L’ouverture de la singularitรฉ par les acteurs et le regard de l’observateur
ย ย ย ย Le point d’entrรฉe pour mon analyse de la singularitรฉ, de son ouverture et de sa fabrication, est la notion de dispositif d’aide. Sous le terme ยซย dispositif d’aideย ยป, j’englobe les aides techniques, les aides humaines et les appareillages. Dans le vocabulaire technique employรฉ par les acteurs, la notion d’appareillage dรฉsigne les appareils qui compensent un dรฉficit moteur ou sensoriel, dans un rapport รฉtroit et constant avec le corps. Ces appareils sont amovibles par rapport au corps. La notion d’aide technique dรฉsigne des outils, des instruments voire des mรฉthodes utilisables pour se mouvoir, toucher, saisir, manipuler des objets, accomplir les actes de la vie quotidienne15. La notion d’aide humaine dรฉsigne l’ensemble des personnes dont le rรดle ou la profession est d’aider les personnes handicapรฉes pour rรฉaliser tous les actes de la vie quotidienne. Le terme ยซย dispositif d’aideย ยป peut รฉgalement englober les aides animales (chiens et singes), des opรฉrations chirurgicales (trachรฉotomie, arthrodรจse, etc). Chacune des notions utilisรฉes par les acteur est prรฉcise et relativement technique; j’emploierai parfois ces notions dans la suite du texte. Mais en gรฉnรฉral, j’emploierai la notion de dispositif d’aide. Pour justifier cet emploi, je m’appuie sur l’hรฉritage de la sociologie des sciences et des techniques. Un premier enseignement de la sociologie des sciences et des techniques est le suivant. L’analyse ne doit pas focaliser son attention sur la nature du dispositif, technique ou humain, mais plutรดt sur ce qu’il fait et fait faire16. Cette sociologie des sciences et des techniques a รฉgalement montrรฉ que les entitรฉs n’รฉtaient jamais de ยซย race pureย ยป, mais des ยซย hybridesย ยป17. Les dispositifs d’aide sont gรฉnรฉralement des associations d’entitรฉs humaines et d’entitรฉs non-humaines. Par exemple, une personne qui marche difficilement mais qui possรจde encore un peu de force dans les bras peut choisir un fauteuil roulant manuel. Elle pourra se dรฉplacer seule sur de petites distances, mais fera appel ร une autre personne pour la pousser lors de trajets plus longs. Enfin, la notion de dispositif d’aide permet de laisser indรฉterminรฉe la question du sujet et de l’objet de l’action. Par exemple, le lรจve-malade facilite les transferts (lit-fauteuil-WC-bainโฆ), mais la question de savoir qui est aidรฉ (l’infirmiรจre ou le patient) est laissรฉe ouverte. Pour analyser l’ouverture et la fabrication des singularitรฉs en prenant comme point d’entrรฉe et fil conducteur le dispositif d’aide, j’ai rรฉalisรฉ diffรฉrents terrains composรฉs essentiellement d’observation ethnographique et de conversations informelles ou d’entretiens plus formels. Parmi ces diffรฉrents terrains, trois sont centraux : un sรฉjour ethnographique dans deux Services Rรฉgionaux d’Aide et d’Information (SRAI18) de l’AFM, un sรฉjour ethnographique dans un centre d’essai de fauteuils dans un hรดpital et un sรฉjour avec un revendeur de matรฉriel. Chacun de ces sรฉjours avait pour but de faire varier mon point de vue, variation qui permet de mettre en รฉvidence un aspect du processus ร chaque fois diffรฉrent. Suivre un acteur particulier, c’est prendre sa position et observer la situation ร travers ses yeux puisque trรจs souvent l’acteur prรฉsente la situation ร l’observateur et lui restitue ses impressions aprรจs. Pour chaque acteur suivi, j’ai cherchรฉ ร le laisser diriger mon regard. On peut caricaturer et simplifier les trois points de vue adoptรฉs de la maniรจre suivante. Le revendeur centre son et mon attention sur le dispositif d’aide, le SRAI centre son et mon attention sur la famille et dans le centre d’essai, l’attention du kinรฉsithรฉrapeute et la mienne sont centrรฉes sur le patient. A ces trois terrains, s’est ajoutรฉ un terrain secondaire : le suivi d’une innovation technique. Pour prรฉsenter chacun des terrains rรฉalisรฉs, je partirai de conversations ou d’entretiens dans lesquels les acteurs m’expliquent quel est le rรดle du service oรน je vais me rendre. L’ordre de prรฉsentation des terrains ne suit pas l’ordre chronologique dans lequel je les ai effectuรฉs, mais plutรดt leur ordre d’importance pour la thรจse.
