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Naissance de la profession infirmière en France
En 1878, le Dr Bourneville, Sénateur et Aliéniste organiciste, s’inspire de la profession des « nurses » et de son dispositif de formation pour créer les premières écoles d’infirmiers comme la Salpetrière, Bicêtre ou encore Lariboisière. Mais à la différence des nurses, l’infirmière française doit être, à l’époque, une « collaboratrice disciplinée, mais intelligente, du chirurgien ou du médecin ». (Poisson, 1998, p.70). Pour ce faire, des écoles primaires vont accueillir des jeunes femmes « idiotes et épileptiques » (Poisson, 1998. p.71) et leur apprendre à lire. Puis, si elles le peuvent, elles accèderont à l’école professionnelle. Formées par des religieuses, elles apprendront l’anatomie, la pathologie de manière sommaire mais aussi à être disciplinées. Le Décret de 1922 scelle les fondements des écoles menant au métier d’infirmier et celui de son statut social. Le Brevet « d’infirmier diplômé de l’état français » est créé. Les études, basées sur l’alternance sont d’ordres pratique et théorique. Après deux ans d’études, axées sur le soin somatique, elles donnent aux personnes diplômées, le Brevet de Capacité Professionnelle. Les infirmiers coexistent avec les religieux et sont peu reconnus. Le Décret du 15 avril 1930 transforme l’appellation du Brevet en Diplôme d’Etat infirmier.
En 1942, la formation en soins infirmiers est harmonisée et reconnue statutairement. Sa durée va augmenter au fur et à mesure des avancées médicales et de la laïcisation du métier. La formation est à nouveau réformée en 1972 et elle dure deux ans et demi. Dans l’institut, les savoirs sont dispensés maintenant par d’anciennes soignantes que l’on appelle des surveillantes. Celles-ci ont acquis une expertise de terrain leur permettant d’enseigner les connaissances théoriques du métier d’infirmier en soins généraux. Le stage quant à lui, permet de développer la pratique du soin au lit du malade. L’acquisition du savoir-faire est toujours basée sur une transmission orale de la part des experts de terrain. Avec la loi du 31 mai 1978, loi toujours en vigueur, un rôle propre (le care) est attribué aux infirmiers. Ce rôle donne le droit, comme aux nurses cent ans auparavant, de réaliser des diagnostics infirmiers sur la base du recueil des 14 besoins créés par Virginia HENDERSON, infirmière enseignante qui s’est appuyée sur le courant béhavioriste qui permet d’évaluer les besoins d’un patient grâce à un recueil de données que l’infirmier réalise pour produire une prise en charge d’une personne dans sa globalité. Complémentaire au rôle prescrit (le cure), 1978 marque une évolution du statut des infirmières en soins généraux. Pour autant, elles restent des exécutantes médicales. Elles dispensent des soins sur prescription du médecin et ont peu d’autonomie.
Le métier d’infirmier en soins généraux et sa formation se sont, au fur et à mesure des années, laïcisés, harmonisés et se sont construits leurs propres identités. L’apprentissage du métier consiste en un apport de théories en lien avec les disciplines rencontrées en soins généraux. Ces connaissances s’étoffent au fur et à mesure des découvertes et avancées anatomopathologiques, pharmacologiques et chirurgicales. L’apprentissage est en alternance, pour former des cliniciennes. La psychiatrie n’est jamais abordée, ni enseignée dans les soins généraux. Elle est un domaine fantasmagorique. Pour autant, cette discipline va, elle aussi, connaitre sa propre évolution et donner naissance à une catégorie d’infirmier avant que celle-ci soit intégrée en 1992 à la formation d’infirmiers en soins généraux.
Et la psychiatrie ?
Parler de soins infirmiers en psychiatrie, c’est aussi parler de la construction et de l’évolution de la psychiatrie comme nouvelle discipline scientifique. L’un ne va pas sans l’autre puisque ces deux disciplines se sont construites et ont évolué dans un même temps au gré des oppositions au sein même de la psychiatrie et des idéaux politiques, sociétaux et médicaux de leur époque.
