Le tourisme est devenu un phénomène de civilisation, un phénomène mondial, . Il a été mentionné lors de l’Assemblée globale de Manille de l’OMT que l’ampleur qu’il a acquise l’a fait passer du plan limité d’un plaisir au temps global de la vie sociale et économique. C’est pourquoi il est devenu un objet de recherche qui préoccupe la pensée de nombreux chercheurs en sciences humaines et sociales actuellement. Le tourisme en tant que science est multidisciplinaire, il ne peut se détacher de nombreuses disciplines à l’instar de la sociologie (la population, la culture avec ses différents composants : mœurs, traditions, pratiques culturelles diverses, cuisine, etc.), la médiation, la communication, l’histoire, la géographie, l’économie, etc. Il a également un lien très étroit avec tous les patrimoines locaux ; qu’ils soient naturels ou culturels (matériels et immatériels).
La grande diversité au niveau des potentialités touristiques de Madagascar devrait lui permettre d’avoir des perspectives au-delà du développement du tourisme balnéaire classique et/ou de l’écotourisme malgré ses 5.000 km de zones littorales, et ses innombrables espèces endémiques en faune et en flore . Ce travail de recherche est justement axé sur la facette culturelle du tourisme à Madagascar, plus précisément celle du district Antananarivo Avaradrano. Nous avons en effet constaté que ce type de tourisme ne fait pas généralement partie des principales raisons de venue des touristes non-résidents au pays. Si l’on ne prenait par exemple que les motifs de visite des visiteurs non-résidents avancés lors de la Table ronde des partenaires au développement de Madagascar en juin 2008 , le tourisme culturel compte seulement 8% de ces motifs, par rapport à l’écotourisme qui s’élève jusqu’à 55% et le tourisme balnéaire de soleil, mer et place 19%. Nous nous avons ainsi choisi de nous pencher sur la question afin de comprendre ce qui freine son développement pour que l’on puisse envisager les solutions possibles.
Le tourisme
En allant du général au spécifique, nous allons en premier lieu aborder les définitions générales et spécifiques du tourisme, puis le considérer au niveau mondial avant de prendre le cas de Madagascar. Après cette contextualisation générale du secteur touristique, nous apporterons des précisions sur notre thème de recherche, qui n’est autre que le tourisme culturel.
Définitions générales et théoriques
A travers les définitions générales et théoriques suivantes, nous pourrons mieux comprendre la complexité touristique, en constatant comment un secteur souvent considéré comme « simple », que tous peuvent s’approprier est devenu une réalité fort complexe et requiert un appel accru à des sciences diverses telle que les sciences humaines et sociales pour qui veut arriver à l’appréhender en profondeur.
Définitions générales
D’un point de vue général, c’est le fait de quitter sa résidence habituelle, pour séjourner dans un nouvel endroit, pour plus de 24h et moins d’un an, dans un objectif de détente. Ensuite, selon Vincent Vlès : « Le tourisme recouvre l’ensemble des activités déployées à par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel. Il se définit très souvent par « l’ensemble des activités destinées àsatisfaire les besoins des touristes ». Dans ce sens, le secteur touristique nécessite ainsi l’intervention de nombreux autres secteurs et nombreuses activités qui collaboreraient pour satisfaire les besoins du touriste. On peut ici parler des activités connexes du tourisme, entre autres le transport, la restauration, l’hôtellerie, l’accueil, les activités culturelles, l’artisanat, etc.
Puis sur un plan plus ou moins technique, on peut prendre la définition de deux géographes qui le définit comme « une invention des citadins qui cristallise les valeurs et les pratiques urbaines, ou encore les formes architecturales, et transfère cette urbanité en tous lieux mis en tourisme, même ce que l’on juge à priori les plus éloignés du modèle urbain… ». C’est une définition selon laquelle il s’agit d’une activité touristique si divertissement et détente en seraient les raisons, et que c’est relativement temporaire.
Enfin, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) le définit ainsi : « le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs ».
Qu’en est-il du touriste ? Selon la LOI N°95-017 portant Code du Tourisme, les touristes désignent les voyageurs temporaires séjournant au moins 24 heures dans le pays ou lieu visité, pour des motifs d’agrément, professionnel (tourisme d’affaire) ou personnel .
