La lutte contre les vecteurs du paludisme

Gรฉnรฉralitรฉs sur les substances utilisรฉes comme larvicide ou insecticide dans la lutte contre les vecteurs du paludisme

La question du contrรดle des populations de moustiques vecteurs de maladies est extrรชmement complexe. La plupart des mรฉthodes de lutte anti vectorielle ont รฉtรฉ ou sont appliquรฉes ร  ce groupe en fonction des circonstances et des moyens disponibles. Les mรฉthodes visant ร  supprimer ou diminuer le contact homme-moustique (moustiquaires, rรฉpulsifs), ainsi que celles qui sont basรฉes sur des modifications du milieu naturel ou anthropique (assรจchement des zones marรฉcages, interventions sur la flore aquatique, sur la salinitรฉ de lโ€™eau, suppression de certains gรฎtes artificiels et protection des autres etc.โ€ฆ) ont longtemps รฉtรฉ les moyens les plus utilisรฉs et connaissent de nos jours un regain dโ€™intรฉrรชt. La lutte imagocide par les insecticides ร  effet rรฉmanent a connu des succรจs spectaculaires dans certains pays. Mais aprรจs quelques annรฉes, les espoirs ont รฉtรฉ dรฉรงus. Des cas de rรฉsistance aux insecticides avaient รฉtรฉ observรฉs chez certaines espรจces dโ€™Anophรจles. Au mรชme moment, des รฉtudes avaient rรฉvรฉlรฉ lโ€™apparition de souches dโ€™hรฉmatozoaires qui sont rรฉsistantes ร  certains antipaludรฉens de synthรจse dont les amino-4-quinolรฉines [36]. Ces deux phรฉnomรจnes ont entraรฎnรฉ un changement dโ€™approche dans la lutte contre le paludisme. On prรฉconisa alors la lutte intรฉgrรฉe comprenant la prophylaxie, le traitement des cas et la lutte anti-vectorielle. En matiรจre de lutte anti-vectorielle, lโ€™outil de prรฉdilection demeure lโ€™utilisation dโ€™insecticide. Un insecticide idรฉal pour la lutte contre les vecteurs de maladies doit avoir les propriรฉtรฉs suivantes [64] : – une grande efficacitรฉ sur les vecteurs cibles ; – une efficacitรฉ ร  faible dose, sans provoquer de rรฉsistance ;

Mode dโ€™action du Bti : Pour รชtre actif, le Bti doit รชtre ingรฉrรฉ par un organisme. Plus prรฉcisรฉment, cet organisme doit ingรฉrer un cristal composรฉ de 4 pro-toxines ou โˆ‚ -endotoxines (delta-endotoxines) ; rรฉsultat de sporulation de la bactรฉrie. Sous certaines conditions de pH et de composition enzymatique, les pro toxines inactives se transforment en toxines actives en passant dans le tube digestif de lโ€™organisme en question. Ces toxines se fixent sur un rรฉcepteur spรฉcifique situรฉ sur les cellules en brosse de lโ€™รฉpithรฉlium intestinal, entraรฎnant la lyse des cellules et la mort de lโ€™insecte [19 ; 39]. Aprรจs ingestion, les cristaux sont dissouts dans le liquide alcalin du tube digestif (1), libรฉrant de longues chaรฎnes de protรฉines (2), qui sont par la suite sectionnรฉes par des enzymes pour produire les segments toxiques (3). Ces toxines se fixent sur des rรฉcepteurs spรฉcifiques localisรฉs sur la membrane des cellules formant la paroi du tube digestif (4). Les cellules affectรฉes se gonflent et รฉclatent (รฉtapes 5, 6 et 7) suite au dรฉsรฉquilibre biochimique induit par l’activitรฉ des toxines entrainant ainsi la perforation de la paroi du tube digestif [18]. Ceci provoque le passage du suc digestif dans la cavitรฉ corporelle de l’insecte et le mouvement inverse de l’hรฉmolymphe (l’รฉquivalent du sang chez les insectes) (รฉtape 7). Bien que certains effets neurotoxiques aient รฉtรฉ aussi observรฉs [20], il semble qu’une perte complรจte d’intรฉgritรฉ causรฉe par l’รฉclatement de son tube digestif serait la cause de la mort chez un insecte empoisonnรฉ aux cristaux de Bacillus thuringiensis var. israelensis [37, 22]. Plusieurs รฉtapes sont donc nรฉcessaires ร  l’obtention d’un effet toxique occasionnรฉ par des cristaux de Bacillus thuringiensis var. israelensis. Sous des conditions naturelles, c’est-ร -dire dans son habitat, un insecte pour mourir doit :

