LA LIAISON DE LA MICROFINANCE AVEC LES THEORIES LIBERALE ET NEOLIBERALE

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LE FONCTIONNEMENT DE L’ECONOMIE, L’EQUILIBRE ET L’OPTIMUM 

Avec une telle description de l’incertitude, Arrow et Debreu nous invitent à imaginer que, pour s’assurer de consommer des biens et de liquider la production dans chaque état, les consommateurs et les producteurs vont nouer entre eux – à une date initiale – plusieurs contrats de livraison à chaque état, c ’est à dire à chaque couple date-évènement de quantité (ou d’unité) de bien. Un contrat s’appelle « bien contingent ». Autrement dit, les agents s’échangent à la date initiale des biens contingents c’est à dire des biens qui ne seront livrés que si l’état où il est « contingent» se réalise.
En utilisant ces biens contingents, les consommateurs vont maximiser leur utilité espérée dans l’échange sous leur contrainte budgétaire : p. xi p.wi∑ ij . j ( p) ; p : le j1 vecteur prix, p HS ;ij : la part du consommateur i dans la firme j ; j ( p) : le profit de la firme j pour le vecteur prix p. Cette contrainte stipule que la valeur de leur plan de consommation ne doit pas excéder celle de leur dotation ajoutée des parts du profit que le consommateur a droit à encaisser.
Dans le même temps, les producteurs maximisent leurprofit : j ( p ) p. y .
On obtient après, un équilibre qui est composé d’unprix p .( p . HS ) , où chaque consommateur ou producteur dispose son plan de consommation ou de production qui lui est optimal.
Dans un tel équilibre, on voit donc que les ressources des agents sont utilisées d’une manière la plus efficace possible. En effet, le minimum possible d’input se transforme en un maximum possible d’output correspondant au niveau de chaque producteur pour donner le maximum de profit (à l’équilibre, on se situe sur la frontière de l’ensemble de production selon l’explication mathématique (géométrique) de G.Debreu) qui se transforme à son tour en revenu des consomma teurs propriétaires de la firme. Dans le même temps, le revenu de chaque consommateur estalloué dans la combinaison de bien qui lui procure le maximum de satisfaction et le minimum de risque de non-consommation dans le futur. Les agents n’ont par conséquent aucune incitation à modifier leurs actions étant donné le système du prix et les actions des autres agents. C’est même la définition de l’équilibre.
Sous toutes les hypothèses formulées sur les agents, sur les biens, sur les ensembles de plan de production et les ensembles de plan de consommation, sur les dotations etc. ci-dessus, on peut démontrer non seulement que l’équilibre général existe pour une telle économie mais surtout que cet équilibre général est un optimum au sens de Pareto, selon le premier théorème de l’économie dubien-être et que tout optimum de Pareto peut être décentralisé par rapport à un système de prix d’équilibre et de transfert de dotation selon le second théorème1 (l’économie du bien-être peut être considérée en u sous-branche de l’économie néoclassique visant à étudier l’équilibre économique dans une société, les auteurs qui y sont célèbres sont Pareto et Edgeworth ).
Un optimum au sens de Pareto est une situation de l’économie où, étant données les limites imposées par les ensembles de plan de consommation, de production, et les ressources totales de l’économie, il est impossible d’améliorer la satisfaction d’un agent sans diminuer celle d’au moins un autre agent. Autrement dit, un optimum de Pareto est un état réalisable de l’économie tel qu’il n’existe pas d’autre état réalisable qui lui soit préféré.
Nous allons simplifier le modèle suivant en ne rendant plus compte des producteurs, c’est à dire en se limitant à une écon omie d’échange pur où il n’y a pas de production. En effet, la complexité dans le modèleva s’accroître à cause de l’intégration de l’incertitude et/ou des marchés financiers dans la modélisation, alors que l’existence de l’équilibre et la déduction des théorèmes de l’écomien du bien-être peuvent être obtenues, avec les mêmes hypothèses, dans une simple économied’échange pur sans compromettre la compréhension des notions que nous avons pour but de saisir.