Après la Révolution, les conditions d’accueil et de prise en charge des patients atteints de troubles psychiques sont les mêmes que durant la période du « grand enferment ». La plupart des aliénés sont toujours enchainés et vivent dans des conditions déplorables. Jean-Baptiste Pussin, patient tuberculeux, décrit cet univers au travers des propos de Didier dans son livre : « les nuits de Bicêtre » en 2007 : « les cris, les déjections, les fenêtres murées, la tiédeur d’un air définitivement vicié, les hurlements, les râles, parfois des rires, des sanglots, des hoquets, des bras décharnés, des chemises en loques, l’urine de plusieurs jours qui stagne entre les lits, au milieu de l’allée ». Peu après cette période, Jean-Baptiste Pussin, ancien patient stabilisé, devenu gardien, va devenir symboliquement, le précurseur de la fonction d’infirmier en psychiatrie. Cet homme parle aux malades, retire leurs chaînes et apporte des repas convenables dans un environnement propre. Les fous deviennent des êtres humains.
Le traitement moral
A cette même période, Philippe Pinel (1745-1826) médecin aliéniste à Bicêtre, rencontre Jean-Baptiste Pussin. Tous deux vont réitérer l’expérience de la Salpêtrière. Ils vont constater grâce à ce nouveau traitement que Pinel va nommer « traitement moral », une diminution des troubles chez les aliénés. A l’inverse de la pensée sociale de l’époque, il estime que chaque aliéné est doté d’une raison morale, d’une part de subjectivité, d’un passé émotionnel et d’une logique qu’il faut prendre en compte. Grâce à l’échange, la négociation et la considération par les gardiens, l’aliéné peut retrouver la raison au sein d’un environnement protecteur. L’asile à cette époque et un environnement sécurisé, reclus, où les aliénés sont libres de leurs mouvements même s’il y règne une discipline stricte où aucune contestation ou violence n’est autorisée sous peine d’être isolé et contenu.
Dans son traité médico-philosophique, Pinel défend cette pratique du soin et l’intérêt d’avoir avec lui des gardiens pour prendre en charge les malades au quotidien. Ce désir scelle les bases du métier d’infirmier en psychiatrie. Il affirme surtout qu’il existe une « spécialisation de la prise en charge de la folie » et que celle-ci est curable. Il est également le premier à établir une nosographie des maladies psychiatriques avec une cartographie de symptômes prévalant sur lesquels l’aliéniste peut prendre appui pour évaluer les patients. S’il n’exclut pas totalement l’idée que la folie peut être une maladie liée à une altération de l’esprit, due à « des causes physiques », il s’affranchit de la pensée magique, ecclésiastique, de la doctrine médicale qui s’appuie encore sur la théorie des humeurs et de la pensée sociale de l’époque. Pinel va par ailleurs transmettre, ce « savoir » médical et infirmier à la communauté aliéniste qui le souhaite car le traitement moral n’est pas un principe partagé par toute la communauté des aliénistes. Le rapport de Jean-Etienne Esquirol sur les asiles français, dénonce en 1818 une inégalité des soins apportés aux aliénés et fait état des conditions déplorables dans lesquels ces derniers vivent encore dans la plupart des asiles.
Formé par Pinel puis devenu son successeur à la Salpêtrière, Jean-Etienne Esquirol (1772-1840), va poursuivre le travail réalisé par son mentor. Il va compléter la nosographie établie et formaliser sur un plan étatique et législatif, l’organisation des asiles en France. S’il considère l’importance d’apporter un traitement moral, il insiste aussi sur la nécessité d’exclure les aliénés du système sociétal (famille, société au sens large) afin que ces derniers soient extraits des causes (diverses et variées) qui alimentent leur maladie. Un certain équilibre est alors trouvé entre le soin et la demande sécuritaire voulu par l’Etat et la société de l’époque.
L’Etat français va pour cela créer des lieux spécifiques afin d’accueillir les aliénés. Isolés, à l’écart des villes pour protéger les citoyens français, il y règne une discipline stricte et à la fois paternaliste (Foucault, 1972, 1975). Le travail des malades est réalisé sous la surveillance des gardiens et il a deux fonctions : occupationnelle et alimentaire ce qui permet à l’asile d’être autosuffisant. En 1838, la loi du 30 juin 1838 dite « des aliénés », est promulguée. Cette loi en vigueur jusqu’en 1990, comporte plusieurs axes qui vont dessiner les orientations de la psychiatrie en France. Tout d’abord, elle oblige chaque département à se munir d’un asile, sous contrôle de l’Etat. Chacun des établissements est dirigé par un médecin-chef directeur qui détient le pouvoir au sens wébérien. La loi précise ainsi, que le médecin dicte le soin, détient le savoir, et doit former son personnel. Cette formation reste aléatoire sur le territoire français et si elle a lieu, son contenu est dépendant du médecin-chef chef directeur et de l’obédience aliéniste à laquelle il appartient, comme nous le verrons après. Cette loi attribue surtout au médecin aliéniste, une expertise de la folie ce qui va avoir deux conséquences : la reconnaissance d’un savoir et d’une spécialité pour le législateur mais pas pour la communauté scientifique et d’un pouvoir d’internement et de soustraction à la justice d’une personne qui a commis un crime ce « qui le fait entrer en concurrence avec le juge » et indigne une partie des juristes et des politiques ainsi que l’opinion publique.
