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Les contextes externes du développement rural
Ce paragraphe du chapitre consiste à décrire les aspects extérieurs qui influencent le développement rural à Madagascar. Ils reflètent les critères à prendre en compte pour la réalisation des travaux relatifs au développement du monde rural.
L’environnement écologique
Les contraintes environnementales se portent principalement sur la pauvreté du sol, les reliefs montagneux, l’insuffisance des ressources en eau et les conditions climatiques extrêmes. Mais Madagascar dispose d’une diversité de sols et des climats favorables pour une Agriculture prospère. A titre de comparaison, la complexité des conditions culturales à Madagascar est assez faible par rapport à celle d’Israël. [TARCHITZKY, J., 2006]
La disponibilité des ressources en eau à Madagascar est importante et pourrait engendrer un potentiel agricole significatif. L’inégalité de répartitions géographiques des exploitations agricoles entraîne aussi des problèmes majeurs sur l’environnement, car les zones à densité démographique élevée présentent une diminution des terres cultivables. La dégradation de l’environnement est due en fait à l’utilisation excessive d’intrants chimiques afin d’augmenter la production à l’hectare de ces zones. L’impact de l’utilisation excessive d’intrants chimiques se propage dans la nappe phréatique et pourrait atteindre les zones environnantes.
Compte tenu du défi de l’Israël concernant son espace écologique, son Agriculture a obtenu des résultats impressionnants au point de servir d’exemple à de nombreux pays dans le monde. Le climat est semi-aride, voire aride, seuls 20% de sa superficie totale sont cultivables. Les ressources en eau sont faibles alors 50% des sols cultivés sont irrigués et 30% de l’agriculture utilisent des eaux traitées provenant de la mer et des eaux usées. Par conséquent, L’Agriculture israélienne est reconnue parmi la plus performante au monde par la diversité des produits agricoles et la promotion d’une qualité de l’environnement. Une superficie d’un dixième d’hectare (1/10 ha) produit 30 fois plus que dans n’importe quelle région du monde. [TARCHITZKY, J., 2006]
L’environnement politique
Le développement rural est un concept assez complexe et délicat surtout pour les pays en voie de développement. Dans les pays développés, le niveau d’instruction est plus élevé et le concept de développement est relativement acquis. La particularité des pays en voie de développement, notamment Madagascar, montre que le développement rural se résume généralement à l’augmentation des revenus. Les réflexions du gouvernement soutenues parfois par les organismes internationaux constituent les piliers de l’organisation politique d’un pays. Ceci fait que le développement d’une zone rurale se présente sous plusieurs aspects à considérer.
Aspect théorique du développement rural
L’urbanisation croissante due à l’industrialisation et le mode de vie urbain ont provoqué un exode rural. Dans l’objectif d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie (hôpital, école, divertissement, sécurité, etc…) la population rurale s’est adaptée à cette demande urbaine et par conséquent seuls les agriculteurs y sont représentés.
Le développement rural peut alors être défini comme la transformation des structures sociales, techniques et institutionnelles qui permettent la croissance et le progrès économique. Ces perspectives d’évolutions sont mises en oeuvre par l’Etat en faveur des milieux ruraux par les politiques de développement rural. [RAZAFINDRAINIRINA, J., 2010]
Aspect lié à la modernisation des techniques
La modernisation des techniques de production fait partie intégrante de la politique agricole et de l’aménagement des zones rurales. Elle est aussi considérée comme la partie la plus importante dans la politique du développement rural. D’une manière générale, la modernisation agricole consiste à passer d’une Agriculture traditionnelle à une Agriculture fortement mécanisée utilisant des techniques avancées. L’Agriculture traditionnelle est caractérisée par l’extrême simplicité des outillages et l’importance du travail humain comme moyen de production.
Dans le cadre de cette étude, on peut parler d’une modernisation intermédiaire qui consiste à intégrer d’une manière croissante les nouvelles techniques de production. Cette modernisation n’absorbe que peu d’investissement financier tout en maintenant l’effectif de la main d’oeuvre initiale. Ces nouvelles techniques peuvent provenir des progrès mécaniques, des progrès chimiques et des progrès biologiques.
