rio a contribuรฉ ร  populariser la notion de DD ร  grande รฉchelle. Il a permis de synthรฉtiserles trois axes du DD. De mรชme, il a รฉtรฉ รฉvoquรฉ, lors du sommet mondial (2002), que le DD seveut un processus de dรฉveloppement qui concilie lโ€™รฉcologie, lโ€™รฉconomique et le socialet รฉtablit un cercle vertueux entre ces trois pรดles 10. Cette section relate les points essentiels ร  savo ir sur le DD.

Le concept du dรฉveloppement durable

Le dรฉveloppement durable est un terme global et flou que, depuis son apparition, le dรฉbat autour de ses composantes reste ouvert. Pezzey J. (1989), par exemple, dรฉnombre une soixantaine de dรฉfinitions diffรฉrentes.
Boiral O. (2001) le qualifie de concept ยซ camรฉlรฉonยป du fait que les contextes et les personnes qui lโ€™utilisent puissent jouer sur son contenu, en effet, dโ€™aprรจs cet auteur ce concept se nรฉgocie et se stabilise ร  travers de multiples nรฉgociations et inscriptions particuliรจres, parfois contradictoires. Le rapport Brundtland (1987), dรฉfinit le dรฉveloppement durable comme ยซ un mode de dรฉveloppement qui rรฉpond aux besoins du prรฉsent touen prรฉservant les besoins des gรฉnรฉrations futures ร  rรฉpondre aux leurs ยป. Deux concepts ressortent de cette notion ; le concept de ยซ besoins ยป notamment les besoins essentiels permettant de vivre et lโ€™idรฉe de limitations ยป des actions sur lโ€™environnement qui risquent de nuire aux besoins actuels et ร  ceux des gรฉnรฉrations futurs. Toutefois, pour rรฉpondre aux besoins essentiels de ses membres, une sociรฉtรฉ doit avoir une capacitรฉ de croissanceconomique,รฉ et le dรฉveloppement durable exige que cette croissance soit soutenue. Pour continuer, lโ€™ONU (1992) insinue que cette croissance doit avoir lieu sans que soient mis en pรฉril les systรจmes naturels indispensables ร  la vie (air / atmosphรจre, eau, sol, รชtres vivants). Lascoumes (1994) implore, ร  ce propos, une conciliation possible et nรฉcessaire des enjeux et ntรฉrรชtsi de la protection de lโ€™environnement humain et ceux du dรฉveloppement socio-รฉconomique. Sommet mondial sur le dรฉveloppement durable Johannesburg 2002, Dossier dโ€™information pour Johannesburg, Fiche 1 : Historique, p 2.
Dans le mรชme ordre dโ€™idรฉe, lโ€™Union Europรฉenne, danson cinquiรจme Programme communautaire en matiรจre d’environnement, intitulรฉยซ Vers un dรฉveloppement soutenable ยป (1993-2000), le dรฉfinit comme ยซ une politique et une stratรฉgie visant ร  assurer la continuitรฉ dans le temps du dรฉveloppement รฉconomique et social, dans le respect de l’environnement, et sans compromettre les ressources naturelles indispensables ร  l’activitรฉ humaine ยป.
Francesco Di Castri (2002) rappelle ร  juste titre q ue : ยซ le concept de dรฉveloppement durable vient surtout du rejet du modรจle de dรฉveloppement ร  ce jour, dans lequel la dรฉgradation de lโ€™environnement est trop intense, les injustices et les inรฉgalitรฉs sociales et gรฉopolitiques sont trop flagrantes, la motivation et la comprรฉhension des populations locales โ€“ des citoyens โ€“ sont trop nรฉgligรฉes. ยป.