Une remise en cause du traitement moral
À cette même période, apparait un premier mouvement antipsychiatrique. Paradoxalement à la demande sociétale de l’époque qui veut exclure les aliénés de son système, celui-ci dénonce le système asilaire et ses pratiques, la légitimité même de cette nouvelle science qui au contraire de la médecine traditionnelle n’est pas basée sur des signes objectivables mais subjectifs, le manque de guérison et le pouvoir des médecins qui peuvent substituer un « coupable » à la justice. Ces débats vont avoir un impact au sein même des aliénistes et influencer l’évolution de la psychiatrie. En effet, le traitement moral va être remis en cause par une frange d’aliénistes, et d’autres théories vont voir le jour dans les années 1820 comme par exemple les courants des organicistes ou encore celui des psychistes.
Un « guerre » fratricide, plutôt qu’un débat d’idées…
À la différence de Pinel ou d’Esquirol, les organicistes comme Antoine Laurent Bayle, Urban Coste ou encore Bourneville pensent qu’il existe une cause organique explicable et démontrable pour expliquer la folie. Cette pensée a pour intérêt de se rapprocher de la pensée médicale. En effet, une maladie organique a obligatoirement une cause observable, liée à un dysfonctionnement viscéral ou à une atteinte corporelle, à la différence de la maladie mentale et sa part de subjectivité définit par Pinel ou Esquirol. Même si cette discipline s’oppose aux aliénistes, cette approche va permettre d’expliquer nombre de maladies liées à une atteinte du système nerveux comme la plus connue : la syphilis.
Un autre mouvement voit le jour en Allemagne celui des psychistes. Inscrit dans une approche spirituelle, il est porté par Heinroth (1773-1843). Anti-organiciste, ses disciples s’appuient sur la pensée de Stahl pour qui la maladie serait liée à « un oubli d’une partie du corps par la force spirituelle qui anime l’organisme et le maintien en vie en luttant contre la décomposition. » (Hochmann, 2015a. p. 115). Pour traiter l’âme du malade, il préconise un traitement individualisé en dualité avec le médecin afin que ce dernier répare l’âme du patient. Proche de la confession, ce traitement ne peut être systématisé car il s’appuie essentiellement sur les aptitudes et les différentes casquettes endossées par le médecin qui se veut à la fois prêtre, éducateur, soigneur. Néanmoins cette approche est le berceau de la psychanalyse.
À partir de 1850, le débat sur la légitimité de la spécialité de la folie et de sa scientificité médicale est relancé grâce aux différentes découvertes de Jean-Pierre Falret (psychose maniaco-dépressive) ou encore de son élève Charles Lasègue (le délire de persécution). Certaines maladies mentales peuvent être maintenant différenciées. Leurs travaux permettent de comprendre également que la maladie psychique serait d’origine complexe et circulaire. Cette circularité amène à s’inscrire dans une pensée causale où un élément X amène à un trouble Y qui entraine un autre élément ou à un autre trouble. Par ce raisonnement, ils s’inscrivent dans la pensée médicale de l’époque et se détachent de la pensée de Pinel ou d’Esquirol qui accorde au patient une part de subjectivité. Parallèlement à ces courants de pensées, les théories héréditaires et hygiénistes voient le jour avec l’idée qu’une tare peut être identifiée et transmise à sa progéniture.
Les travaux sur l’hystérie et l’hypnose en cette fin de siècle, les découvertes de Breuer, Janet ou encore Freud amènent à repenser la part d’inconscient et de subjectivité dans la maladie mentale. Ils s’opposent à une théorie de la dégénérescence héritée, qui prend de l’ampleur et à la classification des maladies et symptômes établie par Kraepelin. La cure psychanalytique proposée par Freud aux patients atteints de troubles névrotiques permet pour la première fois de soigner en ambulatoire, en ville.