Prenant en compte les progrès faits par l’Israël en matière de techniques de production moderne dans des zones moins favorables à l’Agriculture, ce pays a fait appel aux techniques novatrices d’irrigations portant sur l’installation des systèmes de goutte à goutte. Ces systèmes ont permis au pays d’économiser plus de 15% des besoins en eau pour l’Agriculture intensive. C’est une technique à faible investissement mais elle engendre des rendements plus élevés. [TARCHITZKY, J., 2010].
La nécessité du monde rural
Suite à l’immense effort de modernisation et d’organisation socio-économique entrepris dans les zones rurales, il en débouchera une interrogation fondamentale : « le monde rural, pourquoi faire ou comment l’approcher? »
La réponse à cette question aboutira à une nouvelle vision du monde rural comme : un espace de diversification des actions professionnelles agricoles, un groupement des entreprises en quête de productions, un espace culturel couvrant une biodiversité oeuvrant sur le tourisme et le grenier des produits agricoles.
Les objectifs du développement rural à Madagascar
Selon les caractéristiques et les contraintes du monde rural, l’Etat Malagasy a appliqué des politiques pour promouvoir le développement rural. Les différents gouvernements, depuis 1972 à 2007, ont développé des stratégies de développement rural dont celles mentionnées dans « le Livre Rouge » pendant le régime de RATSIRAKA Didier et le Madagascar Action Plan (MAP) en temps de la présidence de RAVALOMANANA Marc. Ces politiques sont similaires aux stratégies de développement proposées par les régions d’Afrique. Dans le cas de Madagascar, les politiques appropriées au développement rural sont exécutées à travers le Programme National de Développement Rural (PNDR). La formulation de ce programme national est appuyée par la vision du MAP de l’année 2007.
Les objectifs déclinés pour le développement à Madagascar se présente par:
– une réduction de la pauvreté de 50% en 2015.
– un Etat de droit et de bonne gouvernance.
– une sécurisation humaine et matérielle avec une protection sociale élargie.
– une protection de l’environnement.
Madagascar deviendra une nation prospère après que ces objectifs soient remplis. [MAP 2007].
L’environnement technologique
Pour rester dans le défi de l’accroissement de la production agricole, les techniques et les moyens traditionnels doivent être remis en question pour favoriser un développement rural effectif. Ainsi la mécanisation agricole constitue l’un des outils à mieux valoriser compte tenu de son impact sur la production agricole et l’amélioration des revenus ruraux. [RAFARALAHIZAKA, J., 2006]
La nécessité d’une mécanisation agricole
Le terme de mécanisation agricole a toujours porté certaines confusions. En effet, mécaniser c’est généralement synonyme de modernisme et de machines sophistiquées. Il englobe tout le matériel agricole utilisant les différentes formes d’énergie humaine, animale et motorisée. L’essentiel dans la mécanisation agricole est que la technologie employée soit adaptée aux utilisateurs.
La stratégie de la mécanisation agricole est basée sur des approches pluridisciplinaires et participatives. La pluridisciplinarité inclut que l’Agriculture appuyée par la mécanisation est un domaine assez complexe. Plusieurs secteurs comme l’agronomie, l’économie et la sociologie interviennent dans l’élaboration des stratégies. L’approche participative fait appel à tous les secteurs présents à jouer un rôle dans la conception et la mise en oeuvre des actions de développement.
La mécanisation agricole a favorisé le développement économique de la plupart des pays de l’Asie. La Chine a mécanisé son agriculture par des engins de petite taille, motorisés par un moteur diesel 1cylindre et maniés manuellement, des engins qui équipent aujourd’hui encore presque 80% des exploitations. Ces technologies sont mieux adaptées aux petites surfaces d’exploitations chinoises. Suite à ce succès, l’agriculture de la Chine pèse largement au PIB par rapport à ceux des pays occidentaux. [DE MARTENE, A., 2005]
L’Agriculture chinoise est proche de celle de Madagascar, la mécanisation reste concentrée sur les opérations culturales mais n’intègre pas encore les opérations de traitements agricoles.
La mécanisation agricole vers une industrie agricole rurale
Une exploitation familiale pourrait satisfaire les besoins du marché par la modernisation de ses techniques de production. Cette évolution technique se traduit par une transformation primaire des matières premières et de la diversification des produits offerts sur le marché. Elle est dotée d’une technologie moderne incluant des équipements de production plus performants. La modernisation technique est caractérisée par une gestion de main d’oeuvre qualifiante et d’un capital financier croissant. Toutes ces conditions réunies forment une « industrie agricole rurale».