Les dรฉbats autour du dรฉveloppement durable

A premiรจre vue, nous pouvons dire que presque tous ces concepts sont axรฉs dans le cadre macro-รฉconomique. Par contre, le sommet de la terre organisรฉ ร  Rio en 1992, a permis de synthรฉtiser les trois axes du dรฉveloppement durable autour de lโ€™รฉquitรฉ sociale, lโ€™environnement et lโ€™รฉconomie. Ces trois axes sont liรฉs entre eux en interdรฉpendance et ร  hiรฉrarchie รฉgale, que dans une logique de dรฉveloppement durable ils deviennent complรฉmentaires malgrรฉ leurs natures antinomiques. Pour Francesco Di Castri in ยซ fascination de lโ€™an 2000 ยป, le dรฉveloppement durable aspire ร  faire la synthรจse dans la pensรฉe et dans lโ€™action.Selon lui, le mot ยซdรฉveloppementยป รฉvoque, dโ€™une part, lโ€™esprit dโ€™entreprise et dโ€™initiative q ui doit caractรฉriser, au-delร  des ensembles de lโ€™industrie, du commerce et des services, chaque individu tout au long de sa vie sโ€™il veut rester digne. De ce fait, le dรฉveloppement, cโ€™est lโ€™ouverture de nouveaux espaces de libertรฉ, le goรปt du changement et du risque en tant que facteur de stimulation et dโ€™innovation, la crรฉation artistique et scientifique. Cโ€™est tout le contraire de la stagnation, de la passivitรฉ, de la rรฉsignation. Dโ€™autre part, le qualificatif ยซdurableยป recouvre les espaces de participation et de solidaritรฉ avec les autres, proches et lointains, connus et inconnus, les gรฉnรฉrations futures, la nature. Cโ€™est lโ€™aspiration sรฉcuritaire et identitaire, la prรฉvoyance et la dรฉfense du patrimoine naturel et culturel. Ses valeurs sont la dignitรฉ, le respect, lโ€™รฉquitรฉ et le droit social. Cโ€™est tout le contraire de lโ€™indiffรฉrence et du mรฉpris dโ€™autrui. En 2002, Francesco Di Castri รฉnonce une certaine contradiction entre les deux termes ยซ dรฉveloppement ยป et ยซ durable ยป, il รฉvoque que ces deux vocables sont assez incompatibles entre eux dans la thรฉorie, la mรฉthodologie et souvent aussi dans la pratique. Le dรฉveloppement est une notion dynamique, de systรจme ouvert et en mouvement, ร  comportement non linรฉaire, en รฉtat de non-รฉquilibre, peu dรฉterministe, avec des fluctuations, des surprises (au sens technique du terme), des hauts et des bas, des รฉvรฉnements extrรชmes, voire catastrophiques, avec enfin un comportement de type chaotique. Tandis que, le durable รฉvoque une notionde stabilitรฉ, dโ€™รฉquilibre, de linรฉaritรฉ dans sa progression et ses tendances, de prรฉvisibilitรฉ,typique plus des systรจmes fermรฉs que des systรจmes ouverts.
Cโ€™est alors quโ€™il a introduit le patrimoine culture l comme รฉtant lโ€™รฉlรฉment essentiel ร  valoriser pour pouvoir sโ€™adapter chaque fois ร  des changements successifs sachant quโ€™il nโ€™y aura point de durabilitรฉ par une culture de la maintenance, de la rรฉsistance ou du refus du changement. Plusieurs auteurs ont soulignรฉ le fait que la mise en ล“uvre des pratiques dโ€™optimisation du dรฉveloppement durable doit sโ€™accompagner de profondes restructurations ร  lโ€™รฉchelle des gouvernements locaux et nationaux (Esty, 1994; Graedel et Allenby, 1995; Chertow et Esty, 1997; Allenby, 1999a).
Cโ€™est seulement par lโ€™adaptation aux changements qu e la durabilitรฉ est possible. En analysant, le concept de durabilitรฉ, Viederman (2003) rajoute que la durabilitรฉ se prรฉsente comme un processus participatif qui a un dรฉbut, mais pas de fin, une vision de lโ€™avenir, un idรฉal et un but. Selon cet auteur, il sโ€™agit dโ€™une reprรฉsentation sociale qui ne pourra jamais รชtre rรฉalisรฉe dans les faits, puisque la comprรฉhension que nous en avons change ร  tout moment.
Ainsi, pour moduler la notion de durabilitรฉ selon des pรดles quโ€™on รฉtudie, on aura comme : durabilitรฉ รฉcologique ; le maintien de conditions cologiquesรฉ ร  lโ€™intรฉrieur desquelles les espรจces et les รฉcosystรจmes peuvent continuer leur รฉvolution et maintenir le niveau des services รฉcologiques quโ€™ils rendent ร  lโ€™humanitรฉ.
durabilitรฉ รฉconomique, le maintien des รฉchanges quipermettent aux sociรฉtรฉs humaines de satisfaire leurs besoins par des รฉchanges de leurs avantages comparatifs.
durabilitรฉ sociale ; la cohรฉsion des sociรฉtรฉs etefficacitรฉlโ€™ de leurs mรฉcanismes de gouvernance. durabilitรฉ รฉthique ; le maintien de lโ€™รฉquitรฉ des rmeste de lโ€™รฉchange รฉconomique, le partage des richesses et la crรฉation de marges de manล“uvre pour les gรฉnรฉrations ร  venir.

