La Gestion de l’eau dans la commune de Sébikotane

L’eau est source de toute vie. Elle joue également un rôle essentiel dans les activités humaines. De plus, le progrès humain a été toujours lié à l’accès à l’eau salubre et à la capacité des sociétés à exploiter le potentiel de l’eau en tant que ressource productive. Avant la sédentarisation, les peuples suivaient l’eau, s’installaient près des cours d’eau, des lacs et des sources et se déplaçaient lorsque l’eau venait à manquer sous l’effet des changements climatiques (R Ashley et A Cashman, 2006).

De nos jours, la ressource connaît des pressions de plus en plus importantes qui résultent de la croissance démographique. Toute analyse de l’état des lieux de l’eau sur la planète fait apparaître deux aspects majeurs caractéristiques des enjeux permettant d’établir les rapports entre humains et leur environnement :
– D’un point de vue quantitatif : beaucoup de pays sont en situation de stress hydrique, c’est-à-dire qu’ils disposent de moins de 1 000 m3 d’eau par personne et par an ; d’autres en situation de pénurie hydrique c’est-à-dire avec moins de 500 m3 d’eau par an. Dans le même temps, de nombreux pays sont soumis à une situation soit d’inondation caractérisée, soit de sécheresse croissante. Ces phénomènes génèrent des modalités et dommages sur le patrimoine et l’environnement, très caractérisés.
– D’un point de vue qualitatif : quel que soit le lieu de la planète, deux phénomènes caractérisent l’eau d’un point de vue qualitatif :
❖ La dégradation des milieux par la pollution liée à l’humain et ses activités ;
❖ Une qualité de l’eau consommée souvent dégradée ou impropre, à l’origine de nombreuses maladie.

Selon le Rapport mondial des Nations Unis de 2006, 6000 personnes, dont une majorité d’enfants de moins de 5ans, meurent des suites de maladies diarrhéiques, liées à l’eau alors que le développement humain durable dépend d’un approvisionnement fiable en eau douce ainsi que l’aptitude à faire face à une pénurie ou une surabondance d’eau. Des avertissements avancés à la fins du XXe siècle concernant la raréfaction des ressources en eau douce (Falkenmark, 1989 ; Vorosmartyet al, 2000) se sont confirmés à tel point que le manque l’eau menace aujourd’hui la sécurité alimentaire, les moyens d’existences et la santé humaine .

A l’échelle mondiale, l’eau douce assure 40% de la production vivrière par le biais de l’irrigation ; elle compte 12% dans la consommation de poisson par les êtres humains et assure 20% de la production d’énergie électrique (Johnson, Revenga et Echeverria, 2001). De plus l’impact direct de la pénurie d’eau douce, la détérioration de sa qualité réduit les possibilités d’utilisation. La sixième phase du programme portant sur « L’eau phénomène d’interaction : système menacé et grands problème sociaux », 2002 -2007 avance que la mauvaise gestion de l’eau entraine une diminution des approvisionnements, la baisse des nappes phréatique, la réduction de la superficie des lacs ou encore la diminution de l’écoulement des cours d’eau.

En Afrique, particulièrement subsaharienne, le pourcentage de la population ayant accès à une alimentation en eau satisfaisante est faible. Selon KARIUKI et Al (2004), le taux de couverture en matière d’accès à l’eau potable en Afrique est de 62%. Pourtant le continent dispose d’un potentiel hydrique assez important. L’eau y est abondante car compte plusieurs grands fleuves et une centaine de lacs auxquels s’ajoutent d’importantes nappes phréatiques. Les précipitations annuelles en Afrique totalisent 20 360 km3 , soit une moyenne à l’échelle du continent de 678 mm (AQUASTAT 2005). Cependant, la ressource est disponible mais les moyens financiers, techniques qui entrainent un approvisionnement du territoire sont insuffisants. Plusieurs pays d’Afrique demeurent confrontés à des problèmes pour satisfaire leur population en eau en quantité et qualité suffisantes. Le Sénégal renferme quatre grands systèmes hydrauliques : le fleuve Sénégal, le cours moyen de la Gambie, le sine Saloum et la Casamance. Selon le rapport sur l’état de l’environnement au Sénégal édition 2005, les ressources en eau sont estimées à 35 milliards de m3 , dont près de 4 milliards à partir des eaux souterraines et 9 milliards à partir des eaux de surfaces néanmoins la majeure partie de la population ne bénéficie pas d’eau potable. Le pays a également connu de considérables déficits pluviométriques en 1960 entrainant le tarissement des eaux superficielles, une diminution des nappes souterraines, des rendements agricoles, la déforestation, la disparition de la faune et de la flore.

