La griséofulvine : Généralité

Traitement général

La griséofulvine

La griséofulvine est un antibiotique isolé de Penicillium griseofulvum et d’autres Penicillium. Les propriétés thérapeutiques de la griséofulvine, et plus spécialement son utilisation par voie orale pour le traitement des teignes, ont été découvertes par Gentles en 1958. La griséofulvine est un antifongique benzohydrofurane, actif sur les espèces d’Epidermophyton, de Microsporum et de Trichophyton. Il a une activité fongistatique sauf sur les levures pathogènes (Candida, Malassezia et autres). Cet antibiotique antifongique est également un inducteur enzymatique et un anti-inflammatoire (32). Il semblerait que cette molécule est plutôt fongistatique que fongicide in vivo aux doses usuelles.

La griséofulvine s’incorpore aux tissus kératinisés en formation où elle s’oppose au développement du champignon par inhibition de la synthèse des acides nucléiques. Cette molécule inhibe la division cellulaire des cellules fongiques par désorganisation du fuseau mitotique des cellules sensibles bloquant ainsi le champignon en métaphase. Les phanères infectés sont progressivement remplacés par du tissu sain (32). La griséofulvine suit alors passivement la progression des cellules de la couche cornée vers la surface rendant la kératine néoformée résistante à l’invasion par de nouveaux champignons sans néanmoins détruire les dermatophytes qui ont déjà infecté les couches externes du revêtement cutané. Un traitement impliquant un antifongique de surface peut avoir son intérêt (37). Sa biodisponibilité est bonne et influencée par la richesse en graisse des repas associés, ainsi que par le degré de micronisation de la préparation galénique, mais diminuée par les barbituriques et certains hypnotiques. Elle se lie fortement aux protéines sériques (80%), elle a une affinité pour les tissus riches en kératine comme la peau, les cheveux et les ongles. Sa demi-vie est de 10 à 15 heures. Le métabolisme est hépatique et l’élimination est fécale (griséofulvine active faible) (32, 47).

La griséofulvine entraîne des effets secondaires plus ou moins graves. Ils comprennent des altérations de l’état général tels que des troubles gastrointestinaux, des risques de photosensibilisation, des troubles neurotoxiques, des perturbations sanguines. Elle a des effets embryotoxiques et tératogènes après passage placentaire. Elle peut aussi entraîner une anémie, une dépression, de l’ataxie, du prurit, un effet antabuse, une diminution de l’efficacité des oestroprogestatifs et des anticoagulants oraux, une augmentation de l’hépatotoxicité de l’isoniazide, une baisse des taux circulants de la ciclosporine et une aggravation des porphyries aiguës (47).

Elle est contre indiquée chez le nouveau-né, en cas de grossesse, d’allaitement, de porphyrie, de porphyrie aigue intermittente, de porphyrie cutanée, de lupus induit et d’insuffisance hépatocellulaire (32).

La griséofulvine ne doit pas être associée avec des inducteurs enzymatiques comme le kétoconazole, l’isoniazide dont elle potentialise l’hépatotoxicité. Elle est déconseillée en association avec des contraceptifs oraux car elle diminue l’effet contraceptif des oestroprogestatifs et progestatifs (35).

Chez l’enfant de moins de 6 ans, les comprimés seront finement broyés et mélangés avec un aliment liquide (77). La durée du traitement des teignes est de 6 à 8 semaines. Chez l’enfant jusqu’à 15 ans, on utilisera en première intention principalement la griséofulvine per os (22).

Un traitement supérieur à un mois à des doses élevées (> 1,5 g) impose une surveillance de l’hémogramme.

Les comprimés sécables sont dosés à 250 et 500 mg. La dose usuelle par voie buccale est de 500 mg à 1 g/j per os en deux prises chez l’adulte pendant le repas ou à la fin du repas. Elle est de 15 à 20 mg/kg de poids corporel et par jour chez l’enfant et peut se prendre avec du lait.

La posologie en rhumatologie chez l’adulte est de 2 à 3 g/j. La durée du traitement tient compte du temps de renouvellement des Phanères (32, 38). Les doses habituellement recommandées vont de 25 à 50 mg/kg/j per os bien que celles-ci puissent être réduites, lors d’utilisation de préparations dites ultra microcristallines ou ultra micronisées (particules < 1μm), à 5-10 mg/kg/j per os. Pour une meilleure efficacité, il faut associer le traitement per os à un topique et couper les cheveux et les ongles (32, 47).
Il existe un nouveau groupe d’antifongique représenté par la terbinafine (Lamisil®) per os, antifongique allylamine largement prescrit chez l’enfant dans de nombreux pays, y compris en Europe pour le traitement du cuir chevelu. En France, elle n’a pas l’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) pour les enfants de moins de 15 ans (36).

