Les théories fondées sur l’asymétrie d’information
L’asymétrie d’information est une imperfection qui règne sur les marchés financiers. On parle de la notion de l’asymétrie d’information lors d’une échange lorsque certain des participants disposent d’information ou des informations pertinentes que les autres n’ont pas. Les agents informés sont appelés « Agents » et les non informés « Principal ». Ce problème d’asymétrie d’information fait parties du model « principal-agent ». Dans ce cas, Il existe deux types de problèmes d’information asymétrique à savoir:
-la sélection adverse ou auto sélection et
-l’aléa morale
On est en situation d’auto sélection si un agent possède des informations privées sur ses propres caractéristiques (dotation initial, préférences, technologies de production,…) que les autres parties ne connaissaient pas à priori. Prenons l’exemple du rationnement de crédit de Stieglitz et Weiss (1981). Le rationnement de crédit est un exemple classique de sélection adverse: l’institutionde microfinance fait face à deux types de demandeur de crédits (le bon payeur et les mauvais payeurs); alors le problème d’auto sélection apparaît lorsque le client est supposé connaître son type alors que le responsable de l’institution de microfinance ne connaît pas. Le marché des véhicules d’occasion étudié par l’économiste George Akerlof (1970) dans un article célèbre, « The Market for « Lemons » », est aussi un exemple type. L’existence d’asymétrie d’information est décisive dans les analyses du fonctionnement du marché de crédit. « Les modèles de référence supposent, par exemple, que les emprunteurs ont une information privée qui concerne soit leurs caractéristiques intrinsèques [Jaffee et Russel (1976)], soit les caractéristiques de leurs projets d’investissement [Stiglitz et Weiss (1981)]. Dans un contrat de microcrédit, le prêteur peut faire face à ce problème d’asymétrie d’information en offrant un lot de contrats avec des termes différents, qui permettent de séparer les bons emprunteurs des mauvais. Par le mécanisme du crédit de groupe, le prêteur arrive à réduire, voire à éliminer la sélection adverse, tout en déléguant la formation du groupe aux membres. On parle d’aléa moral lorsque l’incertitude porte sur l’action entreprise par l’une des agents. C’est-à-dire que les autres agents n’observent pas cette action et ne peuvent que constater le résultat. Par exemple, le management des ressources humaines est un probleme d’aléa moral. En effet, l’employeur ne peut pas savoir exactement l’effort fournit par les employés même si on a supposé que ces derniers ont fournis l’effort maximum pour l’intérêt de l’actionnaire. Alors l’actionnaire ne devrait qu’observer les résultats à chaque fin de l’exercice. Cette théorie est très importante dans l’essor des intermédiations financières et surtout dans le fondement théorique des institutions de microfinance. En effet, quelque soit une banque ou d’autre intermédiations financières, leur activité fondamentale se résume à la gestion de risques. Pour eux, il faut bien gérer l’information pour éviter tous risques. C’est-à- dire que l’asymétrie d’information, qui créer plusieurs distorsions entre le prêteur et l’emprunteur, a pour conséquence d’inefficacité de l’intermédiation financière classique. Face à ce problème, la microfinance propose quelques mécanismes dits « novateurs » L’intermédiation financière classique (banque) se base sur des mécanismes formels, établis sur l’analyse des documents formels. Autrement dit, la méthodologie de la banque exige à leurs clients de disposer des documents formels comme l’état financière, le compte de résultat de l’année n-1, d’autres documents comptables, etc. Mais en réalité ces exigences sont très difficiles pour les pauvres. Celle de la microfinance se fonde sur des mécanismes dits mécanismes de novateurs dans le but de préserver l’efficacité du financement de l’économie et du développement. Ce nouveau mécanisme est expliqué par l’intermédiation des institutions de microfinance sur la base des mécanismes dits aussi de proximité. A cause de l’incapacité de leurs clients à fournir des pièces formels et des garanties matériels, les institutions de microfinance proposent une nouvelle procédure fondé principalement sur la confiance morale, la proximité physique et culturelle, la pression sociale, la moralité des emprunteurs, la caution morale, la simple parole donné par le chef du village ou le chef spirituel [Servet (1960), Gentil et Servet (2002)]. Par rapport aux banques, les institutions de microfinance sont plus ou moins caractérisées par une plus grande proximité géographique avec les clients, d’ou les appellations de « système de financement décentralisé » ou « système décentralisé de financement», et encore «finance de proximité». Certaines entre eux vont elles-mêmes vers les clients pour collecter l’épargne et/ou le remboursement du prêt sur les lieux de production ou de vente. En effet, cette méthode est une occasion pour produire de l’information, réduire les asymétries d’information, éviter contre l’aléa de moralité, le défaut d’effort et le défaut stratégique. L’asymétrie d’information crée beaucoup de risque au niveau du marché financière. D’une part, ces risques obligent les banques à exiger beaucoup des garanties à ses clients, et d’autre part, ils incitent ces derniers de ne faire que de dépôt à vue (mais non à terme) alors que la plupart des crédits octroyés par les banques sont à longues termes. Ce décollage entre l’encaissement et le décaissement au niveau des opérations des banques et leurs exigences des garanties les rendent inefficace. L’intervention de l’institution de microfinance était pour préserver l’efficacité de financement de l’économie et du développement vis-à-vis de l’inefficacité des intermédiations financières traditionnelles.
