L’élevage joue un rôle important dans l’économie du Sénégal et constitue 36% PIB agricole. Neuf ménages sur dix sont concernés par cette activité, employeuse de main d’œuvre à côté de l’agriculture. La production laitière reste insuffisante pour répondre à la demande, d’où un recours important aux importations qui représentent plus de la moitié de l’offre de lait. En 2012 ces importations ont couté 80 milliards de FCFA à l’Etat (DIREL,2012). Le secteur laitier du Sénégal est ainsi caractérisé par la coexistence de deux filières. Une filière locale, témoin de l’implication ancienne des sociétés pastorales dans les échanges; et une filière d’importation de lait et de produits laitiers, témoin de la forte augmentation de la demande, liée à l’urbanisation et à l’ouverture aux marchés internationaux. Aujourd’hui comme dans la plupart des pays africains la gestion des veaux dans les fermes constitue l’un des problèmes fondamentaux pour réduire, le retard de croissance,la mortalité et la morbidité de ces derniers en assurant le renouvellement des troupeaux afin d’espérer atteindre l’autosuffisance en lait et en protéine animale dans nos pays respectifs. Des opportunités existent avec une demande de lait et de produits laitiers croissante avec un taux de croissance annuelle de 4%. Ainsi, un important programme de croisement utilisant l’insémination artificielle (IA) a été initié pour améliorer la production nationale de lait. Du fait des améliorations attendues et des possibilités de développement de la filière laitière, de nombreuses initiatives de développement et de recherche sont mises en œuvre. Cependant, cet engagement des pouvoirs publics suscite des controverses du fait des échecs passés en matière d’intensification. Ce qui pose le débat sur la pertinence des orientations d’un vaste programme d’intensification et ses chances de succès. Dans la phase de planification, les responsables ont besoin d’informations sur les producteurs, leurs pratiques en matière d’élevage, leurs contraintes ainsi que leurs potentiels de développement. A cette fin, l’approche utilisée doit permettre de recueillir et d’analyser des informations au niveau des éleveurs, d’identifier les problèmes,ensuite proposer des solutions applicables et de fixer les priorités de la recherche-développement. Ainsi pour un développement durable de l’élevage traditionnel, il est urgent de répondre d’abord à la question de savoir quelle est la méthode à adopter pour réduire considérablement la mortalité des jeunes animaux. Cette étude a donc pour objectif d’augmenter les chances de survie des veaux durant les périodes critiques de l’élevage pour permettre un développement de l’élevage. Telles sont les raisons qui nous ont poussés à nous intéresser à ce sujet de la gestion des veaux dans la zone périurbaine de Thiès afin d’aider et d’accompagner les éleveurs à bien assurer le renouvellement de leurs troupeaux et à booster la filière laitière.
TYPOLOGIE DE L’ELEVAGE BOVINE
Définition
La typologie est la détermination des traits caractéristiques dans un ensemble de données en vue d’y déterminer les types (ou modèles) (TACHE, 2001). Pour faire une typologie, il est utile de faire une caractérisation et une distinction entre l’analyse uni variée et l’analyse multi variée.
Effectif du cheptel bovin au Sénégal
Au Sénégal, le cheptel est très important et varié. Les statistiques de la direction de l’élevage (DIREL) font état de 3,163 millions de têtes de bovins en 2007 sans compter les autres espèces animales. L’élevage occupe une place appréciable dans l’économie nationale, puisqu’il représente environ 35 % de la valeur ajoutée du secteur agricole et qu’il participe pour 7,5 % à la formation du PIB national. La production laitière nationale est estimée à 137,3 millions de litres de lait, dont 102,3 millions pour le lait de vache. Pour élevage semiintensif la production de lait est estimée 15 millions de litres.
Races bovines exploitées au Sénégal
Races locales
Les races locales exploitées au Sénégal sont : la race N’dama (Bos taurus), le zébu Gobra (Bos indicus), la métisse Diakoré et le zébu Maure.
Zébu Gobra
C’est un bovin à bosse de grande taille (1,25 à 1,40 m). Le poids à l’âge adulte est estimé en moyenne à 415 kg chez le mâle et 322 kg chez la femelle, avec un rendement carcasse 48 à 56 %. La robe est blanche ou blanc rayé, sa production laitière varie de 1,5 à 2 litres de lait par jour et la durée de lactation est de 150 à 180 jours (360 l de lait/an).(KABERA, 2007).
Taurin N’Dama
Le taurin N’dama est caractérisé par sa trypanotolérance et vit en zone soudanoguinéenne ; au Sénégal, il est rencontré dans les régions de Casamance et du Sénégal oriental. C’est un bovin sans bosse, de taille moyenne, 0,95 à 1,10 m au garrot. Le poids moyen à l’âge de 4 ans est estimé à 382,6 ± 20,0 kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3 kg chez la femelle. Le rendement carcasse est de 52 à 54%. (DIADHIOU, 2001).