La terbinafine est une poudre blanche insoluble dans l’eau et soluble dans les solvants organiques. Il est actif sur les dermatophytes, Candida albicans, certains champignons dimorphisques (Histoplasma capsulatum, Blastomyces dermatitidis) et un grand nombre de moisissures (Aspergillus et Scopulariopsis brevicaulis). Elle a une activité fongicide à des taux très proches des concentrations minimales inhibitrices en particulier sur les dermatophytes et quelques champignons filamenteux. Elle agit sur la synthèse de l’ergostérol de la membrane fongique mais plus précocement que les azolés. Elle diminue la synthèse d’ergostérol et entraîne une accumulation intracellulaire de squalène, par inhibition de l’enzyme squalène-époxidase au sein de la membrane fongique.

Cette enzyme, contrairement à la lanostérol 14-α-déméthylase, n’est pas liée au système cytochrome P-450. La Terbinafine ne perturbe donc pas normalement le métabolisme des hormones stéroïdiennes ou d’autres molécules endogènes ou exogènes (37). Le Lamisil® a une efficacité comparable à celle de la griséofulvine et le même spectre d’action sur les dermatophytes (38), mais la durée du traitement permet une meilleur compliance et un coût moindre (36).
L’absorption digestive du Lamisil® est supérieure à 70 % après ou avant les repas. Fortement liée aux protéines plasmatiques (> 90%), elle présente une bonne distribution au niveau de la peau, du tissu adipeux et des ongles. Sa demivie est longue, 17 heures et son métabolisme est hépatique. L’élimination est urinaire. La terbinafine, très liposoluble, diffuse vers le derme et se concentre dans la couche cornée de l’épiderme et le sébum d’où elle s’élimine très lentement (35, 38).

Le Lamisil® est bien toléré, mais il peut entraîner des troubles gastrointestinaux (nausées, douleurs abdominales), des troubles du goût réversibles et des troubles cutanés (rash, urticaire). Des réactions cutanées sévères peuvent commander l’arrêt du traitement.
Le Lamisil® est contre-indiqué au cours de la grossesse et de l’allaitement, chez l’enfant de moins de 15 ans (pas d’AMM), en cas d’hypersensibilité à la terbinafine et à la rifampicine (qui diminue les taux plasmatiques de terbinafine), d’insuffisance hépatique ou de trouble rénal sévère.

Il est très efficace sur les dermatophytes pour lesquels les CMI sont très faibles (0,001 à 0,06 μg/ml) : T. violaceum, T. soudanense, T. tonsurans, moins sur T. mentagrophytes, peu sur M. canis et M. langeronii (9, 36).
Le Lamisil® est indiqué dans les onychomycoses, mycoses cutanées et étendues à dermatophytes.
Le Lamisil® se présente sous forme de comprimés de 250 mg. Chez l’adulte, la griséofulvine peut être remplacée par la terbinafine. La dose usuelle par voie buccale est de 250 mg/j chez l’adulte.

Les imidazolés

Dans le cas particulier des champignons, la mise au point de dérivés antifongiques diazolés et triazolés a permis de combattre certaines mycoses humaines et animales ainsi que de mettre au point certains produits phytosanitaires utilisés pour traiter l’oïdium, les rouilles, la tavelure, le piétinverse, la septoriose.

Les dérivés azolés possèdent un noyau :
– soit diazolé comme le kétoconazole (Nizoral®), l’énilconazole (Imaverol®) et le miconazole (Daktarin®) par exemple ;
– soit triazolé comme l’itraconazole (Sporanox®), le fluconazole (Diflucan®) et le terconazole (Gyno-Terzol®). Ces différentes molécules modulent la synthèse de l’ergostérol, stéroïde présent dans la paroi fongique, interagissant avec une enzyme fongique cytochrome P-450 dépendante. In fine, une altération de la perméabilité des membranes cellulaires induit la mort des cellules fongiques sensibles. Ces composés sont les inhibiteurs de la lanostérol 14-α-déméthylase qui forme un complexe avec le cytochrome P-450 des mitochondries fongiques.

L’inhibition de cette enzyme induit une déplétion d’ergostérol accompagnée par l’accumulation de la 14-α-méthylstérol dans les cellules entraînant un changement de la fluidité membranaire puis une diminution de la croissance et mort de la cellule (37).

Traitement local

Le traitement local permet d’accélérer l’élimination du champignon qui est encore présent dans les extrémités distales des cheveux. Il est essentiel au traitement général. Le produit utilisé doit être kératinolytique et antifongique.

Anciennement, Sabouraud proposait l’épilation par l’Acétate de Thallium, qui fut rapidement abandonnée, puis, on a eu recours aux rayons X, abandonnés également (41).