Les thรฉories รฉconomiques du dรฉveloppement durable

Dans les thรฉories รฉconomiques, la notion de dรฉveloppement durable interpelle directement les thรฉories de la croissance รฉconomique et du dรฉveloppement. En effet, la thรฉorie รฉconomique considรจre lโ€™environnement non pas comme une limite, mais comme une contrainte. Friedman (1970), souligne ร  cet effet que tout coรปt supplรฉmentaire supportรฉ de maniรจre volontaire par la firme, auquel ne sont pas soumis les concurrents, sera un dรฉsavantage pour lโ€™entreprise et Obtenu ร  lโ€™issu de la Confรฉrence sur le dรฉveloppement durable tenue ร  lโ€™Hรดtel Warwick de Genรจveย  mรจnera inรฉvitablement ร  une diminution de sa rentabilitรฉ . Ce qui change aujourdโ€™hui, cโ€™est que cette contrainte acquiert un caractรจre structurel plutรดt que conjoncturel. A cause de cette contrainte, le mode et le rythme de la croissance actuelle ne sont plus viables ร  long terme. Le dรฉveloppement durable doit donc รชtre synonyme de croissance viable.

Le principe de ยซ soutenabilitรฉ faible ยป (weak sustainability)

Selon ce principe, le capital naturel et le capital construit (cโ€™est-ร -dire le capital fabriquรฉ et accumulรฉ par les activitรฉs humaines) peuvent รชtreubstituรฉs lโ€™un ร  lโ€™autre de maniรจre quasi parfaite. David Pearce (1993) est un des dรฉfenseurs les plus connus de cette thรจse. La soutenabilitรฉ faible se dรฉfinit par la rรจgle selonlaquelle la somme du capital naturel et du capital construit doit รชtre maintenue constante. Elle permet que le capital naturel soit remplacรฉ par le capital construit, pourvu que le stock total ne diminue pas. Cette notion repose sur la conviction que lโ€™on peut donner une valeur monรฉtaire aux ressources naturelles et aux services rendus ร  lโ€™homme par lโ€™environnement. De m รชme, il faut pouvoir mesurer le gaspillage ou la dรฉtรฉrioration du capital naturel ne termes monรฉtaires. Le capital naturel peut รชtre dรฉpensรฉ, mais il peut aussi รชtre รฉpargnรฉ. aluationLโ€™รฉv monรฉtaire doit pouvoir faire lโ€™objet dโ€™une actualisation, au sens รฉconomique du terme, cโ€™est-ร -dire quโ€™il doit รชtre possible dโ€™estimer la valeur actuelle dโ€™une ressource ou dโ€™u ne dรฉtรฉrioration future, et inversement.
Des mรฉthodes ont รฉtรฉ รฉlaborรฉes pour sรฉlectionners deindicateurs รฉconomiques susceptibles de mesurer le processus de soutenabilitรฉ faible et construire des comparaisons internationales du degrรฉ de soutenabilitรฉ de diffรฉrentes รฉconomies .
Le principe de soutenabilitรฉ faible ne sโ€™รฉcarte guรจre des thรฉories รฉconomiques classiques ou nรฉoclassiques. Il y introduit simplement une nouvelle composante au capital : le capital naturel. Mais, ร  lโ€™instar des autres facteu rs de production (capital financier, capital matรฉriel, travail, technologie), cette nouvelle composante du capital peut entrer dans une grande variรฉtรฉ de combinaisons et de substitutions,ร  la seule condition que le stock total de capital (y compris le capital naturel) reste au moins constant.