LE MODELE DE MARCHE DE BIEN ET D’ACTIF FINANCIER 

Après avoir compris par le modèle précédent la façon dont on intègre la « stochasticité » de l’économie dans la modélisation néolibérale, on peut maintenant intégrer les marchés financiers dans la formalisation. Désormais, on n’imagine plus l’existence d’un marché (complet) de biens contingents. On remarque cependant que ce marché peut quand même exister – étant loin d’êtrecomplet – dans la partie informelle des économies sous-développées. A sa place, on considère des marchés financiersouverts à chaque état. En effet, pour se rapprocher un peu plus de la réalité, Radner en 1972 a intégré une autre représentation de l’incertitude et par conséquent, pour un modèle de marché de biens et d’actifs financiers, tous les marchés, non seulement ceux des biens sont ouverts dans chaque évènement qui se réalise. C’est pourquoi, le modèle est aussi appelé modèle d’échanges séquentiels. Nous remarquons queRadner part d’un modèle de biens 1 Démonstration de G.Debreu : « théorie de la valeur: analyse axiomatique de l’équilibre économique » Dunod, 1984 p 91-96 et p103-105.
2 Comme à Madagascar, voir chapitre IV, section 4.1, sous-section 4.1.1 contingents où les marchés ne sont pas complets à la date initiale. Les agents ont alors à chaque état une volonté de nouer des nouveaux échanges de biens contingents compte tenu de l’information (les états de la nature qui se sont réalisés antérieurement) qui leur est disponible pour maximiser leur préférence sur esl consommations. Mais le modèle présenté ici passe tout de suite aux actifs financiers au lieu des biens contingents.
Pour Radner, les successions des états de l’environnement selon la date doivent être prises en compte dans l’ensemble S qui est encore supposé fini. Autrement dit, l’ensemble S doit être représenté à l’aide d’un arbre d’événement. Dans chaque date à l’exception de la date initiale, un état de la nature n’est probable d’être réalisé que si l’état de la date immédiatement antérieure, qui peut l’engendrer, n’est réalisé. Mais, lorsqu’un état se réalise, on suppose qu’il y a complétude des marchés de biens c’est à dire que tous les biens physiques peuvent être échangés au comptant. On suppose aussi que les agents, en premier lieu, se paient des dividendes. Ils s’échangent en second lieu, des biens. Les transactions sur le marché financier s’opèrent en dernier lieu.
On remarque que les hypothèses du modèle Arrow – Debreu relatives aux agents aux biens, aux échanges sont reprises dans le présent modèle de Radner, sauf celles qui sont modifiées pour la nouvelle description de l’incertitude et le marché financier.