Aujourd’hui, on préconise un rasage répété tous les 8 jours jusqu’à guérison complète, associé à l’application de topiques antifongiques (pommade de Witfiels, ammonium et dérivés imidazolés), ainsi que des shampooings antiseptiques (41). L’emploi de molécules antifongiques par voie topique peut être justifié.

En effet, l’application de traitements locaux présente différents avantages comme :
– la diminution des effets systémiques de molécules potentiellement toxiques par voie générale ;
– l’induction d’un effet adjuvant complémentaire à la voie systémique ;
– le traitement de lésions localisées (37).

La guérison ne sera reconnue qu’après deux examens mycologiques négatifs à 8 jours d’intervalle (41). L’éconazole réduit de façon significative l’activité des hydrolases libérées par les dermatophytes. Cet antifongique diminue de manière dose-dépendante le nombre d’enzymes libérées et l’intensité de l’activité des hydrolases. Ces enzymes produites par les dermatophytes sont considérées comme jouant un rôle important lors d’infections de la peau et des phanères (44).
Le kétoconazole, Kétoderm® crème (à 2%),
Le miconazole, Daktarin® (gel, poudre ou solution à 1%),
Une allylamine, la terbinafine, Lamisil® (1% crème),
La ciclopiroxolamine, Mycoster® 1% (crème, poudre ou solution) (39).

D’autres molécules sont aussi enregistrées en médecine humaine ; il s’agit surtout de dérivés azolés, mais aussi de composés dérivés de polyènes ou de produits à base de terbinafine (37).
Pterocarpus soyauxii est une plante commune en Afrique de l’Ouest, très utilisée en médecine traditionnelle. Des essais réalisés avec des extraits méthanoliques et éther-pétroléiques ont permis de confirmer l’action antidermatophytique de la fraction liposoluble de la plante et de révéler une action contre les levures. Au Gabon, c’est un grand arbre de la forêt, le mélange de copeaux de bois rouge avec de l’huile de palme ou de beurre végétal est utilisé en onguent contre diverses affections cutanées : teigne, gale, pian (8).
Différents huiles essentielles : la Carvone, l’Eugénol, la Sarriette ont été testées sur 4 espèces de dermatophytes. L’activité fongistatique la plus intéressante a été obtenue avec les substances pures : Carvone et Eugénol. Parmi les huiles essentielles, c’est celle de la Sarriette qui s’est montrée la plus active.

Prévention

Elle repose sur :
– le diagnostic et le traitement précoce des teignes ;
– l’éviction scolaire des enfants atteints des teignes anthropophiles ;
– le dépistage systématique de porteurs sains ou d’animaux contaminateurs dans l’entourage du sujet (teignes zoophiles) ;

Le Gabon

Situation géographique

Le Gabon est un pays d’Afrique Centrale situé à cheval sur l’équateur, entre le 2°15’N et le 4°S, le 8°30’O et le 14°30’E. Le Gabon est encadré au Nord par le Cameroun, au Nord Ouest par la Guinée Equatoriale, à l’Est et au Sud par le Congo et à l’Ouest par l’Océan Atlantique qui baigne ses côtes sur une longueur de 800 km. Sa superficie est de 267667 km2. La longueur de ses frontières est de 2551 km, dont 350 km avec la Guinée Equatoriale, 298 km avec le Cameroun et 1903 km avec le Congo.

Relief et climat

En dehors de la zone côtière, le Gabon est un pays de moyenne altitude. Le relief, généralement élevé, est constitué de trois zones : la plaine côtière, les plateaux et les massifs montagneux. Les massifs montagneux comprennent les Monts de cristal (au nord avec plus de 800 m), la chaîne de Mayombe, le Koumounabouali, le massif du Chaillu (au sud) où se trouvent les sommets les plus élevés (le mont Iboundji avec 1575 m, est le point culminant du Gabon). Le massif du Chaillu constitue le véritable château d’eau du pays.

Le Gabon a un climat équatorial chaud et humide caractérisé par une température toujours élevée avec une moyenne annuelle de 26°C, une fortehumidité, des pluies abondantes, et quatre saisons dont deux saisons de pluie, (mifévrier à mi-mai, et mi-septembre à décembre), et deux saisons sèches, (mi-mai à mi-septembre, et mi- décembre à mi-février).

Population

le Gabon comptait officiellement au 31 décembre 2003 un total de 1.520.911 habitants, d’où une certaine perplexité. C’est l’un des pays les moins peuplés d’Afrique, en raison de la faible natalité et d’une mortalité élevée.

