La Haute couture : Histoire et points de vue sur la mode
Un pari pour la liberté
Patricia Sañes
Aujourd’hui, beaucoup de gens croient encore que la mode est quelque chose qu’ils croisent chaque jour de manière accidentelle. Ils pensent que la fugacité des tendances les transforme en réalités superficielles peu (ou pas) influentes. Mais grâce à l’oubli de la tradition, la mode commence à occuper la place qu’elle mérite car elle soulève une question anthropologique essentielle : notre identité.
Comme le dit Scopa, « le vêtement est une marque du corps qui le porte, il est l’une des formes de l’apparence de chaque être humain, de son sens de l’humour, de ses illusions, de ses frustrations ou de ses rêves, de son sens du luxe, de la pudeur et de la désinvolture ». On affirme sa personnalité par ce que l’on porte, car la mode est expression, mais elle peut aussi incarner la forme la plus radicale d’aliénation. Grâce aux vêtements que nous portons, nous pouvons nous habiller comme des hippies tout en jouant à la Bourse, ou porter des pantalons de treillis et protester contre la guerre. Notre tenue nous permet d’être quelqu’un d’autre.
L’univers fashion du XXIème siècle s’est dangereusement transformé en un spectacle qui n’arrive pas jusqu’à la rue. Nous assistons aujourd’hui à la fin d’un chapitre de la mode, non à la fin de la mode elle-même. Cette crise nous porte à étudier les courants sociaux qui soutiennent ce processus des tendances, dans une tentative de sauver une industrie qui continue à fuir la réalité.
L’intérêt que nous portons aux tendances et à la fiction de la mode met en évidence la crise existentielle dont nous souffrons. Nous nous cherchons, mais nous ne ne savons pas comment nous trouver. Au lieu d’utiliser le vêtement comme mode d’expression personnelle, nous l’utilisons à tort comme un déguisement.
La femme moderne a cessé de se soumettre aux coutumes du passé pour prendre le contrôle de sa vie. Nous avons aujourd’hui le droit et le devoir de nous construire nous même face à un exercice de liberté qui nous condamne. Nous sommes forcées d’être libres, puisque décider de ce que nous voulons être implique un acte de liberté inéluctable. Notre façon de nous habiller est une manière de façonner notre identité car nous l’utilisons pour devenir nous mêmes. Nous nous identifions en tant que membre d’un groupe par notre tenue, tout en revendiquant notre singularité.
El mundo de la moda se caracteriza por la preeminencia que otorga a la distinción. Y hoy esa búsqueda de la diferencia se hace más exagerada que nunca. Por ello, a fuerza de buscar nuestra individualidad, corremos el peligro de hacernos inteligibles sólo para nosotros mismos. Las paradojas de esta industria (identidad vs disfraz, integración vs distinción …) representan las contradicciones de la naturaleza humana. Luchamos desesperadamente por construir lo que somos a imagen y semejanza del otro, pero también con voluntad de diferenciarnos de él. Y en medio de esta vorágine de sin sentidos, aparece la moda como un mundo de ficción y mentira.
En las revistas de moda encontramos encarnados sueños sublimes que se materializan en vestidos joya, labios aterciopelados, collares de oro Bizancio, pieles de astracán y carteras metálicas … Leer estas revistas es adentrarte en un mundo ideal que devuelve el encanto a una sociedad postmoderna muy desengañada. El capitalismo fomenta el consumo y la alienación. La individualidad promueve un tipo de mujer que vive replegada en sí misma. Pero gracias a la indumentaria, resurge un sentimiento de pertenencia y colectividad que ayuda a fortalecer las relaciones, hoy tan debilitadas, con los demás.
La moda es un hecho moral que oculta el reino de la ficción, la ambigüedad y la ilusión. Se puede creer en ella como un instrumento nihilista que nos convierte en estereotipos. Pero también puede considerarse como espejo de nuestras motivaciones inconscientes y ambiciones colectivas. Y es que el vestido es la forma de expresión personal más radical.
