La loi islamique et ses foyers de développement

La loi islamique et ses foyers de développement

Au cours du VIIIe siècle, la sunna, se formalisa puis se systématisa dans les mosquées. A travers des séances publiques (les madjalis) dont chacune se formait dans un coin autour d’un maître. L’enseignement et l’éducation religieuse se maintenait grâce à la motivation de certains suivants (tabi’un). Ils tenaient à revivre cette même spiritualité des compagnons aux premiers jours de l’Islam et à trouver un refuge derrière elle. Afin d’affronter les tumultes de leur époque et contribuer à asseoir et conserver la sunna. Les mosquées des grandes cités de l’empire devenaient les lieux de formation supérieure en sciences religieuse et, de générations en générations. Elles se constituaient en foyers d’enseignement et d’éducation spirituelle. Chaque foyer méthodologiquement, était marqué par l’histoire et la particularité de sa région, puis par le profil de ses maîtres de la première génération. Pendant le VIIIe siècle, les foyers les plus remarquables furent le Hedjaz et l’Irak. En ce moment comme l’affirme J. Schacht, « le groupe des pieux spécialistes s’accroissaient en nombre et en cohésion. » Alors, ils se transformaient, au cours de la première décennie du VIIIe siècle, pour devenir les anciennes écoles de droit. Ces dernières n’impliquent ni organisation précise ni accord total sur une doctrine à l’intérieur de chaque école, ni enseignement organisé, ni statut officiel. Leurs membres les savants (ulémas) et les juristes (fukaha) étaient toujours des particuliers. Ils étaient distingués de la masse des musulmans par leur intérêt spécial et par le respect que leur témoignait le peuple. Les écoles que nous connaissions sont celles de Kufa et de Basra en Irak, celles de Médine et de la Mecque dans le Hedjaz et celle de la Syrie. Mais en Egypte on ne connait pas d’école mais néanmoins, il subit l’influence de l’Irak.

Le foyer du Hedjaz 

Ce foyers regroupe, les deux lieus saints et se particularise par le fait que, historiquement et géographiquement, il a été le théâtre des premiers jours de l’Islam. Alors qu’ailleurs on se glorifie de la présence de quelques compagnons du prophète. Ici, la grande majorité est restée et a constitué une source remarquable de la conservation de la sunna, par la tradition orale. Il est donc évident qu’il soit le lieu des hadits par leur quantité. C’est tout ceci sans doute, qui justifie son attachement, sur le plan juridique, à une approche transmissive. En effet, le foyer s’est illustré par son rejet de l’interprétation et trouve les solutions des questions religieuses par la transmission (an-nahl) générationnelle de la tradition. Cela se comprend par le fait que les situations de vie courantes restent les mêmes dans le Hedjaz, depuis le premier jour de la révélation, contrairement à la vie tumultueuse de l’Irak. Car, ce sont effectivement des situations exceptionnelles ou inédites qui nécessitent un effort d’interprétation. Il s’est avéré dans nos lectures que des éléments sur l’histoire doctrinale de la Mecque, soient rares comme le confirme J. Schacht . Alors que l’évolution doctrinale de l’école de Médine était souvent en retard par rapport à celle de Kufa. En outre, les enseignements des anciennes écoles de Médine reflètent respectivement les situations sociales du Hedjaz. Dans le cours de l’élaboration du droit à la première décennie du VIIIe siècle, le consensus des savants diffère du consensus des Musulmans sur les points essentiels. Ce consensus par la force des choses, couvre l’ensemble du monde Islamique. Il est vague et général, alors que le consensus des savant est limité géographiquement au siège de l’école considérée, et précis et détaillé. C’est le cas de l’école de l’Imam Mâlik qui représente le droit coutumier de Médine, mais aussi tolérant et sans exclusives, reconnaissant d’autres doctrines dans d’autres centrées. Il était normal pour un érudit ou pour un auteur de mettre ses œuvres sous l’égide de son maître. A Médine, on fit de même et les écrivains comme Mâlik Ben Anas attribuèrent leurs propres doctrines ou leurs écrits à un certain nombre d’anciennes autorités qui étaient mortes dans les dernières années du Ier siècle, ou dans les toutes premières du IIe siècle de l’hégire. Plus tard, sept d’entre eux furent choisis comme particulièrement représentatifs. Ils furent appelés « les sept juristes » de Médine. Ce sont : « Said ben Al-Mushab, Urwa ibn al-Zubayr, Abu Bakr ibn Abd al-Rahman, Ubaid’Allah ibn Abdallah ibn Utba, Kharîja ibn Zaïd ibn Thabît, Sulaymân ibn Yassar et Hassim ibn Muhammad ibn Abu Bakr. »  Peu des opinions attribuées à ces anciens auteurs peuvent être tenues pour authentiques la transmission de la doctrine juridique au Hedjaz peut être historiquement tenue pour certaine à peu près à la même époque qu’en Irak, avec al-Zuhri mort en 742 et avec son presque contemporain Rabi’a ibn Abd al-Rahman en ce qui concerne Médine et avec Atâ ibn Abî Rabah de la Mecque.