Faculté de Médecine de Libreville

C’est pour offrir à tous les malades gabonais l’excellence des soins que l’Etat gabonais a décidé de doter son pays d’une institution médicale multidisciplinaire, dont la vocation est de former des cadres supérieurs de santé d’emblée acquis à la notion d’équipe de santé. Le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) de Libreville fut créé le 19 Avril 1971. En 1988, le CUSS dirigé par un doyen, est devenu Faculté de Médecine et des Sciences de la Santé (FMSS). En 2002, le gouvernement du Gabon a décidé de créer l’Université des Sciences de la Santé (USS) de Libreville.
La Faculté de médecine, située dans la commune d’Owendo, est l’un des trois établissements que comprend actuellement l’Université des Sciences de la Santé. En dehors de la Faculté de Médecine, sont en cours de création l’Institut Supérieur de Biologie Médicale (ISBM) et l’Ecole Supérieure de Sages-femmes (ESSF). Elle compte en son sein, plusieurs départements dont le département de Parasitologie-Mycologie et de Médecine Tropicale qui appartient à la division des Sciences Fondamentales.

Département de Parasitologie-Mycologie et de Médecine Tropicale

Le Département de Parasitologie-Mycologie et de la Médecine Tropicale a été créé au cours de l’année académique 1977-1978. Il fonctionne comme une structure d’un Centre Hospitalo-Universitaire et intervient dans trois secteurs :
– offre de soins (consultations et analyses médicales).
– la recherche appliquée et fondamentale ;
– la formation.

Concernant la recherche appliquée et fondamentale, les protocoles en cours portent essentiellement sur le paludisme. Des collaborations ont été établies avec des structures hospitalières et des laboratoires nationaux et internationaux. Le département dispose d’une unité de recherche clinique sur le paludisme, située au Centre Hospitalier de Libreville. Elle assure la prise en charge des cas de paludisme.
Dans le cadre de la formation, les enseignements théoriques et pratiques sont dispensés aux étudiants de la Faculté de médecine, de Biologie Médicale et de Sages- Femmes. Ce département assure également l’encadrement des stagiaires, la préparation des mémoires de Technicien Supérieur de Biologie Médicale et des thèses de doctorat en médecine, en science et en pharmacie.

Patients et méthodes

Patients

Les malades éligibles pour l’étude rétrospective devaient répondre aux critères d’inclusion et de non inclusion suivants :

Critères d’inclusion

• Avoir un diagnostic de teigne du cuir chevelu posé dans le Département de Parasitologie-Mycologie ;
• Avoir un âge ≤ 15 ans ;
• Avoir une culture du prélèvement positive avec une ou plusieurs espèces de dermatophytes, quel que soit le résultat de l’examen direct des prélèvements.

Méthodes

Sources de données

L’étude a porté sur l’exploitation des registres des résultats du laboratoire de Mycologie et des dossiers médicaux des malades vus en consultation au département de Parasitologie – Mycologie et de Médecine Tropicale. Certains malades étant adressés par des médecins des centres hospitaliers et des centres médicaux de Libreville.

Registres des résultats de laboratoire

Ces documents nous ont permis, en fonction des critères d’inclusion et de non inclusion ci-dessus mentionnés, de répertorier l’ensemble des teignes du cuir chevelu diagnostiquées dans le département de 1980 à 2003. Parmi les variables reportées dans ces registres (date de l’examen, numéro de dossier, numéro d’enregistrement, noms et prénoms, âge, sexe, examen direct, culture), la variable « numéro de dossier » attribué à chaque patient qui consulte dans le département et la variable « numéro d’enregistrement » attribué à chaque patient ayant des examens biologiques ont permis d’une part, de retrouver le dossier médical du malade dans les archives du service et d’autre part, de confirmer les données recueillies dans les registres.

Dossiers médicaux de suivi des patients

Pour le suivi médical de chaque patient consulté dans le département, un dossier est immédiatement ouvert le premier jour de sa consultation.
L’interrogatoire a pour but de relever l’identité des enfants : nom, prénom, date de naissance, les traitements antérieurs éventuels.
L’examen physique des enfants comporte l’examen du cuir chevelu à la lampe de Wood à la recherche de lésions suspectes de teignes. Ont été notés :
– l’examen à la lampe de Wood ;
– l’aspect des cheveux, cassés, rasés ou normaux ;
– les plages d’alopécie dont le nombre et la taille sont déterminés (petites plaques lorsqu’elles ont un diamètre inférieur ou égal à 1 centimètre et grandes plaques si ce diamètre est supérieur à 1 centimètre) ;
– l’aspect du cuir chevelu : squameux, kérions ou présence de pus.
A l’issue de l’examen du cuir chevelu, les lésions cliniques ont été classées en :
– teigne à petites ou grandes plaques d’alopécie quand leur nombre était inférieur à dix ;
– teigne diffuse quand leur nombre était supérieur à dix ;
– teigne suppurée en présence de folliculite ou de pyodermite ;
– teignes pityriasiques devant des plaques squameuses sans alopécie nette ou un aspect clairsemé des cheveux sur fond squameux.