La mujer postmoderna tiene que responder a dos necesidades contrapuestas : pertenecer y distinguirse. Cada vez resulta más complicado destacar en una sociedad que ha democratizado el lujo y la moda : el comprador del nuevo perfume de Dior pasa a formar parte del mundo del lujo que la firma representa. Ya no es necesario adquirir un diseño de alta costura para reconocerse consumidor de su prestigio. Los miembros de la clase social privilegiada han aumentado. Esa búsqueda de lo inaccesible y diferente nos ha llevado a una igualdad sin precedentes.
Le monde de la mode se caractérise par la prééminence qu’il octroie à la distinction. Et actuellement, cette recherche de la différence est plus exagérée que jamais. C’est pourquoi, à force de rechercher notre individualité, nous risquons de nous rendre intelligibles pour personne d’autre que nous mêmes.
Les paradoxes de cette industrie (identité versus déguisement, intégration versus distinction …) représentent les contradictions de la nature humaine. Nous luttons désespérément pour nous construire à l’image de l’autre, tout en voulant nous en différencier. Et au milieu de ce tourbillon de non-sens, la mode apparaît comme un monde de comédie et de mensonge.
Dans les magazines de mode, nous découvrons des rêves incarnés sublimes matérialisés dans des robes bijoux, des lèvres veloutées, des colliers d’or Byzance, des fourrures d’astrakan et des portefeuilles métalliques … Lire ces revues, c’est pénétrer dans un monde idéal qui redonne du charme à une société postmoderne complètement désabusée. Le capitalisme encourage la consommation et l’aliénation. L’individualité promeut un type de femme qui vit repliée sur elle même.
Mais grâce au vêtement, un sentiment d’appartenance et de collectivité ressurgit et aide à fortifier les relations avec les autres, si affaiblies à l’heure actuelle.
La mode est un fait moral que dissimule le règne de la simulation, de l’ambiguïté et de l’illusion. On peut la considérer comme un instrument nihiliste qui nous transforme en stéréotypes.
Mais elle peut aussi être considérée comme le reflet de nos motivations inconscientes et de nos ambitions collectives. Et c’est parce que le vêtement est la forme d’expression personnelle la plus radicale.
La femme postmoderne doit répondre à deux nécessités opposées : appartenir et se distinguer.
Il devient de plus en plus compliqué de se démarquer dans une société qui a démocratisé le luxe et la mode : l’acquéreur du nouveau parfum Dior entre dans le monde du luxe représenté par la marque. Il n’est désormais plus nécessaire de se procurer une création de Haute couture pour se déclarer consommateur de son prestige. Les membres de la classe sociale privilégiée ont augmenté.
Cette recherche de l’inaccessible et de la différence nous a conduit vers une égalité sans précédents.
Hoy las masas occidentales presentan un aspecto tremendamente homogéneo. Y me atrevo a calificar de “tremenda” una realidad que destruye la singularidad del individuo. La indumentaria es nuestra carta de presentación porque nos posiciona frente a los demás. La moda es el medio a través del que comunicamos nuestra identidad y nos relacionamos con el mundo. Si la industria textil se empeña en diseñar personalidades prefabricadas a las que amoldarnos, el resultado será una sociedad de borregos incapaces de encontrarse a sí mismos.
Guillaume Erner constata que “una parte creciente del globo vive bajo el imperio de una moda única”. Y es que las diferencias en el vestir tienden a esfumarse porque la condición de los hombres se iguala. Vivimos en una sociedad postmoderna en la que dos necesidades contrapuestas luchan por descubrir quiénes somos.
Esta homogeneidad alcanza su máximo exponente en el siglo XXI con la cirugía estética. El canon de una belleza única se impone sin tregua. Las mujeres recurren a profesionales para retocarse. Todo es poco para alcanzar el ideal de belleza imperante que jamás se convertirá en realidad.
Muchas mujeres remodelan su cuerpo sin darse cuenta de que en verdad pretenden transformar su yo interior. La apariencia es siempre un reflejo externo de lo que somos por dentro. La indumentaria debe ir en consonancia con la personalidad de cada uno. Debbie Smith, editora del libro Beauty in Vogue, dice que las fotografiás de moda “ilustran el poder de la transformación, el cómo sólo por su fuerza de voluntad las mujeres pueden reconfigurar sus nociones del yo interior y de su superficie, de su belleza y su destino; hasta incluso organizar la Belleza como destino”.
