LA GESTION DE LA PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES
Dรฉfinitions
La notion de vie privรฉe dโun individu (ainsi que la question de sa protection) est apparue et a รฉvoluรฉ dans les sociรฉtรฉs occidentales parallรจlement ร lโรฉmergence de lโensemble des libertรฉs individuelles. La Magna Carta, la Glorieuse Rรฉvolution britannique, les textes des Lumiรจres, la Dรฉclaration dโIndรฉpendance des Etats-Unis dโAmรฉrique ou la Dรฉclaration des Droits de lโHomme et du Citoyen sont quelques une des รฉtapes historiques tรฉmoignant de lโimportance croissante donnรฉe ร lโindividu dans la sociรฉtรฉ. On y voir poindre les dรฉlicats รฉquilibres et points de compromis qui existent entre les libertรฉs individuelles et le bien collectif. La gestion de ces รฉquilibres occupe toujours une place prรฉpondรฉrante dans lโorganisation de la chose publique des nations policรฉes. Parmi ces libertรฉs individuelles, le droit ร la vie privรฉe et ร sa protection apparait historiquement assez tรดt, mais uniquement dans son principe. Lโapparition de la photographie, notamment, sera ร la source dโรฉtudes fondatrices comme lโarticle ยซ the right of privacy ยป de Samuel D.Warren et Louis D. Brandeis, posant en 1890 les fondements du droit des individus ร protรฉger leur image et, de maniรจre plus gรฉnรฉrale, leur vie privรฉe [1].
La dรฉlimitation du droit ร la vie privรฉe (et ร sa protection) nโest pas un problรจme trivial, car cette notion dรฉpend de la culture, de lโhistoire locale et des sensibilitรฉs individuelles. La conscience collective dโun besoin de protection de la vie privรฉe peut notamment รชtre influencรฉe par la mise au grand jour de failles significatives dans cette derniรจre. Lโavรจnement de lโรจre numรฉrique, dans le dernier quart du vingtiรจme siรจcle, a dรฉclenchรฉ de nouvelles rรฉflexions sur le sujet, les nouveaux outils introduisant de nouveaux risques. De la mรชme maniรจre que la photographie a permis la propagation des images, Internet et les applications distribuรฉes dโune maniรจre gรฉnรฉrale permettent le partage, la duplication, le traitement automatisรฉ de nombreux types dโinformations. Le public prend assez rapidement conscience des possibilitรฉs offertes par les nouveaux dรฉveloppements techniques mais รฉgalement des risques parallรจlement encourus par leurs donnรฉes personnelles. Nรฉanmoins, il reste un fossรฉ entre le droit formellement exprimรฉ, son application plus ou moins stricte par les acteurs du monde informatique et sa comprรฉhension par les usagers, souvent rebutรฉs par la forme des textes.
Les exemples du commerce รฉlectroniques (auxquels nous nous intรฉressons) et des rรฉseaux sociaux, sont des applications emblรฉmatiques associรฉes ร deux phases dโexpansion du rรฉseau internet, permettent dโillustrer ces difficultรฉs. Dans le premier cas, lโutilisateur est forcรฉ, pour acquรฉrir un produit ou un service, de transmettre des informations personnelles et potentiellement sensibles, comme son adresse ou son numรฉro de carte de crรฉdit au fournisseur de service (SP). Dans les rรฉseaux sociaux, les utilisateurs sont incitรฉs, afin de profiter au mieux de lโenvironnement personnalisรฉ, ร dรฉvoiler รฉnormรฉment dโinformations sur eux-mรชmes, sans toujours mesurer le risque associรฉ.