Cet examen de l’extrémité céphalique était complété par la recherche sur l’ensemble du corps des lésions associées :
– Tinea corporis : atteinte de la peau glabre ;
– Tinea facei : atteinte cutanée du visage ;
– Tinea manuum : atteinte de plis interdigito-palmaires et de la paume ;
– Tinea pedis : atteinte des espaces interdigito-plantaire et des plantes ;
– Epidermophytie étendue ;
– Ongles des mains (OM) ;
– Ongles des pieds (OP).
Les dossiers ont servi de moyen de contrôle d’une part pour confirmer les résultats mentionnés dans les registres et exclure les contrôles thérapeutiques et d’autre part ces mêmes dossiers ont permis également de recueillir tous les détails sur les aspects cliniques des teignes recensées.

Examens mycologiques

Les prélèvements ont été pratiqués dans le laboratoire de mycologie par des techniciens. Les enfants prélevés avaient une lésion clinique suspecte et/ou une atteinte pilaire révélée par une fluorescence à la lampe de Wood. Le prélèvement des cheveux fluorescents était effectué sous lampe de Wood à l’aide de pince à épiler et les squames grattées au scapel, recueillies dans les boîtes de Pétri stériles.
Le pus était prélevé avec un écouvillon et était mis en culture le jour même. Les examens directs et les ensemencements sur milieu de culture ont lieu le même jour, au plus tard le lendemain des prélèvements.
L’examen mycologique comporte deux étapes, l’examen direct et la mise en culture des prélèvements.
Les résultats des examens directs ont été notés dans un cahier au laboratoire de la façon suivante.

Huit aspects cliniques ont été consignés dans les dossiers des patients dont un aspect particulier des teignes suppuratives : le kérion et un autre aspect, le mycétome dermatophytique. La lésion la plus fréquemment observée est la teigne diffuse avec 47,9% des cas suivie de la teigne pityriasique et de la teigne suppurative avec respectivement 14% et 12,5%. Les grandes plaques et les petites plaques constituent respectivement 11,2% et 9,7% des cas de teignes. Quant aux formes mixtes associant grandes plaques+petites plaques, ils représentent seulement (2,7%) des lésions. Les kérions sont très faiblement représentés (1,9%) et un seul mycétome a été observé en 23 ans.

Lésions dermatophytiques associées

Au total 204 lésions ont été observées chez 167 patients et 25 d’entre eux avaient plus d’une lésion dermatophytique associées à une teigne du cuir chevelu.
Des lésions dermatophytiques associées aux teignes du cuir chevelu (représentées sur le tableau V) ont été notées chez 23,1% des enfants avec une prédominance de Tinea corporis (9,7%) qui a représenté 42% de l’ensemble des lésions, puis les atteintes des ongles des mains, Tinea fascei et Tinea manuum, avec respectivement 20,5%, 18% et 14% de l’ensemble des lésions. Les autres localisations, Tinea pedis, épidermophytie étendue et les ongles des pieds (5,5%) concernent 1,3% des lésions associées.

Le tableau VIII montre que 10 espèces ont été identifiées et, au total, 943 souches de dermatophytes. L’agent pathogène le plus fréquent est T. soudanense (55,1) suivi de M. langeronii (27,3%). M. canis et T. violaceum représentent respectivement 8,1% et 4% des souches. Les autres espèces sont faiblement représentées (T. gourvilii : 3,2%) ou dans des proportions inférieures à 1% : T. rubrum, T. tonsurans, T. mentagrophytes, M. audouinii, M. gypseum (annexe 3).
Le genre Trichophyton représentait 64% et le genre Microsporum 36% des 943 dermatophytes isolées. Dans le genre Trichophyton, T. violaceum, 4% et T. gourvilii, 3,2%, ont été les plus fréquents après T. soudanense (55,1%) et dans le genre Microsporum, M. canis ( 8,1%) après M. langeronii (27,3%). La fréquence des autres espèces a été inférieure à 1% (tableau VIII).
Sur les 873 prélèvements effectués à partir de lésions cliniques, 803 (92%) ont été positifs avec une seule espèce et 70 avec deux espèces (8%). T. soudanense est majoritairement représenté avec une proportion de 51,7% suivi de M. langeronii (22,3%), des cultures mono spécifiques. La forme mixte la plus fréquente est réalisée par l’association entre T. soudanense et M. langeronii
(6,9%) suivie de T. soudanense et M. canis (0,7%). Les quatre autres associations sont présentes une seule fois (tableau IX).