Le système reste inchangé pendant plusieurs décennies et la prise en charge de la maladie mentale, s’est même dégradée. Le traitement moral tend à s’effacer au profit non seulement d’une science classifiant les individus afin de les extraire de la société pour ne pas la pervertir mais aussi d’une science traumatisante qui cherche par tous les moyens à trouver les causes de la maladie. Les pratiques expérimentales sont nombreuses. La trépanation, la lobotomie des patients ou encore les pratiques traumatiques sur l’appareil génital féminin dans les problématiques hystériques en sont des exemples. En opposition avec ces courants de pensée qui prévalent, une autre psychiatrie humaniste est en train de naitre. Des découvertes sont faites par d’autres médecins comme Klein, Dolto notamment chez l’enfant et son développement ou Minkowski, Lacan dans le domaine de la psychose. Cette approche du soin à l’inverse, se veut compréhensive, phénoménologique et relationnelle, alors que Lacan se détache de ses contemporains puisqu’il s’inscrit dans un mouvement surréaliste une démarche structuraliste, dynamique et non organiciste. Le patient retrouve néanmoins une place en tant qu’être humain. Les oppositions et querelles préexistantes sont toujours d’actualité au sein de la société, au sein du corps médical comme au sein des aliénistes. La question de la maladie mentale comme spécialité anime les débats au sein du collège scientifique : est-ce une science médicale ou une science humaine ? Mais une scission idéologique qui ne sera réellement effective qu’en 1968 s’opère entre « une science lésionnelle : la neurologie et une science « des dissolutions globales fonctionnelles de la conscience » la psychiatrie. Néanmoins, durant cette longue période où la psychiatrie a évolué, dans son sillage, une autre discipline a émergé et s’est développée : celle des soins infirmiers spécialisés.
Des gardiens devenus des infirmiers spécialisés
Pendant près d’un siècle, les infirmiers spécialisés vont avoir un rôle et un statut plus ou moins reconnus selon l’idéologie défendue par le médecin chef de l’institution dans laquelle ils travaillent. Il faut attendre 1878 avec la création des premières écoles en soins infirmiers par le Dr Bourneville, aliéniste, pour qu’apparaisse la même année, la première école de gardiens de « l’asile de la Salpêtrière ». Mais à la différence des infirmières somaticiennes, le déploiement sur le territoire n’a pas lieu. Il faut attendre 1907 pour que le diplôme d’infirmier de secteur départemental soit créé. Les gardiens devenus infirmiers sont formés de manière aléatoire sur le territoire et s’ils le sont, le contenu de formation est toujours dépendant de l’aliéniste et de ses orientations théoriques. Avec l’apparition de la sismothérapie, de l’insulinothérapie et la dispensation de barbituriques, la formation de l’époque n’est plus suffisante. Les infirmiers départementaux doivent acquérir de nombreux savoirs en lien avec cette évolution. Le Décret du 26 mai 1930, introduit la dénomination « infirmier de secteur psychiatrique ». Cette même année apparait une nouvelle formation d’une durée de 5 ans toujours dispensée par le médecin aliéniste de l’établissement. La formation mène au diplôme d’« infirmier des asiles d’aliénés de l’État Français ». Pour autant, Daumézon en 1935 pointe des disparités de formation. Il existe des infirmiers « bras droit » du médecin. Ces derniers ont bénéficié d’une formation riche et à l’inverse, dans d’autres structures il y a encore des infirmiers illettrés cantonnés à un rôle de maton. Daumézon suggère une sélection rigoureuse des futurs élèves et qu’une formation spécifique avec un programme commun soit mise en place afin de dépasser les querelles entre aliénistes. L’arrêté du 26 mai 1936 ira dans ce sens mais ne sera que très peu appliqué. En 1937 le terme « psychiatrie » est enfin officialisé en France. Les asiles deviennent « hôpitaux psychiatriques » et le titre d’infirmier psychiatrique remplace le titre des infirmiers des asiles d’aliénés. Ce diplôme n’est toujours reconnu que dans le département où l’infirmier a réalisé sa formation, à la différence des infirmiers somatiques qui peuvent exercer en France. La formation en soins infirmiers psychiatriques, reste très disparate sur l’ensemble du territoire malgré des tentatives de formalisation. Quand elle a lieu, elle est assurée par le médecin psychiatre qui partage les savoirs et participe à la construction de l’identité des soignants qui exercent en psychiatrie, toujours selon l’obédience à laquelle il appartient.
