La iatrogeneicité médicamenteuse et la pharmacovigilance 

Signal /alerte

Signal

C’est un événement ou un dépassement d’un seuil fixé, convenu comme devant attirer l’attention lors d’une surveillance.
Un signal, après validation aboutit à une alerte devant entraîner une prise de décision ou la mise en place d’une étude adaptée.

Alerte

C’est un signal prévenant d’un danger et appelant à prendre toutes les mesures de sécurité utiles.
En Pharmacovigilance, le terme « Alerte » a un sens plus fort que le terme Signal : une alerte justifie la mise en place d’une étude ou une prise de décision adaptée.

Notification

Elle désigne soit un cas d’événement indésirable rapporté par un observateur à un système de surveillance.
Elle doit comporter au minimum : un notificateur identifiable, un patient identifiable, un ou des médicaments ou produits de santé suspects, un ou des effets suspects.

Fiche de notification

C’est une fiche de collecte et de déclaration des cas d’effets indésirables(cf. annexe)

Notice

C’est le document d’information accompagnant le médicament et destiné à l’utilisateur. Elle est établie en conformité avec le résumédes caractéristiques du produit.

Résumé des caractéristiques du produit

Il s’agit d’un texte rédigé par le fabricant lors de l’autorisation de mise sur le marché d’une spécialité pharmaceutique et comportantles renseignements de base la concernant. Il correspond à l’information destinée aux professionnels de santé.

Imputabilité

L’imputabilité est l’évaluation clinique systématisée du lien causal susceptible d’exister entre un événement indésirable et l’administration d’un médicament ou produit de santé.
Il s’agit d’une analyse individuelle pour une notification donnée qui ne peut prétendre :
– Distinguer les cas avérés des cas non avérés ;
– Prouver le lien entre un médicament et un évènement ;
– Quantifier la part d’un médicament dans la survenue d’un évènement indésirable ;
– Rendre certains les incertitudes ;
Par contre l’imputabilité est capable de:
– Réduire les malentendus entre les techniciens ;
– Classer le lien de causalité ;
– Donner une valeur à une notification individuelle ;
– Améliorer l’évaluation scientifique, éducative [14].
Il existe plusieurs méthodes d’imputabilité parmi lesquelles on peut citer : les 2 utilisées au Sénégal.
– La méthode de l’OMS proposée par l’Uppsala Monitoring Center ;
– La méthode française ;
– Cependant, il existe d’autres méthodes :Emmanuelli, Naranjo, Kramer, venulet …………..

La méthode de l’OMS

La méthode de l’OMS basée sur des définitions a été développée en accord avec les centres nationaux qui participent au programme pour la surveillance internationale des médicaments et consiste en un outil pratique pour l’évaluation des notifications. Il s’agit d’une évaluation globale prenant en compte les aspects physiopathologiques et pharmacologiques du cas et la qualité de la documentation de l’observation. Du fait que la pharmacovigilance s’intéresse particulièrement à la détection des effets indésirables inconnus et inattendus, d’autres critères tels que les connaissances antérieures et la probabilité statistique interviennent moins dans l’imputabilité. Il est admis que la terminologie est déterminante et que le jugement individuel peut différer. Il existe d’autres algorithmes qui sont soit très complexes, soit trop spécifiques pour l’utilisation en routine. Cette méthode oriente dans le choix des arguments qui classent dans une catégorie plutôt qu’une autre.

La méthode française

Elle est basée sur des critères scientifiques et envisage séparément l’imputabilité intrinsèque et l’imputabilité extrinsèque.
Elle permet aussi de réduire les distorsions d’interprétation par les utilisateurs et facilite les comparaisons internationales.

Prévisibilité des effets indésirables

Un effet indésirable attendu (réaction de type A) est une manifestation nocive et non désirée d’un médicament dont la survenue est a priori en rapport avec une propriété pharmacologique connue du principe actif. Il est généralement dose-dépendant ou plus exactement concentration-dépendant et relativement fréquent. Il est prévisible en fonction de l’action pharmacologique du produit et par conséquent évitable.
Un effet indésirable inattendu (réaction de type B) est une manifestation nocive et non désirée d’un médicament dont la survenue est à priori sans rapport avec une propriété pharmacologique connue du principe actif.
On distingue les réactions immunoallergiques, idiosyncrasiques (anomalies génétiques) et les réactions d’intolérance. Les réactions de type B sont en général rares, indépendantes de la dose ou de la durée de traitement, imprévisibles et de ce fait souvent inévitables.
Les EI survenant lors de traitement chronique sont appelés réaction de type C et ceux associés à des effets retardés comme la carcinogénicité ou la tératogénicité sont des réactions de type D.

Evitabilité

La notion d’évitabilité a été récemment introduite en pharmacovigilance. Elle tente de dénombrer et de décrire les effets indésirables médicamenteux pouvant être prévenus afin de diminuerle risque médicamenteux.

Informativité

En pharmacovigilance, l’informativité désigne la valeur informative des données recueillies. Elle dépend des données disponibles, mais aussi de leur qualité en terme de fiabilité et de pertinence.