Les notions liรฉes ร la vie privรฉe peuvent difficilement รชtre dรฉfinies sans sโintรฉresser aux diffรฉrentes significations du terme privacy en anglais. En effet, si lโon peut le faire correspondre en franรงais ร la notion assez gรฉnรฉrale de ยซ caractรจre privรฉ ยป dโune chose, ce mot semble รชtre considรฉrรฉ comme recouvrant un certain nombre de concepts liรฉs. Suivant leur culture et leur point de vue, les auteurs les plus consciencieux prennent soin de prรฉciser ce que dรฉsigne pour eux le terme privacy, sans lโutiliser indiffรฉremment pour le droit ร la vie privรฉe (right of privacy) ou la protection de la vie privรฉe (privacy protection). Nous considรฉrerons ici le terme privacy comme une traduction imparfaite de lโexpression ยซ vie privรฉe ยป, autorisant ร dรฉfinir des termes dรฉrivรฉs. Par la suite nous donnons les dรฉfinitions de base introduites par [2] sur lesquelles nous nous somme basรฉ dans ce travail. La mention du concept de vie privรฉe รฉveille chez tout un chacun un ensemble de problรฉmatiques liรฉes ร notre vie quotidienne ou ร notre perception de procรฉdรฉs techniques ou liรฉes ร un certain contexte professionnel. Ainsi, la capacitรฉ ร cacher un certain nombre de choses sur soi au public en gรฉnรฉral, ร des collรจgues, ร des connaissances, relรจve nรฉcessairement de notre droit ร la vie privรฉe. La notion de surveillance des activitรฉs dโun individu, lโenregistrement ou le traitement dโinformations le concernant, le fait dโentrer en communication avec lui sur la base des rรฉsultats dโun tel traitement sont autant dโactions en lien รฉtroit avec la notion de vie privรฉe ou de sphรจre privรฉe. Le concept semble donc composite et par consรฉquent difficile ร cerner. Nรฉanmoins, certains auteurs ont proposรฉ des dรฉfinitions trรจs restreintes dont on peut se demander si elles correspondent vraiment ร cette vision naรฏve et intuitive de la vie privรฉe.
La loi franรงaise 78-17 ยซ Informatique et Libertรฉs ยป
La spรฉcificitรฉ des risques induits par les traitements automatisรฉs des informations (et notamment ceux mis en ลuvre par les administrations publiques), a motivรฉ la crรฉation dโune nouvelle loi en 1978. La France est alors le premier pays europรฉen ร inclure dans son droit national des dispositions spรฉcifiques concernant les traitements informatiques de donnรฉes personnelles. La loi 78-17 du 6 janvier 1978 [4], ยซ relative ร lโinformatique, aux fichiers et aux libertรฉs ยป (dite loi ยซ Informatique et Libertรฉs ยป) parle de traitements automatisรฉs sur des donnรฉes nominatives. Ce texte pose des principes qui sont depuis rentrรฉs dans la culture franรงaise, de par les mentions lรฉgales apparaissant systรฉmatiquement dans les formulaires de collecte de donnรฉes. Les donnรฉes nominatives sont dรฉfinies comme celles pouvant รชtre rattachรฉes ร une personne physique, de maniรจre directe ou indirecte. Cette prรฉcision permet dโenglober les donnรฉes pouvant รชtre liรฉes ร une personne aprรจs recoupement avec dโautres informations. Le responsable dโun traitement automatisรฉ ou dโune base de donnรฉes contenant ce type dโinformations ne les possรจde pas, mais est responsable de leur sรฉcuritรฉ. Le texte introduit lโobligation fondamentale dโinformer lโintรฉressรฉ sur divers points concernant le traitement et de recueillir son consentement (sauf dans certains cas particuliers prรฉvus par la loi, comme par exemple lโaccomplissement dโune mission de service public). Lโintรฉressรฉ jouit รฉgalement dโun droit dโaccรจs et de rectification des donnรฉes collectรฉes, exerรงable auprรจs du responsable du traitement. La loi impose une limitation sur la durรฉe de conservation des donnรฉes. Celles-ci devront en effet รชtre dรฉtruites une fois quโelles ne sont plus nรฉcessaires au traitement.