Lโ€™approche culturelle et cognitive

Ce groupe correspond aux approches culturelles et cognitives en stratรฉgie, dรฉfinies par Mintzberg (1987) et concorde avec le modรจle interprรฉtatif de stratรฉgie dรฉcrit par Chaffee. Les partisans de cette approche considรจrent la nature comme un entrepรดt des ressources matรฉrielles, elle conduit ร  un ยซ chauvinisme humain ยป et un ยซ biais dโ€™espรจce ยป. Elle mรจne ร  des valeurs fortement matรฉrialistes et ร  lโ€™utilisation excessive des sciences รฉconomiques pour dรฉterminer des critรจres de dรฉcision au sujet de lโ€™environnement. Les partisans de cette approche ont une foi absolue et dogmatique dans le bien fondรฉ des sciences et de la technologie ; dรฉfinissant en partie le progrรจs comme lโ€™utilisation des technologies pour le contrรดle et lโ€™exploitation des richesses naturelles . Ils tiennent lโ€™accomplissement des intentions des gestionnaires comme un droit irrรฉvocable quelque soit les influences sur lโ€™environnement. Cette approche met lโ€™accent sur la gestion de lโ€™idรฉologie, de la signification, de la culture et de la vision. Une occasion pour รชtre suivie doit รชtre en adรฉquation avec la mission idรฉologique dรฉfinie par les gestionnaires te les employรฉs. Ils cherchent ร  gรฉrer lโ€™image de lโ€™รฉcologisme que ses รฉlรฉments et sa substance. Ainsi, ils auront tendance ร  suivre timidement la rรฉglementation ou il modifie la prรฉsentation de leurs produits et services pour la publicitรฉ. Tout cela, afin de convaincre leurs employรฉs quโ€™ils font partie dโ€™une entreprise novatrice, ou dโ€™amรฉliorer leur image de marque auprรจs de leur clientรจle. Cette approche insiste sur la signification symbolique dโ€™acte entrepris par lโ€™industrie.
Mais les industries nโ€™ont pas toutes la mรชme idรฉologie sur lโ€™environnement. Il existe beaucoup dโ€™industries qui considรจrent lโ€™environnement comme un รฉlรฉment important, et qui prennent en compte lโ€™environnement dans leur politique et leur gestion.

La prise en compte de lโ€™environnement

Des responsables industriels sont aussi conscients de la gravitรฉ de lโ€™exploitation abusive des ressources naturelles, de la pollution et de la dรฉgradation de lโ€™environnement causรฉes par lโ€™industrie. Ils sont plus attentifs quant aux consรฉquences environnementales de leur mode de production. Ainsi, ils prennent en considรฉration le problรจme environnemental dans leur politique gรฉnรฉrale de gestion de lโ€™entreprise, et ils adaptent leur mode de production aux besoins de protection de la nature. Pourtant les motivations sont diffรฉrentes et il est possible de distinguer trois types dโ€™approches : lโ€™ approche organique, lโ€™approche moraliste et lโ€™approche รฉcocentrique.

