LA MAITRISE HORMONALE DES CYCLES CHEZ LA VACHE
Au cours du cycle, chaque vague folliculaire a une durée de 7 à 10 jours et la phase lutéale dure environ 16 jours. Dans les traitements de maîtrise des cycles, les hormones exogènes peuvent influencer l’évolution des organites ovariens, corps jaunes ou follicules en modifiant le décours physiologique des sécrétions hormonales endogènes. Il existe plusieurs types de traitement de maîtrise des cycles. Ils agissent essentiellement sur la phase lutéale en la raccourcissant (traitements à base de prostaglandines F2α) ou en la mimant (traitement à base de progestagènes). Ils peuvent aussi agir sur la vague folliculaire en cours (traitements à base de progestagènes ou associations GnRH et prostaglandines F2α). Le mode d’action des traitements progestagènes sera développé dans cette partie.
LES HORMONES UTILISEE DANS LES TRAITEMENTS PROGESTAGENES
– Les progestagènes:
Un progestagène est une hormone de synthèse utilisée pour bloquer l’activité ovarienne grâce à l’inhibition qu’elle exerce sur l’axe hypothalamo-hypophysaire. Elle permet d’inhiber la sécrétion de GnRH par l’hypothalamus et la sécrétion de LH par l’hypophyse.
Lors du retrait du dispositif progestagène, la levée de l’inhibition permet le redémarrage des cycles. La durée d’un traitement progestagène est comprise aujourd’hui entre 7 et 9 jours.
Cette durée était plus longue, jusqu’à 12 jours, lorsqu’ils étaient associés aux oestrogènes.
Ces traitements sont particulièrement indiqués chez des vaches non cyclées car les progestagènes stimulent le développement de récepteurs à la LH sur les follicules, les rendant ainsi sensibles à la LH.
– La prostaglandine F2α:
La PGF2α naturelle (Dinoprost) et ses analogues de synthèse sont des hormones lutéolytiques. Cependant, le corps jaune n’est sensible à la PGF2α qu’à partir du cinquième jour du cycle. Dans les traitements progestagènes, elle est utilisée en fin de protocole afin de faire régresser un éventuel et pour supprimer la sécrétion de progestérone endogène au moment du retrait du dispositif.
– La GnRH:
La GnRH est utilisée pour stimuler la sécrétion de LH l’hypophyse afin d’induire l’ovulation ou la lutéinisation des follicules dominants et pour permettre le démarrage d’une nouvelle vague de croissance folliculaire.
– L’eCG (equine Chorionique Gonadotropin):
L’eCG, appelée autrefois PMSG (Pregnant Mare Serum Gonadotropin), a une action 2/3 FSH et 1/3 LH. Elle est utilisée pour stimuler la croissance folliculaire, en particulier chez les femelles en anoestrus vrai. Elle est administrée au moment du retrait du dispositif progestagène et permet d’obtenir une meilleure synchronisation de l’oestrus.
– Les oestrogènes:
Les oestrogènes inhibent le développement des corps jaunes et ont un effet lutéolytique sur les corps jaunes matures. Ils provoquent également l’atrésie des follicules et permettent le démarrage d’une nouvelle vague folliculaire. Leur utilisation est interdite en Europe depuis le 14 octobre 2006.
INTERDICTION DE L’UTILISATION DES OESTROGENES
– Cadres réglementaire:
L’oestradiol 17β et ses dérivés a été considéré comme potentiellement cancérigène en 1999 par le comité scientifique des mesures vétérinaires en rapport avec la santé publique dans le cadre d’une évaluation des risques de certaines hormones. Le 14 octobre 2006, l’utilisation de l’oestradiol 17β et de ses dérivés en reproduction bovine a été interdite en
Europe en application de la directive européenne 2003/74/CE du 22 septembre 2003. Ces mesures réglementaires ont obligé les industries pharmaceutiques à rechercher des solutions alternatives à l’utilisation des oestrogènes dans les protocoles de synchronisation de l’oestrus à base de progestagènes.
– Conséquences sur les protocoles de synchronisation de l’oestrus:
Dans les protocoles de synchronisation des chaleurs à base de progestagènes, les oestrogènes entrainaient l’atrésie de la vague folliculaire en cours. En effet, les oestrogènes permettent d’inhiber la production de FSH et l’association progestagène/ oestrogènes celle de LH : le follicule dominant au moment de la mise en place du traitement s’atrésie et une nouvelle vague émerge au bout de 4 jours environ. Sans les oestrogènes, le devenir du follicule présent dépend de la présence ou non d’un corps jaune. S’il est présent, il sécrète des quantités de progestérone suffisantes pour inhiber la sécrétion de LH et donc entraîner l’atrésie du follicule. S’il est absent, le follicule dominant peut se maintenir et devenir persistant (Kinder et al., 1996 ; Lucy et al., 1990). En effet, la progestérone apportée par le dispositif entraîne une inhibition de la sécrétion de LH moins importante par rapport à la progestérone endogène (Figure 2). Les concentrations de LH sont analogues à celles observées au cours de la phase folliculaire du cycle (Kinder et al., 1996 ; kojima et al., 1992 ;
Cupp et al., 1992) et permettent le maintien du follicule dominant qui devient alors persistant.