Comme la mécanisation agricole est basée sur des approches pluridisciplinaires et participatives, l’Industrie Agricole et Alimentaire (I.A.A) en tant qu’une branche des sciences de l’agronomie pourrait apporter sa contribution à la conception des démarches de la mécanisation vers l’industrie agricole rurale à Madagascar.
Les conditions de réussite des pays d’Israël et de Chine sont considérées comme des éléments de référence favorables au développement agricole et rural à Madagascar. Le chapitre suivant montrera la description des approches adoptées par le programme PROSPERER pour la promotion du développement agricole et rural dans la Région Analamanga.
Liaison entre la mécanisation agricole et la technologie
D’un point de vue agricole, le transfert de technologie et la mécanisation ont un lien étroit dans la réussite du développement rural. Les matériels et les équipements de production n’arriveront pas au sein des paysans que par le processus de transfert de technologie. La logique estime que la mécanisation agricole exige d’un savoir-faire précis et ordonné pour la production. Cette logique corrobore à la définition globale de la technologie rurale comme l’un des facteurs de croissance de l’économie rurale.
Notion de technologie
Selon l’ONUDI 1987, la technologie se définit comme l’ensemble de connaissances, de compétences, de données, d’expériences, de qualités d’organisation qu’il faut avoir acquis pour produire en utilisant des biens et services pour assurer la gestion. En insistant sur le rôle de la technologie dans la production, la technologie se définit aussi comme étant « un ensemble complexe de connaissance scientifique, de machine et d’outils, mais aussi d’une maîtrise systématique d’une organisation efficace de la production ». [RAZAFINDRETSA, J., 1987]
De ces définitions, on retient trois notions principales:
– La première est que la technologie représente les connaissances de nature technique .
– la seconde fait référence à la technologie incorporée dans des biens essentiellement des machines .
– la dernière soit la plus importante s’agit d’intégrer la connaissance technique dans la production. Alors la technologie n’est donc pas seulement une connaissance technique quelconque, elle s’intègre avec succès au processus de production.
Notion de transfert
Le mécanisme de transfert est basé sur un déséquilibre de connaissance. Il varie selon qu’on se positionne en tant que « détenteur ou récepteur» de connaissance. Pour le détenteur, la technologie est une marchandise qui fait l’objet d’une vente : marché de brevets, marché d’assistance technique, marché des matériels…etc. Et la plupart des récepteurs est issue des pays en développement. Le transfert des technologies dans ces pays en développement ne se limitent pas seulement sur la commercialisation des équipements mais principalement sur l’acquisition des maîtrises et des connaissances industrielles consécutives.
Le transfert de technologie est ainsi défini comme une délocalisation, une commercialisation, une circulation ainsi qu’un déplacement du centre émetteur vers celui récepteur de connaissance scientifique et technique.
La réussite du transfert technologique
L’espoir du tiers-monde se base surtout sur la réussite des dragons de l’Asie. Ces puissances industrielles voyaient leur progrès par l’industrialisation suite aux transferts de technologies venant de l’Amérique du Nord et de l’Europe occidental. Elles ont su privilégier les innovations technologiques cohérentes par rapport à leur développement local. Elles concrétisaient leurs efforts sur la production industrielle agricole, textile, électronique et métallurgique.
Ces expériences réussies en Asie ont renforcé de fortes inspirations en Afrique. Les principaux pays maghrébins tels le Maroc, l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie, ont connu une croissance des Industries Agro-Alimentaires en début des années 1990. Les régions d’Afrique subsaharienne ont tiré profit des technologies sur l’innovation de l’Agriculture. Ils ont bénéficié des nouvelles technologies sur le machinisme agricole, l’extraction d’huiles, la conservation des denrées périssables, etc… Grâce à cette approche, l’Afrique du Sud est devenu une puissance en Agriculture et Agro-industrielle du continent.
