La mesure des tensions sur les marchés de changes

La mesure des tensions sur les marchés des changes 

Les crises de change sont essentiellement des phénomènes monétaires. Cependant, la monnaie est l’interface de l’économie, et à ce titre toutes les perturbations de l’activité économique (récession, chômage, crise de la dette) se répercutent sur le cours de la monnaie nationale qui joue localement les fonctions traditionnelles de la monnaie, à savoir unité de compte, intermédiaire dans les échanges et réserve de valeur. Si les crises de change représentent un phénomène avec lequel il faut compter, il est nécessaire de connaître les mécanismes de transmission des chocs de l’économie réelle à la monnaie, d’où la notion de pression sur le taux de change. En effet, les crises de change apparaissent suite à une pression sur le taux de change. Comment mesurer alors le degré de pression ?

Le choix des Indices de crise dans la diversité des approches

Plusieurs auteurs ont proposé des définitions des crises de change et des indices de mesure. Les modèles et théories explicatifs décrivent généralement les déterminants et les pendants du taux de change à savoir les réserves extérieures de change et le taux d’intérêt. Dans les sections suivantes nous examinons les indices qui ont été construits, leurs capacités prédictives et leurs limites.

Les modèles et la notion de crise de change: la mesure du phénomène

La plupart des indices de crise sont dérivés de la formule de la parité des pouvoirs d’achat. La formule des indices prend généralement en compte le taux de change réel. Nous allons examiner la construction des indices à partir de la théorie de la parité des pouvoir d’achat, ainsi que la définition des indices dans la littérature empirique.

La construction des indices: la théorie de la parité des pouvoirs d’achat

Avant de voir la suite du sujet nous allons indiquer la définition le taux de change réel qui va servir à déterminer l’indice de crise. Il se définit alors comme le produit du taux de change nominal et le rapport entre l’indice des prix à l’étranger et l’indice des prix domestiques (cotation à l’incertain):

Er = En × pj/pi

où Er désigne le taux de change réel, En = au taux de change nominal, j p = à l’indice des prix à l’étranger (généralement E.U.), i p = à l’indice des prix domestique.

C’est ainsi que l’indice de crise était généralement défini dans la littérature comme une pression excessive sur le taux de change (ou sur les marché des changes). Comment alors dériver cet indice? La littérature foisonne sur la question depuis les travaux de Girton et Roper (1977). En effet, Eichengreen, Rose et Wyplosz (ERW, 1994) ont utilisé le modèle de pression sur le marché des changes de Girton et Roper (1977).

Eichengreen, Rose et Wyplosz (1994) ont utilisé un modèle monétaire pour illustrer comment les indices de pression spéculative doivent être dérivés. L’objectif est de rendre possible la construction des modèles empiriques raisonnables liant les fondamentaux macroéconomiques au taux de change d’une part, et d’utiliser de tels modèles pour lier le taux de change aux instruments comme les taux d’intérêt et les réserves qui peuvent être utilisées pour le défendre d’autre part. Et ainsi dériver les pondérations à joindre aux composantes d’un indice de pression spéculative dans un esprit de défense. Pour éviter de destiner cette analyse pour un modèle particulier de détermination du taux de change, Eichengreen, Rose et Wyplosz (1994), ont considéré différents schémas de pondération dans l’analyse suivante.

Un autre problème dans la mesure de la pression spéculative utilisant des combinaisons linéaires des variations du taux de change, des réserves et des taux d’intérêt, est engendré par le fait que au moins dans l’échantillon de pays et de périodes considérés, la volatilité conditionnelle des variations en pourcentage des réserves (désignées par la base monétaire) est de plusieurs fois la volatilité conditionnelle de la variation en pourcentage du taux de change, qui est de plusieurs fois la variation en pourcentage du différentiel du taux d’intérêt. Les mouvements d’une moyenne non pondérée sont cependant fortement provoqués par les mouvements des réserves plutôt que par les soi-disant réalignements réels. Une approche intuitive est cependant de pondérer les trois composantes de l’indice de telle sorte que leurs volatilités conditionnelles soient égales. Cette mesure a été adoptée par Eichengreen, Rose et Wyplosz (1994). Ils ont conduit une analyse de sensibilité dans le but de tester ce que posent les différents schémas de pondération. L’indice de crise est défini comme suit:

