De tout temps, l’homme a cherché un cadre de vie dans lequel il peut s’épanouir tout en satisfaisant ses besoins vitaux. Toutefois, ses actions ont longtemps été compatibles avec la capacité de la Terre à s e régénérer. Mais, le développement de la civilisation industrielle et la démographie croissante incontrôlée de ces 30 dernières années (3,85 milliards en 1972 à 6,5 milliards en 2007 (ONU-Habitat, 2007) ont perturbé l’équilibre écologique de la planète Terre. Entre autres problèmes environnementaux dont souffre l’humanité, on peut citer la perte de biodiversité, le changement climatique, la dégradation des terres, la sécheresse, la désertification, les polluants organiques persistants mais également et surtout les problèmes d’assainissement urbain notamment la gestion des ordures. En effet, l’urbanisation galopante est marquée selon ONUHabitat (2007) par le fait que la majorité de la population mondiale vit désormais dans les villes, mal préparées à les recevoir.
Au demeurant, les préoccupations environnementales sont plus inquiétantes dans les pays du tiers monde. Dans ces Etats où tous les secteurs sont prioritaires et eu égard à la maigreur de leur budget, le souci de la gestion de l’environnement a été pendant très longtemps considéré comme le luxe de l’occident. C’est ce qui faisait dire à Indira Gandhi premier ministre de l’Inde d’alors lors du sommet de la Terre de Stockholm en 1972 en Suède « la pauvreté est la forme la plus grave de pollution ».
La prise en charge du secteur de l’environnement reste jusqu’à présent secondaire. Ainsi, une corrélation évidente peut être établie entre la pauvreté et la qualité de l’environnement. De ce fait, la dégradation du cadre de vie est plus accrue dans le Tiersmonde, notamment dans les villes marquées par une urbanisation galopante et une insuffisance de moyens face à la délicatesse des défis environnementaux.
A l’instar des pays en développement, le Sénégal est confronté aux problèmes environnementaux planétaires, plus accentués dans les communes de plus de 100000 habitants comme Kaolack. En effet, Kaolack est confrontée à d e nombreux défis environnementaux : la vétusté des ouvrages d’assainissement des eaux pluviales et usées qui font l’objet d’agression par les populations ; le caractère de son site de tanne qui alimente les inondations et l’insalubrité ; une production d’ordures ménagères importantes dans un contexte de manque de moyens de la municipalité. Ces défis font que la gestion de l’environnement rencontre de nombreuses difficultés et en particulier celle des ordures. Ainsi, les facteurs de l’insalubrité et leurs prises en charge par l’institution municipale semblent être un thème intéressant dans l’étude des préoccupations environnementales. Pour examiner cette question, notre démarche est la suivante.
Situation Géographique
La commune de Kaolack est située au centre ouest du pays sur la rive droite du fleuve Saloum à la longitude16° 05 ouest et la latitude 14° 10 nord avec une altitude moyenne de 22 mètres. Carrefour des principales voies de communication qui desservent les régions orientale, méridionale et du centre ouest, elle est limitée par les communautés rurales de Mbada khoune au nord et nord-est (Région de Fatick), de Dya au nord-ouest, de Ndiaffat wolof au sud-ouest et de Latmingué au sud-ouest. Le périmètre communal couvre une superficie de 14514 ha dont une grande partie est constituée de tannes.
La commune se présente sous forme de deux corps urbains :
La ville proprement dite qui peut être circonscrite dans un vaste rectangle s’étendant de la limite communale au nord du f leuve Saloum sur environ 3 ki lomètres et de la périphérie est au nouveau quartier de Sara Diamagueune sur environ 2 kilomètres.
La Banlieue ouest de Kaolack qui se développe sous une forme linéaire le long de l’axe Kaolack-Fatick sur une longueur environ de 4 kilomètres. Elle a connu une expansion spatiale spectaculaire, fruits des effets conjugués de la croissance naturelle et de l’exode rural. Ainsi la dynamique de la culture de l’arachide faisait de la commune de Kaolack un centre d’attraction, même si aujourd’hui on reconnait qu’elle est un centre de départ.