Les Institutions Financières Mutualistes
Les IMF mutualistes sont animées par l’esprit d’entraide et de coopération. Pour eux, les caisses de base gardent la forme coopérative quelque soit leur niveau d’appartenance, dans la mesure où elles ne sont autorisées à recevoir que les épargnes de leurs membres. Par contre, les structures de regroupement peuvent se constituer en sociétés. Les sources de financement viennent, en général, par les membres qui, lors des délibérations, sont régis par le principe « un homme, une voix » quelque soit le nombre de parts sociales dont ils sont détenues. Les membres des organes d’administration sont des élus par les adhérents en assemblée générale et assurent bénévolement leur mission. La gestion de l’institution est confiée à un exécutif souvent un ancien assistant technique auprès du réseau. Leurs honoraires sont financés par des subventions de bailleurs de fonds étrangers. Les institutions financiers mutualistes sont encore bien fragiles financièrement, et de ce fait, elles doivent encore être subventionnées. Des techniciens locaux aident l’exécutif en tant qu’animateurs, inspecteurs ou développeurs. Les institutions de microfinance mutualistes sont en général organisées en réseaux de forme pyramidale. Au sommet se trouve la structure faîtière à laquelle sont rattachées les caisses de base. Les grandes décisions en matière d’orientations politiques sont prises au niveau faîtier. Le conseil d’administration est composé des élus issus des caisses de base. Certaines d’entre elles sont r e p r é s e n t é e s dans les villages par des guichets ou des points de vente. Ces institutions financières mutualistes offrent des services d’épargne et de crédits à leurs sociétaires.
Les caractéristiques du milieu rural dans les pays pauvres
Avant de parler les caractéristiques du milieu rural, il est très important de parler un peu de celles du milieu urbain. Le milieu urbain est dominé par l’activité industrielle, c’est un centre de décision politique et économique. En d’autre terme, c’est une société moderne qui est dominé par les activités tertiaires, l’administration, le commerce, la banque, l’enseignement et la nouvelle technologie. Le milieu rural par contre est dominé par l’activité agricole comme l’élevage, la pêche, l’agriculture. C’est une société traditionnelle qui est caractérisée surtout par un déséquilibre de terme de l’échange rural-urbain par le biais de la rentabilité de l’agriculture par rapport à l’industrie. De plus, ce milieu est caractérisé par l’existence de plusieurs contraintes à savoir:
– le contrainte d’ordres sociaux culturelle. En effet, on observe toujours l’occupation importante de la tradition, les coutumes, la mentalité conservatrice des paysans, sans oublier la notion de système de valeur, et de structure sociale périmé.
– Le contrainte d’ordre socio-économique et psychologique qui exprime l’incapacité des paysans à découvrir par eux même les vois d’un développement dont ils n’ont pas ressenti le besoin, l’insécurité du milieu rural, l’inexistence du soutien vis-à-vis des Etat central, le vente à bas prix au moment de la récolte, le problem de la taille des exploitations agricole, l’insuffisance de la sécurité foncière, l’insécurité de revenu, l’insuffisance d’information,…
-Les contraintes d’ordres financières: cette contrainte nous intéressons le plus ici car nous pouvons dire que tout dépend de question financière. Dans le milieu rural, on a constaté le problème de crédit agricole. Le développement insuffisant des crédits à moyen et à long terme p e r m e t t a n t de moderniser et d’équiper les exploitations a g r i c o l e s e m p ê c h e le développement dans ce milieu. De plus on constate l’insuffisance du financement publique pour les infrastructures rurales.
-Contrainte d’ordre institutionnel comme l’insuffisance d’organisation du monde rural, l’insuffisance de responsabilité des producteurs, l’absence de cadre juridique adéquat pour les opérations de développement et de regroupement des producteurs.
-Les contraintes d’ordre physique : l’activité agricole est une activité aléatoire. Elle dépend du caprice de la nature qui, actuellement, ne plus normale à cause de la dégradation de l’environnement, qui est due au réchauffement de la planète. (Aléa climatique : faible fertilité du sol, dégradation de l’environnement, relief accidenté, enclavement des zones productrice, mauvaise répartition de la population)
Par conséquent les paysans n’arrivent plus à maitriser ses activités. On peut dire alors que le milieu rural est une société dominé par la pauvreté qui est notamment à cause de l’absence de surplus, de la rareté du capital et du revenu faible des paysans (cercle vicieux du développement rural).
