La législation française et aptitude visuelle en conduite automobile

L’aptitude visuelle à la conduite automobile est surtout fonction du degré d’acuité visuelle et de l’état du champ visuel binoculaire. La fonction visuelle est primordiale en conduite automobile. 85 à 90% de l’information est relayée par les yeux, c’est pourquoi une attention toute particulière doit être accordée en terme de sécurité au volant [1 ; 2 ; 3]. D’après OUSSA.G en 1992, la Société Ouest Africaine d’Ophtalmologie a recommandé de rendre obligatoire l’examen ophtalmologique avant la délivrance du permis de conduire, toutes catégories confondues [4]. Au Mali, en 2001, l’arrêté interministériel N°01-0008/MICT-MS-SG fixe la liste des incapacités physiques incompatibles avec l’obtention du permis de conduire ainsi que des affections susceptibles de donner lieu à la délivrance de permis de conduire de durée de validité limitée[5]. Pour faciliter l’application de ces textes, trois centres de santé de référence à Bamako ont été choisis (commune I, commune II, et commune III) pour l’examen des candidats et le renouvellement des permis de conduire conformément aux exigences légales. Ainsi, dans le cadre du Projet d’Amélioration des Corridors des Transports 2004-2005, les principales contraintes et difficultés pour le gouvernement dans l’amélioration de la sécurité routière ont été :
– L’augmentation du nombre d’accidents de la route eu égard à l’inobservation des règles de la circulation routière;
– La vétusté du parc routier ;
– Le mauvais état des infrastructures de transport. [6]
Cependant le professionnel de santé est un véritable acteur dans le domaine de la prévention routière mais cette mission ne l’autorise pas à lever le secret médical pour informer les autorités compétentes ou retirer le permis à son patient [chatpfe.com].

GENERALITE 

RAPPEL ANATOMIQUE

Le Globe Oculaire 

On définit classiquement un contenant formé de trois « enveloppes » ou membranes » et un contenu :

Contenant :
• Membrane externe ou coque cornéo-sclérale, est constituée en arrière par une coque fibreuse de soutien, la sclère, prolongée en avant par la cornée transparente ; sur la sclère viennent s’insérer les muscles oculomoteurs ; la jonction entre sclère et cornée est dénommée limbe sclérocornéen. La partie antérieure de la sclère est recouverte jusqu’au limbe par la conjonctive. La sclère présente à sa partie postérieure un orifice dans lequel s’insère l’origine du nerf optique, dénommée tête du nerf optique ou papille.

• Membrane intermédiaire ou uvée, constituée d’arrière en avant par :
★ La choroïde, tissu essentiellement vasculaire responsable de la nutrition de l’épithélium pigmentaire et des couches externes de la rétine neurosensorielle,

★ Le corps ciliaire dont la portion antérieure est constituée par les procès ciliaires responsables de la sécrétion d’humeur aqueuse et sur lesquels est insérée la zonule, ligament suspenseur du cristallin, et par le muscle ciliaire, dont la contraction permet l’accommodation par les changements de forme du cristallin transmis par la zonule.

★ L’iris, diaphragme circulaire perforé en son centre par la pupille, dont l’orifice est de petit diamètre à la lumière vive (myosis) et de grand diamètre à l’obscurité (mydriase). Le jeu pupillaire est sous la dépendance de deux muscles: le sphincter de la pupille et le dilatateur de l’iris.
• membrane interne ou rétine, qui s’étend a partir du nerf optique en arrière et tapisse toute la face interne de la choroïde pour se terminer en avant en formant une ligne festonnée, l’ora serrata; la rétine est constituée de deux tissus : la rétine neurosensorielle et l’épithélium pigmentaire.

★ La rétine neurosensorielle est composée des premiers neurones de la voie optique comprenant les photorécepteurs (cônes et bâtonnets), les cellules bipolaires et les cellules ganglionnaires dont les axones constituent les fibres optiques qui se réunissent au niveau de la papille pour former le nerf optique. Avec le nerf optique cheminent les vaisseaux centraux de la rétine (artère centrale de la rétine et veine centrale de la rétine) qui se divisent en plusieurs pédicules juste après leur émergence au niveau de la papille ; les vaisseaux rétiniens sont responsables de la nutrition des couches internes de la rétine.

★ L’épithélium pigmentaire constitue une couche cellulaire monostratifiée apposée contre la face externe de la rétine neurosensorielle. La fonction principale de la rétine, la photo transduction, est assurée par les photorécepteurs en synergie avec l’épithélium pigmentaire. Les articles externes des photorécepteurs entourés par les villosités de l’épithélium pigmentaire renferment des disques contenant le pigment visuel (rhodopsine, composée d’une protéine, l’opsine, et de vitamine A ou rétinal) qui est blanchi par la lumière (rupture entre l’opsine et le rétinal) : il s’ensuit une chaine de réactions aboutissant à la libération d’un message qui modifie la polarisation de la membrane plasmatique : ainsi nait l’influx nerveux qui va cheminer le long des voies optiques jusqu’au cortex occipital. La rhodopsine est resynthetisée au cours du cycle visuel. L’épithélium pigmentaire assure quant à lui le renouvellement des disques par un mécanisme de phagocytose.

Il existe deux types de photorécepteurs :
– les bâtonnets sont responsables de la vision périphérique (perception du champ visuel) et de la vision nocturne.
– les cônes sont responsables de la vision des détails et de la vision des couleurs; ils sont principalement regroupés dans la rétine centrale, au sein d’une zone ovalaire, la macula.

