Le choix d’un établissement éducatif est sans conteste l’une des décisions les plus importantes que prennent les parents pour leurs enfants. « On constate aujourd’hui que les écoles « d’expression française» attirent les familles qui en ont la possibilité et beaucoup de responsables éducatifs malgaches y envoient leurs propres enfants ; car dans le monde d’expression du savoir, le français occupe une place de loin beaucoup plus importante que le malgache » .
Avant l’inscription de leurs enfants, les parents, conscients de l’importance des études dès le jeune âge des enfants, choisissent entre écoles d’ « expression française » ou non. « Un apprentissage d’une seconde langue pour qu’il soit le plus bénéfique possible, s’il n’est pas fait dans le cadre familial, devrait être proposé dès les trois ans de l’enfant, vu la réceptivité et l’ouverture aux phonèmes encore présentes à cet âge, dans les services d’accueil d’enfants ou l’enseignement maternel », d’oùle rôle primordial de la médiation verbale avant le début de la scolarisation de l’élève.
NIVEAU PRÉSCOLAIRE ET ÉCOLES D’EXPRESSION FRANÇAISE
DÉFINITIONS
Pour parler du système éducatif malgache, il est nécessaire de donner les définitions de quelques concepts prochement liés à ce terme à savoir le mot école, le mot éducation, le mot institution et le terme système éducatif lui-même.
École
Selon le « Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation », du latin schola, « le mot recouvre d’une façon générale, tout établissement où l’on enseigne » .
Et pour Olivier REBOUL, l’école est : « un lieu où l’on rassemble des êtres humains d’un âge donné autour d’enseignants. Ils y sont soumis à une présence obligatoire et à la nécessité de suivre certains programmes. » .
Éducation
D’après René HUBERT, l’éducation est : « l’ensemble des actions et des influences exercées volontairement par un être humain, en principe par un adulte sur un jeune, et orientées vers un but qui consiste en la formation dans l’être jeune des dispositions de toute espèce correspondant aux fins auxquelles, parvenu à maturité, il est destiné. » .
Institution
« Le mot institution, du latin « institue » (établir, instituer) désigne une structure d’organisation d’origine humaine et destinée à s’inscrire dans la durée. » .
Système éducatif
Le système éducatif est « à la fois l’ensemble des institutions qui participent à la fonction éducative et l’organisation d’ensemble de l’architecture scolaire, c’est-à dire du déroulement général des études (cycles, orientations, filières, etc.). » C’est alors à travers les écoles que le système éducatif effectue directement ses actions afin d’atteindre ses objectifs. L’école est alors une institution où enseignants et apprenants interagissent afin de restituer une situation d’éducation. Étant un système, plusieurs éléments s’enchainent pour faire fonctionner normalement un système éducatif. Par exemple pour illustrer nos propos, une certaine hiérarchisation se pose au niveau de l’administration d’un système éducatif. Cela revient à dire qu’il ne faut pas oublier que chaque école est liée à son système éducatif et avec son propre environnement constitué de son milieu géographique, socioculturel, linguistique,…
L’ORGANISATION SCOLAIRE DU SYSTÈME ÉDUCATIF MALGACHE
Les objectifs du système éducatif malgache
« L’État s’engage à instaurer un système d’éducation, d’enseignement et de formation capables d’assurer l’épanouissement intellectuel, physique, moral et artistique de chaque individu ».
La loi n° 2008-011 modifiant certaines dispositions de la Loi n° 2004-004du 26 juillet 2004 portant sur l’orientation générale du Système d’Éducation, d’Enseignement et de Formation à Madagascar souligne que : « Les différents pays définissent la structure de leur système en fonction de la durée de l’enseignement obligatoire et des objectifs du curriculum.
L’éducation, l’enseignement et la formation malagasy doivent préparer l’individu à une vie active intégrée dans le développement social, économique et culturel du pays. Pour la réalisation de cet objectif, ils sont notamment tenus de :
– promouvoir et libérer l’initiative individuelle et des communautés de base
– favoriser la créativité ;
– cultiver le gout de l’effort ;
– développer l’esprit d’entreprise et de compétition, le souci de l’efficacité, le sens de la communication, la recherche de l’excellence dans le résultat et
– parvenir à produire des citoyens suffisamment instruits et aptes à assurer l’exploitation rationnelle des richesses naturelles potentielles, afin de hisser notre Pays au rang des Nations les plus développées, tout en conservant sa sagesse légendaire ».