HYPOTHESES RELATIVES AU MARCHE FINANCIER 

Il existe plusieurs actifs financiers dans le présent modèle, ce sont des actifs à long terme, qui paient des dividendes (pouvant être nuls) dans chaque état. Ils sont initialisés à la date initiale et leur échéance està la date finale (on rappelle que l’ensemble des couple date – évènement S est fini).
Un actif financier est défini en un vecteur de S où les coordonnées sont les y(s) paiements de l’actif dans les états. Le marché financier ouvert à chaque état u t 1 prédécesseur deu t ut S permet un agent de déterminer un portefeuille qui transférera des revenus entre ces deux états successifs. On obtient ce qu’on appelle une stratégie de portefeuille qui est une liste des quantités des actifs à détenir dans chaque état.
Pour une simplification, cette stratégie de portefeuille est supposée autofinancée dès la date initiale jusqu’à la date finale. Ce qui veut dire q ue le portefeuille détenu dans un état quelconque est obtenu grâce à une totale dépense de la valeur du portefeuille de l’état qui s’est réalisé précédemment (aucune part de cette rnièrede n’est affectée à l’achat des biens, seuls les dividendes y sont affectés ).
Quel que soit l’état où ce marché financier est ouvert, on suppose qu’il n’y a pas opportunité d’arbitrage. Ce qui signifie que : comme on peut avoir un actif financier à partir d’une stratégie de portefeuille autofinancéecar un actif financier est par définition un vecteur de S (les coordonnées de cet actif sont alors les revenus apportés par le portefeuille dans les états des dates restantes), s’il existe sur le marché financier d’un état quelconque un seul titre palpable (à la différence d’une stratégie de portefeuille) donnant les mêmes payements qu’une stratégie de portefeuill autofinancée pour les états des dates restantes, ce titre ainsi que la stratégie de portefeuille autofinancée ont le même coût d’acquisition à l’état en question.
Il est totalement normal de considérer que parmi les actifs disponibles sur le marché, il existe certain nombre d’actif dont l’ensemble est linéairement indépendant c’est à dire qu’aucun actif de cet ensemble n’est obtenu par aucune combinaison linéaire des autres actifs de ce même ensemble. Cet ensemble est appelé l’ensemble des actifs négociés. Le marché est complet lorsque le nombreesd actifs négociés est au moins égal au « nombre de recouvrement ». Le nombre de recouvrement étant le nombre des successeurs le plus élevé dans l’ensemble S. c’està dire que pour déterminer ce nombre de recouvrement dans l’ensemble S : à chaque date donn ée t, il faut considérer tous les états de cette date t et compter les successeurs à la dat e t+1 de chacun de ces états pour déterminer le nombre de successeur le plus grand seulement pour cette date, ce nombre est à comparer à celui de toutes les autres dates et l e nombre de recouvrement est le plus grand d’entre eux (Annexe 1). Le concept de marché complet dans cette nouvelle description de l’incertitude et en économie de marché financier se traduit par la possibilité de transférer à l’aide des actifs financiers n’importe quelle valeur voulue à n’importe quel état. D’où on aboutit à ce marché complet lorsque le nombre des actifs négociés pour former une stratégie autofinancée atteint juste lenombre de recouvrement car sachant qu’un état quelconque ut s’est réalisé, il suffit pour un agent, grâce au marché financier ouvert à cet état, de prendre des actifs dans l’ensemble des actifs négociés et de choisir les revenus (les valeurs) qu’il veut transférer à chacun des états successeurs de u t à t1 , en faisant varier la quantité des actifs pris à cet effet. En d’autre terme, le marché complet signifie que l’ensemble des actifs engendrés par les actifs négociés en stratégie autofinancée, est S .