Les problèmes du transfert de technologie
Les pays en voie de développement dépendent encore des technologies étrangères pour leur industrialisation. Les contraintes majeures du transfert technologique se présentent sous différentes formes de monopolisation de techniques et de vente. La volonté des pays sous-développés à accéder à la maîtrise des techniques se heurte à trois obstacles appréciables.
Le premier principe consiste au droit de faire ou de la pratique des propriétés industrielles. En d’autres termes, les contrats portant sur les propriétés industrielles ne transfèrent que des droits de propriété ou d’usage, et non la technologie en elle-même.
Le second principe se manifeste par les moyens financiers à édifier de la technologie. Il se concrétise par la délocalisation des équipements et des machines. Les investissements étrangers incorporent la technologie dans les équipements importés. Les pays en développement doivent dépendre de ces investissements en équipements pour acquérir la technologie.
Le dernier principe réside sur la capacité à créer de la technologie. Comme le transfert de technologie se fait d’homme à homme, la subjectivité est un problème très complexe. Une bonne pratique de la technologie est entraînée par un système d’oeuvre commune, bien structurée et cohérente des groupes d’hommes. Une faille de la gestion humaine sur la technologie peut entraîner un blocage du système. [COMPAORE, P., 2000]
La contribution du programme PROSPERER
Suivant les organisations de la politique du développement rural de l’Etat, un programme en étroite collaboration avec le Programme Régional de Développement Rural (PRDR) a vu le jour. Et cette initiative d’élaboration est concrétisée par le soutien des grands organismes internationaux. Ce programme intervient dans des régions bien distinctes et considèrent les mêmes approches que celles du PRDR.
Présentation du programme
Le Ministère de l’Agriculture (MinAgri) et le Fond d’Intervention au Développement Agricole (FIDA) ont mis en oeuvre le programme PROSPERER (PROgramme de Soutien aux Pôles de micro- Entreprises Rurales et aux Economies Régionales) selon la vision du MAP en 2007. Ce programme a pour objet d’augmenter les revenus des paysans vulnérables par le biais de renforcement (technique, financier, administratif) des Micro-Entreprises Rurales (MER). Il intervient dans cinq régions de Madagascar à noter : Analamanga, Sofia, Haute Matsiatra, Vatovavy Fitovinany et Itasy.
Le programme est sous tutelle du Ministère de l’Agriculture qui est considéré comme le maître d’ouvrage. La Fédération de la Chambre du Commerce d’Industrie, d’Artisanat et de l’Agriculture (FCCIAA) est chargée de la maîtrise d’oeuvre.
Triptyque de l’organisation
PROSPERER est un programme de partenariat public-privé qui vise à promouvoir le dynamisme du secteur informel par sa structuration progressive et son intégration dans des pôles de croissance. Il porterait ses interventions sur des activités (filières) géographiques (pôles régionaux) au moyen de services d’appuis externalisés, diversifiés, pérennes et répondants à leurs besoins. Ainsi, l’objectif global du programme vise à promouvoir l’augmentation des revenus par la consolidation de micro-entreprises rurales au niveau local et régional.
Le programme, d’une durée de sept ans (2008-2015), est structuré en cinq composantes:
Identification et mobilisation des MER, des PER et structuration des interprofessions .
Services d’appui aux micro-entreprises rurales et formation professionnelle.
Finances rurales et gestion des risques .
Infrastructures de marché et investissements structurants .
Suivi-évaluation, capitalisation et communication.
Compte tenu de la nature des activités entreprises par le programme, ce dernier veillera à la plus grande intégration des différentes composantes.
Les microenvironnements du programme
Par définition, les MER sont des entreprises contenant au moins cinq (5) actifs, ayant une ou plusieurs activités agricoles génératrices de revenus. Elles ont des activités semi-structurées comportant des immobilisations limitées (matériel neuf ou usagé). Leurs chiffres d’affaires ne doivent pas excéder les 60 millions d’Ariary. Elles disposent éventuellement une implantation physique et appliquent quelques principes de gestion de base (notion de comptabilité, déclaration de revenus, etc…). Dans la pratique, tout individu ayant une activité rurale pourrait être considéré comme des MER.