Métisse Diakoré
La race Diakoré est issue du métissage entre zébu Gobra dont elle a hérité la taille et taurin N’Dama de qui elle tient sa trypanotolérance. Son poids adulte est compris entre 300 et 400 kg. Sa robe, le plus souvent unie et assez claire, varie du blanc au gris ou jaune. Sa production laitière est améliorée par rapport à celle de la N’Dama (DENIS, 1986).
Zébu Maure
Le zébu Maure est très résistant et peut rester deux jours sans s’abreuver. Il a des cornes courtes et sa robe est généralement noire ou pie noire. La femelle est considérée comme une bonne laitière et produit en élevage extensif 800 à 1000 litres en 240 jours. Outre le Sénégal,on le retrouve en Mauritanie et dans la boucle du Niger (TRAORE et al 1984) .
Races exotiques
Les races exotiques élevées au Sénégal sont généralement des races de type laitier.
Montbéliarde
Sa taille au garrot est comprise entre 1,38 m et 1,44 m pour un poids vif de 600 à 1000 kg. D’après (DENIS ,1986), sa production laitière a été estimée au Sénégal entre 2000 à 3500 litres de lait pour 305 jours de lactation.
Holstein
Elle a une robe pie noire avec des taches blanches et noires bien délimitées. Sous les tropiques, sa production laitière est d’environ 5751 litres /an (BENLEKHAL, 1993).
Jersiaise
Elle pèse en moyenne 300 kg avec une robe généralement fauve. Au Sénégal, sa production annuelle a été estimée à 3217 ±77 litres de lait avec un taux de matière grasse de 6,5 à 7 %.
Guzerat
D’origine indienne de l’état du Gujarat, elle a été introduite au Sénégal en 1964 (DENIS, 1986).
Brune des Alpes
Race bovine laitière à robe brune, originaire des montagnes de l’Est de la Suisse; son poids est de 650-750 kg.
Gir et Girolando
Selon ( NJONG ,2006), la production laitière varie de 8 à 15 l/j pour la Gir et de 15 à 20l/j pour la Girolando. Malgré leur adaptation relativement difficile au Sénégal, ces races étrangères ont des paramètres de reproduction meilleurs comparés aux races locales (NJONG, 2006).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DE L’ELEVAGE BOVINE
1.: Définition
2. Effectif du cheptel bovin au Sénégal
3. Races bovines exploitées au Sénégal
3.1. Races locales
3.1.1. Zébu Gobra
3.1.2. Taurin N’Dama
3.1.3 Métisse Diakoré
3.1.4. Zébu Maure
3.2. Races exotiques
3.2.1. Montbéliarde
3.2.2. Holstein
3.2.3. Jersiaise
3.2.4. Guzerat
3.2.5. Brune des Alpes
3.2.6. Gir et Girolando
4. Système d’élevage au Sénégal
CHAPITRE II: GESTION DES VEAUX
1. La réglementation en vigueur sur l’élevage du veau
1.1. Notion de veau et la conduite d’élevage des veaux
1.2. Gestion de troupeau en Afrique : exemple du Mali
1.3. Logement des veaux
CHAPITRE III : PHYSIOLOGIE CARDIO-RESPIRATOIRE DU VEAU
1. Circulation fœtale et modifications circulatoires à la naissance
1.1 Circulation fœtale
1.2. Modifications circulatoires à la naissance
1.3. Modifications respiratoires à la naissance
CHAPITRE IV : PHYSIOLOGIE DIGESTIVE ET ALIMENTATION DU VEAU
1. Rappel anatomophysiologique du système digestif
1.1. Rumen
1.2. Réseau
1.3. Feuillet
1.4. Caillette
2 . Alimentation des veaux
2.1. Gestion de l’alimentation du veau
2.2. Colostrum
2.3. Fourrage
CHAPITRE V: PRINCIPALES PATHOLOGIES DES VEAUX
1. Affections ombilicales
1.1. Définition
1.2. Etiologie
1.3. Symptômes et diagnostic des différentes affections ombilicales
1.4. Traitement et prophylaxie des affections ombilicales
2. Pathologies digestives
2.1. Définition
2.2 Diarrhées néonatales
2.2.1 Définition de la diarrhée
2.2.2 Rappels physiologiques: l’effet barrière
2.2.3 Etiologie
2.2.4. Pathogénie
2.2.4.1 Diarrhée à E .coli
2.2.4.2. Diarrhée alimentaire
2.2.4.3. Symptômes
2.2.4.4. Diagnostic : examen clinique et examens complémentaires
2.2.4.5. Traitement des diarrhées néonatales
2.2.4.5.1. Principe
2.2.4.5.2. Réhydratation du veau diarrhéique
2.2.4.5.3. Réhydratation orale
2.2.4.5.4. Réhydratation avec ou sans lait
2.2.4.5.5. Traitement antibiotique
2.2.4.5.6. Traitements complémentaires
3. Pathologies cutanées
3.1. Carences en oligo-éléments
3.1.1. Définition
3.1.2. Etiologie
3.1.3. Symptômes
3.1.4 Diagnostic et traitements
3.2. Gales
4.1. Définition
4.2. Etiologie
4.3. Rôles pathogènes
4.4. Symptômes
4.5. Diagnostic
4.6. Traitement
4.7. Prophylaxie
CONCLUSION