Paramรจtres influenรงant l’efficacitรฉ du Bti

Espรจces : les espรจces de moustiques dรฉmontrent diffรฉrents niveaux de susceptibilitรฉ aux cristaux de Bti. En gรฉnรฉral, les larves de Culex sont les plus susceptibles, les larves d’Aรซdes et dโ€™Ochlerotatus sont autant ou lรฉgรจrement moins susceptibles et les larves d’Anopheles sont les plus rรฉsistantes lorsqu’elles sont exposรฉes ร  la mรชme quantitรฉ de cristaux de Bti. Cette diffรฉrence de susceptibilitรฉ, aussi prรฉsente ร  l’intรฉrieur d’un mรชme genre (ex. les espรจces appartenant aux genres Culex, Aรซdes, Ochlerotatus ou Anopheles), serait causรฉe par des variations comportementales [2] et physiologiques des diffรฉrentes espรจces, mais elle est clairement reliรฉe au comportement des cristaux dans l’environnement [3; 57 ; 45]. Par exemple, les larves de Culex et d’Aรซdes se nourrissent activement ร  travers toute la colonne d’eau d’une mare. Puisque les cristaux de Bti sรฉdimentent lentement, les larves de ces deux genres sont donc en position d’ingรฉrer une quantitรฉ lรฉtale de cristaux durant cette pรฉriode. Par comparaison, les larves d’Anopheles, qui se nourrissent principalement ร  la surface d’une mare, n’auront peut-รชtre pas le temps d’ingรฉrer la quantitรฉ lรฉtale de cristaux puisque ceux-ci se dรฉposent sur le fond de la mare. Une formulation adรฉquate peut cependant modifier cette susceptibilitรฉ relative. Les larves d’Anophรจles dรฉmontrent un taux plus รฉlevรฉ de mortalitรฉ si les cristaux de Bti sont livrรฉs par une formulation flottante [21; 4]. Bien qu’une diffรฉrence quant au type et au nombre de ยซ rรฉcepteurs ยป puisse exister entre les diverses espรจces de moustiques [10], le comportement alimentaire serait l’une des causes principales des variations de susceptibilitรฉ observรฉes. Dโ€™aprรจs Mahmood (1998), les larves dโ€™Anophรฉles ingรจrent 10 fois moins de nourriture par unitรฉ de temps que les larves dโ€™Aรซdes. Ceci expliquerait, en partie, la diffรฉrence de leur sensibilitรฉ envers le Bti.

Stades larvaires : Gรฉnรฉralement, chez la plupart des espรจces รฉtudiรฉes, les larves les plus jeunes sont plus susceptibles que les plus รขgรฉes. En vieillissant, les larves deviennent significativement moins susceptibles ร  la mรชme quantitรฉ de cristaux de Bti : en gรฉnรฉral, des larves de stade II sont 1,5 ร  5 fois plus susceptibles que des larves de stade IV [45; 47]. Les larves de stade IV ne se nourrissent que trรจs peu, car elles commencent la nymphose (stade oรน la mรฉtamorphose au stade adulte se produit). Tout comme les larves en phase de mue (le passage d’un stade larvaire ร  un autre), les nymphes sont totalement insensibles aux cristaux de Bti puisqu’elles ne s’alimentent pas. Comme il existe toujours une partie de la population en phase de mue (lโ€™รฉclosion des oeufs et le dรฉveloppement larvaire sont non synchrones pour plusieurs espรจces), un traitement larvicide ne peut donc induire la mortalitรฉ chez 100 % de la population. De mรชme, un traitement tardif sur une population en nymphose ne produira que des rรฉsultats mitigรฉs. Tempรฉrature : habituellement, une mรชme quantitรฉ de cristaux de Bti induit un taux de mortalitรฉ infรฉrieur en eau froide qu’en eau chaude [10 ;47]. Cette baisse de toxicitรฉ est imputable ร  une rรฉduction de l’activitรฉ mรฉtabolique (rรฉduction de l’ingestion et de l’activitรฉ enzymatique) observรฉe lorsqu’un insecte est exposรฉ ร  des tempรฉratures s’approchant de la tempรฉrature minimale ร  laquelle on le retrouve normalement dans l’environnement. Il est ร  noter qu’ร  basses tempรฉratures, certaines formulations dรฉmontrent un faible taux de mรฉlange et de dispersion, ce qui rรฉduit la disponibilitรฉ des cristaux de Bti.