Dans la région de Dakar est notée une baisse en eau de qualité. Dans cette région la forte croissance démographique accompagnée des activités industrielles qui agissent sur la disponibilité entraine une demande toujours croissante pour les besoins quotidiens des populations. De plus la salinisation accrue de la nappe phréatique et des sols causée par la hausse du niveau de la mer pourrait provoquer un stress sur l’ensemble des ressources en eau nécessaire pour accompagner la durabilité du secteur horticole de la région. Tous ces facteurs font que la sécurité de l’eau devient de plus en plus un problème préoccupant et nécessite d’adopter des approches de politique de protection et de gestion de la ressource en eau. Cet état de fait avait motivé l’augmentation de la capacité de production en eau réalisée grâce à deux programmes d’investissements : le Projet Sectoriel Eau (PSE) mené sur la période de 1996- 2003 et le Plan Sectoriel à Long Terme (PELT) sur la période 2003-2007. Les investissements mobilisés par l’Etat du Sénégal avaient atteint 216 milliards de francs CFA dans le cadre du PSE, auxquels se sont ajoutés 300 milliards de FCFA supplémentaires dans le cadre du PELT. Au total, ces deux grands programmes d’investissement auraient permis d’augmenter la production d’eau potable à Dakar de 83% entre 1996 et 2006, soit de 192 000 à 350 000 m3/jour (SDE, 2004). Ces programmes avaient également contribué à la distribution d’eau potable à travers des raccordements aux branchements privés et d’extension du réseau des bornes fontaines, notamment dans les quartiers périphériques de Dakar. De plus l’amélioration d’accès à l’eau des populations fut mise en place grâce un programme de branchement sociaux subventionnés – de nombreux ménages ne disposant pas de ressources financières suffisantes pour payer le branchement au raccordement privé, dont le coût est en moyenne de 100 000 à 200 000 FCFA. La mise en place de l’office de gestion des forages ruraux (OFOR) en 2013, dont l’une de ces missions sont : Gestion du patrimoine de l’hydraulique rurale, renouvellement et extension du patrimoine à la charge de l’Etat, délégation de l’exploitation et la maintenance des forages ruraux motorisés aux opérateurs privés, suivi technique et financier de l’exploitation des infrastructures d’hydraulique rurale, suivi de la qualité de l’eau distribuée, audits de gestion périodiques, etc. n’a pas permis un meilleur accès l’eau dans plusieurs localité et en particulier la population de la commune de Sébikotane.

Revue critique de la littérature 

L’eau occupe une place essentielle dans un monde de plus en plus urbanisé, exposé à des risques croissants, où la population à nourrir augmente chaque jour. De nos jours, la population mondiale a augmenté de façon exponentielle, avec un plus grand nombre de personnes à nourrir et une plus grande quantité d’eau nécessaire pour chacune d’elles. La quantité totale d’eau consommée au plan mondial a augmenté ainsi que la demande en eau par habitant. Beaucoup de pays ont du mal à assurer une alimentation en eau potable en quantité et qualité à leurs populations. L’eau indispensable à l’homme, permet de vivre au sein du ménage en garantissant les moyens de subsistance par le biais de la production sont deux conditions nécessaires au développement humain.

CARO P. (1995) dans son livre intitulé De l’eau donne une approche purement scientifique de l’eau révèle la méconnaissance de la molécule d’eau H2O dont les propriétés physiques sont l’objet d’intenses recherches ce qui éclaire la vivacité des réactions lors de l’affaire dite de la « mémoire de l’eau ». C’est une réflexion qui montre en quoi les recherches sur la chimie de la molécule d’eau donnent maintenant des clés pour mieux cerner le phénomène de l’apparition de la vie sur terre. L’auteur renseigne aussi sur des éléments de connaissance fondamentale nécessaire à la compréhension des phénomènes de pollution qui sont au centre de plusieurs discussions à l’heure actuelle.

ALTERNATIVE SUD, (2002) dans : L’eau patrimoine commun de l’humanité montre le caractère exceptionnel et précieux de l’eau à travers des exemples sur ses nombreux usages. C’est dans ce contexte qu’il la qualifie d’ « or bleu ». L’auteur fait également ressortir l’inégale répartition des ressources en eau sur la planète. Il rend compte, des conflits dont la cause est l’inégale répartition des ressources hydriques. La raréfaction d’une eau de bonne qualité est ainsi notée. BETHEMONT J. (1977) dans son livre l’eau et les hommes : essai de la géographie pour l’utilisation des eaux continentales nous fait également part de l’inégale répartition des ressources en eau et ses impacts sur les zones à forte concentration de population. Il poursuit sur les besoins de la maitrise de cette ressource tant convoitée et renseigne sur les risques que peut causer la non maitrise de l’eau sur l’environnement en donnant comme exemple la pollution. Cependant il s’interroge sur les problèmes agricoles à travers les eaux de surface tout en laissant en rade celles pluviales et souterraines incontournables pour le développement de ce domaine et vital pour les populations.

