La langue maternelle dans une classe bilingue

La langue maternelle dans une classe bilingue

L’usage de la langue maternelle en classe de langue étrangère a fait l’objet de nombreuses polémiques. Dans l’enseignement des langues étrangères la langue maternelle était omniprésente dans l’apprentissage. Il s’agissait d’apprendre la structure et le vocabulaire d’une langue étrangère grâce à sa traduction en langue maternelle. Cette méthode traditionnelle a était remise en cause par la méthode directe qui interdit tout recours à la langue maternelle. Cette dernière était conçue comme une source d’interférence d’où ressort la fameuse analyse contrastive. La méthode SGAV fondée sur la communication laissait peu de place à la langue maternelle. A partir des années soixante-dix, grâce aux travaux de Dulley, Burt et Kelluma, l’enseignement a pu enfin dépasser cette perspective monolingue.
Avec l’apport de l’approche communicative et l’approche fonctionnelle, la langue maternelle est tolérée dans la mesure où elle peut apporter une aide à l’apprentissage du FLE. C’est à partir des années quatre-vingt-dix que l’on admet que la langue maternelle constitue un support et un appui à la dynamique de l’apprentissage du français.

La langue maternelle

J.P Cuq la définit comme suit :
Il s’agirait de la dénommer ainsi la langue acquise la première par le sujet parlant, dans un le est aussi la langue utilisée au sein de la communication. Le caractère spontané, naturel de son usage, l’aisance dans son maniement apparaissent parfois comme des traits définitoires de la langue maternelle.
Donc nous décelons de ces deux définitions que c’est la première langue d’un enfant, celle apprise au foyer, elle est intimement liée à sa vie affective et à son développement.Louise Dabène 22propose trois concepts pertinents :
Le parler vernaculaire : une manière compliquée de parler la langue maternelle. Elle varie d’un individu à un autre, d’une culture à une autre, représentant le premier contact avec le langage. Elle va subir par la suite divers influences extérieures. La langue de référence :« proposée d’abord par Moirand en 1982 puis reprise par Louise Dabèneen 1994, elle signifie une variété scolaire à travers laquelle se construisent les apprentissages fondamentaux dont la lecture et l’écriture »23. La langue d’appartenance : la langue maternelle est conçue comme un symbole, une trace d’appartenances ethniques, politiques, et religieuses.
En analysant le cas des langues maternelles en Algérie, comme toute ancienne colonie française d’Afrique, nous nous rendons compte du problème qu’elles rencontrent à cause de l’héritage incontestable de la politique coloniale française. Le français détient une domination historique au détriment des langues maternelles d’où l’échec scolaire de certains apprenants dans les écoles bilingues même après les nombreuses réformes qui ont touchées le cadre de l’éducation et de l’enseignement en Algérie. À partir de ces dernières années le pays adopte une nouvelle méthode d’enseignement : les enfants commencent leur scolarité en arabe classique, ils apprennent à lire et à écrire dans cette langue, en troisième année primaire, ils entament l’apprentissage du FLE pour ensuite maintenir cette langue dans certaines branches des études supérieures et de la recherche scientifique. Il est important de signaler que le français n’est que peu présent en dehors du milieu scolaire, c’est pourquoi les apprenants présentent des difficultés en classe de FLE.

La langue étrangère

Il s’agit d’une notion de politique linguistique avant d’être une notion didactique, c’est l’organisation qui décide du statut qu’on lui attribue. . Elle recouvre des degrés variés d’étrangeté. Une langue peut être plus ou moins étrangère par sa distance matérielle, son éloignement géographique, par sa distance culturelle et linguistique et par le degré de pénétration linguistique à travers les médias, les relations économiques et sociales qui entrainent une certaine familiarité. Et c’est bien le cas de la langue française en Algérie.
Selon J.P Cuq :« toute langue non maternelle est une langue étrangère (…) elle n’est la langue première de socialisation ni la première dans l’ordre d’appropriation linguistique .Le français est donc une langue étrangère pour ceux qui ne le reconnaissent pas comme langue maternelle »
Besse considère qu’ « une langue seconde/ étrangère peut être caractérisée comme une langue acquise (naturellement) ou apprise (institutionnellement) après qu’on a acquis au moins une langue maternelle et, souvent, après avoir été scolarisé dans celle-ci».
Ainsi nous dirons que toute langue étrangère doit faire l’objet d’un apprentissage pour pouvoir être maitrisée par un locuteur. Elle peut être acquise lors d’un «bain linguistique », par voix scolaire, stage ou formation.

La relation entre langue maternelle et langue étrangère

Certains spécialistes et chercheurs considèrent la langue maternelle comme « point de départ » pour toute réflexion visant la langue étrangère il ne s’agirait plus ici de notions de « besoins » mais de « conscience », car selon Vygotsky c’est « la fonction psychique supérieure » acquise et qui se développe à chaque contact entre l’individu et son environnement. De plus l’enfant assimile sa langue maternelle de manière non attentionnelle alors que l’apprentissage d’une langue étrangère nécessite une prise de conscience d’une intention d’acquisition. Dans le cas des classes de langues comme en Algérie, malgré le conflit historique et politique entre la langue maternelle et la langue étrangère, nous ne pouvons pas nier le degré de complémentarité entre les deux. Dans le contexte scolaire algérien, la langue maternelle (berbère/arabe) est indispensable comme instrument dans l’enseignement du FLE. Elle est commune aux enseignants et aux élèves, elle est nécessaire et légitime dans la communication.

Description de l’enquête et analyse des résultats

Pour tenter de répondre le plus fidèlement possible à nos hypothèses de recherche, nous allons exposer dans ce chapitre à partir des questionnaires, à quel degré se fait le recours à la langue maternelle et quel est son impact sur l’enseignement/ apprentissage du FLE. Nous allons donc, procéder par une analyse rigoureuse des résultats obtenus dans le but d’avoir une réponse claire à notre problématique de départ.

Le questionnaire

C’est un intermédiaire entre l’enquêteur et l’enquêté. Il est le moyen essentiel par lequel les buts de l’enquête doivent être atteints. Il sert à motiver, aider ; inciter l’enquêté à parler et à obtenir les informations visées par l’enquêteur. Il permet ainsi d’élaborer une étude rigoureuse de la totalité de la population interrogée.
Cependant, pour mieux tirer profit de nos acquis théoriques et répondre conformément à notre problématique, nous avons décidé de mener une enquête auprès des apprenants de 1ère année secondaire ainsi que de leurs enseignants en FLE.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : les langues en contact en Algérie
Introduction
1- Définition du contact de langue
1-1 La langue berbère
1-2 La langue arabe
1-3 La langue française
2- bilinguisme et plurilinguisme
2-1 L’alternance codique
2-2 la traduction
2-3 L’interférence
2-4 L’interlangue
Conclusion
Chapitre 2 :l’intégration de la langue maternelle dans l’enseignement du FLE  en Algérie
Introduction
1-La langue maternelle dans une classe bilingue
1-1 La langue maternelle
1-2 La langue étrangère
1-3 La relation entre langue étrangère et langue maternelle
1-4 L’impact de la langue maternelle sur l’enseignement du FLE
1-5 Les méthodologies de l’enseignement des langues
1-6 Le français enseigné
2-Description de l’enquête et analyse des résultats 
2-1- Le questionnaire
2-2 Les objectifs de l’enquête
2-3 Description de la classe
2-4 Analyse des réponses des enseignants de la 1ère AS
2-5 Analyse des réponses des apprenants de la 1ère AS
2-6 analyse des données
Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Table des matières
Annexes

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