La loi franรงaise 2004-801
La loi franรงaise numรฉro 2004-801 ยซ relative ร la protection des personnes physiques ร lโรฉgard des traitements de donnรฉes ร caractรจre personnel ยป [5] a pour principal objectif de modifier la loi 78-17 dรฉjร existante, pour la mettre en conformitรฉ avec les directives europรฉennes de 1995 et 2002. Cette loi entรฉrine le terme dโinformations personnelles en remplacement des informations nominatives. La notion de justification de la collecte et du traitement (principe de collecte minimale) est transposรฉe dans le texte franรงais en utilisant les termes de la directive de 1995. Le texte de loi consolidรฉ modifie รฉgalement les pouvoirs de la CNIL. En particulier, lโรฉtendue de la dรฉclaration prรฉalable est largement diminuรฉe, et la commission dispose dโun rรดle de contrรดle plus important, assorti dโun pouvoir de sanction. La principale contribution de cette loi aux principes gรฉnรฉraux de la protection des donnรฉes ร caractรจre personnel dans le cadre des traitements automatisรฉs consiste en lโintroduction dans la loi franรงaise de la notion de justification. Pour le reste, elle reformule la loi existante pour lโharmoniser avec la directive europรฉenne. Enfin, en accord avec les directives europรฉennes de 1995 et 2002, sept principes de protection des donnรฉes personnelles ont รฉtรฉ introduites par diffรฉrents travaux.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
1.INTODUCTION
1.1. Dรฉfinitions
Dรฉfinition 1.1
Dรฉfinition 1.2
Dรฉfinition 1.3
Dรฉfinition 1.4
2.LA GESTION DE LA PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES COLLECTE ET STOCKEES PAR LES SPS
2.1. Les donnรฉes personnelles collectรฉes
2.2. Lโusage des donnรฉes
2.3. Durรฉe de conservation des donnรฉes
2.4. Protection des donnรฉes
3.ASPECTS LEGAUX DU DROIT A LA SPHERE PRIVEE
3.1. La loi franรงaise 78-17 ยซ Informatique et Libertรฉs ยป
3.2. La loi franรงaise 2004-801
4.LES 7 PRINCIPES CLES DE LA PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES
4.1. Le principe de finalitรฉ
4.2. Le principe de proportionnalitรฉ
4.3. Le principe de pertinence des donnรฉes
4.4. Le principe de durรฉe limitรฉe de conservation des donnรฉes
4.5 .Le principe de sรฉcuritรฉ et de confidentialitรฉ
4.6. Le principe de transparence
4.7. Le principe du respect du droit des personnes
4.7.1. Informer les intรฉressรฉs
4.7.2 .Les droits dโaccรจs et de rectification
4.7.3. Le droit dโopposition
5.TECHNOLOGIES DE PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES
5.1. Platform for Privacy Preferences
5.2. Sticky policies (politiques collantes)
5.3. Gestion dรฉportรฉe des donnรฉes sensibles
5.4. Agents utilisateurs
CONCLUSION
1.INTRODUCTION
2.LANGAGES DE PROTECTION DES DONNEES PERSONNELLES EXISTANTS
2.1. Platform for Preferences Privacy P3P
2.2. Langages APPEL et XPref
3.INFRASTRUCTURES DE CONTROLE DโACCES
3.1. Dรฉfinition
3.2. Modรจles de contrรดle dโaccรจs
3.3. Modรจles de contrรดle dโaccรจs sensibles ร la protection des donnรฉes
4.EXTENSIBLE PRIVACY ACCESS CONTROL MARKUP LANGUAGE (XPACML)
4.1. Introduction
4.2. Principes du langage XPACML
4.3. Architecture de contrรดle dโaccรจs XPACML
CONCLUSION
INTRODUCTION
LES QUATRES PRINCIPAUX STANDARDS DU WEB SEMANTIQUE QU’EST CE QU’UNE ONTOLOGIE
Dรฉfinition 1
Dรฉfinition 2
POUR QUELLES RAISONS DEVELOPPER UNE ONTOLOGIE NOTRE TRAVAIL
5.1. Choix des รฉditeurs et de langage de programmation
5.2. Crรฉation de l’ontologie
5.3. Conception de systรจme
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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