Sur 140 atteintes cutanées, 118 étaient dues à des Trichophyton (84%) et seulement 22 à des Microsporum (16%). Au niveau des ongles (n= 45) 40 étaient infectées par des Trichophyton (89%) et 5 par des Microsporum (11%) avec une atteinte ongle pied + ongle main. Les atteintes isolées du visage étaient au nombre de 36 avec deux atteintes mixtes dont M. langeronii + T. soudanense, 28 atteintes par les Trichophyton (78%) et 6 par des Microsporum (17%).
Dans la tranche d’âge inférieure à 5 ans (n=293), l’infection dermatophytique est largement dominée par M. langeronii (119 soit 40,6%) et T. soudanense (113 soit 38,6%). M. canis, T. violaceum, T. gourvilii, M. audouinii et enfin T. rubrum et T. tonsurans sont isolées, en ordre décroissant, respectivement avec 12,3% (n=36), 4,1% (n=12), 3,1% (n=9), 0,7% (n=2), 0,3% (n=1), et 0,3% (n=1) (tableau X). De 5 ans à 15 ans la proportion de T. soudanense croît alors que celle de M. langeronii décroît. M. langeronii et T. soudanense occupent une part égale dans l’étiologie des teignes du cuir chevelu en-dessous de 5 ans. Passée cette tranche d’âge, T. soudanense domine largement tandis que M. langeronii décroît régulièrement (tableau XI, figure 13).

La répartition des genres Trichophyton et Microsporum varie en fonction de l’âge. En-dessous de 5 ans, elle n’est pas significativement différente (p=0,08). A partir de 5 ans et jusqu’à 15 ans, les Trichophyton dominent la flore dermatophytique isolées des teignes du cuir chevelu (p<0,0001) à l’intérieur de chaque tranche d’âge.
De 5 ans à 15 ans la proportion des Trichophyton passe de 46,4% à 82,8% (p<0,0001) et celle des Microsporum de 53,6% à 17,2% (p<0,0001) (tableau XI, figure 13).

Associations clinico-biologiques

Données manquantes n=175

Au total, 698 aspects cliniques des teignes du cuir chevelu ont été relevés. Les Microsporum donnent des grandes plaques alopéciques (n=49, soit 63%) essentiellement causées par M. langeronii et 29 (37%) chez les Trichophyton. Les Trichophyton donnent en général des petites plaques alopéciques (n=42 soit 66%) dont T. soudanense est l’agent pathogène le plus fréquemment isolé contre 22 (34%) chez les Microsporum. Les teignes diffuses, suppuratives, pityriasiques et les kérions (n=478) sont occasionnés en majorité par le genre Trichophyton (73%) plus particulièrement par T. soudanense (n=300 soit 63%). Les teignes diffuses sont causées par T. soudanense (n=176 soit 60% des cas). Les grandes plaques + les petites plaques (n=19) sont causées, à part égale, par les Trichophyton et les Microsporum. Le seul cas de mycétome enregistré est dû à M. langeronii. Dans 61 TCC, un Trichophyton était associé à un Microsporum. Les associations sont le plus souvent isolées des teignes diffuses : n=40 soit 65,6%. L’association la plus fréquente est T. soudanense + M. langeronii (n=34 soit 85%) et de teignes suppuratives (n=8 soit 88,9%). Les 100 teignes inflammatoires (suppurées + kérions) sont dues à des Trichophyton seuls pour 68 d’entre elles et à des Microsporum seuls dans 23 cas. M. canis a été isolé 49 fois dont 22 teignes diffuses et 12 teignes inflammatoires (tableau XV).

Données démographiques

Le genre

Dans cette étude rétrospective, aucune différence significative n’a été retrouvée entre les genres. Les filles comme les garçons sont conduits en consultation en cas de suspicion de teignes : pour un total de 873 cas de teignes du cuir chevelu, la proportion est de 51,4% chez les garçons et de 48,6% chez les filles. Ces mêmes résultats ont été obtenus dans une enquête scolaire réalisée dans le Haut-Ogooué, deuxième province du Gabon, en 1984 avec un taux de 17% chez les garçons et 15,5% chez les filles (29). En Tunisie on a aussi démontré que la proportion des teignes était indépendante du genre, avec un sex ratio de 1,05 (30). L’enquête scolaire réalisée à Libreville en 1979 (en milieu urbain), a montré que les garçons étaient plus souvent atteints que les filles, respectivement 8% et 3,7% (76).Cette prédominance des teignes chez les garçons a été rapportée par plusieurs auteurs : 59,1% chez les garçons et 40,9% chez les filles en Algérie (16), 28,6% et 19,8% (p=0,001) au Mali (72), 4,8% et 1,9% au Sénégal (54), 5,3% et 0,7% en République Centrafricaine (68), 39,86% et 21,6% au Cameroun (42), 11,5% et 3,3% au Burkina Faso (69), 60,9% et 39,1% au Kenya (4).