Actualmente hemos ganado en comodidad y perdido en felicidad. La sociedad postmoderna promueve el cambio y no la aceptación. La belleza de un cuerpo imperfecto ha dejado de serlo. Ahora los influentials del mundo del glamour determinan una excelencia a la que “necesitamos” amoldarnos. Entrado el nuevo milenio, la defensa de la moda es una apuesta por la libertad y las diferencias como encuentro democrático entre las personas.
Aujourd’hui, l’allure des sociétés occidentales est extrêmement homogène. J’ose qualifier d’« extrême » une réalité qui détruit la singularité de l’individu. Notre tenue est notre carte de visite car elle nous détermine face aux autres. La mode représente le moyen par lequel nous transmettons notre identité et côtoyons le monde. Si l’industrie textile s’obstine à concevoir des personnalités préfabriquées dans lesquelles nous nous moulons, il en résultera une société de moutons incapable de se trouver.
Guillaume Erner constate qu’ « une part croissante du globe vit sous l’empire d’une mode unique »6. Cela est dû à la disparition progressive des particularités dans le vêtement, la condition des Hommes devenant semblable. Nous vivons dans une société postmoderne où nous luttons entre deux nécessités opposées pour découvrir qui nous sommes.
Cette homogénéité atteint son paroxysme au XXIème siècle avec l’arrivée de la chirurgie esthétique. Le canon d’une beauté unique s’impose sans répit. Les femmes recourent à des professionnels pour se perfectionner. Rien n’est démesuré pour atteindre l’idéal de beauté du moment qui, pourtant, ne se transformera jamais en réalité.
Beaucoup de femmes modifient leur corps sans se rendre compte qu’elles cherchent en réalité à transformer leur moi intérieur. L’apparence est toujours le reflet extérieur de ce que nous sommes à l’intérieur. Ce que nous portons doit être en adéquation avec notre personnalité. Debbie Smith, éditrice du livre Beauty in Vogue, déclare que les photographies de mode « illustrent le pouvoir de la transformation » et comment, « par leur seule volonté, les femmes peuvent reconfigurer leurs notions de moi intérieur, de leur apparence, de leur beauté et de leur destin ; y compris établir la Beauté comme finalité ».
Nous avons actuellement gagné en confort mais perdu de notre gaieté. La société postmoderne encourage le changement et non l’acceptation de soi. La beauté que revêtait un corps imparfait n’existe plus. Maintenant, les influentials du monde du glamour décident d’une excellence à laquelle nous « devons » nous adapter. Avec l’avènement du nouveau millénaire, la défense de la mode est un pari pour la liberté, et les différences en tant que rencontre démocratique entre les individus.
Antes morir que engordar
Josefina Figueras
Los medios de comunicación aluden cada vez con mayor frecuencia a un tema que ha llegado a convertirse no sólo en un problema médico, sino en un motivo de alarma social : la anorexia. Preocupa a los extremos que puede conducir este ideal de belleza que propagan las normas estéticas más en boga. Desde las más altas instituciones sanitarias se ha pedido a los empresarios textiles y a los diseñadores que contribuyan a unificar tallas y que rompan el estereotipo de la “extrema delgadez”.
Nos encontramos ante una gran paradoja. Los valores de una época individualista que han contribuido tanto a cambiar los cánones y la forma de enfrentarse a la moda no han funcionado de la misma forma a la hora de enfrentarse a la imagen. En las pasarelas ya no asistimos al espectáculo de una moda única. La variedad de opciones es la tónica general. En los criterios estéticos no ocurre así. Cuanto más diversa es la moda más dictatoriales son los cánones referentes a la figura corporal.
Se ha pasado de la tiranía de las líneas, de los largos y de los colores a la tiranía, mucho más feroz, de las tallas.
“Antes morir que engordar” podría ser el imaginario grito de guerra de muchas chicas que han hipotecado su salud para conseguir este ideal de delgadez que, en principio, la naturaleza les negaba. La anorexia es un término que se utiliza desde el siglo XVII refiriéndolo a una disminución del apetito, pero fue Gal, en el siglo XVIII quien emplea esta expresión como un “no querer comer”. Nos encontramos ya ante el factor de la voluntariedad.