LA MICROFINANCE ET LE LIBERALISME 

Une des caractéristiques de la théorie néoclassiqueet par conséquent de la théorie nèolibérale qui est en fait la continuité de cettepensée est que la liberté est à la fois une hypothèse et une conclusion (ou une directive), car c’est à travers la notion de liberté qu’on construit un modèle économique (hypothèse des modèles précédents exprimée à la section 1.1.1 mais reprise tout au long de la présentation du modèle suivant) mais que le modèle conclut ensuite à la nécessité du libéralisme, aulibre jeu du marché. En effet, l’équilibre ainsi que l’optimalité n’existent sans ces derniers. Les néoclassiques prônent le libéralisme, le fonctionnement du marché, la concurrence. C’est un des points communs de cette théorie néolibérale voire de cette lignée de pensée avec la microfinance évoluée dans les deuxernièresd décennies dans le monde et à Madagascar. En effet, on trouve dans cette dernière la notion de stratégie « win-win » ou gagnant-gagnant qui est devenue l’une de ces fins; C’est à dire que les IMF tirent ses avantages financiers ou ses profits sur le marché libre de crédit impliquant ces institutions et la population, pendant que les besoins de financement et de service financier de cette dernière sont satisfaits et ses revenus augmentent. Ce concept remonte même de l’époque des économistes classiques qui, comme nous le savons, sont les ancêtres des économistes néoclassiques, eux-mêmes prédécesseurs des neolibéraux . Il se rapproche excessivement de l’idée d’Adam Smith sur la fameuse notion de mains invisible qui stipule que chaque agent – libre d’agir, de circuler et de faire circu ler des biens (et des services), d’exercer ses droits de propriété – cherchant son propre intérêtindividuel contribue à la réalisation de l’intérêt général de la société.
En outre, pour mieux prouver que le libéralisme est une des bases de la microfinance, le contraste entre les coopératives de crédit de l’ancien régime socialiste et la méthode de contrat de prêt de groupe («group-lending contract»1), une méthode utilisée par bon nombre d’IMFs dans le monde, que nous allons analyser soigneusement dans le prochain chapitre, exprime clairement la quête du ibéralisme dans le secteur microfinance de ces deux dernières décennies. Le contrat de prêtde groupe consiste à prêter de l’argent pour un groupe de personne non pour un seul individu. Ce qui est un point commun avec l’octroi de crédit de subvention à des coopératives de crédit (confondue avec les coopératives agricoles) du régime socialiste soviétique qui est l’ennemi juré des libéraux. Avec le socialisme, les petits agriculteurs (à comp arer à des petits villageois ciblés par les IMF du milieu rural) sont obligés ed se coopérer dans une coopérative unique pour la localité et n’ont par conséquent aucun choix qu’exercer de l’agriculture dans la coopérative. Les fruits des activités de ces agriculteurs sont en sus collectivisés.
Même dans les pays où – le socialisme n’est pas très vif et/ou les coopératives se sont déjà effondrées ou n’ont pas réussit à s’établir, maisl’interventionnisme Etatique est accentué, qu’on remarque d’abord que ce sont en majorité des pays en développement devenus des champs d’action privilégiés de la microfinance moderne2 après leur changement de régime socialiste en libéral du moins sur le plan économique, – la forme du « …crédit agricole ou du crédit urbain aux artisans, prend presque toujours la forme de « crédit supervisé ». C’est à dire que l’objet du crédit et ses modalités sont définis par les agronomes et les techniciens, non véritablement par les emprunteurs .Le prêt est considéré comme un moyen de moderniser l’agriculture ou l’artisanat, de fair e passer un « paquet technique »,avec des doses d’engrais et des pesticides, du matériels d’irrigation, des motoculteurs, des technologies et équipement pour l’artisanat… »3 . Ces crédits et investissements ont dans la plupart des cas échoué à cause d’un manque de souci de rentabilité principalement, ainsi que d’un mauvais choix entre les projets alternatifs mieux adaptés dans la localité car tout simplement, le projet est imposé par l’Etat.
Par contre, dans l’actuelle microfinance, le groupe à la différence des coopératives n’est pas unique et se forme avec un libre choix des partenaires (chaque groupe est de très petite taille par rapport à la coopérative : groupe de 10 individus aux maximum). Chaque membre du groupe investit indépendamment des autres, seule la responsabilité sur le repaiement du crédit est commune ; les moyens de production ainsi que les produits font l’objet d’une appropriation privée comme dans les modèles théoriques de la partie précédente, et ensuite les clients de la microfinance sont libres individuellement de choisir n’importe quel projet à condition que ceci soit ren table. Ils sont alors libres d’entrer et de sortir, d’acheter et de vendre sur une activité ou un produit donné (et y compris les services financiers de l’IMF ). Les IMF sont aussi libres de choisir son cible de clientèle, il y en a qui ne sensibilise que des femmes, d’autres des jeunes chômeurs, d’autres des PME, PMI etc. Le marketing et l’esprit initiative sont utilisés par ces institutions. Ce qui veut dire que la concurrence est priée d’exister tant au niveau des clients que des offreurs de service financier.

