Soutenance mémoire
Bien public aux enjeux mondiaux, l’eau est une ressource qui subit des pressions de plus en plus fortes. Pression sur la quantité qui résulte de l’accroissement de la population. Pression également sur la qualité, du fait de la concentration croissante des populations dans les zones urbaines et les capacités insuffisantes d’épuration des eaux usées. L’assainissement des eaux usées reste un parent pauvre des politiques urbaines. Dans les pays en voie de développement, trop souvent, il est considéré comme moins prioritaire que la distribution d’eau potable, à laquelle il devrait être systématiquement associé. Dès lors l’assainissement doit être pris en compte dans la planification urbaine.
Dans la banlieue de Dakar, les populations de la commune de Diameguène SICAP Mbao sont confrontées à des problèmes d’hygiène et d’assainissement liés à la mauvaise gestion des eaux usées domestiques et à l’absence de système approprié de drainage des eaux pluviales. La gestion des eaux usées domestiques et pluviales se heurte à des contraintes de plusieurs natures.
La commune de Diameguène SICAP Mbao se caractérise par un habitat généralement désordonné, avec l’émergence de quartiers à développement spontané et de nouvelles cités coexistant avec des villages traditionnels préétablis. L’expansion urbaine mal maîtrisée et l’imperméabilisation des sols concomitante ont fini d’entraîner l’occupation des chemins d’écoulement ou lits des eaux de ruissellement provoquant la stagnation des eaux pluviales. « La pression démographique accroît le rejet des eaux usées alors que le développement de l’espace bâti augmente les surfaces imperméabilisées ; la conjonction de ces deux phénomènes augmente le coefficient de ruissellement des eaux de pluie » . Le milieu physique, caractérisé par une succession de dunes et de dépressions humides, ne favorise pas l’écoulement de surface ; les eaux s’accumulent dans les cuvettes et les dépressions.
PROBLÉMATIQUE
Contexte
Au cours des dernières années, l’assainissement a trouvé sa place dans l’agenda de la politique internationale. En 2002, l’assainissement fut intégré aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et spécifiquement dans l’OMD 7, cible 10, qui vise à «réduire de moitié, d’ici 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d’assainissement de base » . Pourtant, dans la plupart des pays en voie de développement, l’hygiène et l’assainissement ne reçoivent pas encore beaucoup d’attention, malgré les importantes conséquences sanitaires et environnementales.
En Afrique subsaharienne, les États sont confrontés à d’énormes difficultés pour garantir aux populations rurales et urbaines l’accès aux services d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement. L’évaluation de la réalisation des OMD effectuée en 2006 montrait déjà que l’Afrique subsaharienne est la région du monde qui a le moins progressé. Dans l’espace de l’UEMOA, le retard accusé, en 2006, par rapport aux autres régions du monde est considérable avec 32 millions de personnes n’ayant pas accès à une eau de boisson salubre et un taux de couverture de 64% ainsi que 67 millions de personnes qui n’ont pas accès à des services d’assainissement de base et un taux de couverture de 24% (BOAD, 2010) .
Ainsi, l’année 2008 fut décrétée année internationale de l’assainissement par les Nations unies pour rappeler à la communauté internationale, particulièrement aux pays en voie de développement, le besoin important d’atteindre les OMD en matière d’assainissement. Dans l’ambition de réaliser les OMD dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement en milieu urbain et en milieu rural, le gouvernement du Sénégal a mis en place le Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire (PEPAM) qui est le cadre unifié des interventions et des réalisations. En milieu urbain, ce programme vise à assurer l’approvisionnement en eau par branchement particulier de 1,64 million de personnes supplémentaires et atteindre, en 2015, un taux de branchement de 88% à Dakar et 79% dans les centres de l’intérieur, contre respectivement 75,7% et 57,1% en 2002. Le PEPAM ambitionne également de faire passer le taux d’accès à l’assainissement de 56,7% en 2002 à 78% en 2015 en permettant à 1,73 million de personnes supplémentaires d’accéder à un service d’assainissement.
À l’heure actuelle, si les OMD sont atteints pour le sous-secteur de l’approvisionnement en eau, ils sont désormais hors de portée pour l’assainissement (PEPAM) . En dépit des efforts consentis par l’Etat, les questions liées à la gestion des eaux usées restent sans solutions congruentes dans les zones urbaines et périurbaines du Sénégal. « La rapidité et l’ampleur de la croissance démographique n’ont pas permis aux pouvoirs publics de doter les agglomérations de l’ensemble des infrastructures collectives nécessaires à la vie quotidienne. Les problèmes posés par l’eau sont les plus aigus tant sur le plan de sa fourniture que celui de son évacuation» .
CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
Assainissement
Dans le dictionnaire universel, l’assainissement est défini comme une action visant à éliminer de l’environnement tout ce qui peut être nuisible à la santé. On entend aussi par assainissement l’ensemble des travaux que doivent effectuer en se conformant aux différents codes liés à l’assainissement, les particuliers, les collectivités et les pouvoirs publics pour faire disparaître dans les agglomérations toutes causes d’insalubrité. Cette définition de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) met l’accent sur les aspects techniques et institutionnels de l’assainissement qui englobe les déchets liquides et solides.
L’assainissement se définit aussi comme étant l’action d’évacuer rapidement, loin des habitations et dans des conditions préservant le milieu environnant, tous les déchets liquides ou solides pouvant donner lieu à des putréfactions et nuisances de toutes sortes. Selon cette définition, l’assainissement est donc un ensemble d’activités et de techniques mis en œuvre dans le cadre d’une approche préventive pour :
❖ améliorer les conditions de vie et d’habitat des populations en les protégeant contre les nuisances liées aux ordures, eaux usées et excréta, contre les dégâts des eaux de pluie et les nuisances causées par leur stagnation,
❖ freiner l’expansion des maladies liées à l’eau et transmises par différents vecteurs (insectes, rongeurs, …) au sein des populations ;
❖ protéger l’environnement récepteur des rejets et sous-produits issus de l’activité humaine.
Dans le cadre de notre étude, nous retenons que l’assainissement désigne l’ensemble des moyens de collecte, de transport et de traitement des eaux usées avant leur rejet dans le milieu naturel ou leur réutilisation à d’autres fins. L’assainissement a pour but de protéger la santé et la salubrité publique ainsi que l’environnement. Il y a deux principaux types de systèmes d’assainissement. Il s’agit de l’assainissement collectif et de l’assainissement autonome ou individuel.
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Table des matières
INTRODUCTION
PROBLÉMATIQUE
MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE
CADRE THÉORIQUE ET CONCEPTUEL
SYNTHÈSE DES TRAVAUX ANTÉRIEURS
PREMIÈRE PARTIE : CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES ET HUMAINES DE LA COMMUNE DE DIAMEGUÈNE SICAP MBAO
CHAPITRE I : LES DONNÉES PHYSIQUES
CHAPITRE II : LE CADRE HUMAIN
DEUXIÈME PARTIE : GESTION DES EAUX USÉES DOMESTIQUES ET PLUVIALES A DIAMEGUÈNE SICAP MBAO
CHAPITRE I : LES SYSTÈMES D’ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES DOMESTIQUES ET PLUVIALES
CHAPITRE II: ANALYSE DES PROBLÈMES D’ASSAINISSEMENT ET ÉTUDE DES IMPACTS SOCIO-ENVIRONNEMENTAUX
CHAPITRE III : ACTEURS DU SECTEUR ET PERSPECTIVES D’ASSAINISSEMENT
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