Environnement Biophysique
Le site de la commune se trouve sur un bourrelet de berge étroit du fleuve Saloum et légèrement incliné du nord au sud. Il présente des sols sablonneux et de vastes zones inondables appelées tannes. Le climat chaud et sec est marqué par une saison pluvieuse de 4 à 5 mois de juin à octobre et une saison non pluvieuse. Les amplitudes thermiques sont très contrastées entre les deux saisons. La température minimale est de 21OC et celle maximale 43OC. La pluviométrie annuelle est de 610 mm avec une humidité relative de 33%. Parallèlement à ces d eux saisons climatiques Kaolack est marqué par des saisons éoliennes : la première de novembre à avril avec une circulation des vents prédominante de nord à est, la deuxième de mai à septembre avec des vents ouest sud (ANDS-.SRSD Kaolack Aout 2006).
Au plan pédologique, la commune présente trois types de sols tropicaux ferrugineux lessivés, hydro morphes et halomorphes. Aussi et en particulier, elle dispose de sites sablonneux et de vastes zones inondables appelés « tannes ». Ils sont situés au Sud de la route nationale n°1 et au Nord-est. L’hydrographie est représentée par le fleuve Saloum, seul cours d’eau qui traverse la commune dans sa partie méridionale. Le sens de l’écoulement des eaux, avec une teneur en sel élevée, est d’Ouest en Est.
Les aspects humains de la commune
La population de la commune estimée à 277627 habitants (calculée sur la base d’un taux d’accroissement naturel de 0,27% pour le sexe masculin et 0,29% pour le sexe féminin) est très composite. Elle est composée en majorité de wolofs, de sérères qui dominent une pluralité de minorités telles que les peuples mandingues, diolas, libano syriens. La présence de ces groupes s’explique par la position de carrefour et à la dynamique de son économie. La population a connu une évolution rapide en passant de 150961 en 1988 à 277627 habitants en 2009. Elle est inégalement répartie dans l’aire de la commune. Les quartiers de Sara Diamagueune et Médina représentent 31749 habitants et 27534 habitants respectivement contre Fass/ Sama Moussa 6549 habitants et Thioffac/ Gawane 8331 habitants. En plus, la population est marquée par une taille élevée des ménages en moyenne 12 personnes avec des revenus peu élevés.
Les aspects économiques
Les principales activités économiques de la commune sont le commerce et le transport. Cela est lié à sa position de plaque tournante commerciale qui a densifié les activités au niveau du m arché central. L’approvisionnement en eau potable en pratique garanti à tous. Le réseau d’adduction d’eau comptait 17256 branchements en 2005 avec une moyenne de 1 branchement pour 15 personnes. Le secteur industriel reste jusqu’à aujourd’hui embryonnaire avec les unités de production de SUNEOR, du Salin du Sine Saloum.
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Table des matières
Introduction Générale
Chapitre préliminaire : Présentation Générale de la Commune de Kaolack
Premier partie : Partie théorique et méthodologique
Chapitre I : Problématique
Chapitre II : Méthodologie et clarification conceptuelle
Deuxième partie: La production des ordures ménagères dans la commune de Kaolack
Chapitre I : Les facteurs de la production des ordures ménagères
Chapitre II : La production des ordures ménagères à Kaolack
Troisième partie : La gestion des ordures ménagères à Kaolack
Chapitre I : Le cadre réglementaire de la gestion des ordures ménagères à Kaolack
Chapitre II : La gestion des ordures ménagères dans la commune de Kaolack
Quatrième partie : Le niveau de coordination des interventions des différents acteurs de la gestion des ordures ménagères
Chapitre I : Les cadres de concertation et de dialogue entre les différents acteurs
Chapitre II : Les rapports entre les différents acteurs
Conclusion générale