Les Voies Optiques 

Permettant la transmission des impressions lumineuses rétiniennes aux centres corticaux de la vision, les voies optiques comprennent :
• Le nerf optique, qui traverse l’orbite et pénètre dans le crane par les trous optiques; son extrémité antérieure (tête du nerf optique) est visible à l’examen du fond d’œil (papille).
• Au-dessus de la selle turcique, les deux nerfs optiques se réunissent pour former le chiasma où se fait un croisement partiel des fibres optiques (hémidécussation), intéressant uniquement les fibres en provenance des hémi-rétines nasales ; les fibres issues de la partie temporale de la rétine gagnent quant à elle la voie optique homolatérale.
• Des angles postérieurs du chiasma partent les bandelettes optiques qui contiennent les fibres provenant des deux hémi-rétines regardant dans la même direction. Elles contournent les pédoncules cérébraux pour se terminer dans les corps genouillés externes, qui font saillie sur la face latérale du pédoncule cérébral ;
• de là partent les radiations optiques : constituées par le troisième neurone des voies optiques, elles forment une lame de substance blanche intracérébrale moulée sur la face externe du ventricule latéral et qui gagne le cortex visuel situé sur la face interne du lobe occipital. Elles se divisent en deux faisceaux : supérieur (qui gagne la lèvre supérieure de la scissure calcarine), et inferieur (qui gagne la lèvre inférieure de la scissure calcarine).
• voies du reflexe photomoteur (RPM) :
Le reflexe photomoteur (RPM) est la constriction pupillaire (myosis) survenant à l’éclairement d’un œil ; il fonctionne de façon analogue au diaphragme automatique d’un appareil photo ou d’une caméra:
– la voie afférente du RPM chemine avec les voies optiques: elle débute au niveau des photorécepteurs rétiniens stimulés par la lumière ; les fibres pupillomotrices cheminent le long des nerfs optiques jusqu’au chiasma ou elles subissent une hémi-décussation, puis le long des bandelettes optiques jusqu’aux corps genouillés externes ; elles ne suivent pas les radiations optiques mais gagnent les deux noyaux du III.
– la voie efférente parasympathique du RPM emprunte le trajet du III et se termine au niveau du sphincter de l’iris.
– chez un sujet normal, quand on éclaire un œil, on observe un myosis reflexe du même côté : c’est le RPM direct ; mais, du fait de l’hémi-décussation des fibres pupillo-motrices au niveau du chiasma, on observe également, par la voie du III controlatéral, un myosis de l’œil opposé : c’est le RPM consensuel.
– lors d’une mydriase d’origine sensorielle, secondaire à une baisse de vision sévère (exemple : occlusion de l’artère centrale de la rétine, neuropathie optique) :

✦ à l’éclairement de l’œil atteint, la voie efférente du RPM étant supprimée du fait de la baisse de vision, le RPM direct est aboli, mais également le RPM consensuel ;
✦ à l’éclairement de l’autre œil, à l’inverse, la voie efférente étant normale sur cet œil et la voie afférente étant normale sur les deux yeux, le RPM est conservé aux deux yeux.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
Objectif général
Objectifs spécifiques
III. GENERALITE
A. RAPPEL ANATOMIQUE
1. Le globe oculaire
1.1Contenant
1.2Contenu
2. Les voies optiques
3. Les annexes
3.1 Le système oculomoteur
3.2 L’appareil de protection du globe oculaire
B. APTITUDE VISUELLE ET CONDUITE
1. FONCTON VISUELLE
1.1Acuité visuelle
1.2Mesure de l’acuité visuelle en clinique
2. LA REFRACTION
2.1Définition
2.2Les vices de réfraction
– L’œil emmétrope
– Amétropie
3 Champ visuel
4 La vision des couleurs
4.1Dyschromatopsies héréditaires
4.2Dyschromatopsies acquises
4.3Procédés d’examen clinique
C. LEGISLATION
1. La législation malienne et aptitude visuelle en conduite automobile
1.1 Acuité visuelle avec la meilleure correction optique
• GROUPE LEGER
• GROUPE LOURD
1.2Champs visuels
• GROUPE LEGER
• GROUPE LOURD
2. La législation française et aptitude visuelle en conduite automobile
– les permis légers
– les permis lourds
3. Aptitude à la conduite en Europe dans l’avenir
3.1Les différentes catégories de permis de conduire
3.2Tableau : Comparaison entre les normes d’acuité visuelle et de champ visuel françaises et européenne
IV. METHODOLOGIE
1. Cadre d’étude
2. Période d’étude
3. Type d’étude
4. Population d’étude
Critères d’inclusion
Critères de non inclusion
5. Echantillonnage
6. Détermination des chauffeurs
7. Outils de collecte
8. Déroulement de l’examen
9. Aptitudes en fonction de la catégorie du permis de conduire
Pour les permis légers (A, B et E)
Pour les permis lourds(C, D et E)
10. Analyse des données
11. Plan d’analyse
Les caractéristiques sociodémographiques
Examen clinique
Aspect analytique
Question d’éthique
V. RESULTATS
1. Les caractéristiques sociodémographiques
2. Examen clinique
3. Aspects analytiques
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSION
1. Limites et difficultés de l’étude
2. Les caractéristiques sociodémographiques des chauffeurs
3. l’aptitude visuelle
4. les causes d’altérations visuelles chez les chauffeurs
VII. CONCLUSION
VIII. RECOMMANDATIONS
IX. REFERENCES
X. ANNEXES 

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