LA MENUISERIE DU BOIS DANS LA VILLE DE KOLDA

Conservation durable

   Selon P George (1970), la conservation est un « terme appliqué à la sauvegarde de l’environnement et du patrimoine. Cette notion de sauvegarde est beaucoup plus renforcée si l’on y ajoute celle de la durabilité. Il fait référence au commun vouloir de la communauté internationale d’utiliser au mieux les biens ou ressources disponibles dans chaque zone dans l’espace et dans le temps. Ceci a pour but la préservation d’un espace « vivable, reproductible » (SENEC, 1998) pour les générations futures cependant il n’est pas possible d’envisager d’une conservation durable sans le maintien des processus écologiques essentiels ainsi que la protection de la biodiversité. Par ce concept, il met en évidence la notion de durabilité environnementale que celle du développement appuyé par des activités économiques. Or pour ce qui est du développement durable, il faudrait une interaction sur le plan économique, social et culturel susceptible de créer un équilibre dynamique. La réussite de cette stratégie pourrait être envisagée selon une approche plus globale. Dans ce cas, il s’agira d’impliquer les populations et les collectivités dans la prise de décision.

La savane boisée

   La savane est « une formation herbeuse comportant un tapis de hautes graminéen mesurait au moins 80cm de hauteur enfin de végétaux (…) des herbes, des plantes herbacées, graminéen de moindre taille (…) parsèment le tapis graminéen on trouve en générale des arbres et des arbustes» (USAIDRSI 1986 page 43/156). Les savanes boisées qui sont des savanes où les arbres et arbustes forment un couvert généralement clairsemé et se présentent sous deux types de formations qui sont en fonction d’un modèle d’une part sur les plateaux et de l’autre des formations des vallées. Elle présente des arbres d’altitudes importantes atteignant entre 15 à 20m, et se retrouvent pour la plupart sur les plaines. Cette formation varie d’une savane très boisée à une forêt claire assez dense se caractérisant par la présence de grands arbres. Les arbres dominants sont : le Detarium, le Kapokier, Afzelia africana (linké) Cordylapinnata (dimb) Ptenocarpus erinaceus (vén) avec diverses espèces de combrétacées. On y rencontre également dans l’étage arbustif d’importants groupements denses d’Oxytenanthera abyssinica. Elle couvre d’une manière discontinue la presque totalité de l’aire d’étude. La savane boisée est le principal milieu phytogéographique du département de Kolda.

