La méthode d’analyse de J-M ADAM
Linguistique Textuelle:
Le terme de la linguistique textuelle est apparu pour la première fois en 1955 dans une revue allemande dans un article écrit par le linguiste romain Eugenio COSERIU. C’est une approche théorique qui émerge vers la fin des années 60, et prend appui sur la linguistique de l’énonciation et l’analyse du discours qui s’ouvre d’une part, sur une « translinguistique des textes » et, d’autre part, sur une « translinguistique des œuvres », c’est-à-dire des productions littéraires propres à une langue.
Celle-ci a pris pour objet « le texte » comme le note Jean Michel ADAM : « une théorie de la production Co(n) textuelle de sens, qu’il est nécessaire de fonder sur l’analyse des textes concrets » (2005 :20).En d’autres termes, la linguistique textuelle s’intéresse aux textes ainsi qu’à la catégorisation et les relations inter-phrastiques ; la linguistique textuelle vise le texte et non les phrases isolées.
Pour lui, cette discipline est comme :
Un cadre au sein duquel peuvent être reliés les travaux sur la macro-syntaxe, les anaphores, les connecteurs, les temps verbaux, l’ellipse, les constructions détachées, etc. La segmentation des différentes unités de traitement sémantique (propositions, phrases typographiques et périodes, paragraphes, séquences, textes) est inséparable des opérations de liages de ces unités de rang supérieur Selon lui la linguistique textuelle rend compte sur les unités qui créent un texte comme un tout par des opérations de liage.
La notion du texte est variée car chaque discipline à sa propre façon de la concevoir. Selon Robert Alain de BEAUGRANDE et Wolfgang DRESSLER et Harald WEINRIC :
La linguistique textuelle est comme une pragmatique textuelle. Non exclusivement centrée sur les règles transphrastiques de concaténation, cette linguistique n’est pas seulement micro-structurelle ascendante des plus petites unités vers les plus grandes, mais, théorie également descendante, elle formule des hypothèses sur les macrostructures textuelles (superstructure, séquence et genres de discours) (2002 :345). En d’autre terme la linguistique textuelle étudie la macrostructure et la microstructure d’un texte. Or, pour Mikhail BAKHTINE, Tzveten TODOROV et Emile BENVENISTE cités dans le dictionnaire de l’analyse de discours : « Elle ne se présente pas comme une théorie de la phrase étendue au texte, mais comme une (translinguistique) qui, à coté de la linguistique de la langue, rend compte de la cohésion et de la cohérence des textes.» (2002 :345)
C’est-à- dire, elle s’interroge sur les relations inter-phrastiques, sur l’ordre des phrases dans un texte, sur les exigences ou les critères constitutif et sur l’ordre d’une suite de phrases qui vient fabriquer un texte.
Texte:
Le texte est une unité très complexe et hétérogène qui est d’une part unité grammaticale (de la linguistique générale) et d’autre part une unité de la production individuelle des énoncés. Le texte est une notion empirique très complexe vu qu’il ya différentes théories qui l’a définit autrement : Dans la Grammaire du Sens et de l’Expression de Patrick CHARAUDEAU, selon lui, le texte apparait comme un produit : Le texte est la manifestation matérielle (verbale et sémiologique : orale/graphique, gestuelle, iconique, etc.) de la mise en scène d’un acte de communication, dans une situation donnée, pour servir de projet de parole d’un locuteur donné (2002 :645)
Michel VINAVER définit le texte comme suit : Ce qui réunit, rassemble ou organise des éléments divers et même dissemblables […], ce qui les transforme en un tout organisé.
(2002 :570). C’est-à-dire, le texte est l’ensemble des éléments qui forme un tout cohérent.
Tandis que, R.A. de BEAUGRANDE et W.U. DRESSLER (1980 :345), définissent le texte comme une « occurrence communicationnelle », (2006 :3). En outre, le texte est une unité très complexe et hétérogène qui est d’une part unité grammaticale (de la linguistique générale) et d’autre part unité de la production individuelle des énoncés. Cependant la linguistique textuelle rencontre des difficultés sur la définition qu’elle donne au texte.