Définitions théoriques du tourisme
– Point de vue sociologique du tourisme :
Effectivement, le tourisme est devenu un sujet de réflexions des chercheurs en sciences sociales et en sciences économiques. Tout d’abord, Le tourisme est un sujet qui préoccupe la sociologie car il est devenu un phénomène qui touche toutes les régions, et donc toutes les communautés de la Terre. Plusieurs facteurs entrent en jeu lorsqu’on aborde le tourisme dans une vision sociologique, des questions de culture, de psychologie, voire de développement ; entre autres ; doivent être prises en compte. Nous allons en premier lieu voir une à une les notions de tourisme et sociologie puis, définir leur relation. En second lieu, nous allons parler de l’émergence du tourisme au sein d’une communauté locale.
Ainsi, la sociologie étudie les phénomènes qu’engendre le tourisme dans la société, et ce qu’engendre la société dans le tourisme également. En d’autres termes, la science appelée « Sociologie du tourisme » est une science qui étudie le phénomène touristique dans la société. Selon R. Lanquar (1993) ; la sociologie du tourisme recoupe plusieurs domaines : le bien-être et le cadre de vie, la culture, la communication, les groupes sociaux, le développement, la rencontre des sociétés différentes, la psychologie des individus, les sondages, les études d’impact ou celles de marché, l’aménagement du temps de travail…
Remarquons qu’au début, le tourisme consistait à faire du voyage et randonnées à travers le monde pour rencontrer des indigènes. Mais plus tard, on remarque que les agences de voyage et leurs services empêchent de plus en plus les contacts entre le touriste et la population locale, ils inventent des moyens d’isoler les touristes de l’univers où ils voyagent. Cela n’empêche pourtant pas que d’une façon ou d’une autre, il y a interaction entre les touristes et la population locale, et quand il y a une quelconque forme d’interaction, les cultures des deux parties est en question. Mais en général, quand une communauté reçoit des étrangers, les locaux pensent à leur intérêt économique, l’hospitalité doit convenir, on priorise surtout le commerce. Pourtant, il y a des paramètres qui font en sorte que la rencontre du touriste et de son hôte soit assez limitée à cause de la différence au niveau de la langue de communication, de différences culturelles : manières de vivre, de se comporter, qui engendrent une incompréhension mutuelle.
Nombreuses sont les pensées qui soutiennent l’idée que le tourisme est un facteur de paix et d’échanges, ce n’est pas entièrement vrai, car le tourisme a aussi bien d’influences positives que négatives dans la communauté. Sur le plan culturel, le tourisme est une fenêtre qui permet de véhiculer une image (qui peut être positive ou négative) d’une localité, donc un moyen de promotion de l’identité nationale. On ne peut pourtant pas nier les effets du tourisme dans la culture. Il y a des imitations culturelles, c’est l’un de ses impacts négatifs. Il peut y avoir un changement de mentalité, des ressentiments, et pire encore, des phénomènes d’acculturation qui risquent de nuire à l’originalité de la culture locale.
Il y a également des déviances sociales telles que le tourisme sexuel, le terrorisme, l’insécurité, etc. Enfin, la mauvaise répartition du revenu généré par les activités touristiques pourrait agrandir davantage la différence économique sociale : entre les pauvres et les riches, on parle donc de fracture sociale.
– Le tourisme dans un point de vue économique :
Le tourisme dans son ensemble est actuellement de plus en plus considéré comme une activité économique à part entière, dont les retombées financières ne sont pas négligeables. La connaissance des règles élémentaires de l’économie de marché est donc nécessaire si l’on souhaite apporter un développement et une rentabilité à un produit touristique. Sur le plan économique, les activités touristiques génèrent des recettes pour la communauté locale, aussi bien d’une manière directe qu’indirecte ; à travers les activités commerciales : par les services de restauration, les infrastructures hôtelières, les ventes de produits artisanaux, etc.
Les possibilités du tourisme doivent être liées à la demande de la clientèle car c’est elle qui consomme, dépense et en définitive sanctionne et fait évoluer le marché. Ainsi, qualité, séduction, et refus de la médiocrité sont des conditions sine qua non de développement et de rayonnement de ce secteur.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
1 PARTIE I : PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE
1.1 Le tourisme
1.2 Présentation de la zone d’étude
2 PARTIE II : DEMARCHE METHODOLOGIQUE, THEORIE D’ANCRAGE ET RESULTATS OBTENUS
2.1 Démarche méthodologique
2.2 Théorie d’ancrage : la médiation culturelle
2.3 Résultats obtenus, analyse et vérification des hypothèses
2.4 Recommandations et perspectives
3 PARTIE III : LE PROJET KOLOTOUR
3.1 Cadre général du projet : « KoloTour »
3.2 Description des services offerts
3.3 Analyse de l’environnement général : analyse du macro-environnement : PESTEL
3.4 Les études de faisabilité du projet
3.5 Analyse des impacts et mesures d’atténuation
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE