La gourme du cheval
Modifications hรฉmatologiques
La numรฉration formule sanguine est caractรฉristique dโun รฉtat inflammatoire : leucocytose (>30000 cellules/ฮผL) neutrophilique (avec un compte de neutrophiles avoisinant les 25.103 cellules/ฮผL) et hyperfibrinogรฉnรฉmie (en moyenne 6g/L, parfois supรฉrieure ร 10g/L dans les cas sรฉvรจres aigus !) sont classiquement dรฉcelรฉes.
Une augmentation de lโhรฉmatocrite non spรฉcifique peut รชtre dรฉcelรฉe dans les formes plus sรฉvรจres avec dรฉshydratation. Une anรฉmie peut apparaรฎtre dans les stades prรฉcoces de la fiรจvre, ou au contraire en phase chronique de la maladie (inflammation chronique qui dรฉprime lโhรฉmatopoรฏรจse, hรฉmolyse par les streptocoques) ( 35).
Une anรฉmie par dรฉficience en fer (hypochrome microcytaire) due ร sa consommation par les bactรฉries ou ร un mรฉcanisme non spรฉcifique de dรฉfense de lโhรดte, mais รฉgalement aux pertes sanguines provoquรฉes par la vasculite (la totalitรฉ du fer nโest en effet pas rรฉabsorbรฉe) est aussi retrouvรฉe en cas de complication de purpura hรฉmorragique, objectivรฉe par un comptage รฉrythrocytaire diminuรฉ avec anisocytose, une concentration en hรฉmoglobine plus faible (<80mg/mL). Dans le cas du purpura, lโhรฉmatocrite est ainsi un peu plus faible (30%), la concentration en facteur C3 du complรฉment est anormalement augmentรฉe, mais le comptage plaquettaire est normal, quoique certains rares auteurs parlent de thrombocytopรฉnie ( 98).
Clinique et รฉpidรฉmiologique
Les signes dโappel sont simples pour la forme classique : ainsi, lโรฉvolution de plusieurs cas de fiรจvre avec anorexie (rรฉpondant ร la pรฉnicilline si elle a รฉtรฉ mise en place), jetage nasal (non systรฉmatique) et lymphadรฉnopathie au sein dโune รฉcurie est gรฉnรฉralement suffisante pour orienter le diagnostic, mรชme sโils peuvent รชtre confondus au dรฉbut avec une grippe, une piroplasmose ou une rhinopneumonie, surtout que ces virus peuvent aussi รชtre retrouvรฉs de faรงon concomitante ร lโรฉvolution de la gourme. Il peut ainsi รชtre intรฉressant de rรฉaliser des prรฉlรจvements en vue de la recherche des virus.
Mais les symptรดmes peuvent รชtre trรจs divers et dรฉroutants pour les formes bรขtardes ou septicรฉmiques, ce qui obligera le clinicien ร apporter une plus grande importance ร lโanamnรจse, aux antรฉcรฉdents pathologiques et au contexte รฉpidรฉmiologique.
Les modifications hรฉmatologiques et biochimiques (examens souvent pratiquรฉs en routine) peuvent suggรฉrer un processus abcรฉdatif, principalement lors de gourme bรขtarde : leucocytose neutrophilique, hyperfibrinogรฉnรฉmie, hyperprotรฉinรฉmie avec modification du profil รฉlectrophorรฉtique des protรฉines sรฉriques (augmentation des ฮณ globulines), ou encore anรฉmie normochrome normocytaire, caractรฉristique dโune maladie chronique. Associรฉs ร un historique dโexposition รฉventuelle ร lโorganisme pathogรจne, ils peuvent orienter utilement le diagnostic.
Polymerase chain reaction (PCR)
On peut รฉgalement mettre en รฉvidence par PCR la sรฉquence dโADN codant pour la protรฉine M (le facteur antiphagocytaire principal de S. equi), ce qui est 3 fois plus sensible que la culture et intรฉressant sur les prรฉlรจvements des poches gutturales ( 12), ( 78).
Bien quโun allรจle du gรจne soit aussi retrouvรฉ dans le gรฉnome de certaines souches de S. zooepidemicus, la majoritรฉ de la sรฉquence est trop faiblement homologue, et ces sรฉquences dโintroduction nโentraรฎnent pas la synthรจse dโun amplicon. Par ailleurs, il nโy a aucune preuve ร lโheure actuelle, que S. zooepidemicus exprime un gรจne effectivement codant pour une protรฉine
M-like.
Cette mรฉthode prรฉsente de plus un avantage non nรฉgligeable : les rรฉsultats sont disponibles en quelques heures, et on peut donc confirmer le diagnostic dans la journรฉe. Mรชme si sa sensibilitรฉ est environ trois fois plus importante que pour une culture, la PCR nโest pas infaillible. Des individus rรฉellement infectรฉs peuvent fournir un rรฉsultat nรฉgatif, dans les cas de prรฉsence massive de streptocoques, qui sรฉcrรจtent alors leurs propres inhibiteurs de polymรฉrase, et empรชchent ainsi la formation dโamplicons. En revanche cette technique ne diffรฉrencie pas les bactรฉries vivantes des bactรฉries tuรฉes, et trรจs souvent conduit ร un sur-diagnostic. Dans lโidรฉal, elle devra donc toujours รชtre confirmรฉe par une culture, et en fait un complรฉment excellent.
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1- Premiรจre partie : Etude bibliographique de la gourme du cheva
1.1- Importance historique
1.1.1- Etymologie
1.1.2- La gourme dโhier ร aujourdโhui
1.2- Etio-pathogรฉnie
1.2.1- Etiologie
1.2.2- Caractรจres culturaux
1.2.3- Caractรจres biochimiques
1.2.4- Pathogรฉnie
1.3- Epidรฉmiologie
1.3.1- Rรฉpartition
1.3.2- Incidence
1.3.3- Sources dโinfection
1.3.4- Transmission horizontale
1.3.5- Rรฉceptivitรฉ et Sensibilitรฉ
1.3.6- Facteurs de risque
1.3.7- Morbiditรฉ et mortalitรฉ
1.3.8- Excrรฉtion
1.4- Symptรดmes
1.4.1- Signes cliniques
1.4.2- Complications et sรฉquelles
1.4.3- Modifications hรฉmatologiques
1.5- Diagnostic
1.6- Conduite ร tenir
1.7- Pronostic
1.8- Prรฉvention
1.9- Impacts sur lโรฉcurie
1.10- Pistes suivies par les chercheurs
2- Deuxiรจme partie : approche descriptive en effectif infectรฉย
2.1- Description de lโรฉcurie
2.1.1- Activitรฉ
2.1.2- Effectifs
2.1.3- Locaux
2.1.4- Personnel
2.1.5- Moyens de suivi
2.2- Description de lโรฉpizootie
2.3- Epidรฉmiologie de lโรฉpizootie
2.3.1- Description
2.3.2- Analyse
2.3.3- Singularitรฉ de cette รฉpizootie
2.4- Moyens mis en oeuvre face ร lโรฉpizootie
2.4.1- Surveillance
2.4.2- Hygiรจne gรฉnรฉrale
2.4.3- Traitements
2.4.4- Fermeture temporaire
2.5- Consรฉquences รฉconomiques
Conclusion
Bibliographie
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