Les pays en développement ne constituent pas un ensemble économiquement homogène, ils connaissent en général de fortes inégalités. Cette situation se justifie par l’inégale répartition des richesses mais, certains auteurs pensent que la difficulté au décollage de ces pays est liée, en partie, à la faiblesse du système financier pouvant favoriser l’allocation des ressources nécessaires à la relance de leurs économies. La pauvreté étant multidimensionnelle, il n’existe pas une seule solution permettant d’éliminer la pauvreté. En effet, certains ont besoin de secours immédiats pour subvenir à leur besoins vitaux, pour d’autres, l’accès à des services financiers par la microfinance contribue à réduire la pauvreté en permettant à des micro entrepreneurs, des paysans d’augmenter leurs revenus et de disposer ainsi d’un meilleur accès aux services de santé et d’éducation. La microfinance a fait montre en quelques années de grands succès et d’étonnantes performances. Il existe, aujourd’hui, de nombreuses institutions viables ou en voie de l’être, qui apporte des services financiers diversifiés à des dizaines de millions de clients qui n’y avaient pas accès. Elle est, en outre, un secteur qui a su enrôler, sur une longue période, différents types d’acteurs publics et privés et s’étendre sur un vaste champ géographique, audelà même des pays en voie de développement. Elle est, à ce titre, un des rares phénomènes actuels de dimension mondiale qui mobilise à la fois le débat et peut se prévaloir d’avancées concrètes sur le terrain. La microfinance se fixe comme objectifs d’améliorer les conditions d’accès des pauvres aux produits financiers (crédit, épargne, assurance) et, partant, de contribuer à la réduction de la vulnérabilité et de la pauvreté des ménages et des microentreprises exclus du système bancaire traditionnel.
CADRE GENERAL DE LA MICROFINANCE
CONTEXTE SOCIO – ECONOMIQUE A MADAGASCAR
L’apparition de la crise de la dette des années soixante-dix (70) dans les pays développés a eu des impacts néfastes sur l’ensemble de l’économie mondiale surtout dans les pays importateurs de pétrole. Cette crise pousse le FMI et la Banque Mondiale d’aider les pays en développement, y compris Madagascar de définir les stratégies économiques permettant de rééquilibrer leurs balances de paiement en déficit et d’établir les conditions pour la croissance économique durable à long et moyen terme. La politique préconisée par le FMI est fondée sur les plans dits : « l’Ajustement Structurel ». Elle est appuyée sur le tri typique à savoir :
– la stabilisation de l’économie interne
– la libéralisation de l’économie
– la privatisation ou le désengagement économique et financière de l’Etat.
Notre pays, Madagascar, a adopté ces plans depuis les années quatre-vingt (80). Plusieurs réformes ont trouvé sur l’économie malgache comme la réforme au niveau de finances publiques, la réforme sur la fiscalité, la libéralisation de commerce extérieur, la libéralisation financière et celle du marché du travail,… Si on se réfère aux objectifs de FMI dont, garantir la solvabilité des pays en développement et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière, on n’hésita pas de dire que la mise en œuvre de la Programme d’Ajustement Structurels contribue donc à la croissance économique. Mais la situation existée est presque le contraire parce que, aucun pays ne réussit pas avec ces plans. Les pays adoptifs se trouvent dans la situation d’insoutenabilité de la dette extérieure. Les programmes renforcent le degré de leurs pauvretés. Cinquante trois (53) ans d’indépendance, Madagascar se trouve aux cent cinquième (105 ème) rangs dans le monde. Cette situation est expliquée par différents facteurs comme le retard historique, la colonisation, l’échec de la politique économique,… Madagascar avec une superficie de 58 7295km2 et une population de 20.7 millions d’habitants (estimation 2011) a un faible taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 0,4%(2010) , avec un PIB par habitant en US dollars de 444,6 en 2010, un indicateur de développement humain (IDH) de 0,480 en 2011 et un coefficient de Gini de 0,475 en 2011. Cependant, les prévisions indiquent que le rythme de la croissance devrait s’accélérer en 2012 (2.4 %) et 2013 (4.5 %) .