L’organisation paysanne (OP) en coopérative
L’organisation paysanne se définit comme un groupement de plusieurs MER ayant une activité commune. L’initiative de groupement au sein de l’OP vient des MER eux-mêmes. Cette organisation contribuera au renforcement de leur compétitivité sur le marché par exemple par l’alignement de prix. Cette coopération fortifie les relations inter-entreprises et favorise une meilleure productivité et une production plus fiable. Ce groupement favorisera formellement la création des coopératives des zones respectives. Cette organisation paysanne à vocation commerciale de ses « biens et services » défend l’intérêt commun des MER. Les coopératives de chaque zone possèdent une économie solidaire selon l’écoulement de leurs produits sur le marché.
Les opérateurs de marché (OM)
Les opérateurs de marché se définissent comme étant des acheteurs formels de produits bruts ou finis au niveau des OP. Ils se présentent comme des entreprises légales en étroite collaboration avec le programme pour mettre en place et développer un système commercial. Cette relation se base par le biais de contrat, et assurera des productions continues. Les prix des produits seront équilibrés selon les normes de qualité et la capacité de production des MER. En plus de leurs rôles d’acheteur, les OM pourraient aussi bien apporter leurs contributions dans l’appui technique par des formations interprofessionnelles qu’en tant que fournisseurs d’intrants et d’équipements. Cette contribution des OM s’élargit dans la supervision ou l’encadrement des activités concernées.
Les institutions de micro-finance (IMF)
Ces institutions de Micro-Finance facilitent l’accès aux crédits des MER ou des OP. Les emprunts faits auprès des IMF sont nécessaires pour se doter des nouveaux équipements ou des mains d’oeuvres qualifiées. Au tout début, l’IMF et le programme PROSPERER ont signé un partenariat visant à consacrer une liberté d’accès aux crédits pour les investissements ruraux. Ce partenariat a conclu un Fonds de Financement à Coûts Partagés (F.F.C.P.) d’où les MER peuvent se procurer de nouvelles technologies. Les nouveaux équipements seront accordés par les MER à moitié prix et l’autre moitié sera financée par le programme. En cas d’insuffisance de capital, les MER peuvent avoir accès aux crédits individuels ou collectifs selon leur mode de gestion interprofessionnelle.
Les termes clés de l’étude
Ce paragraphe consiste à préciser et à décrire les termes clés définis dans la conception de cet ouvrage portant sur l’opérationnalisation des C.D.D.T, grâce à l’appui du programme PROSPERER Analamanga.
Le Centre de Démonstration et de Diffusion Technologique (C.D.D.T.)
D’après une des composantes structurant le programme PROSPERER (Services d’appui aux micro-entreprises rurales et formation professionnelle définie dans le § II.2.1.1), plusieurs approches ont été établies pour favoriser le développement rural axé sur les améliorations des techniques de production agricoles et artisanales. Parmi ces améliorations techniques, le programme avait projeté une stratégie d’appui aux filières hôtes (ou filières porteuses) dans des zones cibles. Cette stratégie d’appui est concrétisée par la construction d’un centre de démonstration et de diffusion des technologies (C.D.D.T.) dans chaque zone ciblée. Le centre est basé sur l’adoption des nouvelles technologies de production et de valorisation des produits agricoles.
Les CDDT viseront à contribuer à l’amélioration de la compétitivité des MER sur le marché. Ils seront aussi conçus en étant des espaces d’offre et d’accès aux conseils et aux formations sur les techniques diffusées.
Critère d’évaluation de l’opérationnalisation
Les résultats attendus de l’opérationnalisation des C.D.D.T. seront évalués en termes :
– de taux de fréquentation des sites de démonstration par rapport au nombre des MER concernées et la totalité des MER dans une zone ciblée.
– de taux d’adoption des nouvelles technologies proposées suite à l’information, aux conseils et formations prodigués du programme.
– d’efficience qui estimera que les phases de démonstration et de diffusion vont entraîner des pertes ou des gains au niveau des MER.
Ces critères seront à la base de la troisième partie de ce document sur les études des impacts socio-économiques de l’opérationnalisation.
Le focus groupe
Le focus groupe est un outil pour avoir des informations primaires et qualitatives d’un groupe de personnes. L’objectif est de savoir les problèmes spécifiques du groupe à l’aide d’un entretien semi-structuré. Et le domaine relatif doit être bien défini à l’avance. Il en fournira ensuite des arbres à problèmes.