LA MICROFINANCE ET LE NEOLIBERALISME 

Pourquoi prête-t-on alors à des groupes non à chaque individu ou à un seul agent comme stipulent les modèles théoriques ?
L’utilisation de groupe dans la microfinance n’est pas de contrer le libéralisme comme le cas du socialisme soviétique mais de réduire les imperfections du marché. Nous allons aborder ce sujet dans le prochain chapitre et voir que la méthode de contrat de prêt de groupe ne consiste qu’à atténuer d’une façon plu s ou moins considérable le problème d’asymétrie d’information et non de contrer ou d’éviter le fonctionnement du marché.
Ainsi donc, au moins au point de vue des économistes, la microfinance croit à la force du marché, à l’initiative privée, au leadership non-gouvernemental, elle veut pratiquer le libéralisme et le défend. C’est pourquoi, c’est la théorie néolibérale qui est imputée d’être son idéal de premier degré, et il’agits en fait des théories microéconomiques de l’économie du risque et de l’incertitude car c’est la seule discipline libérale et dominante intégrant le marché financierdans sa modélisation. Cette discipline, comme nous pouvons remarquer, ne fait que prouver sous quelques hypothèses et avec une démonstration rigoureuse la force du marché prônéepar les théoriciens néoclassiques, à atteindre l’optimalité paretienne.
On remarque que c’est avec le contexte de libéralisation financière et de la mise en place des marchés financiers libres dans les pays développés que sont nés les soucis pour les personnes exclus des services financiers. Dans les modèles précédents, on voit bien que s’il n’y a pas de marché de bien contingent ou de marché financier, il est impossible pour les agents de s’assurer contre les risques de ne pas consommer dans les dates futures, et par conséquent de maximiser leur satisfaction. Il est aussi impossible d’organiser la production avec les incertitudes sur la réalisation des états futurs. En effet, bien que notre dernier modèle (du chapitre précédent) n’intègre pas les activités de production, nous avons déjà annoncé que l’omissionde ces dernières n’est qu’un souci de simplification (c’est à dire que les caractéristiques et situations du producteur dans le modèle d’équilibre général sont les mêmes que dansledernier modèle si nous y avons parlé des activités de production). Comme les biens contingents ne sont que des instruments hypothétiques imaginés par Arrow et Debreu, ils n’existent pas en réalité sur le marché. Les deux auteurs en sont même peut être conscient. Un magasin qui livrera un bien conditionnellement à un aléas possible n’existe pas. Donc, par comparaison avec la réalité, la théorie néolibérale exprime clairementl’importance de l’existence des marchés financiers et en plus, elle exige un marché financier complet.

La méthode de contrat de prêt de groupe :numoyen pour lutter contre les problèmes d’asymétrie d’information 