TOURNEE AVEC UN REVENDEUR DE MATERIEL
ย ย ย ย J’ai suivi un revendeur de matรฉriel, essentiellement de fauteuils roulants, pendant une semaine. J’ai pu observer 9 essais ou livraisons de fauteuils roulants et 2 dรฉmonstrations d’un matelas de latรฉralisation programmable. Le rรดle du revendeur est de faire essayer et d’adapter le fauteuil ร la personne et ร son environnement. Il assure รฉgalement le service aprรจs-vente et intervient en cas de panne du fauteuil. L’intervention du revendeur est situรฉe en quelque sorte entre celle du SRAI et celle du centre d’essai. Les essais de matรฉriel qu’il rรฉalise ont lieu soit au domicile, soit en centre ou en hรดpital. Souvent, mรชme, il rรฉalise un double essai, l’un en milieu hospitalier, l’autre ร domicile. Il porte son attention ร la fois sur la personne dans son environnement, et sur la personne et son fauteuil; mais son regard est technique et fonctionnel. Sa question estcelle de l’usage. En suivant un revendeur, mon regard est dรจs lors attirรฉ sur cette question de l’usage d’un matรฉriel, sur la question de sa fonctionnalitรฉ. Le contact entre le revendeur et un client est un contact d’ordre technique. De par cette spรฉcificitรฉ, la question de la lรฉgitimitรฉ de ma prรฉsence ne s’est pas posรฉe. Je m’intรฉgrais dans une relation trรจs cadrรฉe par sa technicitรฉ.
LA MALADIE COMME RETRACTION DE LA SINGULARITE
ย ย ย ย La maladie touche le corps de la singularitรฉ, elle dรฉforme le corps qui perd peu ร peu ses capacitรฉs. Il ne peut plus se tenir droit, il devient courbe et faible. Il devient progressivement immobile. La maladie prive le corps de sa mobilitรฉ et de sa souplesse. Elle transforme le corps en une masse inerte, lourde et rigide. En ce sens, elle objective le corps. La maladie, au fur et ร mesure de son รฉvolution, transforme le corps c’est-ร dire qu’elle lui donne une forme. Les enfants atteints d’une dystrophie musculaire de Duchenne souffrent d’une diminution du tonus musculaire et ont de plus en plus de difficultรฉs ร bouger (perte de la marche puis difficultรฉ ร manipuler des objets). Ces enfants ont aussi un visage particulier (absence de mimique, chute de la paupiรจre supรฉrieure, bouche ouverte en permanenceโฆ). Les rรฉtractions et les dรฉformations musculaires sont de plus en plus nombreuses, de sorte que le jeune adulte devient immobile non seulement parce qu’il ne peut plus bouger, mais aussi parce qu’il ne peut plus รชtre bougรฉ. La maladie transforme le corps en une matรฉrialitรฉ rigide car formรฉe. Quelqu’un qui a cรดtoyรฉ des personnes atteintes de maladies neuromusculaires pendant quelques temps devient capable de reconnaรฎtre une personne atteinte d’une dystrophie musculaire de Duchenne ou une personne atteinte d’une amyotrophie spinale infantile. Pour qualifier ce processus de transformation du corps en une matรฉrialitรฉ rigide et douloureuse, j’emploie un mot issu du vocabulaire mรฉdical qui est celui de ยซย rรฉtractionย ยป. Rรฉtraction comprend l’idรฉe de ยซย retraitย ยป et celle de ยซย recroquevillementย ยป. Peu ร peu, la singularitรฉ se rรฉtracte sur son corps, elle se recroqueville. Mais ce mot ยซย rรฉtractionย ยป signifie que cette rรฉtraction de la singularitรฉ est simultanรฉment ยซย recroquevillementย ยป du corps et retrait du monde. Cette transformation du corps en une matรฉrialitรฉ rigide est aussi pour la singularitรฉ une rรฉduction de son monde. Un soir de