Lโ€™รฉcologie industrielle : dรฉmarche du dรฉveloppement durable

Plusieurs auteurs associent lโ€™รฉcologie industrielle ร  une dรฉmarche plus gรฉnรฉrale de mise en ล“uvre du principe de dรฉveloppement durable (Lowe et Evans, 1995; Ehrenfeld, 1997) ; dโ€™aprรจs eux, la vocation de lโ€™รฉcologie industrielle rรฉpond bien ร  celle du dรฉveloppement durable. Les liens entre ces deux dรฉmarches ont dโ€™ailleurs รฉtรฉ รฉvoquรฉs dans divers travaux. (Lowe et Evans, 1995; Marstrander, 1996; Oldenburg et Geiser, 1997; Allenby, 1999, 1992; Ehrenfeld, 1997). Pour certains auteurs, lโ€™รฉcologie industrielle constituerait mรชme une ยซ science de la soutenabilitรฉ ยป (Brown, Matos et Sullivan, 1999; Bendz et Allenby, 1995).
Tibbs, (1993) prรฉcise que lโ€™utilisation des rรฉsidus industriels comme matiรจres premiรจres prรฉsente des opportunitรฉs dโ€™affaires, cequi intรฉresse de nombreux industriels et des instances gouvernementales (Boiral et Croteau, 2001). Dโ€™une part, cela prรฉsente des alternatives dans la quรชte de solutions aux problรจmes de gestion dโ€™รฉnormes quantitรฉs de dรฉchets gรฉnรฉrรฉs chaque annรฉe par lโ€™industrie (Boiral et Croteau, 2001). Dโ€™autre part, utiliser les rรฉsidus industriels ouvre des voies vers des stratรฉgies organisationnelles (Jauch et Osborn, 1981; Bantel et Osborn, 1995). En effet, les responsables dโ€™entreprises, en utilisant les rรฉsidus comme intrants principaux dans leurs procรฉdรฉs de production industrielle, cherchent ร  amรฉliorer les performances et ร  maรฎtriser certains coรปts, ainsi quโ€™ร  se diffรฉrencier sur les marchรฉs et ร  rรฉpondre aux exigences de nombreux acteurs (Bansal et Roth, 2000; King et Lenox, 2001).
Boiral et Croteau estiment que les principes de lโ€™รฉcologie industrielle reprรฉsentent lโ€™application la plus concrรจte et la plus complรจte du concept de dรฉveloppement durable. Dans cette perspective, ils dรฉfinissent lโ€™รฉcologie industrielle comme ยซ une approche intรฉgrรฉe dโ€™analyse et de rรฉduction des flux de matiรจres et dโ€™รฉnergies visant ร  amรฉliorer lโ€™รฉco-efficience des mรฉtabolismes industriels par la promotion de technologies, de valeurs et de pratiques destinรฉes ร  assurer la protection, la durabilitรฉ ainsi que le renouvellement des ressources nรฉcessaires au dรฉveloppement ยป (Boiral et Croteau,2001, p.17).
Ainsi, le rรดle des entreprises dans le dรฉveloppement de lโ€™รฉcologie industrielle est soulignรฉ par plusieurs chercheurs (Tibbs, 1993; Allenby, 1999; Van Berkel, Willems et Lafleur, 1997).
Tibbs, (1993) affirme que lโ€™รฉcologie industrielle se prรฉsente comme une approche du management environnemental innovante et intรฉgrรฉe.
Dans lโ€™รฉcologie industrielle, lโ€™optimisation de lโ€™usage des ressources est au centre des prรฉoccupations des spรฉcialistes ; elle constitue unpoint de dรฉpart qui oriente les recherches dans plusieurs directions : lโ€™analyse de flux de matiรจre et dโ€™รฉnergie, leur utilisation dans des procรฉdรฉs industriels, la restructuration des modes de production, lโ€™รฉchange des rรฉsidus interentreprises, entre autres. Cette utilisation optimale suppose, dโ€™une part, la rรฉduction de flux de matiรจre et dโ€™รฉnergie dans les systรจmes de roductionp et de consommation et, dโ€™autre part, leur substitution par les rรฉsidus industriels et les sous-produits (Frosch et Gallopoulos, 1989; Erkman, 1998; Allen, 2002).