Le contrat de prêt de groupe consistant à prêter àun groupe d’emprunteurs, est une des solutions utilisées pour les problèmes d’asymétrie d’information. Pour le prouver, Morduch dans son travail théorique a pris un modèlede groupe à deux emprunteurs. Les agents sont libres de choisir leur partenaire ainsi que leur projet. Un contrat est établi dans le groupe faisant payer l’emprunteur un montant c en sus du capital et de l’intérêt s’il réussit dans son projet alors que son partenaire échoue. Pourtant, comme précédemment, chacun n’a rien à payer en cas de faillite de son p rojet. Ce modèle de groupe est capable d’inverser le problème de sélection adverse, c’est à dire que ce sont désormais les agents de type risqué qui sortent en premier au marché de crédit.
En effet, comme la probabilité de réussite d’un type sûr est supérieure à celle d’un type risqué, il est moins probable pour un agent qu’il soit de type sûr ou risqué, de payer le montant c s’il se noue avec un sûr qu’avec un risqué. D’où, dans un groupe mixte le type sûr encaisse une perte alors que le type risqué gagne en terme de rendement net espéré, que dans un groupe homogène. Mais le gain du type risqué est inférieur à la perte du type sûr et ne peut pas être un transfert pour supplier le type sûr de joindre à lui. En conséquence, le groupe est homogène, chaque type se noue avec le même type que lui.
Mathématiquement, le rendement net espéré d’un typesûr dans un groupe homogène est R Ps .r (1 Ps ).c; R étant le rendement anticipé supposé égal à celui du type risqué : R Ps .Rs Pr .Rr . Pourtant, s’il est dans un groupe mixte, son rendement net espéré estR Ps .r (1 Pr ).c . La différence de ces deux rendements nets espérés signifie la perte de l’agent sûr s’il est dans un g roupe mixte au lieu d’un groupe homogène. Elle est évaluée à Ps .(Ps Pr ).c . Avec le même raisonnement, le gain du type risqués’il est dans un groupe mixte au lieu d’un groupe homogène est : Pr .(Ps Pr ).c et comme Ps Pr , ce gain est inférieur à la perte de l’agent sûr . Le groupe est alors homogène.
Il suffit pour l’institution de fixer r et c de manière à ce que d’une part, l’espérance de sa recette est égale à sa dépense etd’autre part, le rendement net espéré de l’agent risqué est inférieur à celui de l’agent sûr c’est à dire : R  Pr .r (1 Pr ).c R Ps .r (1 Ps ).c . Pourtant, après calcul pour déterminerr et c, cette inégalité n’est possible etr et c ne sont rationnels, que sous l’hypothèse Ps Pr 1 (annexe 2).

L’incitation dynamique (« dynamic incentive »)

Restant toujours au niveau de la théorie, la méthode de contrat de prêt de groupe ne peut pas fonctionner sans l’incitation dynamique car il est possible que les agents dans le groupe se conviennent à la perversité de ne rien payer à l’institution dans tous les cas. La méthode d’incitation dynamique consiste, en effet, à augmenter progressivement les crédits octroyés à un individu après chaque répaiement successif. D’où, les mauvaises intentions sont contrebalancées par le risque de ne plus bénéficier individuellement des crédits croissants dans le futur. Il devient difficile dans le groupe de se coopérer pour ne rien payer ou pour prendre l’activité risquée et comme nous l’avons vu dans la méthode de contrat de prêt de groupe, en absence de coopération, l’activité sure est toujours choisie.
Pourtant, l’efficacité de cette méthode est conditionnée par l’existence d’une collaboration entre les IMF pour détecter les suspects puisqu’un agent renvoyé dans une institution peut se réfugier dans une autre. La date limite de la fin du programme de microfinance ne doit pas aussi être révélée aux emprunteurs. Ils sont tentés de ne plus repayer le dernier crédit avant cette date.
Ainsi donc, la méthode de contrat de prêt de groupeajouté de la méthode d’incitation dynamique permet d’atténuer les problèmes d’asymétrie d’information. Ce sont les agents eux-mêmes qui vérifient les caractéristiques de leur partenaire ainsi que le bon de déroulement de son activité. Ces deux méthodes permettent aussi la diminution du taux d’intérêt qui était élevé à cause de la forteproportion de non-repaiement. Autrement dit, le taux de repaiement des crédits à l’IMF est assuré et le marché du crédit devient de moins en moins probable d’être effondré car ce sontmaintenant les caractéristiques risquées qu’elles soient imputées aux agents ou à l’activité qui sont les premières à être évincées du marché.
Dans cette suite, nous allons aborder une autre imperfection majeure du marché dans la microfinance.

L’IRRATIONNALITE DES AGENTS 

Il ne nous est plus disponible d’avoir desmodèles économiques modélisant la prise en compte de l’irrationalité dans la microfinance comme le cas des modèles précédents (ou l’asymétrie d’information est modélisé pour la microfinance). Pourtant, l’irrationalité est un problème réel et délicat surce secteur financier. Nous recourons aux points de vue assez répandus et largement acceptés,aux pratiques et doctrines.