dรฉcembre 1998, j’accompagne le SRAI en visite ร domicile chez Monsieur et Madame Georges. Le SRAI n’a jamais rencontrรฉ la famille et sait uniquement que Monsieur Georges est atteint d’une dystrophie myotonique de Steinert. Lorsque nous entrons dans la maison constituรฉe de deux mobil homes accolรฉs, nous dรฉbouchons directement dans une piรจce qui semble รชtre la salle de sรฉjour. Cette piรจce est exiguรซ et remplie de meubles. Monsieur est couchรฉ sur un divan, repliรฉ sur lui-mรชme. Dรจs qu’il nous entend entrer, il demande ร son รฉpouse de le redresser pour le mettre en position assise. Madame commence par dรฉplacer les jambes de monsieur pour les faire pendre le long du divan; puis, elle se penche; monsieur attrape son cou tandis qu’elle enserre le buste de monsieur avec ses bras et le tire en peinant pour le redresser. Nous nous installons alors autour de la table. Peu ร peu, nous apprenons l’histoire ร la fois de la maladie et de leur vie quotidienne. Monsieur Georges, 50 ans, ne travaille plus depuis longtemps. Il peut encore marcher en s’agrippant aux meubles ou au bras de quelqu’un et manipuler des objets lรฉgers. Il reste allongรฉ sur le divan la majeure partie de la journรฉe et regarde la tรฉlรฉvision. Madame Georges, รขgรฉe d’une cinquantaine d’annรฉes รฉgalement, travaille ร plein temps dans un centre mรฉdical et sert de tierce personne ร son mari pour tous les actes de la vie quotidienne
Epreuve pour la singularitรฉ : mise en cause des liens entre le corps et le fauteuil
ย ย ย Reprenons l’exemple de Madame Atti. Comme je l’ai signalรฉ, Madame Atti, malgrรฉ l’incapacitรฉ de bouger ses bras, utilise un fauteuil manuel car elle est toujours accompagnรฉe d’une tierce personne qui peut la pousser; Madame Atti est incapable de se propulser et de bouger par elle-mรชme. Depuis quelques temps, elle ne supporte plus son fauteuil actuel; ร la fin de la journรฉe, des douleurs fortes apparaissent, la forรงant ร s’aliter. Dans son fauteuil, Madame Atti devient un corps douloureux et incapable d’agir. L’in/capacitรฉ et la mobilitรฉ de Madame Atti semblent reposer sur la maniรจre dont elle est dans son fauteuil, sur la maniรจre dont elle est liรฉe ร son fauteuil, voire mรชme tenue par lui. Lorsque ce lien devient douloureux, elle devient immobile. La douleur opรจre ici comme un signal : lโun des liens qui la tient devient restrictif et n’est plus mรฉdiateur de lโaction, lโun des liens qui la tient se rigidifie et ne lui laisse plus une marge dโaction suffisante. Madame Atti dรฉsire acquรฉrir un autre fauteuil, un fauteuil manuel de confort : rembourrรฉ, avec dossier inclinable, appui-tรชte rรฉglable, accoudoirs hauts. A travers lโessai dโun autre fauteuil, lโenjeu est de tester, dโรฉprouver si ce lien devenu restrictif et douloureux est nรฉcessaire ou pas; lโenjeu est de tenter une renรฉgociation de certains liens qui tiennent Madame Atti et son fauteuil actuel, pour ouvrir de nouvelles possibilitรฉs alors que la maladie ferme peu ร peu cellesde Madame Atti. Le rรดle de l’essai est de mettre ร l’รฉpreuve cette matรฉrialitรฉ douloureuse. Madame Atti a dรฉjร essayรฉ plusieurs fauteuils roulants de confort, mais aucun ne l’a satisfaite car soit ils ne lui permettaient pas de s’allonger, soit ils ne supportaient pas assez son dos. La nรฉgociation des liens entre Madame Atti et son fauteuil a รฉtรฉ impossible, nรฉanmoins, elle veut essayer une nouvelle fois.