DESJEUX D. (1999), dans : L’eau quels enjeux pour les sociétés rurales fait l’état des lieux à propos de la disponibilité en eau. Il insiste sur les enjeux en milieu rural plus particulièrement dans les domaines agronomique et industriel. Toutefois, il fait une comparaison entre les pays riches et ceux en voie de développement concernant surtout la santé des populations par rapport à la qualité de l’eau.

Contrairement à ces deux ouvrages, qui n’apportent aucunes solutions sur les problèmes d’eau, POSTEL S. (1995) dans son ouvrage : La dernière OASIS : l’eau en danger préconise une « éthique de l’eau » qui favorise particulièrement la protection des écosystèmes. C’est une sorte d’exhortation qu’il fait à l’endroit de toute la communauté internationale pour la refonte des objectifs et des priorités économiques pour tirer profit de l’eau. Pour cela il insiste sur la préservation de l’humidité du sol la réglementation du débit des appareils ménagers mais aussi et surtout une rationalisation de la consommation de l’eau par l’exigence d’un mode de vie de consommation. Par ailleurs, il rappelle sur le caractère indispensable de l’eau « l’eau est à la base de toute vie et de sa gestion dépendront la qualité et la pérennité des sociétés humaines» mais décrit également l’inégale répartition de la ressource sur la planète et remet en question la mauvaise gestion de la ressource car selon lui : « gérer l’eau comme si elle ne nous concerne pas revient à dévier la circulation du sang d’une partie du corps vers une autre ; l’organisme vivant en souffre et selon l’endroit où se trouve produit cette dérivation, risque de ne pas suivre».

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Table des matières

Introduction générale
1. Objectifs principal
1.1. Objectifs spécifiques
1.2. Hypothèse de recherche
2. Revue critique de la littérature
3. Analyse conceptuelle
4. méthodologie
4.1 Recherche documentation
4.2 La collecte des données
4.2.1 Les données collectées au niveau des structures
4.2.2 Les données recueillies sur le terrain
4.3 Le traitement des données
6. Le plan
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE
1. Géologie
1.1 Le continental terminal
1.2 Le Quaternaire
1.3 Les failles
1.4 Les structures du sol
1.4.1 L’hydrogéologie
1.4.2La Nappe phréatique
1.4.3 Maestrichtien
1.4.4 Paléocène
1.4.5 Le caractère du casier de Sébikotane
2. Le relief
2.1 Les sols
3 .La végétation
4. Le climat
4.1 La pluviométrie
4.1.1 Evolution de la pluviométrie dans la région de Thiès 1980 à 2013
4.1.2 Evolution interannuelle de la pluviométrie dans la région de Thiès, de 1980 à 2013
4.2 Les températures
4.2.1 L’évaporation
4.2.2 L’humidité relative
4.3 Les vents
4.3.1 La direction des vents
4.3.2 Vitesse du vent
4.4 L’insolation
CHAPITRE II : LE CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
1 Peuplement et son évolution
2 Dynamique de la population
3 La situation matrimoniale
4 La taille des ménages
5 Répartition ethnique
6 L’occupation du sol
7 Le Foncier
8 Les activités effectuées par les populations
9 L’industrie
10 Les associations
DEUXIEME PARTIE : DISPONIBILITE ET SYSTEMES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
CHAPITRE I : LA DISPONIBILITE EN EAU DANS LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
5. Disponibilité en eau
1.1 Les eaux souterraines
5.1.1 Le paléocène
5.1.2 Le Maestrichtien
1.1.3 Le paléo-maestrichtien
6. Les forages
7. Capacités de drainage des forages
8. La nappe atteinte par les forages
CHAPITRE II : SYSTEMES D’APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
1. Sources d’approvisionnement de la population de Sébikotane
2. Les moyens d’exploitation en eau
3. Amélioration de la potabilité
4. Perception de la potabilité de l’eau par les populations
5. La potabilité selon les normes de l’OMVS
TROISIEME PARTIE LA GESTION DE L’EAU ET SES LIMITES
CHAPITRE I : LA GESTION DE L’EAU DANS LA COMMUNE DE SEBIKOTANE
1. Les modalités de branchement de robinet selon les normes de la SDE
2. La gestion de l’eau dans la commune de Sébikotane
3. La conservation de l’eau
4. Couverture des réservoirs d’eau
5. Nettoyage des réservoirs d’eau gardés
6. Fréquence et durées des coupures d’eau
CHAPITRE II : LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DE L’EAU DANS LA COMMUNE DE SEBIKOTA
1. Les limites notées dans la gestion de l’eau
2. solutions envigeagées par les autorités étatiques
3. conclusion generale
4. bibliographie
5. listes des cartes
6. listes des figures
7. listes des photos
8. listes des tableaux
9. Annexes
10. tables des matières
Conclusion générale

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