La jonction pavimento-cylindrique ou jonction exo-endocol
Normalement, elle correspond à l’orifice cervical externe, c’est-à- dire la réunion de deux épithéliums de hauteur différente : l’un malpighien pluristratifié et l’autre cylindrique unistratifié. Mais en pratique sa structure et sa topographie varient avec l’âge. Chez la fillette et la nullipare : l’orifice est presque fermé sauf au moment de l’ovulation et des règles. La jonction est un cercle parfait et l’on passe le plus souvent sans transition d’un épithélium à l’autre. Chez la multipare, la béance de l’orifice cervical, ses déchirures lors de l’accouchement, rendent la jonction imprécise et sa localisation variable d’un point à un autre par suite de l’éversion de la muqueuse cylindrique endocanalaire déportée vers l’exocol (ectropion). Il se constitue alors entre les deux épithéliums une zone transitionnelle d’origine métaplasique appelée zone de transformation ou de remaniement qui mesure d’après Flush Mann F 6 mm de long en moyenne (1-10 mm) chez l’adulte. La zone de transformation est une zone particulièrement fragile, ulcérable qui subit des remaniements mécaniques et inflammatoires incessants rendant précaire sa consolidation d’où l’existence d’une variable pathologie de la jonction qui constitue en fait le point de départ des cancers. Chez la femme ménopausée, cette jonction est aspirée dans le canal endocervical. L’orifice du col apparaît tapissé d’un épithélium malpighien normalement stratifié, souvent même épais, hypermature, plus ou moins kératinisé, en continuité directe avec les franges cylindriques intra canalaires par le truchement d’un épithélium.
Frottis cervico-vaginal
Il permet de prélever les cellules qui desquament de l’épithélium pavimenteux exocervical. Il doit intéresser la zone de jonction pavimento-cylindrique où les lésions sont habituellement les plus graves. Le frottis cervico-vaginal de dépistage doit être effectué au moins une fois tous les trois ans. En effet la moyenne de transformation d’une dysplasie de haut grade en cancer invasif avoisine 3-4 ans. Néanmoins certaines formes sont extrêmement évolutives (femme de moins de 35 ans) et leur dépistage semble difficile, voire impossible.
Colposcopie
Examen à la loupe binoculaire du massif cervical, doit être effectué dès que l’aspect des frottis évoque une lésion histologique dysplasique (de haut ou de bas grade). Le test au lugol met en évidence une zone iodo négative ne prenant pas le glycogène non coloré en brun acajou suite à un manque de glycogène par les lésions CIN ou le cancer invasif et le test à l’acide acétique met en évidence une zone acidophile donnant un aspect blanc opaque suite à une forte quantité de protéines cellulaires. Si la JPC est totalement visible, une biopsie à la pince est accomplie, dans le cas où la JPC n’est pas vue en totalité car partiellement ou totalement endocervicale, il convient d’effectuer une conisation diagnostique afin d’examiner la lésion en totalité. L’examen histologique des biopsies cervicales ou de la pièce opératoire permet de différencier le CIN 3 qui respecte la membrane basale, du carcinome invasif où la membrane basale est rompue.
CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES
Age Dans notre étude l’âge moyen était de 50,92 15,78 ans. Cette moyenne était similaire à celles obtenues par Samaké en 2014 [32], Konaté en 2013 [17] et des données de cancer du col utérin de France [12] avec respectivement 49,62 ans ; 50,8 ans et 51 ans. Elle est supérieure à celle de N’guessan K et al [26] en 2006 qui ont trouvé un âge moyen de 48,5 ans.
Ethnie Dans cette étude, l’ethnie bambara était la plus représentée avec 43,2% suivie de l’ethnie malinké avec 21,62% et l’ethnie peulh au 3ème rang soit 10,8% des cas. Samaké [32] et Mariko [21] ont trouvé dans leur étude l’ethnie bambara comme la plus représentée suivie de peulh avec respectivement 33,6% ; 20,3% et 26,3% ; 13,6%. Chez ces auteurs l’ethnie malinké était la 3èmeethnie la plus représentée avec respectivement 13, 3% et 13%. Cela peut s’expliquer par une prédominance de Bambara suivi de Malinké aux environs de Bamako et une prédominance de Bambara et de Peulh au niveau national.
Résidence Dans notre étude, toutes les patientes résidaient à Bamako. Cela pourrait s’expliquer par le fait que tous les cas collectés étaient de Bamako et environs
CONCLUSION
Le cancer du col de l’utérus occupe le premier rang du cancer chez la femme au Mali et dans les pays en voie de développement. L’âge moyen de survenue était de 50,92 ans et les grandes multipares étaient les plus représentées. Le pronostic de cancer du col est sombre dans notre pays à cause d’un retard au diagnostic. Dans notre étude, nous avons constaté une augmentation du nombre de décès et des pertes de vue au fil des années réduisant le nombre de survivantes à un taux faible. Compte tenu du diagnostic tardif, l’abandon du traitement et le mauvais pronostic de cette pathologie au stade avancé dans notre nation, le frottis cervical, les tests visuels IVA-IVL et la vaccination sont des meilleurs moyens de prévention pour réduire la fréquence de cancer du col de l’utérus au Mali. D’autres études seront nécessaires pour identifier les pertes de vue.
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Table des matières
SIGLES ET ABREVIATIONS
REMERCIEMENTS
I-INTRODUCTION
II-GÉNÉRALITÉS
III-MATERIEL ET METHODES
IV-RESULTATS
IV-COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI-CONCLUSION
VII-RECOMMANDATIONS
VIII-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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