Intensité

L’intensité d’un effet peut s’apprécier selon trois qualificatifs :
– faible : n’affecte pas l’activité quotidienne habituelle du patient,
– moyen : perturbe l’activité quotidienne habituelle du patient,
– fort : empêche l’activité quotidienne habituelle du patient.

DEVELOPPEMENT ET ORGANISATION DE LA PHARMACOVIGILANCE: Le Centre mondial de pharmacovigilance de l’OMS

Les premières ébauches d’un système organisé remonte à plus de 48 ans ; elles sont dues à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ; par la suite et parallèlement se sont développées des structures nationales et, depuis une dizaine d’années, internationales. Très différentes à l’origine dans leur conception initiale, ces structures ont progressivement adopté les mêmes principes de fonctionnement, les mêmes méthodes de travail, phénomène qui s’accélère avec la mondialisation.
En 1963, la 16ème assemblée générale de l’Organisation Mondiale de la Santé a invité des Etats membres à entreprendre un recueil systématique des observations des effets néfastes à l’échelon de leur territoire. Ce projet pilote considé ré comme l’acte de naissance officiel de la pharmacovigilance, a entraîné la création de centres nationaux dans plusieurs pays dont ces 12 pays (Allemagne Fédérale, Australie, Canada, Danemark, Etats-Unis, Grande Bretagne, Irlande, Norvège, Nouvelle Zélande, Pays Bas, Suède,
Tchécoslovaquie).Grâce à l’appui des Etats -Unis, un centre mondial expérimental chargé de rassembler et de faire circuler les informations en provenance des 12 pays à fonctionner de Février 1968 à Décembre 1970 à Alexandria (Virginie, Etats-Unis d’Amérique).
C’est en 1971 que l’OMS crée le centre mondial de la pharmacovigilance (WHO Drug Monitoring Center) logiquement implanté dans ses locaux à Genève.
En 1978, à la suite d’un accord entre l’OMS et le gouvernement de la Suède, les structures techniques (informatique, impression,correspondance…) du système international sont transférées à Uppsala dans le service suédois des médicaments qui est aussi nommé le WHO Collaborating Center for International DrugMonitoring. Beaucoup de pays dont la Tunisie collaborent officiellement et régulièrement à ce système international.
Les fonctions du Collaboriting Center sont essentiellement de :
– Rassembler et d’analyser les notifications qui lui sont transmises sous forme codifiée par les centres nationaux ;
– Centraliser, pour les répercuter aux Etats membres qui peuvent être prises par un pays dans le domaine de la sécurité des médicaments ;
– Maintenir par la télécommunication et réunions périodiques, un contact permanent entre les différents centres nationaux [ 5].

ORGANISATION DU SYSTEME DE PHARMACOVIGILANCE AU SENEGAL

Le Système National de Pharmacovigilance est composé de l’ensemble des structures publiques etprivées qui interviennent dans les activités de pharmacovigilance.
Parmi ces structures on peut citer :
 au niveau central (DPL, DPM, CAP, LNCM, Programmes de santé, PNA….)
 au niveau intermédiaire (la Région Médicale)
 au niveau périphérique (les districts et les Postes de santé, cabinets médicaux, pharmacies…)

CIRCUIT DE L’INFORMATION / PROCEDURE

La notification

Les professionnels de santé doivent notifier tout effet indésirable mineur, grave ou inattendu conformément à la réglementation.
Les effets indésirables inattendus ou graves sont à déclaration immédiate. La DPL devra être saisie dans les 24 heures. Il faut notifier en plus des effets indésirables, tout évènement résultant des circonstances suivantes :
 Pharmacodépendance ou syndrome de sevrage ;
 Surdosage accidentel ou volontaire ;
 Inefficacité thérapeutique ;
 Produit défectueux ;
 Défaut de qualité, contrefaçon ;
 Mésusage, Usage abusif.

La transmission de la fiche

La fiche de notification dûment remplie, par les professionnels de santé, est transmise à la DPL en suivant le circuit de notification :
Les Postes et Centres de santé envoient leurs notifications aux Districts Sanitaires qui transmettent aux Régions Médicales qui recueillent l’ensemble des notifications de la région.
Les Hôpitaux, Cliniques, Cabinets médicaux, Entreprises, Garnisons, Pharmacies Régionales d’Approvisionnement et Officines privées transmettent les notifications à la Région Médicale.
La Région Médicale transmet les notifications à la Direction de la Pharmacie et des laboratoires.
Les Centres Hospitaliers Universitaires et Hôpitaux Nationaux peuvent transmettre directement leurs notifications à la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires.
Le Centre Anti Poison est chargé de l’imputabilité des cas d’effets indésirables qui lui sont transmis par la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires.

L’infectiovigilance

C’est la surveillance des Infections Nosocomiales / Iatrogènes.

La cosmétovigilance

C’est la surveillance des effets indésirables graves susceptible d’être dus à un produit cosmétique.

