Adaptation de la Microfinance aux mรฉnages ruraux
ยซ Plus dโun milliard de personnes, soit environ le 1/5 de la population mondiale vivent dans une pauvretรฉ extrรชme ยป , et actuellement, on estime ร 500 millions le nombre de personnes pauvres, รฉconomiquement actives et gรฉrant leurs micro entreprises ou petits commerces ou petites exploitations agricoles dans le monde entier . Madagascar, peuplรฉ en majoritรฉ par une masse rurale active ร 69% , est composรฉ de mรฉnages pauvres et ร bas revenus, sans accรจs ร des services financiers appropriรฉs. Ils ont mis leur confiance aux institutions de microfinance (IMF) pour les faire sortir de lโimpasse de la pauvretรฉ.
Caractรฉristiques des mรฉnages rurauxย
Composants actifs du monde rural, les mรฉnages ruraux participent ร lโamรฉnagement du monde rural et contribuent ร des activitรฉs รฉconomiques en vue dโun dรฉveloppement rural durable. La population malgache, en majoritรฉ rurale, est la plus marquรฉe par la pauvretรฉ et malgrรฉ les initiatives du gouvernement ร valoriser le potentiel de croissance de lโรฉconomie tout en prรฉservant la stabilitรฉ macro-รฉconomique, le taux de pauvretรฉ est encore de 71% en 2001 et 74% en 2002. le pire encore cโest quโen 1999, lโincidence de la pauvretรฉ sโรฉlรจve ร 76,7% en milieu rural, contre 52,1% en milieu urbain. Pour mieux cerner les caractรฉristiques des mรฉnages ruraux, la situation รฉconomique au niveau national nous sert de base et cadre dโanalyse avec les indicateurs mesurant lโappauvrissement gรฉnรฉralisรฉ et continuel qui sรฉvit dans le pays.
Situation รฉconomique ร Madagascar
Au niveau national, Madagascar est classรฉ parmi les 50 Pays Moins Avancรฉs (PMA) qui ressentent des difficultรฉs pour atteindre lโindicateur de croissance รฉconomique de 7% par an. Ce taux, considรฉrรฉ par la Confรฉrence des Nations Unies pour le Commerce et le Dรฉveloppement (CNUCED) comme indicateur essentiel pour atteindre les Objectifs du Millรฉnaire pour le Dรฉveloppement (OMD) dโici 2015, est difficilement acquis par Madagascar qui tourne autour de 5% . En fonction des diffรฉrents calculs dรฉpendant des divers facteurs, Madagascar se trouve au 143รจme rang sur le plan mondial et prรฉsente un Indice de Dรฉveloppement Humain (IDH) de 0,404 en 1975 ร 0,509 en 2004. Dโaprรจs lโรฉvaluation dโun groupe dโexperts de la CNUCED, il est ร noter que ยซ dans certains pays, le piรจge de la pauvretรฉ est maintenu par la conjonction des handicaps gรฉographiques qui sont des causes majeures de contrainte sur lโoffre, et de facteurs nationaux et internationaux combinรฉs tels que le VIH/SIDA, les conflits civils, la vulnรฉrabilitรฉ aux risques naturels, le manque de ressources financiรจres, humaines et naturelles, lโinsuffisance des investissements, la dรฉtรฉrioration des termes de lโรฉchange et lโendettement prolongรฉ. Dans de telles situations, les PMA ont des moyens limitรฉs de saisir les nombreuses possibilitรฉs รฉconomiques dรฉcoulant de la mondialisation ยป.
Ainsi, la pauvretรฉ ร Madagascar se mesure par lโรฉvolution de son taux de croissance qui nโarrive pas elle-mรชme ร suivre celle du taux de croissance dรฉmographique qui est de 1% par an depuis 1950, 2,2% en 1966, 2,7% en 1975 pour arriver ร 2,8% ร lโheure actuelle, un des plus รฉlevรฉs du monde, dโaprรจs le Programme des Nations Unies pour le Dรฉveloppement (PNUD).