A la hora de buscar responsables al progreso de esta enfermedad, el dedo acusador se ha dirigido, en primer lugar, a la moda, por crear una imagen de una delgadez extrema, con maniquíes que si primero se enfundaban en una talla 40, después lo hicieron en una 38 y, por último, en una 36. Este modelo estético ha sido identificado por muchas adolescentes como el más apropiado para obtener un reconocimiento social, escalar ciertos puestos de trabajo y el éxito personal, aún a costa de la salud. Los expertos nutricionales señalan que un 75% de las adolescentes españolas no están conformes con su cuerpo y un 24% se apuntan a dietas drásticas y hasta incontroladas.
Plutôt mourir que grossir
Josefina Figueras
De plus en plus fréquemment, les médias évoquent un thème qui ne concerne plus uniquement le domaine médical, mais qui est devenu un motif d’alarme social : l’anorexie. Cet idéal de beauté inquiétant, provoqué par les normes esthétiques les plus en vogue, peut conduire à des extrêmes.
Depuis les plus hautes institutions sanitaires, il a été demandé aux entrepreneurs du textile et aux créateurs, qu’ils participent à l’unification des tailles, et qu’ils cassent le stéréotype de la « maigreur extrême ».
Nous nous trouvons face à un grand paradoxe. Pendant longtemps, les valeurs d’une époque individualiste ont contribué à modifier les canons de beauté et la manière d’envisager la mode, mais elles n’ont pas fonctionné ainsi au moment de se confronter à l’image. Sur les podiums, nous n’assistons plus au spectacle d’une mode unique. La tendance générale est aux options variées.
Mais il n’en est pas de même pour les critères esthétiques. Plus la mode est diverse, plus les canons référents à la figure corporelle sont dictatoriaux. On est passé de la tyrannie des lignes, des longueurs et des couleurs à la tyrannie, bien plus féroce, des tailles.
« Plutôt mourir que grossir » pourrait être le cri de guerre imaginaire de beaucoup de jeunes filles, qui ont hypothéqué leur santé pour atteindre cet idéal de maigreur qu’en principe la nature leur refuse. L’anorexie est un terme employé depuis le XVIIème siècle, et se réfère à une diminution de l’appétit ; mais ce fut Gal, au XVIIIème siècle, qui employa cette expression dans le sens de « ne pas vouloir manger ». Nous nous trouvons alors face au facteur de la volonté.
Lorsque l’on a cherché les responsables de l’avancée de cette maladie, le doigt accusateur s’est dirigé en premier lieu vers la mode, qui crée l’image d’une maigreur extrême par le biais de mannequins qui entraient d’abord dans une taille 40, puis dans du 38, et enfin, dans du 36. Pour beaucoup d’adolescentes, ce modèle esthétique est le plus approprié pour obtenir une reconnaissance sociale, certains postes de travail et un succès personnel, même si elles doivent y sacrifier leur santé. Les experts nutritionnels signalent que 75% des adolescentes espagnoles ne sont pas satisfaites de leur corps, et que 24 % d’entre elles s’astreignent à des régimes draconiens, voire incontrôlés.
La alarma social que la anorexia provoca ha dado lugar a congresos, conferencias y mesas redondas sobre el tema. Según las conclusiones de los más cualificados expertos, este problema se ha generado desde distintos sectores de nuestra cultura : desde las industrias de la belleza y la alimentación light, hasta el cine, las revistas de moda y, sobre todo, de algunos diseñadores que utilizan modelos con un peso claramente inferior a los límites saludables.
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Table des matières
1. Introduction
2. Traduction
2.1. La Alta Costura
par NOEMI COLLADO BECERRA
2.2. Puntos de vista dans Moda y valores, el desafío de lo nuevo
par JOSEFINA FIGUERAS
2.3. Entrevista dans Moda y valores, el desafío de lo nuevo
par JOSEFINA FIGUERAS
3. Glossaire
4. Bibliographie
Table des matières
5. Annexes
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