L’hémovigilance

On entend par hémovigilance l’ensemble des procédures de surveillance organisées depuis la collecte du sang et de ses composants jusqu’au suivi des receveurs, en vue de recueillir et d’évaluer les informations sur les effets inattendus ou indésirables résultant de l’utilisation thérapeutique des produits sanguins labiles et d’en prévenir l’apparition, ainsi que les informations sur les incidents graves ou inattendus survenus chez les donneurs. L’hémovigilance est un élément de la sécurité transfusionnelle. Elle comporte pour toute unité préparée d’un produit sanguin labile:
 le signalement de tout effet inattendu ou indésirable lié ou susceptible d’être lié à l’usage thérapeutique de ce produit ;
 le recueil, la conservation et l’accessibilité des informations relatives à son prélèvement, à sa préparation, à son utilisation ainsi qu’aux effets mentionnés ci-dessus;
 l’évaluation et l’exploitation de ces informations en vue de prévenir la survenance de tout effet inattendu ou indésirable résultant de l’utilisation thérapeutique des produits sanguins labiles ;

La toxicovigilance

Elle a pour objet la surveillance des effets toxiques sur l’homme d’un produit, d’une substance ou d’une pollution aux fins de mener des actions d’alerte, de prévention, de formation et d’information.

La biovigilance

La biovigilance a pour objet : la surveillance des incidents et des risques d’incidents relatifs aux éléments et produits du corps humain utilisés à des fins thérapeutiques, et aux produits, autres que les médicaments, qui en dérivent, aux dispositifs médicaux les incorporant et aux produits thérapeutiques annexes, ainsi que des effets indésirables résultant de leur utilisation.

La iatrogénéicité médicamenteuse et la pharmacovigilance

La iatrogénéicité médicamenteuse recouvre l’ensemble des conséquences néfastes pour la santé, potentielles ou avérées, des médicaments prescrits, délivrés sans prescription, ou utilisés en automédication. Son champ est donc plus large que celui des seuls effets indésirables puisqu’il comprend les risques médicamenteux induits par le contexte de la prescription ou le maniement du médicament.

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Table des matières
INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE 
GENERALITES SUR LA PHARMACOVIGILANCE
1- DEFINITIONS 
1-1- La Pharmacovigilance
1-2- Médicaments et autres produits de santé
1-3- Les effets
1-4- Signal /alerte
1-5- Notification
1-6- Imputabilité
1-6-1 : La méthode de l’OMS
1-6-2 : La méthode française
1-7- Prévisibilité des effets indésirables
1-8- Evitabilité
1-9- Informativité
1-10- Intensité
2 – DEVELOPPEMENT ET ORGANISATION DE LA PHARMACO- VIGILANCE 
3 – ORGANISATION DU SYSTEME DE PHARMACOVIGILANCE AU SENEGAL 
3 -1- La Direction de la Pharmacie et des Laboratoires
3-2- La Commission Nationale de Pharmacovigilance
3-3- Le Comité Technique de Pharmacovigilance
3-4- Le Centre AntiPoison
4 – CIRCUIT DE L’INFORMATION / PROCEDURE 
4-1- La notification
4-2- La transmission de la fiche
4-3- L’imputabilité
4-4- Prise de décision
4-5- La retro information ou feedback
5 – PROCEDURE D’ENQUETE ET DE SUIVI DE PHARMACOVIGI-LANCE 
6- AUTRES VIGILANCES
6-1- La matériovigilance
6-2- La réactovigilance
6-3- L’infectiovigilance
6-4- La cosmetovigilance
6-5- L’hémovigilance
6-6- La toxicovigilance
6-7- La biovigilance
6-8- La iatrogeneicité médicamenteuse et la pharmacovigilance
6-9- La tératovigilance
6-10- La vaccinovigilance
7- TRAITEMENT DU PALUDISME AU SENEGAL 
7-1- Principes directeurs sur le traitement antipaludique
7-2- Directives relatives au traitement du paludismesimple
7-2-1- Principe
7- 2-2 – Cible
7-3- Directives relatives au traitement du paludisme grave
8 – LES EFFETS INDESIRABLES DES MEDICAMENTS ANTIPALU-DIQUES 
DEUXIEME PARTIE 
1- METHODOLOGIE 
1-1- Cadre d’étude: HOPITAL D’ENFANTS ALBERT ROYER (HEAR)
1-2- Population d’étude
1-3- Type d’étude
1-4- Recueil de données
1-5- Critères de Jugement
1-6- Saisie et Analyse de données
2- RESULTATS 
2-1- Fréquence hospitalière des effets indésirables
2-2- Données socio démographiques
2-2-1- Le Sexe
2-2 -2- L’âge
2-2 -3- L’origine géographique des patients
2-3- Données relatives de pharmacovigilance
2-3-1- Délai d’apparition
2-3-2- Répartition des effets indésirables selon l’organe atteint
2-3- 3- Répartition des effets indésirables selon l’antipaludéenutilisé
2-4- Répartition des effets indésirables selon le groupe d’âge
2-5- Répartition des effets indésirables selon le sexe pour chaque effet
2-6- Imputabilité
2-7- Corrélation entre les effets indésirables et le type d’antipaludéen utilisé
2-8- Traitement correcteur
2-9- Evolution
DISCUSSION 
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIE 
ANNEXE

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