Le foyer de l’Irak

Les trois grandes cités de cette région, qui polarisaient l’enseignement et l’éducation spirituelle furent, Kufa, Basra et Baghdâd. L’Irak est la zone frontalière entre l’Islam et les autres civilisations. Le milieu de vie est sensiblement différent du Hedjaz. C’est le lieu des premiers affrontements fratricides entre musulmans. C’est un endroit favorable par conséquent à la prolifération des hadiths apocryphes, à des fins idéologiques ou déviationnistes. Dès lors ce foyer adopte une attitude de méfiance vis-à-vis de la transmission, d’autant plus que les sources authentiques sont éloignées ou rares dans le milieu. Par ailleurs, de ses fondateurs Abd Allah ibn Mas’ûd, un compagnon du prophète envoyé dans la région et Ali ibn Abi Talib, très proches du prophète et très respectés pour leur érudition et très connus pour leurs capacités d’interprétation (at’tawil). Cette région a connu depuis Basra et Nahrawan, les premières interprétations théologiques, plus ou moins passionnelles qui ont progressivement conduit à la naissance d’écoles ou de pensées théologico philosophiques. « La jurisprudence islamique n’était primitivement approfondie en un seul endroit, mais qu’un seul endroit privilégié était le centre intellectuel des premiers efforts de théorisation et de systématisation visant à transformer les pratiques populaires et administratives des Omeyyades en un droit islamique. Tout tend a prouvé que l’Irak était ce centre. » La primauté de l’Irak dans le développement du droit musulman pendant tout le VIIIe siècle, s’explique par le fait que toute influence exercée par la doctrine d’une école sur celle d’une autre allait toujours de l’Irak au Hedjaz, et non l’inverse. Car, dans la recherche d’un fondement théorique solide pour les anciennes écoles de droit, elle était franchie par les irakiens, très tôt, au cours de la deuxième moitié du VIIIe siècle. Dès lors qu’ils avaient passé le terme «sunna du prophète », de son contexte politique et théorique, à un contexte légal et y identifiaient la sunna, la pratique idéalisée de la communauté locale et la doctrine de ses juristes. Les enseignements de l’école de Kufa reflètent exactement la situation sociale de l’Irak. Si, on essai de remonter dans le passé pour trouver le fondement théorique du droit religieux islamique tel qu’il était enseigné dans les anciennes écoles, on verra qu’il ne s’arrêta pas avec ses auteurs relativement tardifs comme nous l’avons mentionnés plus haut. Mais, la doctrine de Kufa était attribuée à Ibrahim al-Naka’i. Pour ce qui est de la «doctrine de l’imam Mâlik, elle était répandue en Irak par le cadi Ismaïl. »  Tout au début de la théorisation du droit irakien, Ibrahim al-Naka’i apparaît comme le principal interprète de doctrine d’Ibn Mas’ûd. On verra le malikisme prendre le dessus sous l’empire abbasside par le biais du cadi nommé par le khalife. Et, plus tard, le shiisme prendra le dessus avec les partisans d’Ali.