Par conséquent, le follicule dominant pourrait persister pendant toute la durée du traitement, ce qui est néfaste à la fertilité de l’ovocyte.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. ACTIVITE OVARIENNE CHEZ LA VACHE
A) Le cycle oestral chez la vache
1. La folliculogénèse
2. La formation et l’évolution du corps jaune
B) Régulation hormonale du cycle (pour revue Mihm, 2002)
II. LA MAITRISE HORMONALE DES CYCLES CHEZ LA VACHE
A) Les hormones utilisée dans les traitements progestagènes
1. Les progestagènes
2. La prostaglandine F2α
3. La GnRH
4. L’eCG (equine Chorionique Gonadotropin)
5. Les oestrogènes
B) Interdiction de l’utilisation des oestrogènes
1. Cadres réglementaire
2. Conséquences sur les protocoles de synchronisation de l’oestrus
C) Choix du moment de l’insémination artificielle
D) Le dispositif intra-vaginal CIDR®
1. L’implant vaginal
2. Mode d’action
III. LES FACTEURS DE VARIATION DE LA REUSSITE DES TRAITEMENTS DE SYNCHRONISATION DES CHALEURS (POUR REVUE, GRIMARD ET AL., 2003)
A) Facteurs liés à l’animal
1. Stade physiologique en début de traitement de maîtrise des cycles
2. Age et rang de vêlage
3. Conditions de vêlage
B) Facteurs liés à la conduite du troupeau
1. Alimentation
2. Intervalle vêlage-traitement de maîtrise des cycles
C) Effet cumulatif des facteurs
SECONDE PARTIE : MATERIELS ET METHODES
I. PROCEDURE EXPÉRIMENTALE
II. CRITERE DE CHOIX DES ANIMAUX
A) Répartition des animaux
B) Sélection des élevages
1. Critères de sélection
2. Hébergement et conditions d’élevage
3. Alimentation
C) Sélection des animaux
1. Critères d’inclusion
2. Critères d’exclusion
3. Répartition des femelles dans les différents groupes, critères d’appariement
4. Pathologies et traitements concomitants
III. PROTOCOLE EXPERIMENTAL
A) Médicaments
1. Dispositif intra-vaginal à base de progestérone : CIDR®
2. Prostaglandine F2α : Dinolytic®
3. eCG : Chronogest®
B) Le schéma thérapeutique
1. Lot 1 : IA sur chaleurs induites observées
2. Lot 2 : IA systématique
IV. EVALUATION DE LA CYCLICITE AVANT TRAITEMENT, DE LA SYNCHRONISATION ET DE L’OVULATION
V. DETECTION DES CHALEURS
VI. CONSTAT DE GESTATION
VII. CONSTITUTION DE LA BASE DE DONNEES
A) Données recueillies
B) Variables définies
VIII. ANALYSE STATISTIQUE
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
I. DESCRIPTION DE LA POPULATION
A) Description de l’échantillon
1. Répartition des femelles en fonction de la note d’état corporel
2. Répartition des femelles en fonction de leur cyclicité avant traitement
3. Répartition des femelles en fonction de l’intervalle vêlage-pose du dispositif progestagène
B) Résultats globaux de synchronisation, d’ovulation et de gestation
II. COMPARAISON DES RESULTATS DE REPRODUCTION ENTRE LES DEUX GROUPES DE TRAITEMENT
A) Description et comparaison des deux lots de traitement
B) Comparaison des résultats de reproduction
III. ETUDE DES DIFFERENTS FACTEURS DE VARIATION DU TAUX DE SYNCHRONISATION
A) Analyse univariée
B) Analyse multivariée
1. Interactions entre le lot et différents facteurs de variation
2. Modèle de régression logistique
IV. ETUDE DES DIFFERENTS FACTEURS DE VARIATION DU TAUX D’OVULATION
A) Analyse univariée
B) Analyse multivariée
1. Interactions entre le lot et différents facteurs de variation
2. Modèle de régression logistique
V. ETUDE DES DIFFERENTS FACTEURS DE VARIATION DU TAUX DE GESTATION
A) Analyse univariée
B) Analyse multivariée
1. Interactions entre le lot et différents facteurs de variation
2. Modèle de régression logistique
VI. ETUDE DES DIFFERENTS FACTEURS DE VARIATION DU TAUX DE GESTATION A L’OESTRUS INDUIT
A) Analyse univariée
B) Analyse multivariée
1. Interactions entre la modalité d’IA et différents facteurs de variation
2. Modèle de régression logistique
VII. CONCLUSION
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
I. ASPECTS METHODOLOGIQUES
II. ETAT PHYSIOLOGIQUE DES FEMELLES AVANT TRAITEMENT PROGESTAGENE
A) état corporel des femelles avant traitement progestagène
B) santé utérine avant traitement progestagène
C) cyclicité des femelles avant traitement progestagène
III. ETUDE DES RESULTATS
A. Comparaison des deux lots d’insémination
B. Résultats de reproduction
1. Taux de synchronisation des chaleurs
2. Taux d’ovulation
3. Taux de gestation
IV. INTERETS DES TRAITEMENTS DE MAITRISE DES CYCLES ET PERSPECTIVES
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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