Etat du couvert végétal

   Il convient de préciser que l’analyse de l’état de la végétation que nous faisons repose plus sur un constat qu’un inventaire des espèces. La région de Kolda est l’une des quatre régions (Ziguinchor, Tamba, Sédhiou, Kolda) du Sénégal où l’exploitation du bois d’artisanat et d’œuvre est autorisée par les pouvoirs publics. L’état du couvert végétal traduit un degré de dégradation sévère de la végétation. Cet état résulte de la sévérité des conditions climatiques, des facteurs anthropiques et de la pression exercée par le bétail car nous sommes dans une zone pastorale. La végétation est engagée dans un processus de dégradation qui tend à s’intensifier. La présence de plus en plus marquée de facteurs conduit à cette dégradation permet de présager une telle tendance. La sévérité des conditions climatiques se caractérise par la sécheresse, dont les effets se manifestent par la baisse des nappes phréatiques entrainant la raréfaction de certaines essences végétales telles que le véne. La dégradation induite par les animaux, résulte du surpâturage engendré principalement par (USAIDRSI 1986 page 43/156) l’augmentation du cheptel. La zone est marquée par un élevage extensif du fait des Peul peuples majoritaires de la zone. Les formations forestières subissent également l’effet négatif de la baisse de la pluviométrie au cours de ces dernières années, des défrichements abusifs, des feux de brousse et de l’exploitation anarchique et frauduleuse. Par conséquent, la dégradation des ressources naturelles a entraîné la baisse de la productivité agricole, a favorisé le ralentissement de la régénération naturelle et la mortalité trop élevée chez certaines essences, notamment dans les forêts de Bakor et de Mahon. La dégradation induite par les hommes résulte des défrichements à des fins agricoles en constance extension avec la culture itinérant comme système agraire, des feux de brousse qui détruisent la presque totalité du tapis herbacé chaque année et de l’exploitation du miel. C’est dans ce sens de palier ce fléau qu’il faut mettre l’action de PROGEDE (projet de gestion durable des énergies traditionnelles). La pression anthropique issue de la croissance démographique avec ses corollaires qui sont : l’accroissement de la demande en terre arable, des combustibles ligneux (charbon et bois de chauffe), en bois d’œuvre et d’artisanat de la ville de Kolda. Cette pression est liée à une conjoncture économique difficile qui restreint l’accès des ménages aux autres types de combustibles à l’échelle locale par le développement des activités artisanales. Cependant la satisfaction des besoins en combustibles ligneux des populations et la recherche de profit, d’activités rentables ne doivent reléguer au second plan l’exploitation rationnelle des ressources ligneuses en ce sens que la ressource forestière doit être perçue comme un capital avec des intérêts annuels, l’exploitation ne doit reposer que sur les intérêts pour une gestion durable. Aujourd’hui c’est le capital forestier qui est menacé par les actions humaines. Ainsi on observe un déséquilibre des milieux affectés, un danger pour leur économie. Comme autres contraintes majeures à la gestion durable des ressources naturelles, on retient l’application non conforme des lois sur la décentralisation, la mauvaise compréhension et le manque d’information et de maîtrise des textes en matière de décentralisation par les populations et les élus locaux dans une proportion assez préoccupante.
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Les formations présentent une forte opposition entre le Nord, caractérisé par une végétation clairsemée influencée par la sécheresse, et le Sud qui reçoit des pluies importantes avec des forêts denses. Dans l’ensemble, le couvert végétal du département de Kolda a une forte densité qui est beaucoup plus remarquable en saison pluvieuse où toutes les espèces gardent leurs feuilles. D’une manière générale, la conservation du patrimoine forestier de la région est menacée par l’importance des feux de brousse, l’exploitation irrationnelle des ressources et les péjorations climatiques qui ont des effets néfastes sur l’environnement, la sauvegarde des écosystèmes et la conservation de la biodiversité. Ainsi, suite aux cycles de sécheresse qui ont marqué la région ces dernières décennies, l’exploitation forestière s’est largement développée et s’est progressivement confirmée comme alternative économique de plusieurs ménages dans leurs stratégies de survie face à la pauvreté.

Effets de l’exploitation sur les populations

   L’analyse de la surexploitation de ressources végétales met en lumière des contraintes ayant des impacts sur les biens et services que ces dernières doivent fournir aux populations et aux générations futures. Ces impacts sont repérables à divers niveaux :
– La réduction des superficies arables suite de perte de fertilité, stérilisation des sols du fait de l’érosion hydrique et éolienne ;
– Avec la diminution du couvert végétal il y a une augmentation du ruissellement au détriment de l’infiltration qui s’accompagne d’une baisse de la réserve hydrique des sols donc une réduction des possibilités de régénération naturelles de la végétation ;
– La baisse des productions forestières qui se traduit aujourd’hui par l’évolution des zones de prélèvement ;
– Renchirement du coût des produits forestiers exemple la bille de véne coûtait en mille neuf cent quatre vingt douze (1992) cinq milles francs au maximum, aujourd’hui le billon coute en moyen douze mille cinq cent francs soit plus que le double, cette inflation du prix du bille crève les budgets des ménages et rend l’accès aux meubles difficiles aux ménages les plus pauvres et accroissent ainsi la promiscuité ;
– Le véne constitue dans les sociétés peulh un arbre traditionnel. Un arbre dont l’usage le plus répandu est l’utilisation de ses feuilles pour alimentation du bétail en saison sèche. C’est la première fonction des essences qui entourent les villages peulh. Ces populations ignorent le plus souvent sa fonction fondamentale de maintien et de restauration de la fertilité des sols. Ces espèces viennent en appoint en fin saison sèche période marquée par la raréfaction de la ressource herbacée et autres types de fourrage. L’épuisement de ces essences entrainera la dégradation des sols, déficit du potentiel fourrager favorisant la détérioration des conditions déjà précaires des populations des milieux affectés ;
– A ces impacts on peut ajouter la pollution sonore des machines. Cette pollution sonore intéresse les scieries et les ateliers de menuiseries moyens qui tournent toute année. Le plus souvent les populations environnantes à ces espaces se plaignent du bruit des scies circulaire, ruban et autres surtout pendant les heures de repos. Bref la surexploitation que subit ces trois essences végétales conduit à une perte de la biodiversité et à l’augmentation des risques de rupture de l’équilibre des écosystèmes.