Les données secondaires collectées
Les données secondaires sont des données qui ont été collectées (et parfois analysées) par d’autres. Elles viennent en complément des résultats de base des enquêtes primaires. Elles auront pour but d’approfondir les concepts ou les connaissances théoriques sur l’opérationnalisation des C.D.D.T.
Les documents officiels
Les documents et les publications officiels sont recueillis auprès des services et des centres de de documentations officielles concernées par le thème : au niveau des Ministères, de l’INSTAT, les archives du programme PROSPERER et d’autres institutions publiques. Certains documents qui apparaissent périodiquement sont souvent sous formes de :
– Revues (situations socio-économiques au 1er Janvier de l’année).
– Journaux officiels.
– Articles gouvernementaux (bulletin économique mensuel ou semestriel).
– Données statistiques officielles.
Les matériels ou équipements technologiques
Ces matériels diffusés et qui font les objets de démonstration sont très diversifiés et complexes. Ils sont de types traditionnels et qui ont été améliorées afin d’avoir une meilleure valorisation des produits. Ils peuvent-être aussi des nouvelles technologies introduites suivant les demandes appropriées des zones ciblées.
Dans le cas des équipements de tissage, on distingue les métiers traditionnels améliorés verticaux ou horizontaux qui offrent un avantage sur la position très commode; les métiers à pédales améliorés présentant une large gamme de produits finis.
La vannerie obtiendra des nouveaux outils comme les types de trusquin destiné à ôter la moelle des brins refendus, les types de ciroir mécanisé pour écorcer les bruns.
Pour l’apiculture, les matériels se prévoient surtout par les ruches modernes, les différents modèles d’enfumoir, les fourchettes, les extracteurs de miel, les équipements de filtrage et la centrifugeuse.
Quant à l’irrigation, la nouvelle technologie apporte le système de goutte à gouttes pour améliorer l’accès à l’eau des produits maraîchers.
Ces matériels seront accompagnés de formations adéquates dans le but de renforcer les capacités de productions des MER et d’assurer les qualités requises du marché.
La recherche participative ou MARP
La Méthode Active de Recherche et de Planification Participative (MARP) est une démarche qui offre toute une gamme d’outils pour obtenir des informations dans le cadre d’une évaluation participative. Elle oeuvre surtout dans les cas de problème de développement. Ces outils suscitent systématiquement la participation active de la population. L’interview semi- structuré joue un rôle dans la démarche de MARP. Cette interview suppose la mise en écart des questionnaires standardisées. Mais les questions se construisent au fur à mesure que l’interview avance auprès d’un individu ou d’un ménage.
Traitement des informations
Les résultats d’enquêtes faits au cours de cette étude sur l’opérationnalisation des C.D.D.T. ont été traités statistiquement. Le MS Office Excel 2010 a été adopté pour le codage, la saisie des résultats, le traitement des données et l’illustration des graphes.
Méthodes d’approche de mise en place du C.D.D.T.
La méthodologie d’approche de l’étude repose surtout sur les modalités de mise en place des C.D.D.T dans une zone ciblée. Les critères d’évaluation sont classés dans un tableau récapitulatif.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : GENERALITE
Contexte général du développement rural
I.1 Présentation de la zone d’étude
I.2 Les contextes externes du développement rural
I.2.1 L’environnement écologique
I.2.2 L’environnement politique
I.2.2.1 Aspect théorique du développement rural
I.2.2.2 Aspect lié à la modernisation des techniques
I.2.2.3 Une organisation socio-économique
I.2.2.4 La nécessité du monde rural
I.2.2.5 Les objectifs du développement rural à Madagascar
I.3 Les contextes internes du développement rural
I.3.1 L’environnement socio-économique
I.3.2 L’environnement technologique
I.3.2.1 La nécessité d’une mécanisation agricole
I.3.2.2 La mécanisation agricole vers une industrie agricole rurale Cadrage de l’étude
II.1 Le transfert de technologie
II.1.1 Liaison entre la mécanisation agricole et la technologie
II.1.1.1 Notion de technologie
II.1.1.2 Notion de transfert
II.1.2 La réussite du transfert technologique
II.1.3 Les problèmes du transfert de technologie
II.2 La contribution du programme PROSPERER
II.2.1 Présentation du programme
II.2.1.1 Triptyque de l’organisation
II.3 Les microenvironnements du programme
II.3.1 Les Micro-Entreprises Rurales (MER)
II.3.2 L’organisation paysanne (OP) en coopérative
II.3.3 Les opérateurs de marché (OM)
II.3.4 Les institutions de micro-finance (IMF)
II.4 Les termes clés de l’étude
II.4.1 Le Centre de Démonstration et de Diffusion Technologique (C.D.D.T.)