Formation d’une matรฉrialitรฉ rigide / Formation d’une matรฉrialitรฉ souple
ย ย ย ย Le processus d’ajustement, qui consiste ร accorder la singularitรฉ et le dispositif d’aide, permet l’รฉmergence d’une matรฉrialitรฉ commune. La singularitรฉ fait corps avec son fauteuil; elle est liรฉe, attachรฉe, ร ce fauteuil de maniรจre matรฉrielle dans la mesure oรน ils correspondent peu ร peu. Durant l’essai, les acteurs tentent de rรฉaliser cet ajustement; ร travers diffรฉrentes รฉpreuves ou confrontations que j’ai dรฉcrites ci-dessus, ils tentent de faire รฉmerger ce nouveau corps, ce corps remodelรฉ, pour la singularitรฉ. Mais ce processus n’est pas terminรฉ avec l’essai, il est permanent et toujours ร reprendre. La singularitรฉ est en constant ajustement et ร travers cet ajustement, sa matรฉrialitรฉ est constamment transformรฉe ET formรฉe. Le processus d’ajustement est le processus ร travers lequel les acteurs tentent de mettre ร l’รฉpreuve la matรฉrialitรฉ commune, ร travers lequel ils tentent en quelque sorte de rejouer les liens qui unissent la singularitรฉ et son dispositif. Ils testent l’un aprรจs l’autre les diffรฉrentes attaches entre la singularitรฉ et son dispositif pour dรฉfinir lesquels sont devenus rigides et lesquels sont souples et transformables. Je dรฉfinirai ici deux sortes de matรฉrialitรฉ. La matรฉrialitรฉ rigide est la matรฉrialitรฉ qui n’est plus faรงonnable : la singularitรฉ et son dispositif sont tellement faits l’un ร l’autre (faits l’un par l’autre et faits l’un pour l’autre) qu’il n’est plus possible de les dรฉtacher ou de les dรฉlier. Inversement, la matรฉrialitรฉ souple dรฉsigne une matรฉrialitรฉ qui peut รชtre transformรฉe. L’ajustement est le processus ร travers lequel la matรฉrialitรฉ est travaillรฉe pour garder sa souplesse. Voici une autre maniรจre de formuler l’argument. L’essai fait apparaรฎtre que ni le fauteuil โ le dispositif d’aide โ ni le corps de la singularitรฉ ne sont des ยซย objets finisย ยป. L’ajustement est le processus permettant de maintenir cette caractรฉristique; il est le processus ร travers lequel le corps et le dispositif restent ยซย des objets non-finisย ยป. L’essai et l’usage quotidien d’un fauteuil sont traversรฉs par un double processus. L’ajustement est simultanรฉment un processus oรน la matรฉrialitรฉ commune de la singularitรฉ et du dispositif est dรฉfinie, et un processus oรน cette matรฉrialitรฉ est constamment mise ร l’รฉpreuve et transformรฉe. A travers l’ajustement, la matรฉrialitรฉ est dรฉfinie comme souple et rigide. Le cas de Madame Atti montre ce double aspect. Dans l’essai, une matรฉrialitรฉ commune est dรฉfinie ร travers l’ajustement de sorte que Madame Atti est rendue capable d’agir et, simultanรฉment, cette matรฉrialitรฉ commune est non finie car elle laisse possible une transformation et une formation. Le cas d’Andrรฉ que je vais maintenant analyser, montre comment, ร travers l’ajustement, la matรฉrialitรฉ commune est progressivement dรฉfinie et peut devenir rigide, rendant toute transformation impossible. Andrรฉ est atteint d’une dystrophie musculaire de Duchenne de Boulogne; il est รขgรฉ d’une trentaine d’annรฉes. Il est en fauteuil roulant รฉlectrique depuis trรจs longtemps (sans doute une bonne quinzaine d’annรฉes). Son fauteuil actuel est un fauteuil de marque Power Push, fauteuil suisse. Pour comprendre l’histoire d’Andrรฉ, il faut revenir sur l’histoire de ce fauteuil. Ce fauteuil est le fauteuil dont j’ai parlรฉ ci-dessus (section 1.1.5. Le fauteuil roulant : histoire d’une rencontre). Le Power Push est le premier fauteuil multipositionnel mis au point par un industriel suisse en collaboration avec l’AFM et diffusรฉ en France grรขce ร une action de l’AFM. Mais suite aux multiples problรจmes techniques posรฉs par le fauteuil, l’AFM a arrรชtรฉ sa collaboration avec l’industriel suisse, ainsi que son action de promotion et de diffusion du fauteuil. Un accord a รฉtรฉ conclu avec certains revendeurs pour qu’ils continuent ร assurer le service aprรจs-vente pour les fauteuils dรฉjร vendus, mais l’importation du fauteuil en France a รฉtรฉ arrรชtรฉe. Andrรฉ ne peut pas rechoisir le mรชme fauteuil, il est obligรฉ, s’il veut changer de fauteuil, de choisir un autre fauteuil.