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Table des matières
Introduction
Vers une problématique et l’émergence d’un objet de recherche
Chapitre 1 : La psychiatrie : une histoire de « fou »
1. La maladie de l’antiquité à la Révolution : entre magie, dévotion et un début de rationalisation des soins
2. L’après révolution : l’émergence de deux disciplines du soin
2.1. Evolution de la discipline infirmière en soins généraux : une inspiration d’origine anglaise
2.1.1. La profession des nurses
2.1.2. Naissance de la profession infirmière en France
2.2. Et la psychiatrie ?
2.2.1. Le traitement moral
2.2.2. Une remise en cause du traitement moral
2.2.2.1. Un « guerre » fratricide, plutôt qu’un débat d’idées…
2.2.3. Des gardiens devenus des infirmiers spécialisés
2.2.4. La psychiatrie après la deuxième Guerre Mondiale
2.2.4.1. Un mouvement désaliéniste : La psychothérapie institutionnelle, berceau de la psychiatrie moderne
2.2.4.2. L’apparition des thérapeutiques
2.2.4.3. La sectorisation : le soin dans la cité
2.2.4.4. « L’antipsychiatrie »
2.2.4.5. La formation des infirmiers de secteur psychiatrique
Chapitre 2 : L’« atomisation » de la psychiatrie : la disparition de ses infirmiers spécialisés et de ses savoirs
1. Une influence d’origine Américaine
2. Une économie du soin et une approche biomédicale de la prise en charge de la maladie mentale
3. L’approche bio-psycho-sociale dans le champ de la psychiatrie : un nouveau modèle de pensée pour une « trinité de la folie »
3.1. L’approche bio-psycho-sociale : un concept ?
3.2. La psychiatrie française : un nouveau modèle de pensée
4. La perte des savoirs
4.1. La formation en soins infirmiers à partir de 1992 : une seule et même formation pour un même diplôme
4.2. Un mouvement conservateur de la part des professionnels issus de la psychiatrie
4.3. Une prise de conscience des difficultés en psychiatrie et santé mentale : un enjeu sociétal et de santé publique
4.4. La professionnalisation des infirmiers
4.5. Les études en soins infirmiers d’aujourd’hui : un dispositif de professionnalisation
4.5.1. La discipline de la psychiatrie dans la formation des infirmiers aujourd’hui
Conclusion
Chapitre 3 : Approche contemporaine de la profession
1. Le contexte général en France
1.1. La démographie infirmière
1.2. Le contexte hospitalier
1.3. L’organisation du travail
2. Etre infirmier aujourd’hui
2.1. L’exercice infirmier
2.2. L’exercice infirmier en santé mentale et psychiatrie
2.2.1. Les actions de soins des infirmiers en psychiatrie
2.2.2. La toilette
Conclusion
Chapitre 4 : Apprendre son métier sur le tas, par l’expérience : vers un objet de recherche
1. Les résultats issus de ma recherche en Master 2 confirmés par l’observation exploratoire de la thèse
1.1. Une absence de tutorat
1.2. L’observation pour apprendre
1.3. Un apprentissage sur le tas par l’expérience non performant
1.4. L’essai erreur : une autre modalité d’apprentissage
1.5. L’élaboration de l’expérience et construction de sens
1.5.1. L’élaboration de l’expérience
1.5.2. Les représentations : objets complexes, essentiels à l’élaboration de l’expérience
2. L’émergence d’un objet de recherche : la notion de tiers
2.1. Une observation exploratoire du terrain
2.2. Le discours des experts soignants : le tiers
Cadre conceptuel : le tiers « dans tous ses états »
Chapitre 1 : Options épistémologiques et théoriques de la recherche
Chapitre 2 : Le concept de tiers pluridisciplinaire et multiréférentiel : Un objet aux multi-facettes