II.4.1.1 Objectifs de mise en place
II.4.1.2 La théorie de conception de CDDT
II.4.2 L’opérationnalisation des CDDT
II.4.2.1 Le principe de l’opérationnalisation
II.4.2.2 La problématique et les hypothèses
II.4.2.3 Critère d’évaluation de l’opérationnalisation
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
Matériels
III.1 Les données primaires
III.1.1 Les questionnaires thématiques
III.1.1.1 L’enquête sur terrain
III.1.2 Le focus groupe
III.2 Les données secondaires collectées
III.2.1 Les documents officiels
III.2.2 Exemple de données secondaires : Les zones d’implantation
III.3 Les matériels utilisés pour les démonstrations
III.3.1 Les matériels biologiques
III.3.2 Les matériels ou équipements technologiques
IV.1 Les méthodes de collecte de données
IV.1.1 L’observation
IV.1.2 La documentation
IV.1.3 La recherche participative ou MARP
IV.2 Traitement des informations
IV.3 Méthodes d’approche de mise en place du C.D.D.T.
IV.4 Outils théoriques pour l’opérationnalisation des C.D.D.T.
IV.4.1 La méthode analytique
IV.4.2 La méthode d’analyse FFOM
TROISIEME PARTIE : ANALYSE DES IMPACTS DE L’OPERATIONNALISATION28
V.1 Description de la commune rurale et de la filière tissage
V.2 Description des coopératives de tissage existantes avant l’opérationnalisation
V.3 Les productivités des MER groupés en coopérative
V.3.1 Les types de produits mis sur le marché par les MER
V.3.2 La production annuelle des types de produits
V.3.3 La production annuelle de la rabane « demi-fine »
V.3.3.1 La production annuelle de la rabane « fine »
V.3.3.2 La production annuelle du « Jabo »
V.3.3.3 La production annuelle de rabane avec fibres de bananes
V.4 Identification des matériels à démontrer
V.5 Description de la MER fournisseur
V.6 Déroulement des démonstrations
VI.1 L’efficience du C.D.D.T.
VI.1.1 Le taux de fréquentation du centre
VI.1.2 Le taux d’adoption des équipements
VI.1.3 Accroissement de la production
VI.1.3.1 La production envisagée des MER de la coopérative Fanantenana
VI.1.3.2 La production prévisionnelle des MER de la coopérative Liantsoa
VI.1.3.3 La production prévisionnelle des MER de la coopérative Miary
VI.1.4 Gain en heure de travail
VI.1.5 Le surplus de revenu obtenu par les MER
VI.1.5.1 Les comparaisons de gains annuels des coopératives
VI.1.6 Synthèse des augmentations de revenus annuels des MER Source : Auteur
VI.2 Le surplus en matière d’efficience
VI.2.1 L’amélioration de la qualité des produits
VI.4 Validation des hypothèses
VI.4.1 La mise à disposition du centre permet de favoriser l’adoption des nouvelles technologies.
VI.4.2 Les nouveaux équipements diffusés par le C.D.D.T. pourraient augmenter les revenus des entreprises rurales
QUATRIEME PARTIE : RECOMMANDATION
Les stratégies de développement rural en transfert de technologie
VII.1 Elaboration des stratégies de transfert de technologie pour les C.D.D.T.
VII.1.1 Les actions issues des stratégies pour optimiser les activités des C.D.D.T
VII.1.2 Actions sur les organisations du programme
VII.1.3 Actions sur les interventions matérielles
VII.1.4 Actions sur les Organisations Paysannes OP
Perspectives pour une organisation de diffusion technologique durable à CHAPITRE VIIIMadagascar
VIII.1 Actions écologiques
VIII.2 Actions pour le développement social
VIII.3 Actions sur l’efficacité économique
CONCLUSION GENERALE
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
WEBOGRAPHIE
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