Depuis 1960, ce taux de croissance รฉconomique subit des fluctuations. Il รฉtait de 3,1% par an entre 1960-1972 ; de 0,1% par an de 1973 ร 1984 ; de 3,5% de 1985 ร 1990 et de 0,1% sur la pรฉriode de 1991 ร 1996. Cโรฉtait vers les annรฉes 1997-2000 quโil y avait un nette amรฉlioration de 4,3% avec 16% de croissance de Produit Intรฉrieur Brut (PIB) par habitant, mais la crise politico-รฉconomique de 2002 a tout bouleversรฉ et a fait chuter le PIB jusquโร moins de 12% . A rappeler aussi que ce dernier ne cesse de rรฉgresser dโune valeur de $430 en 1968, jusquโร descendre ร $240 en 1999.
Malgrรฉ ces indicateurs relatifs ร la pauvretรฉ, le milieu rural malgache dispose de potentialitรฉs et ressources naturelles non nรฉgligeables et qui pourront beaucoup contribuer au dรฉveloppement รฉconomique, dโoรน la place importante du secteur primaire basรฉ sur lโagriculture.
Place du secteur primaire dans le dรฉveloppement
Madagascar un pays insulaire de 592.000 Kmยฒ est peuplรฉe de 17 Millions dโhabitants, dont 80% sont des ruraux. Lโรle se distingue des pays africains de la zone sub-saharienne et des รฎles de lโOcรฉan Indien par ses valeurs et richesses naturelles appropriรฉes. Au point de vue รฉcologique, son climat tropical facilite la pratique de cultures diversifiรฉes, spรฉcifiques par rรฉgion. Outre la riziculture, on y trouve des autres cultures vivriรจres, maraรฎchรจres, fruitiรจres de toute nature, des cultures de rente et dโexportation telles que la vanille, le girofle, le cafรฉ, le cacao et le raphia. Une faune et une flore incomparables permettent la pratique dโรฉlevage complรฉtรฉ par la pรชche capable de ravitailler des marchรฉs extรฉrieurs. La population qui vit en milieu rural ne manque pas alors dโatouts et dโexpรฉriences pour exploiter ces richesses naturelles, sans oublier les autres richesses malgaches telles que lโartisanat et les ressources miniรจres.
En principe, ce sont les mรฉnages ruraux qui sont les principaux acteurs de lโexploitation agricole et qui utilisent lโagriculture comme source de revenus et moyens de lutte contre la pauvretรฉ.
Rรฉsumons ainsi le rรดle jouรฉ par lโagriculture dans le dรฉveloppement :
– en premiรจre lieu, lโagriculture assure la consommation des mรฉnages ruraux et ravitaille รฉgalement la population urbaine. Ainsi elle contribue ร lโamรฉlioration de la situation nutritionnelle, et ce, par les produits de lโagriculture, ainsi que de lโรฉlevage;
– elle est source de revenus et de crรฉation dโemploi pour les jeunes ruraux par le salariat agricole, et par la crรฉation dโactivitรฉ gรฉnรฉratrice de revenus (AGR) ;
– lโexploitation agricole constitue une source dโinvestissement, dans le but dโaccroรฎtre la production en quantitรฉ et en qualitรฉ ;
– lโagriculture peut assurer lโexportation des produits agricoles selon les normes requises par la mondialisation ;
– lโagriculture garantit les matiรจres premiรจres pour les diffรฉrents types dโindustrie (agro-alimentaire, textile, pharmaceutiqueโฆ), un secteur qui reste encore au service des รฉtrangers ;
– elle contribue au PIB national et favorise la croissance รฉconomique, mรชme ร faible degrรฉ.
En somme, la valorisation de ce secteur primaire prรฉpondรฉrant assure le dรฉveloppement. Cependant, lโinitiative des mรฉnages ruraux rencontre beaucoup de facteurs de blocage et des goulots dโรฉtranglement influant sur le mode de production en gรฉnรฉral.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Adaptation de la Microfinance aux mรฉnages ruraux
Chapitre 1. Caractรฉristiques des mรฉnages ruraux
Chapitre 2. La Microfinance
DEUXIEME PARTIE : Opรฉrationnalitรฉ de la CECAM dans la Commune Rurale de TalatanโIvolonondry
Chapitre 1. Espace rural et ressources
Chapitre 2. Contribution de la CECAM au dรฉveloppement local
TROISIEME PARTIE : Valorisation des mรฉnages ruraux par la Microfinance
Chapitre 1. Exigences et attentes des mรฉnages ruraux
Chapitre 2. Limites de la Microfinance
Chapitre 3. Suggestions et prospectives
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES ACRONYMES
ANNEXES