Densitรฉ larvaire : pour obtenir la mรชme mortalitรฉ (ex. 90 % de la population), une quantitรฉ plus รฉlevรฉe de cristaux de Bti est nรฉcessaire lorsque le nombre de larves par unitรฉ de volume est รฉlevรฉ. Habituellement, pour obtenir le mรชme taux de mortalitรฉ, une mare contenant une densitรฉ larvaire รฉlevรฉe (50 -100 larves par litre) devra รชtre traitรฉe avec 1,5 ร  2 fois plus de produit qu’une mare contenant une faible densitรฉ larvaire (5-20 larves par litre) [46; 12; 2; 47]. La prรฉsence รฉlevรฉe d’invertรฉbrรฉs se nourrissant รฉgalement de particules en suspension (ex. certains crustacรฉs et mollusques) peut aussi induire le mรชme effet [10]. Dans la pratique, les dosages sont dรฉterminรฉs en fonction de la surface ร  traiter et non de la densitรฉ larvaire. On assume donc toujours une densitรฉ maximale de larves prรฉsentes dans le milieu ร  traiter. Prรฉsence de particules et de pollution organique : gรฉnรฉralement, plus l’habitat contient de la matiรจre organique et des matiรจres colloรฏdales (petites particules de ยซ gelรฉe ยป provenant de l’agglutination de produits dissous) en suspension, plus la quantitรฉ de cristaux de Bti doit รชtre รฉlevรฉe pour le mรชme taux de mortalitรฉ [56; 40]. L’adsorption des cristaux sur des particules, suivie d’une prรฉcipitation lente, diminue la disponibilitรฉ des cristaux de Bti. De plus, les larves exposรฉes ร  des concentrations รฉlevรฉes de particules ยซ nutritives ยป peuvent dรฉmontrer des taux d’ingestion rรฉduits, ce qui suggรจre qu’elles auraient atteint le taux de satiรฉtรฉ โ€” elles seraient rassasiรฉes [45]; par consรฉquent, les larves vont ingรฉrer moins de cristaux causant ainsi une diminution de la mortalitรฉ.

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Table des matiรจres

1. Introduction
2. Objectifs
2.1 Objectif gรฉnรฉral
2.1 Objectifs spรฉcifiques
3. Gรฉnรฉralitรฉs
3.1 Gรฉnรฉralitรฉs sur le parasite et le vecteur du paludisme
3.2 Gรฉnรฉralitรฉs sur les substances utilisรฉes comme larvicide ou insecticide dans la lutte contre les vecteurs du paludisme
3. 2.1 Les classes dโ€™insecticides et actions
3. 2.1.1 Bactรฉries entomopathogรจnes
3. 2.1.2 Les organophosphorรฉs (OPs)
3. 2.1.3 Organochlorรฉs
3. 2.1.4 Carbamates
3. 2.1.5 Analogues des hormones dโ€™insectes
3.2.1.6 Les insecticides minรฉraux
3. 2.1.7 Pyrรฉthrines/pyrรฉthrinoรฏdes
3.2.2 Mรฉthode de Lutte contre les vecteurs du paludisme
3.2.2 .1. La lutte physique
3.2.2.2. Lutte gรฉnรฉtique
3.2.2.3. Lutte chimique
3.2.2.4 Lutte biologique
Rappel sur le Bacillus thuringiensis israelensis (BTI)
๏ถ Definition
๏ถ Historique
๏ถ Description
๏ถ Classification
๏ถ Cycle vital
๏ถ Les diffรฉrentes formulations et dosages du Bti
๏ถ Mode dโ€™action du Bti
๏ถ Paramรจtres influenรงant l’efficacitรฉ du Bti
4. Mรฉthodologie
4.1. Site dโ€™รฉtude
4.1.1. Banambani
6.1.2. Nโ€™Gabakoro-Droit
4.2. Pรฉriode et type dโ€™รฉtude
4.3. Matรฉriels et Mรฉthodes
4.3.1. Collecte des donnรฉes
4.3.1.1. Etudes des gรฎtes larvaires
โ–บ Identification et gรฉo-positionnement des gรฎtes larvaires
โ–บ Suivis et prospections des gรฎtes larvaires
โ–บ Collecte des donnรฉes sur les gรฎtes
4.3.1.2. Etude de la densitรฉ larvaire
4.3.1.3. Etude de la densitรฉ des moustiques adultes
4.3. 2. Traitement des gรฎtes larvaires
4.3. 2.1. Saison sรจche (fรฉvrier โ€“ mai)
4.3. 2.2. Saison des pluies (mai โ€“novembre)
4.3.3. Materiel
OSATU star 16 Agro
*Description
4.4. Collecte et analyse des donnรฉes
4.5. Considรฉrations Ethiques
5. Rรฉsultats
5.1 Population des vecteurs
5.2 Densitรฉ par case des adultes dโ€™An. gambiae s.l
5.3 Densitรฉ larvaire dโ€™An. gambiae s.l (Effet de Bti 2008)
5.4 Densitรฉ des nymphes dโ€™An. gambiae s.l (Effet de Bti 2008)
5.5 Taux dโ€™agressivitรฉ dโ€™An. gambiae s.l
5.6 Taux dโ€™indice dโ€™antigรจne sporozoitique (IAS)
5.7 Etude de la transmission du paludisme : taux dโ€™inoculation entomologique
5.8 Etude comparative des mesures de protection dans les deux villages
6. Discussions
7. Conclusion et recommandons
8. BIBLIOGRAPHIE
9. Annexes

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