Éducation formelle /Éducation non formelle
Pour atteindre ses objectifs, le système éducatif malgache procède à une certaine organisation. Il divise les institutions en deux groupes : formel et non formel. Selon l’article 26 de la loi 2008-011 : « L’éducation non formelle fait partie intégrante du système éducatif global et relève du Ministère ayant en charge des activités d’éducation et de formation ». Selon l’article 38 de la loi 2008-08, l’éducation formelle comprend : l’éducation fondamentale, l’enseignement secondaire, la formation technique et professionnelle, l’enseignement supérieur et la formation universitaire et l’éducation non formelle se compose de toutes les activités éducatives et de formation mesurée en dehors du système éducatif formel. L’article 27 de cette même loi détermine que :« L’éducation non formelle comprend : l’École infantile, l’alphabétisation fonctionnelle, l’Éducation à la citoyenneté et au civisme».
École publique / École privée
« L’État adopte comme règle dans l’exécution de sa politique d’éducation et de formation, le Partenariat Public – Privé. Les modes de relation entre le Ministère chargé de l’Éducation, de l’Enseignement et de la Formation et les différents partenaires sont définis par voie règlementaire. » .
Les « écoles publiques » sont des établissements scolaires, généralement gratuits dont les programmes et les langues d’enseignement sont définis par l’État. Le financement de ces écoles est souvent à la charge de l’État lui-même. Les « écoles privées » dispensent un enseignement scolaire indépendant. Cette catégorie d’école est généralement payante, laïque ou d’obédience religieuse. Parmi ces écoles privées une distinction entre école confessionnelle et non confessionnelle peut être établie.
Au niveau de la langue d’enseignement, il y a des écoles qui choisissent la langue malgache comme langue d’enseignement qu’on appelle aussi « écoles malgaches» tandis que d’autres institutions privées choisissent des langues étrangères comme la langue française par exemple, d’où la présence des écoles « d’expression française ».
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
CHAPITRE I : NIVEAU PRÉSCOLAIRE ET ÉCOLES D’EXPRESSION FRANÇAISE
I.1 DÉFINITIONS
I.1.1 École
I.1.2 Éducation
I.1.3 Institution
I.1.4 Système éducatif
I.2 .L’ORGANISATION SCOLAIRE DU SYSTÈME ÉDUCATIF MALGACHE
I.3 LES ÉCOLES «D’EXPRESSION FRANÇAISE»
I.4 LE NIVEAU PRÉSCOLAIRE
CHAPITRE II : LA MÉDIATION VERBALE AU NIVEAU PRÉSCOLAIRE
II.1 LES ÉTAPES DE DÉVELOPPEMENT D’UN ÊTRE HUMAIN SELON PIAGET
II.2 . LES PRINCIPALES ACQUISITIONS LANGAGIÈRES D’UN ENFANT DE 0 À 5 ANS
II.2.1 Développement de la compétence orale
Tableau I : Les principales acquisitions langagières de l’enfant de 0 à 5 ans
II.2.2 Développement de la compétence d’écriture
Tableau II : Les différents stades de développement de la compétence d’écriture chez un enfant
II.3 . LA MÉDIATION VERBALE AU NIVEAU PRÉSCOLAIRE
II.3.1 Médiation verbale
II.3.2 La médiation verbale au niveau préscolaire
Figure 1 : Le triangle pédagogique de LEGENDRE
II.4 . LA MÉDIATION VERBALE AU NIVEAU PRÉSCOLAIRE DANS UNE LANGUE NON MATERNELLE
II.4.1 En quoi consiste « apprendre dans une langue non maternelle en classe maternelle » ?
II.4.2 En quoi consiste « enseigner dans une langue non maternelle en classe maternelle » ?
CHAPITRE III : LES DIFFÉRENTES APPROCHES POUR L’ENSEIGNEMENT/ APPRENTISSAGE D’UNE LANGUE NON MATERNELLE
III.1 L’ENSEIGNEMENT/ APPRENTISSAGE PAR IMMERSION
III.1.1 Objectifs
III.1.2 La méthode immersive
III.2 L’ÉVEIL AUX LANGUES
III.2.1 Démarches d’Evlang
III.2.2 Objectifs
III.3 L’ENSEIGNEMENT/ APPRENTISSAGE PRÉCOCE
III.3.1 Les différentes transactions au niveau de la petite enfance dans l’apprentissage d’une langue non maternelle
Figure 2 : Les différentes transactions en milieu scolaire
III.3.2 L’enseignement/apprentissage précoce
CHAPITRE IV : LA PROBLÉMATIQUE DE LA LANGUE D’ENSEIGNEMENT À MADAGASCAR
IV.1 LE STATUT DE LA LANGUE FRANÇAISE
IV.1.1 Les statuts d’une langue
IV.1.2 Le statut du français à Madagascar
CONCLUSION GÉNÉRALE