Formation dans la structure conventionnelle

   A ce niveau, on remarque l’insuffisance de structures publiques de formations professionnelles spécialisées dans les métiers de l’artisanat à Kolda. Le Centre régional de Formation professionnel (CRFP) éprouve des difficultés de fonctionnement qui se résument à un manque criard de personnel, huit (8) enseignants pour l’ensemble des sections, trois enseignants (3) en menuiserie de bois, à une insuffisance de budget alloué par l’Etat et à des équipements vétustes et obsolètes. Les supports pédagogiques restent absents. Le programme de formation est jugé inadapté par les enseignants. « Il arrive que le bois pour les cours pratiques soit insuffisant ou en manque » témoigne Mr. N’dong enseignant en dessein industriel. Cette situation résulte de l’absence de stratégie de formation notée au niveau du centre régional de formation professionnel, insuffisance des outils de formation. Elle est caractérisée par un manque d’intérêt des autorités. Alors que l’apport d’une main d’œuvre qualifiée en provenance de cette structure formelle est bénéfique pour le secteur car il permet de concevoir et réaliser des produits de qualité.

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Table des matières

INTRODUCTION
PEMIERE PARTIE : étude du cadre physique et humain
Chapitre I : : les aspects physiques (climat et végétation)
1-les formations
1-a : la forêt galerie
1-b : la forêt claire sèche
1-c : la savane boisée
4- Etat du couvert végétal
Chapitre II : présentation de la ville de Kolda
IV- Cadre physique et humain
V- Activités socio-économiques
1-agriculture
2-l’elevage
3-l’industrie
VI- Occupation spatiale
Chapitre III : artisanat dans la ville de Kolda
VI- Le cadre législatif
VII- Le dispositif organisationnel
VIII- La place et les effectifs de l’artisanat
IX- Les principales activités artisanales
IV-1 : Section production
IV-2 : Section service
IV-3 : Section art
V : Les acteurs
C- La chambre de métiers
a-organe administratif
b-organe législatif
c-Les attributions
D- Entreprise artisanale
X- Analyse du secteur artisanal à Kolda
DEUXIEME PARTIE : l’activité des bois de meubles
Chapitre I : la question de l’approvisionnement
c- Les espèces exploitées
d- Les zones de prélèvement
4- L’approvisionnement à partir des espaces de prélèvement
5- Au niveau de l’inspection des eaux et forêts
6- Les scieries
Chapitre II : l’activité des bois de meuble
c- Les scieries
d- La menuiserie
1- Les ateliers moyens
2- Les ateliers de quartier
I/ Estimations de la consommation en bois dans les unités
II/ Le trafic
5/ Les conditions techniques de confection des meubles
6/ schéma d’un circuit de production de meuble
III/ Estimations des coûts de production
A/ Mode de recrutement et rémunération
B/ Le type de client et de vente
Chapitre III : impact environnemental social et économique
A/ Estimation des revenus
1- 1Scieries et menuiseries
2- Etat
3- Collectivité locale
B/ Formation et emploi
C/ L’impact environnemental
1- Effets de l’exploitation sur les populations
2- Rareté de la ressource
Chapitre IV : limites et obstacles de l’activité
A /Limites internes
1- La précarité des installations
2- Le niveau d’équipement
3- Le système d’apprentissage et de qualification professionnelle
a- L’apprentissage traditionnel
b- La formation dans la structure conventionnelle
4- Organisation du secteur et des ateliers
E- Limites externes
1- L’approvisionnement
2- L’accès au crédit
3- Commercialisation des produits
4- Concurrence
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE

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