Icrise = %∆e + 7 ×[%∆(i − i*)] − 08,0 ×[%∆(r − r*)] (4)

Le désigne le prix d’un DM, i est les taux d’intérêt court, r est le niveau des réserves internationales, et l’étoile désigne les variables allemandes (variables étrangères). Et les pondérations rendant les volatilités conditionnelles égales sont donc 1 pour les variations du taux de change, 7 pour le différentiel du taux d’intérêt, et 0,08 pour la variation des réserves.

la définition des indices et la littérature empirique

Les crises sont définies dans les cas où les valeurs de l’indice de pression spéculative (Icrise) sont supérieures aux valeurs de l’échantillon d’au moins 1,5 fois l’écart-type par rapport à la moyenne. Ce seuil est utilisé pour créer un lissage des histogrammes. Cependant la plupart des résultats statistiques utilisent un seuil de 3 écarts-type. Une analyse de sensibilité montre que ce point de rupture est arbitraire mais pas spécifiquement important.

Concernant la construction de l’indice de pression spéculative qui ne s’inscrit pas dans un cadre de régime des changes prédéfini, Robert Flood (1992) a indiqué que ce problème possède une similitude dans la littérature concernant les bulles (spéculatives) sur les marchés des changes. Les bulles représentent un autre exemple des équilibres multiples analogues aux modèles d’attaques spéculatives sur les taux fixes. La différence étant que le taux de change est librement déterminé dans la littérature sur les bulles des marchés des changes, tandis qu’il est fixe et les réserves sont librement déterminées dans la littérature sur les attaques spéculatives (ou plutôt les réserves, les taux d’intérêt et les autres instruments de politique qui peuvent être utilisés pour défendre la taux de change).

Woo (1985) et West (1987) testèrent les bulles en utilisant les modèles monétaires de détermination du taux de change. Leur tentative d’identifier les bulles en utilisant cette approche, structurelle ne fut pas plus convaincante que leur modèle monétaire. L’analyse moins structurée de ERW peut apparaître comme une contrepartie de l’approche non paramétrique des auteurs comme Blanchard et Watson (1982) pour analyser les bulles .

Concernant l’indice de Sachs, Tornell et Velasco (STV), sa rationalité est la suivante: si l’afflux de capitaux s’inverse, les autorités peuvent réagir en laissant le taux de change se déprécié. Alternativement, elles peuvent défendre la monnaie nationale par la baisse du niveau des réserves ou par une augmentation des taux d’intérêt. Faute de disposer de données fiables et comparables sur les taux d’intérêt, ils construisent l’indice à partir des réserves et des taux d’intérêt. Une valeur élevée de IND signifie une forte dévaluation ou une forte baisse du niveau des réserves, en d’autres termes un effet Tequila plus important.

L’indice de crise utilisé sur des données par STV est défini comme le taux de dépréciation moins la variation en pourcentage des réserves entre novembre 1994 et un mois donné en 1995. Chacune des deux composantes est pondérée par sa précision sur la somme des précisions. Les précisions sont calculées en utilisant des données mensuelles sur 10 ans. Cet indice de crise est régressé par rapport à des fondamentaux jugés représentatifs, avec une estimation par les MCO et des tests de Moindres Carrés Contraints (notamment de Wald) sur certains coefficients (ou paramètres).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : La mesure des tensions sur les marchés de changes
I. Le choix des indices de crise: un bilan de la littérature
II. La mesure des indices retenus dans le cadre de notre étude
Conclusion du Chapitre 1
Chapitre 2 : Les facteurs explicatifs des crises des changes: l’origine du phénomène
I. Les explications des crises de changes
II. La méthodologie empirique
Conclusion du Chapitre 2
Chapitre 3 : Etudes empiriques sur l’échantillon des pays africains
I. Caractéristiques de l’échantillon
II. Les estimations économétriques en logit et probit
Conclusion du Chapitre 3
Chapitre 4 : Etudes empiriques sur l’échantillon de pays émergents d’Amérique latine et d’Asie
I. Caractéristiques de l’échantillon
II. Les estimations économétriques en logit et probit
Conclusion du Chapitre 4
Chapitre 5 : Etudes des tensions sur les marchés des changes
I. Les modèles de données de panel: cadre théorique
II. Analyses empiriques appliquées aux deux échantillons
Conclusion du Chapitre 5
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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