La médecine familiale vue par des jeunes omnipraticiens
Concepts généraux d’éducation et de pratique médicales au Québec et au Canada
Une brève présentation des étapes de formation en médecine et en médecine familiale s’impose d’emblée, car les prochaines pages y feront souvent allusion.
Au Canada, le cours de médecine est généralement d’une durée de quatre années (en plus d’une année préparatoire –premed– pour certains candidats, selon leur formation et leurs bases scientifiques préalables). Les deux premières années sont principalement constituées de cours magistraux et d’apprentissage par problèmes. Les étudiants de médecine y apprennent d’abord les sciences fondamentales. Ils étudieront successivement chacun des systèmes du corps humain (cardiaque, pulmonaire, etc.). Bien qu’on s’efforce depuis quelques années d’augmenter lors de ces deux premières années l’exposition des étudiants à la réalité clinique, aux patients et au monde hospitalier, il est raisonnable d’affirmer que les deux premières années sont surtout, encore aujourd’hui, une étape d’apprentissages théoriques.Les troisième et quatrième années sont généralement constituées d’une succession de stages dans des milieux cliniques différents, principalement spécialisés. Il s’agit de l’externat. Concrètement, les externes sont exposés à chaque spécialité médicale pour une durée d’un ou deux mois. Leur stage de médecine familiale est actuellement d’une durée d’environ quatre semaines, bien que l’organisation de l’externat soit en voie d’être entièrement réorganisée dans plusieurs facultés de médecine au Canada.Après l’externat, les étudiants auront à choisir dans quelle discipline ils voudront réaliser leur résidence. Entre 35% et 50% d’entre eux se dirigeront en médecine familiale, alors que les autres seront distribués dans les différentes spécialités plus ou moins contingentées. La résidence en spécialité est d’une durée de quatre à six ans, alors que celle en médecine familiale est de deux ans.
Durant ces deux années, les résidents en médecine familiale seront exposés encore une fois à un nombre important de disciplines jugées pertinentes pour eux. Il s’agit, la plupart du temps, de stages dans les milieux hospitaliers et spécialisés (cardiologie, urgence, obstétrique, pédiatrie, etc). Les stages spécifiques à la médecine familiale se déroulent dans des milieux désignés « Unité de Médecine Familiale (UMF) » qui sont des cliniques de médecine familiale souvent intégrées à des établissements publics de santé. Chaque résident de médecine familiale est assigné à une UMF pour les deux ans de sa résidence, et ce sera véritablement le milieu où il sera basé.
En effet, même lorsqu’il sera en stage spécialisé, le résident reviendra à chaque semaine à son UMF pour une période de consultation Le modèle traditionnel et la « nouvelle pratique généraliste »appelée « le bureau » ou « retour de bureau » au cours de laquelle il suit une clientèle qui lui a été assignée. S’ajoute à cela un autre retour par semaine à l’UMF pour des activités d’enseignements, des ateliers, des cours, etc. C’est donc véritablement dans ce milieu qu’ils développeront leurs compétences en continuité de soins, avec des patients ambulatoires qu’ils reverront plusieurs fois au cours des deux années.
Le modèle traditionnel et la « nouvelle pratique généraliste »
Le rôle et la responsabilité du médecin de famille semblent donc moins clairs qu’auparavant, ou, à tout le moins, remis en question par les jeunes médecins. Le modèle traditionnel – largement répandu encore –, celui des médecins plus âgés, est basé sur une approche holistique et la continuité des soins alors que la tendance chez les plus jeunes est celle d’une approche plus spécialisée, dans laquelle les priorités individuelles des praticiens semblent prendre une place plus importante par rapport aux besoins de la population.
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Chapitre I : Problématique et recension de la littérature
1.1 Le phénomène observé
1.2 Le modèle traditionnel et la « nouvelle pratique généraliste »
Chapitre II : Méthodologie
2.1 Posture épistémologique et choix de l’approche de recherche
2.2 Échantillonnage : choix des participants et représentativité théorique
2.3 Taille de l’échantillon
2.4 Recrutement des participants
2.5 Collecte des données : choix de la méthode
2.6 Collecte des données : étapes
2.7 Analyse : processus général
2.8 Analyse : étapes
2.9 Résultats anticipés
2.10 Confidentialité et éthique
Chapitre III : Résultats
SECTION 1 : ÉTUDE D’UN COMPORTEMENT SOCIAL
3.1 Première valeur : la qualité de vie
3.2 Deuxième valeur : la compétence professionnelle
3.3 Troisième valeur : la performance professionnelle
3.4 Quatrième valeur : la valorisation professionnelle
SECTION 2 : EN ROUTE VERS UNE THÉORIE ANCRÉE
3.5 Le glissement
3.6 L’expérience en bureau lors de la résidence
SECTION 3 : LA QUESTION DES DEVOIRS ET LA VOCATION
Chapitre IV : Discussion
4.1 Premier grand thème émergent : Leurs valeurs : une « culture »
4.2 Deuxième grand thème émergent : La tendance à la spécialisation
4.3 Troisième grand thème émergent : Une carrière en transition
4.4 Quatrième grand thème émergent : vocation, responsabilité sociale et hypocrisie
4.5 Forces et limites
4.6 Implications organisationnelles et pédagogiques et avenues de recherche futures
Chapitre V : Conclusion
Références
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