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Table des matiรจres
Introduction Gรฉnรฉrale
1 รจre Partie. Le dispositif technique : Fabrication de la singularitรฉ
Introduction de la 1รจre partie
Chapitre 1. L’ouverture de la singularitรฉ
Introduction
1.1. L’ouverture de la singularitรฉ par les acteurs et le regard de l’observateur
1.1.1. Sรฉjour dans les Services Rรฉgionaux d’Aide et d’Information (SRAI)
1.1.2. Sรฉjour dans un centre d’essais de fauteuils roulants
1.1.3. Tournรฉe avec un revendeur de matรฉriel
1.1.4. Dรฉbut d’enquรชte chez un industriel
1.1.5. Le fauteuil roulant : histoire d’une rencontre
1.2. L’action de la maladie sur la singularitรฉ et le collectif
1.2.1. La maladie comme rรฉtraction de la singularitรฉ
1.2.2. L’action de la maladie sur le collectif
1.3. Vers la fermeture de la singularitรฉ : le dispositif d’aide comme technique du corps
Chapitre 2. Une anthropologie de l’ajustement
Introduction
2.1. La fabrication de la singularitรฉ
2.1.1. Transformation de la matรฉrialitรฉ / Ajustement matรฉriel
2.1.1.1. Epreuve pour la singularitรฉ : mise en cause des liens entre le corps et le fauteuil
2.1.1.2. Transformation de la matรฉrialitรฉ : fabrication d’une matรฉrialitรฉ commune
2.1.1.3. Formation d’une matรฉrialitรฉ rigide / Formation d’une matรฉrialitรฉ souple
2.1.1.4. Le fauteuil comme technique du corps
2.1.2. Transformation du monde / Ajustement รฉmotionnel
2.1.2.1. Emergence d’une action et attribution de cette action ร la singularitรฉ
2.1.2.2. Emergence de la crรฉativitรฉ
2.1.2.3. Ouverture au monde
2.2. La fabrication du collectif et du monde
2.2.1. Le dispositif comme dispositif collectif d’aide
2.2.2. Le dispositif comme fabrication d’un monde
2.3. La prothรจse
2.3.1. Dรฉfinition de la prothรจse
2.3.2. Prothรจse et articulation
Conclusion de la 1รจre partie
2 รจme Partie. Le dispositif discursif : Emergence de la personneย
Introduction de la 2รจme partie
Chapitre 3. Le statut du discours dans le champ du handicap
Introduction : ยซย Voulez-vous bien รชtre politiquement correct ?ย ยป
3.1. Les modรจles discursifs du handicap
3.1.1. Mise en tension des modรจles selon un axe ยซย individu โ sociรฉtรฉย ยป
3.1.2. Les modรจles individuels
3.1.3. Les modรจles sociaux
3.2. Le statut du discours dans le champ du handicap
3.2.1. Le modรจle des Disability Studies, un modรจle radical
3.2.2. le discours sur le handicap : un discours politique
3.2.2.1. Quand dire, c’est faire / agir
3.2.2.2. Quand dire c’est dรฉfinir un collectif et identifier
3.3. Le maniement du discours : une situation รฉthique
Chapitre 4. ยซย Vaincre Les Myopathiesย ยป (VLM) : Ouverture d’un espace de justification