Le Foyer de Sham (Damas)

Damas, longtemps capital des Omeyyades a été pendant près d’un siècle le lieu de convergences des érudits musulmans. Beaucoup de compagnons ont eu à se fixer dans cette ville. On note parmi eux Moaz ibn Djabbal et Abu Dardâ qui étaient de grands rapporteurs de hadiths. En outre, le milieu de vie, du point de vue des caractéristiques, n’est pas éloigné de celui du Hedjaz. De ceci résulte son rapprochement avec son voisin par la dominance de l’approche transmissive. Dans ce foyer les opinions d’al- représentent en générale les plus anciennes adoptées par la jurisprudence islamique. Le caractère archaïque de son enseignement amène à penser que ce contemporain d’Abu Hanifa conservait l’enseignement de ses prédécesseurs de la génération antérieure. La logique de son raisonnement, quoique explicite est rudimentaire, dans l’ensemble, et se rapproche de celle des irakiens. Le malikisme a eu des débuts prometteurs en Syrie mais il n’a pas réussi à prendre le dessus su la doctrine d’al-Awazâ’i.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: CADRE GEOGRAPHIQUE, BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR ET ETUDES DES SOURCES
1.1. Présentation de l’Arabie avant l’Islam
1.2. L’espace musulmane du VIIe au VIIIe siècle
1.3. La loi islamique et ses foyers de développement
1.3.1. Le foyer du Hedjaz
1.3.2. Le foyer de l’Irak
1.3.3. Le Foyer de Sham
1.3.4. Le foyer de l’Egypte
1.4. Le rite malikite ou le Malikiyya et son expansion
1.4.1. L’école de l’Imam Malik
1.4.2. Le Malikisme au Hedjaz : la Mecque et Médine
1.4.3. Le Malikisme en Irak
1.4.4. Le malikisme en Afrique du Nord et en Espagne
2. biographie et bibliographie de l’imam malik
2.1. Biographie de l’Imam Malik
2.1.1. L’Imam Malik et son époque
2.1.2 L’école de Malik sous la dynastie Abbasside
2.2. Bibliographie de l’Imam Malik
2.2.1. L’œuvre de l’Imam Malik, le Muwatta
2.2.2. La place de L’Imam Malik dans le fikh
3. Critiques des sources et des ouvrages
3.1. Considérations et critiques générales
3.2. Critique des instruments de travail
3.3. Critique des sources
3.4. Considérations générales sur des ouvrages et des études
3.5. Critique des ouvrages et des études
CHAPITRE II: LE MARIAGE
1. Condition du mariage
1.1. Les fiançailles
1.2. La demande en mariage
1.3. La dot
2. La célébration du mariage
3. Le banquet : Invitations, repas de noces, divertissement
4. L’entretien de la femme
5. Des Interdits du mariage
6. Les femmes interdites en mariage
CHAPITRE III : LE DIVORCE
1. Les aspects du divorce: de la répudiation au divorce définitif
1.1. La répudiation
1.2. Le désaveu ou l’abandon
1.3. La promesse solennelle de s’interdire de sa femme
1.4. Comparer sa femme au dos de sa mère
1.5. Le divorce définitif
1.6. Le khal’a
1.7. Le divorce de l’anathème
1.8. Les arbitres dans le divorce
CHAPITRE IV : LE DELAI DE VIDUITE OU D’ATTENTE
1. Le délai d’attente d’une femme répudiée qui n’est pas enceinte
1.1. Quand elle voit normalement ses règles
1.2. Le délai d’attente de la femme qui n’espère plus ses menstrues
2. Passé la période d’attente dans la maison conjugale après répudiation
3. Le délai d’attente de la veuve
3.1. Le délai d’attente de la veuve qui n’est pas enceinte
3.2. Le délai d’attente de la veuve enceinte
CONCLUSION
BIBLIOTRAPHIE

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