Cette prédominance des TCC chez les garçons pourrait être liée à l’attention particulière portée à l’élaboration des coiffures des petites filles où la moindre lésion est repérée et éventuellement traitée. Par ailleurs les microtraumatismes liés au rasage chez les petits garçons constituent une porte d’entrée des spores par altération de la couche cornée. Les facteurs hormonaux et culturels sont évoqués car, en effet, les filles sont plus vite sensibilisées à la notion d’hygiène, et, à l’âge de la puberté, elles ont de longs cheveux et produisent du sébum qui protège leur cuir chevelu.

Une prédominance féminine est retrouvée dans une étude réalisée en Tunisie (13) et au Nigeria (57). Le port du voile ou du foulard dans ces pays en majorité musulmans favorise une élévation de température et une augmentation de la transpiration indispensable à la croissance dermatophytique. L’absence de soins capillaires sur des tresses laissées plusieurs mois durant constitue un facteur favorisant, l’échange de peignes et de brosses permet la dissémination des agents pathogènes. Les teignes commencent plus tôt chez les filles et s’éteignent plus tard. Dans cette étude rétrospective :
– en dessous de 6 mois : 83,3% de filles et 16,7% de garçons ;
– de 0 à 2 ans, nous avons enregistré 67,7% de TCC chez les filles et 32,3% chez les garçons ;
– dans la tranche d’âge de 12 à 15 ans : 34 filles et 20 garçons.

L’âge

L’âge des enfants de cette étude est compris entre 0 et 15 ans. La proportion la plus élevée est rencontrée chez les enfants ayant un âge inférieur à 8 ans qui constituent presque 70% des TCC de cette étude. Elle décroît significativement chez les enfants âgés de 8-9 ans (17,3%), à 10-11ans (10,6%) ; chez les enfants de 12-13 ans (4,5%) et à 14-15 ans elle n’est plus de 1,7% (p=0,0001).

Les teignes du cuir chevelu restent une pathologie de l’enfant avec 93,8% des cas de 0 à 11 ans dans notre étude et 83,9% dans une enquête au Mali (72).