Introduction
4.1. ยซย Vaincre Les Myopathiesย ยป, une re-prรฉsentation de l’AFM
4.2. Choix de la mรฉthode
4.2.1. La mรฉthode Evalogยฉ : mรฉthode des mots associรฉs
4.2.2. La mรฉthode RรฉseauLuยฉ
4.3. L’ouverture d’un espace de justification
4.3.1. Prรฉparation des donnรฉes et constitution d’une base de donnรฉes relationnelle
4.3.1.1. Saisie des donnรฉes : encodage
4.3.1.2. Prรฉcodage des donnรฉes : dรฉfinition de catรฉgories
4.3.1.3. Constitution d’un รฉchantillon de textes
4.3.2. Un espace de justification et un discours
4.3.2.1. Une carte spatiale
Analyses sur les titres
Analyses sur les textes
Cartographie du contenu de VLM
4.3.2.2. Une ligne temporelle
Importance des catรฉgories les unes par rapport aux autres
Variation de l’importance des catรฉgories au cours du temps
Chapitre 5. Le discours dรฉveloppรฉ dans VLM : un discours prosthรฉtique
Introduction
5.1. Un Discours politique et รฉthique
5.1.2. Qui parle dans VLM ?
5.1.3. L’รฉditorial : mise en mouvement des acteurs
5.2. L’รฉvolution du discours de l’AFM
5.2.1. Pรฉriodisation
5.2.2. Description des diffรฉrents modรจles mobilisรฉs par l’AFM au cours de son histoire
5.2.2.1. 1983-1987. ยซย Lutter contreย ยป : une maladie oubliรฉe, la myopathie
L’AFM se situe dans le champ de la maladie
De la maladie ร l’action sociale
5.2.2.2. 1988-1994. Vivre avec : constitution d’une politique mรฉdico-sociale autour de trois axes
Articulation de la recherche, du mรฉdical et du social
Organisation du domaine mรฉdico-social autour de trois axes
5.2.2.3. 1995-1999 : Vers le mรฉdicament et la citoyennetรฉ
5.3. Un discours prosthรฉtique
Conclusion de la 2รจme partie
3 รจme Partie. Le dispositif institutionnel : L’institution de la personne
Introduction de la 3รจme Partie
Chapitre 6. Normalisation et institution
Introduction
6.1. Accรฉder aux personnes
6.1.1. Le projet Gรขte Argent
6.1.2. L’รฉtablissement La Forรชt
6.1.3. Centre de Rรฉรฉducation et de Rรฉadaptation pour Adultes de Coubert
6.2. Handicap, norme et institution
6.3. Le processus de normalisation
6.3.1. Les prรฉsupposรฉs de l’analyse classique de la normalisation : la normalisation comme rรฉduction de la diffรฉrence
6.3.2. Une nouvelle interprรฉtation de la normalisation : la normalisation comme fabrication de la diffรฉrence
6.3.2.1. La rรฉadaptation : รฉclatement des normes
6.3.2.2. L’interaction comme production d’une norme
6.3.2.3. Instituer les diffรฉrences et les insรฉrer dans le social
6.4. Les cadres institutionnels de l’interaction
6.4.1. L’รฉtablissement La Forรชt
6.4.1.1. Vivre en collectivitรฉ
6.4.2.2. Un lieu de vie et de soin
6.4.2. L’habitat-services Gรขte Argent
6.5. L’institution de la personne : un processus ambivalent
Chapitre 7. Le projet Gรขte Argent
Introduction
7.1. Emergence d’un projet
7.2. Conception du projet
7.2.1 Dimension du projet : une recherche-action
7.2.2. Dรฉmarche
7.2.3. Utilisation dans la dรฉmarche du modรจle de l’OMS et de la notion de ยซย situation handicapanteย ยป
7.2.3.1. Gรฉnรฉralisation
7.2.3.2. Normalisation
7.2.3.3. Banalisation
7.2.4. Le statut du projet : Habitat-Services
7.2.5. De la conception ร la rรฉalisation
7.3. La rรฉalisation
7.3.1. L’autonomie
7.3.1.1. Autonomie : se prendre en charge et se dรฉcharger
7.3.1.2. Autonomie, sรฉcuritรฉ et responsabilitรฉ
7.3.2. Vivre chez soi
7.3.2.1. La circulation de l’information
7.3.2.2. Les cadres de l’interaction
7.4. Evolution du projet
Conclusion de la 3รจme Partie
Conclusion Gรฉnรฉrale
Bibliographie
Annexes
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