1. Le tiers en anthropologie
1.1. La théorie du « Bouc émissaire » et le tiers
1.2. L’obligation de tiers dans la réciprocité
2. Le tiers chez les sociologues
2.1. Simmel et le concept de tiers
2.2. Volckrick et le concept de tiers
3. Le concept de tiers dans la psychiatrie et la psychanalyse
3.1. Les Freudiens et le concept de tiers
3.2. Les lacaniens et le concept de tiers
3.3. André Green et le concept de tiers
1. Apprendre : un voyage avec le tiers
2. La nécessité d’un passeur dans l’apprentissage
2.1. Le rôle du passeur dans ce voyage : que fait-il ? qui est-il ?
2.2. La réciprocité et le lien grâce à des figures de tiers
2.3. D’une relation dyadique à une relation triadique
3. L’entre deux
4. Le tiers : un élément au sein d’un système ternaire inclusif et dynamique
5. Le tiers comme objet et/ou le tiers comme sujet
6. Le tiers une matrice dynamique composée de trois éléments
Chapitre 4 : La souffrance : un indicateur pour l’apprendre
1. Le travail selon Christophe Dejours
1.1. Le travail : une confrontation au réel
1.2. Le travail : un vecteur d’apprentissage
1.1.1. Entre souffrance et plaisir
2. La souffrance au travail
Chapitre 5 : D’une pensée binaire à une pensée ternaire
1. Préambule
2. La pensée binaire : une logique classique
3. Une pensée ternaire
3.1. Luspaco : la dynamique d’un système
3.1.1. Le principe d’antagonisme
3.1.2. Le principe de contradiction
4. Le tiers inclus ou l’Etat T et les niveaux de réalité
5. Conclusion
Cadre méthodologique et conduite de la recherche
Chapitre 1 : Les choix méthodologiques
Chapitre 2 : La conduite de la recherche
1. Un travail documentaire
2. Une observation exploratoire et la construction de l’objet de recherche
2.1. Une première étape : une observation qualifiée « d’empirisme qualitatif » au service d’une démarche exploratoire
2.1.1. Un terrain
2.1.2. Entre une posture de chercheur et une posture professionnelle
2.1.2.1. Une éthique
2.1.2.2. Une posture
2.1.3. Un préalable à la phase d’observation exploratoire
2.1.4. L’échantillon de l’observation exploratoire
2.1.5. Analyse de l’observation exploratoire
2.1.5.1. Le traitement des questions fermées
2.1.6. Les résultats de la phase exploratoire de la recherche
2.1.6.1. Les résultats aux questions fermées
2.1.6.1.1. Les nouveaux diplômés observent les professionnels experts pour apprendre
2.1.6.1.2. Les nouveaux diplômés pratiquent l’essai/erreur
2.1.6.1.3. Les nouveaux diplômés éprouvent des difficultés
2.1.6.1.4. Une absence de tutorat
2.1.6.1.5. Tuteur ou tiers ?
2.1.7. Un ensemble de situations apprenantes
3. Accéder au discours de nouveaux diplômés : Un choix, l’entretien compréhensif non directif couplé à une approche projective
3.1. La réalisation d’entretiens compréhensifs ouverts couplés à une méthode projective 135
Chapitre 3 : Approche et méthode d’analyse des matériaux
1. Une analyse catégorielle des entretiens
1.1. Une reconstruction du discours
Chapitre 4 : les résultats de la recherche : Le rôle du tiers dans l’apprentissage
1. Un préalable : caractéristiques de l’échantillon et les lieux d’exercices
2. Une approche projective efficace : un discours au plus près des situations
3. Une multitude de passeurs (ou figure de tiers)
3.1. Des passeurs ou figures de tiers humains
3.1.1. Le cadre de santé
3.1.2. Le patient
3.1.3. Le groupe soignant ou le soignant : une figure de tiers positive ou une figure de tiers négative
3.1.4. Le médecin /psychologue
3.1.5. D’autres figures de tiers
3.2 . Des passeurs matériels ou immatériels issus de dispositifs formels ou informels
4. Une multitude de passeurs pour une seule et même activité
5. La relation réciproque avec le passeur choisi pour construire du sens : une « troisième possibilité»
5.1. Le passeur : un rôle de médiateur
5.2. L’investissement des nouveaux diplômés dans d’autres tiers
6. Des activités marquées par de l’apprentissage
7. Des activités sans traces d’apprentissage
7.1. Une activité d’apprentissage en cours
7.2. Une activité sans apprentissage
7.2.1. Une activité empêchée
7.2.2. Des activités à connotations négatives
7.3. Une absence de tiers ou un tiers négatif
Chapitre 5 : Le tiers : entre apprentissage et « souffrance » : mise en perspective des résultats
1. Les passeurs
2. L’entre-deux : un troisième espace
3. Apprendre et se développer grâce aux tiers
4. Une absence d’apprentissage
5. Une absence de tiers = de la souffrance
5.1. Des apprentissages empêchés
Conclusion
Bibliographie
Annexes
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