Texte et Discours:
Le discours est un « énoncé caractérisable certes par des propriétés textuelles, mais surtout comme un acte de discours accompli dans une situation (participants, institution, lieu, temps); ce dont rend bien compte le concept de « conduite langagière » comme mise en œuvre d’un type de discours dans une situation donnée « . Le texte, en revanche, est un « objet abstrait résultant de la soustraction du contexte opérée sur l’objet concret (discours) ». Autrement dit :
Discours = texte + condition de production ;
Texte = discours – condition de production.
Selon Karlheinz STIERLE, le texte et le discours sont comme : les deux faces complémentaires d’un objet commun pris en charge par la linguistique textuelle- qui privilégie l’organisation du cotexte et la cohésion comme cohérence linguistique, et par l’analyse de discours- plus attentive au contexte de l’interaction verbale et à la cohérence (2002 :57), En d’autre terme, le texte et le discours s’organise d’une façon cohésive et cohérente dans les deux cas.
Le texte pour Jean Michel Adam est : « comme un objet abstrait relève de la « grammaire transphrastique », qui est une extension de la linguistique classique. » (2006 :28). Il ajoute à cela que les textes sont des objets concrets, matériels, empirique. Pour lui :
Chaque texte se présente comme un énoncé complet, mais non isolé, et comme le résultat toujours singulier d’un acte d’énonciation. C’est, par excellence, l’unité de l’interaction humaine. (2006 :28)
Tandis que le discours :
C’est considérer la situation d’énonciation-interaction toujours singulière et l’inter-discursivité dans laquelle chaque texte est pris. Un texte ne devient un fait de discours que par sa mise en relation avec l’inter-discours d’une formation socio-discursive, elle-même définie comme lieu de circulation de textes (intertextualité propre à la mémoire discursive d’un groupe) et de catégories génériques (inter-discursivité des genres et sous-genres). (2006 :28)
Autrement dit le discours est un champ de significations concrètes réalisés dans les différentes pratique discursive.
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Table des matières
Introduction générale
1-Présentation du sujet
2-Objectifs et motivations
3-Problématique et hypothèses
4-Méthodologie de travail
5-Description du Corpus
6-Plan du travail
Chapitre I : partie théorique
Introduction
1-Linguistique textuelle
2-Texte
2-1-Texte et Discours
2-2-Texte et contexte
2-3-Texte et phrase
2-4-Texte et séquence
➢ La cohérence
➢ La cohésion
3-Les plans d’organisation textuelle
3-1- Les Chaines ou, plus largement, les phénomènes locaux de liage
3-2- Les espaces séquentielles, c’est-à-dire les phénomènes de prise en charge et de polyphonie
3-3- La segmentation textuelle (ponctuation, paragraphes)
3-4-La période redéfinie dans le cadre plus large de parenthèsage
3-5-La structuration séquentielle
3-6-La dimension pragmatique-configurationelle
7-La méthode d’analyse de J-M ADAM
7-1-Plan thématique
7-2-Plan séquentiel
7-3-Plan énonciatif
7-4-Plan stylistique
7-5-Plan pragmatique
4-La typologie textuelle
1) L’approche textuelle
2) L’école fonctionnelle
3) L’approche communicationnelle
➢ Le genre textuel
➢ Un type
5-Les types des textes
5-1-Le texte argumentatif
❖ Séquence argumentative
❖ Caractéristiques
➢ Les connecteurs argumentatifs
Conclusion
Chapitre II : Cadrage analytique
Introduction
1-Analyse du corpus
1-1- Analyse de la chanson 1
1-2- Analyse de la chanson 2
1-3- Analyse de la chanson 3
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
Résumé
Mots clés : séquences argumentative, discours engagé, plans.
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