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Table des matières

FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE ET D’ODONTO-STOMATOLOGIE
ADMINISTRATION
LES PROFESSEURS HONORAIRES
LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR D.E.R. ET PAR GRADE
D.E.R. DE MEDECINE ET SPECIALITES MEDICALES 
M. Saharé FONGORO : Néphrologie 
D.E.R. DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES 
Flore dermatophytique isolée des teignes du cuir chevelu de l’enfant à Libreville de 1980 à 2003.
PUBLIQUE
CHARGES DE COURS ET ENSEIGNANTS VACATAIRES
ENSEIGNANTS EN MISSION 
TABLE DES MATIERES 
INTRODUCTION
ECTIFS
I. GENERALITES 
I.1 – Les dermatophytes
I.1.1 – Définition
I.1.2 – Historique
I.1.3 – Propriétés
I.1.3.1 – Structure et biologie
I.1.3.1.1 – Existence tellurique
I.1.3.1.2 – Survie et résistance
I.1.3.1.3 – Enzymes et pigments dermatophytiques
I.1.3.1.4 – Trichophytine
I.1.3.1.5 – Besoins nutritifs
I.1.3.1.6 – Production d’antibiotiques
I.1.3.2 – Reproduction
I.1.4 – Taxinomie des dermatophytes
I.1.4.1 – Historique
I.1.4.1.1 – Classification de Sabouraud (1910)
I.1.4.1.2 – Classification de Emmons (1934)
I.1.4.1.3 – Classification de Langeron et Milochevitch (1930) modifiée par  Vanbreuseghem (1966)
I.1.4.1.4 – Conception de Rivalier (1966)
I.1.4.2 – Classification générale des champignons d’intérêt médical
I.1.4.3 – Classification des dermatophytes selon la reproduction sexuée
I.1.4.4 – Classification des dermatophytes selon la reproduction asexuée
I.2 – Epidémiologie des dermatophytes
I.2.l. – Origine des dermatophytes et contamination
I.2.1.1 – Les espèces anthropophiles
I.2.1.2 – Les espèces zoophiles
I.2.1.3 – Les espèces telluriques
I.2.2 – Répartition géographique et facteurs favorisants
I.2.3 – Pathogénie
I.2.3.1 – Mode de végétation dans le cheveu
I.2.3.2 – Morphologie à l’état parasitaire dans le cheveu
I.2.3.2.1 – Parasitisme endo-ectothrix de type microsporique
I.2.3.2.2 – Parasitisme endo-ectothrix de type microïde
I.2.3.2.3 – Parasitisme endo-ectothrix de type mégaspore
I.2.3.2.4 – Parasitisme endothrix de type trichophytique
I.2.3.2.5 – Parasitisme endothrix de type favique
I.2.3.3 – Morphologie au niveau cutané
I.3 – Aspects cliniques
I.3.1 – Teignes du cuir chevelu
I.3.1.1 – Définition
I.3.1.2 – Lésions cliniques
I.3.1.2.1 – Teignes tondantes
I.3.1.2.2 – Teignes suppuratives
I.3.1.2.3 – Teigne favique ou Favus
I.3.2 – Diagnostic différentiel des teignes
I.3.2.1 – Pelade
I.3.2.2 – Fausse teigne amiantacée
I.3.2.3 – Dermite séborrhéique du nourrisson
I.3.2.4 – Alopécie de traction
I.3.2.5 – Eczéma atopique
I.3.2.6 – Trichotillomanie
I.3.2.7 – Les anomalies de la tige pilaire
I.3.2.8 – Les teignes pityriasiques
I.3.3 – Lésions de la peau glabre
I.3.3.1 – Tinea circinata
I.3.3.2 – Dermatophytie des grands plis
I.3.3.3 – Intertrigo des petits plis
I.3.4 – Dermatophytides
I.3.5 – Onyxis dermatophytiques
I.3.6 – Atteintes profondes ou disséminées
I.3.6.1 Maladie dermatophytique ou maladie de Hadida et Schousboë
I.3.6.2 – Les mycétomes dermatophytiques
I.3.6.3 – Granulome de Majocchi
I.4 – Diagnostic biologique d’une teigne
I.4.1 – Examen sous la lampe de Wood
I.4.2 – Prélèvements
I.4.3 – Examen direct
I.4.3.1 – Méthodes
I.4.3.2 – Résultats
I.4.4 – Mise en culture
I.4.4.1 – Identification macroscopique de la culture
I.4.4.2 – Identification microscopique de la culture
I.4.5 – Difficultés d’identification et diagnostic différentiel
I.4.5.1 – Milieux d’identification
I.4.5.2 – Besoins vitaminiques
I.4.5.3 – Recherche des organes perforateurs
I.4.5.4 – Inoculation à l’animal
I.4.5.5 – Anatomopathologie
I.4.5.6 – Diagnostic immunologique et moléculaire
I.5 – Traitement d’une teigne
I.5.1 – Principes du traitement d’une teigne
I.5.2 – Traitement général
I.5.2.1 – La griséofulvine
I.5.2.2 – La Terbinafine
I.5.2.3 – Les imidazolés
I.5.3 – Traitement local
I.5.4 – Prévention
II. NOTRE ETUDE
II.1 – Type d’étude
II.2 – Cadre d’étude
II.2.1 – Le Gabon
II.2.1.1 – Situation géographique
II.2.1.2 – Relief et climat
II.2.1.3 – Population
II.2.2 – Faculté de Médecine de Libreville
II.2.3 – Département de Parasitologie-Mycologie et de Médecine Tropicale
II.3 – Patients et méthodes
II.3.1 – Patients
II.3.2 – Méthodes
II.3.2.1 – Sources de données
II.3.2.1.1 – Registres des résultats de laboratoire
II.3.2.1.2 – Dossiers médicaux de suivi des patients
II.3.2.2 – Examens mycologiques
II.4 – La collecte des données
II.5 – Analyse des données
II.6 – Résultats
II.6.1 – Données démographiques
II.6.1.1 – Répartition de la population par genre
II.6.1.2 – Répartition de la population par âge
II.6.1.3 – Répartition de la population selon le genre et l’âge
II.6.2 – Données cliniques
II.6.2.1 – Aspects cliniques des teignes
II.6.2.2 – Lésions dermatophytiques associées
Total lésions 
II.6.3 – Données mycologiques
II.6.3.1 – Résultats des examen mycologiques
II.6.3.2 – Type de parasitisme pilaire
II.6.3.3 – Résultats des cultures
Tableau VIII : Panorama des souches dermatophytiques isolées
II.6.4 – Données épidémiologiques
II.6.4.1 – Répartition des dermatophytes selon la tranche d’âge
II.6.4.1.1 – Répartition des espèces en fonction de l’âge
II.6.4.1.2 – Répartition des genres de dermatophytes en fonction de l’âge
II.6.4.1.3 – Répartition des genres de dermatophytes chez les enfants atteints  de teignes du cuir chevelu, d’âge inférieur à 5 ans
II.6.4.2 – Evolution des teignes du cuir chevelu en fonction du temps
II.6.4.3 – Evolution des espèces isolées en fonction du temps
II.6.5 – Associations clinico-biologiques.
I. DISCUSSION
M. langeronii
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
REFERENCES
ANNEXES

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