LA CULTURE DE NON-SOUCI DE RENTABILITE ET DE NON-REMBOURSEMENT 

La lacune détectée premièrement par les praticiensde la microfinance est celle causée par l’interventionnisme étatique, la mentalité du socialisme largement diffusée pendant les quelques décennies antérieures. D’aprèsAndré Tiettre dans « Les grands problèmes de l’Economie contemporaine Tome 2 : les pays socialistes Tome 3 : le tiers monde » (CUJAS 1977) : Selon l’optique du socialisme sur la finance, le capital doit être gratuit, il ne devrait pas y avoir de taux d’intérêt et que les producteurs ne doivent pas se soucier de la manque des capitaux, un des devoirs de l’Etat est de les offrir en abondance sans le droit de les exiger après. En conséquence,les producteurs ne se soucient pas de la rentabilité et de l’efficacité des activités, il uffits tout simplement d’investir sans rendre compte des coûts de maintenance des matériels, descoûts environnementaux, des coûts de mise en hors service etc. La mentalité est que mêmesi l’activité encaisse des pertes, l’Etat est là pour subventionner et pour offrir des nouvea ux capitaux pour la suivante. On attend tout simplement de la monnaie qui vient de l’Etat, il ne devrait y avoir aucune intention d’accumulation.
Cette optique, à son tour se diffuse et s’enracine dans la plupart des pays en développement par le biais de la soumission de ces pays au régime interventionniste inspiré du régime soviétique ou du moins par l’intermédiaire d’une simple mauvaise intervention consistant à prioriser les diffusions des techniques mal-concues, des modernisations aveugles vis à vis du bien-être social1, aux dépens de l’équilibre financier de l’Etat qui offre le credit. Bien qu’il existe de taux d’intérêt, il doit être le plus bas possible et le taux de remboursement n’est pas un problème prioritaire. L’enracinement de cette optique se fait avec la dégradation de l’environnement économique, social, politique de ces pays.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I LA THEORIE PRINCIPALE SOUTENANT LA MICROFINANCE NEOLIBERALE
1.1-L’equilibre général d’Arrow-Debreu
1.1.1-Hypothèses et éléments du modèle
1.1.2-Le fonctionnement de l’économie, l’équilibre et l’optimum
1.2-Le modèle de marché de bien et d’actif financier
1.2.1-Hypothèses relatives au marché financier
1.2.2.L’equlibre et l’optimum
CHAPITRE II LA LIAISON DE LA MICROFINANCE AVEC LES THEORIES LIBERALE ET NEOLIBERALE
2.1-La microfinance et le libéralisme
2.2-La microfinance et le néolibéralisme
CHAPITRE III LES IMPERFECTIONS DU MARCHE
3.1. L’asymétrie d’information
3.1.1-La sélection adverse
3.1.2.L’aleas moral
3.1.3-Les solutions
3.1.3.1-La méthode de contrat de prêt de groupe un moyen pour lutter contre les problèmes d’asymétrie d’information
3.1.3.2 L’incitation dynamique (« dynamic incentive »)
3.2.L’irrationnalité des agents
3.2.1-La culture de non-souci de rentabilité et de non-remboursement
3.2.2-La passivité de la population et son incapacité à produire
3.2.3.Les conséquences des irrationalités
3.2.4.La microfinance une solution pour l’irrationalité
CHAPITRE IV LA MICROFINANCE MALGACHE VIS A VIS DES THEORIES
4.1-Les points caractéristiques de la culture financière malgache
4.1.1-Le fond de la culture
4.1.2.L’effet de l’interventionnisme étatique
4.2. La microfinance à Madagascar depuis son apparition
4.3- La vision de la microfinance à Madagascar
4.3.1-Les phases de développement souhaitées pour la microfinance malgache vis à vis des théories
4.3.2-La politique et la stratégie nationales de microfinance vis à vis des théories
CONCLUSION
TABLE DES MATIERES
BIBLIOGRAPHIE

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