Ces indicateurs de développement nous montrer que Madagascar est tombée dans une étique situation, qualifiée par une double récession économique : l’inflation et le chômage. L’économie malgache est touchée par une crise qualifiée en général de double puisque la crise politique (renversement du président en Janvier 2009) s’est doublé d’une récession économique avec une baisse du PIB, estimé à 3.7% en 2009 et 2% en 2010 en comparaison avec la crise précédente qui avait pu connaître le pays en 2002 notamment, cette crise paraît à la fois moins marquée, mais plus long avec encore aujourd’hui une forte incertitude sur l’avenir. En octobre 2010, la crise politique n’est pas encore résorbée, et les plus optimistes tablent sur une reprise économique au mieux à partir de 2012. Malgré la crise politique, qui palie le pays, les Institutions de Microfinance a connu une grande performance. La concurrence des IMF et des autres établissements financiers qui offrent des services de microfinace, ainsi que l’accroissement du nombre des IMF en fonction maintiennent l’élargissement du secteur. L’instabilité politique met en fermeture plusieurs entreprises, notamment les Zones Franches Industrielles (ZFI) et, entraine une diminution de l’investissement à Madagascar. Beaucoup de milliers de personne ont perdu leurs emplois, justifié par le niveau de taux de chômage de 3,8 % (2010). Les faibles performances de l’économie malgache depuis le début de la crise politique se sont traduites par une forte détérioration des conditions de vie des populations En ce qui concerne l’état de pauvreté, l’indice ne cesse d’évoluer. 76,5% de la population malgache vivent dans une énorme pauvreté dont 54,2% dans la zone urbaine et 82,2% dans la zone rurale. Suite à l’enquête effectuée, une mère de famille vécu de plein fouet la crise témoigne que les problèmes quotidiens sont vraiment difficiles à vivre car, si auparavant elle arrivait à gagner environ 3 000 Ariary par jour pour faire vivre sa famille, aujourd’hui, c’est à peine si elle trouve 1 000 Ariary et ils ne mangent plus qu’une fois par jour. L’apport énergétique de l’alimentation de trois malgaches sur quatre est inférieur à la norme minimale de 2133 calories par jour. Durant ces trois dernières années, faute de la crise, et la multiplication de nombre de chômeurs, la population malgache souffre du manque de protection sociale. Le système de protection sociale existant à Madagascar ne couvre qu’un nombre limité de personne et n’atteint pas les plus vulnérables qui, à ce jour, sont constituées de 56% de pauvres et de 77% de pauvres extrêmes. Madagascar aligne ce taux à même niveau qu’Haïti : d’où le risque d’haïtisation.
CONCEPTS SUR LA PAUVRETE
Définitions
La pauvreté, c’est l’état d’une personne qui manque de moyens matériels, d’argent, d’insuffisance de ressources. Elle est synonyme de besoin, de dénuement, de gène, d’indigène, de nécessité, de paupérisme et peut être une insuffisance matérielle ou monétaire. Cité dans l’encyclopédie par MAJID RAHNEMA, « la pauvrette est l’insuffisance de ressources matérielles, comme la nourriture, l’accès à l’eau potable, les vêtements, le logement et des conditions de vie en général, mais également de ressources intangibles comme l’accès à l’éducation, l’exercice d’une activité valorisante, le respect reçu des autres citoyens ». Selon la définition universelle, une personne est dite « pauvre » si elle touche moins de un (01) dollar par jour. La pauvreté est qualifiée par le non satisfaction des besoins propres à la survie.
Indicateurs de la pauvreté
Il insiste sur l’aspect multidimensionnel de la pauvreté, c’est-à-dire, l’existence des indicateurs qualitatifs et des indicateurs quantitatifs dont, le seuil de la pauvreté (01 dollars par jour) et l’Indice de la Pauvreté Humaine (IPH). En terme qualitatif, il existe un autre indicateur qui peut être utilisé : l’indice de développement humain (IDH) ; ce dernier a été crée en 1990 par le PNUD car, l’indice anciennement utilisé pour rendre compte le développement d’un pays, le PIB par habitants, ne prenant en compte que l’aspect économique et, pas toujours l’aspect bien être des individus dans le pays. Selon Amartia Sen, on considère que le développement est un processus complexe, c’està-dire, un processus relevant plus d’élargissement du choix des personnes que d’une simple croissance de PIB. Trois (03) indices essentiels intègrent l’IDH, à savoir:
• La santé des habitants du pays considéré, mesurée par l’espérance de vie à la naissance, renvoyant indirectement à la satisfaction des besoins matériels nécessaires à la survie (accès à l’eau potable, accès aux soins,…) ;
• Le niveau d’éducation, mesuré par le taux de scolarisation combiné, c’est-à-dire, l’enseignement primaire et secondaire, rendant compte de la satisfaction des besoins immatériels (capacité à participer à une discussion ou à la prise de décision,…) ;
• Le niveau de vie, calculé par le revenu brut par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat (01 dollar par jour), permettant quant à lui d’englober les autres éléments de la qualité de vie qui ne sont pas pris en compte par les deux précédents indices (mobilité, accès à la culture,…).
Ces indices sont calculés par de valeurs de référence entre 0 et 1. Plus la valeur est proche de zéro, plus la situation du pays considéré est médiocre. Plus la valeur n’est près de 01, la situation du pays présente comme modèle pour les autres pays.
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : CADRE GENERAL DE LA MICROFINANCE
Section 01 : Contexte socio – économique de Madagascar
Section 02 : Concepts sur la pauvreté
Section 03 : Monde de la microfinance
Section 04 : Microfinance à Madagascar
CHAPITRE II : APPORTS DE LA MICROFINANCE
Section 01 : Contribution de la Microfinance en matière de développement rural et agricole
Section 02 : Contribution de la Microfinance dans la lutte contre la pauvreté
CHAPITRE III : ECHECS DE LA MICROFINANCE A MADAGASCAR
Section 01 : Echecs internes de la microfinance
Section 02 : Blocages externes de la microfinance
CONCLUSION
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