Une vision ยซ รฉco-systรฉmique ยป des activitรฉsndustrielles

Au confluent de lโ€™รฉconomie, de lโ€™รฉcologie, de la gestion et de lโ€™ingรฉnierie environnementale, lโ€™รฉcologie industrielle sโ€™articule, selon Erkman, autour de trois dimensions : ยซ cโ€™est une vision globale, systรฉmique et intรฉgrรฉe, de tous les composants du systรจme industriel et de leur relation avec la biosphรจre le substrat biophysique du systรจme industriel, cโ€™est-ร -dire la totalitรฉ des flux et stocks de matiรจres et d’รฉnergie liรฉs aux activitรฉs humaines, constitue le domaine d’รฉtude de lโ€™EI, par rapport aux approches courantes qui considรจrent l’รฉconomie essentiellement en termes d’unitรฉs de valeur immatรฉrielle ou qui lโ€™apprรฉhende en termes dโ€™unitรฉs monรฉtaires abstraites; la dynamique technologique, c’est-ร -dire l’รฉvolution sur le long terme des grappes de technologies-clรฉs, constitue un facteur crucial (mais pas exclusif) pour favoriser la transition du systรจme industriel actuel vers un systรจme viable, inspirรฉ par le fonctionnement de systรจmes biologiques. ยป (Erkman, 1998, p 22-23).
Lโ€™รฉcologie industrielle cherche donc ร  dรฉterminer les transformations susceptibles de rendre le systรจme industriel compatible avec le fonctionnement des รฉcosystรจmes planรฉtaires en prenant les รฉcosystรจmes naturels comme modรจles (Allenby et Cooper, 1994 ; Graedel, 1996). Pour cela, lโ€™รฉtude du mรฉtabolisme industriel, cโ€™est-ร -dire de lโ€™ensemble des composantes biophysiques du systรจme industriel, est un prรฉalable indispensable. Cette dรฉmarche essentiellement analytique et descriptive (application des principes de bilan de matiรจre et dโ€™รฉnergie) vise ร  comprendre la dynamique des flux et des stocks de matiรจre et dโ€™รฉnergie liรฉs aux activitรฉs humaines, depuis lโ€™extraction et la production des ressources jusquโ€™ร  leur retour dans les processus bio-gรฉochimiques (Ayres et Simonis, 1994 ; Agence environnementale europรฉenne, 2000).
Lโ€™Ecologie Industrielle porte, ainsi, une attention particuliรจre ร  lโ€™analyse des รฉchanges entre les sociรฉtรฉs et la nature et ร  la circulation des matiรจres et de lโ€™รฉnergie qui les caractรฉrisent, ou qui caractรฉrisent les sociรฉtรฉs dustriellesin elles-mรชmes. Ces flux sont analysรฉs dโ€™un point de vue quantitatif (mรฉtabolismeindustriel) voire naturaliste, mais aussi dโ€™un point de vue รฉconomique et social, dans une perspective systรฉmique. Lโ€™Ecologie Industrielle sโ€™appuie sur une vision systรฉmique des activitรฉs humaines et des interactions entre lโ€™homme et la biosphรจre. Les travaux ร  mener doiven t apporter une attention particuliรจre, tant aux questions dโ€™articulation et de coordination des activitรฉs humaines, et notamment de gouvernance, quโ€™aux questions de comprรฉhension des mรฉcanismes รฉcologiques, quโ€™il sโ€™agisse du : fonctionnement des รฉcosystรจmes, de la capacitรฉde ces รฉcosystรจmes ร  nous dรฉlivrer des services รฉcologiques, ou de leur, plus ou moins, forte vulnรฉrabilitรฉ lorsquโ€™ils sont mis sous pression par les activitรฉs humaines.

La dรฉmarche thรฉorique de mise en ล“uvre de lโ€™EI

Au niveau des principes, Lowe, Warren et Moran, (1997) รฉvoquent quโ€™ร  lโ€™image des รฉcosystรจmes naturels qui ignorent la notion de ยซ dรฉchet ยป les rรฉsidus sont considรฉrรฉs comme des sous-produits temporaires devant รชtre retournรฉsdans le cycle de production suivant une logique en circuit fermรฉ. Cette vision circulaire des ressources rรฉsiduelles, considรฉrรฉes comme des matiรจres premiรจres ร  valoriser, est ร  la base des ยซ symbioses industrielles ยป recherchรฉes et explique dans une large mesure les รฉconomies quโ€™il est possible de rรฉaliser sur la consommation de ressources ainsi que sur la disposition des ยซ dรฉchets ยป.
Au niveau des aspects รฉpistรฉmologiques, Erkman, (198); Allenby, (1992) estiment que la mise en ล“uvre de lโ€™รฉcologie industrielle app elle le dรฉveloppement de technologies pour rรฉduire, transformer, valoriser et rรฉutiliser les รฉsidusr industriels. Dโ€™autres auteurs soulignent la mise en ล“uvre de ces technologies qui doit repos er sur une dรฉmarche systรฉmatique visant ร  identifier et optimiser lโ€™utilisation des ressources ; tels que les travaux de quelques auteurs comme DeSimone et Popoff, (1997) qui met le point sur ยซlโ€™รฉco-efficience ยป ; Pauli, (1997) sur la recherche du ยซ zรฉro rejet ยป ; Ayres, (1989) sur lโ€™รฉtude du ยซ mรฉtabolisme industriel ยป. Il y a รฉgalement les travaux dโ€™analyse du ยซ cycle de vie du produit ยป proposรฉs dans le cadre de recherche et de rรฉflexion plus prometteur ; tel estpar exemple le cas de la publication dโ€™un Journal of Industrial Ecology par les presses du Massachusetts Institute of Technology.
Au niveau des valeurs, lโ€™engagement envers lโ€™รฉcologie industrielle suppose lโ€™adhรฉsion des dirigeants et du personnel envers des principes รฉthiques qui postulent la limitation des ressources naturelles et le caractรจre impรฉratif dela rรฉduction, voire de lโ€™รฉlimination des rejets quโ€™il ne serait pas possible de contrรดler ou de val oriser. Stead et Stead, (2000) soulรจvent quโ€™en dehors de sa cohรฉrence avec le concept de dรฉveloppement durable, la portรฉe de cet engagement axiologique permet implicitement de prendre en considรฉration les questions environnementales dans les dรฉcisions de lโ€™entreprise. Dโ€™aprรจs certains auteurs, le principe de bio-mimรฉtisme ยป (cโ€™est-ร -dire lโ€™observation des cycles naturels comme modรจles pour optimiser les transferts de ressources et dโ€™รฉnergies par les entreprises) fait de lโ€™รฉcologie industrielle une dรฉmarche rรฉsolument ยซ รฉcocentriqueยป (Westley et Vredenburg, 1996 ; Starik, et Rands, 1995 ; Purser, Park et Montuori, 1995).
Au niveau des pratiques, les mรฉthodologies et les outils de la mise en ล“uvre de lโ€™รฉcologie industrielle sโ€™apparentent souvent ร  des principes gรฉnรฉraux que les industries sont conviรฉes ร  appliquer de faรงon plus ou moins dogmati que. Ces principes peuvent sโ€™apparenter, dans une large mesure, ร  une logique pragmatique de rรฉduction du gaspillage ร  travers une meilleure utilisation des matiรจres et de lโ€™รฉnergie,et donc dโ€™une meilleure productivitรฉ . Par ailleurs, la mise en ล“uvre de ces principes suppose la mobilisation de savoirs techniques, opรฉrationnels, juridique ou encore marketing afin de repenser lโ€™activitรฉ de lโ€™entreprise en fonction des opportunitรฉs de valorisation internes ou externes des rรฉsidus industriels. Ce qui nรฉcessite des changements susceptibles de dรฉbouchersur une transformation assez radicale des activitรฉs habituelles.