Le développement économique communautaire
C’est une forme particulière du développement local qui repose essentiellement sur les mêmes bases théoriques: la prise en main par la population de devenir collectif dans leur communauté. Il s’agit ici de la mobilisation des citoyens, de la solidarité, de la créativité, de la valorisation des ressources locales et de la décentralisation de certains pouvoirs décisionnels. Le développement économique communautaire a été une forme particulière d’intervention dans les pays en voie de développement. Cette forme de développement remonte aux premiers colons du Mayflower et à leurs pratiques d’assistance mutuelle, puis aux coopératives qui furent instituées au cours de la grande dépression des années trente. Au départ, ces pratiques se fondaient sur la mobilisation des communautés autour d’une philosophie de travail basée sur l’éducation populaire. Dans ce cas, elles ont pour objectif d’implanter de nouvelles méthodes ou des technologies modernes. Les premières expériences étaient principalement orientées sur la création et l’amélioration des conditions de logement. Par la suite, différents types d’intervention se sont succédés. Avec la montée du chômage et de la pauvreté matérielle, la création d’emplois s’est ajoutée aux objectifs sociaux des organismes communautaires. Malgré cela, l’objectif principal du développement économique communautaire est de changer une situation en fonction des besoins locaux à partir des mobilisations locales. En milieu urbain, ces initiatives ont pris la forme de projets où l’objectif consistait à réduire les effets de la pauvreté. Le désengagement interventionniste de l’État a contribué la multiplication des organismes de développement communautaire. Concernant le milieu rural, la détérioration de l’environnement économique a entraîné, dans les années soixante-dix, la création de plusieurs organismes et de nombreux projets à caractère communautaire. Des corporations sans but lucratif ont mis sur pied des entreprises agricoles collectives. Ces dernières ont tenté d’instituer de nouveaux rapports de production. Elles ont été parties prenante d’un dispositif de développement selon la stratégie de l’aménagement intégré des ressources. Malheureusement, l’agriculture collective s’est avéré un demi-succès, du moins en tant qu’institutionnalisation d’une nouvelle forme d’organisation de la production. Les exploitations agricoles qui se sont transformées en entreprises privées sont les seules à avoir survécu à ces expérimentations d’autogestion. Quant aux autres, elles ont simplement disparu ne vivant que le temps des subventions disponibles dans le cadre de programmes gouvernementaux d e c r e a t i o n d’emplois. Les s o c i é t é s d ’ e x p l o i t a t i o n d e s ressources constituent un exemple patent de ce type d’initiative. Vouées initialement à la forêt, la plupart de ces sociétés ont étendu leurs activités à l’agriculture et au tourisme. Même si ces organismes communautaires sont toujours actifs et leur rôle socio-économique important, ils ont été incapables de freiner la décroissance démographique des petites localités rurales. Ils ont tout au plus contribué à la ralentir. Le secteur des services n’a pas échappé à ces nouvelles tentatives de développement. Mentionnons, par exemple, la présence de nombreuses coopératives dans le domaine de l’éducation, de l’agroalimentaire, de l’habitation, des services funéraires et du crédit. Enfin, plusieurs localités se sont dotées d’organisation à caractère socioculturel et de comités de citoyens. Si certains organismes ont permis la mise en valeur des ressources locales, ils ne sont cependant pas parvenus à atténuer la précarité que l’on retrouve en milieu rural. En outre, ces organismes se heurtent à de nombreux obstacles:
-un financement souvent aléatoire et de courte durée;
-un cadre de travail et des demandes qui ne correspondent souvent à aucun programme existant;
-une exigence de rentabilité dans des secteurs qui peuvent ne pas être rentables;
-un financement en relation avec des postes de travail et non des projets; et
-des guichets multiples…
Dont les règles de jeu et souvent les objectifs sont difficiles à harmoniser (Favreau et Lévesque 1996). La fatigue et le découragement ont souvent raison des individus les plus dynamiques. En effet, le risque d’épuisement et de démobilisation s’accentue lorsque le fardeau de responsabilités repose trop longtemps sur les épaules des mêmes personnes. Le syndrome du TLM6 est un phénomène bien connu dans les petites localités rurales. En dépit des nombreuses difficulties qu’ils ont à traverser, les organisms de développement communautaire ont contribué (et contribuent toujours) à maintenir une certaine cohésion sociale tout en ralentissant le processus de insensibilisation rurale. Leurs actions n’ont cependant pas permis d’atténuer de façon appréciable les effets pervers d’une société à deux vitesses.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: REVUE THEORIQUE DE LA MICROFINANCE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL
CHAP. 1. LES CONCEPTS DE LA MICROFINANCE
Section 1: Le concept originel de la microfinance
Section 2: Les théories explicatives de l’émergence et de la structuration de microfinance
Section 3: Les institutions de microfinance
CHAP. II. LE DEVELOPPEMENT RURAL
Section 1 : Les caractéristiques du milieu rural dans les pays pauvres
Section 2 : Les théories du développement rural
PARTIE II. ETUDE DE CAS: LA MICROFINANCE A MADAGASCAR
CHAP 1 : LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE A MADAGASCAR
Section 1 : Contexte de la microfinance à Madagascar
Section 2 : Analyse du problème de la microfinance
CHAP II. LES STRATEGIES APPLIQUEES DANS LA MICROFINANCE ET LEURS LIENS AVEC LE DEVELOPPEMENT RURAL
Section 1 : les facteurs d’évolution, de viabilité et de pérennisation de la microfinance
Section 2 : Les impacts de la microfinance dans le développement rural
CONCLUSION
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