Le rapport de stage ou le pfe est un document dโ€™analyse, de synthรจse et dโ€™รฉvaluation de votre apprentissage, cโ€™est pour cela chatpfe.com propose le tรฉlรฉchargement des modรจles complet de projet de fin dโ€™รฉtude, rapport de stage, mรฉmoire, pfe, thรจse, pour connaรฎtre la mรฉthodologie ร  avoir et savoir comment construire les parties dโ€™un projet de fin dโ€™รฉtude.

Table des matiรจres

LISTE DES TABLEAUX
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : LE FONDEMENT THEORIQUE ET LE CADRE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE 1 : LE FONDEMENT THEORIQUE DE Lโ€™ETUDE
1.1. La genรจse du dรฉveloppement durable (DD)
1.2. La rรฉflexion thรฉorique du dรฉveloppement durable en contexte industriel
1.3. Le fondement philosophique et modรจles de comportement mobilisรฉs dans lโ€™intรฉgration du DD en entreprise
1.4. Les facteurs socioculturels et modรจles culturels en gestion
CHAPITRE 2 : LE MODELE Dโ€™INTEGRATION DE LA CULTURE DE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LE PME ET LE FONDEMENT METHODOLOGIQUE
2.1. Le modรจle dโ€™intรฉgration de la culture de dรฉveloppement durable dans les PME
2.2. Lโ€™approche mรฉthodologique
2.3. La dรฉmarche de collecte de donnรฉes
2.4. Lโ€™analyse des donnรฉes
PARTIE II : LES APPROCHES EMPIRIQUES
CHAPITRE 3: LA MISE EN OEUVRE DE LA CULTURE DE DEVELOPPEMENT DURABLE DANS LES PME MALAGASY
3.1. La culture de dรฉveloppement durable des PME Malagasy
3.2. La mise en pratique du dรฉveloppement durable des entreprises
CHAPITRE 4 : Lโ€™EVALUATION ET LA DISCUSSION DU MODELE
4.1. Les forces et les faiblesses de lโ€™entreprise au regard des thรฉories
4.2. Les facteurs de blocage
4.3. Lโ€™รฉvaluation et discussion du modรจle dโ€™intรฉgration de la culture de DD dans les PME
4.4. Synthรจse et limite
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Tรฉlรฉcharger le rapport complet

Tรฉlรฉcharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiรฉe. Les champs obligatoires sont indiquรฉs avec *