La geomorphologie cotiere

LA GEOMORPHOLOGIE COTIERE

EROSION LITTORAL

Le contact entre l’océan et le continent ne correspond pas à une ligne fixe mais en réalité à une surface, composée de trois zones :
➤ L’estran : espace compris entre le niveau des plus hautes et des plus basses mers
➤ Une partie du littoral, au-dessus de la marée haute, directement influencée par l’action des eaux marines : falaises et espaces atteints par les embruns
➤ Une partie toujours immergée liée au travail sous-marin des vagues qui se brisent De plus, la côte n’est pas fixe, elle correspond à une position momentanée de la ligne de rivage au gré des transgressions et régressions successives qui peuvent avoir laissé les traces d’une position ancienne.

LES AGENTS DE L’EROSION LITTORAL

Les vagues 

Une vague poussée par le vent est appelée vague forcée ; on appelle houle, la succession de vagues initiées par le vent mais se propageant en dehors de l’espace où il souffle (Derruau, 1974). La taille et la période des vagues dépendent de la force du vent, de sa durée et de la dimension du plan d’eau sur lequel il souffle. Elles résultent d’un mouvement ondulatoire où chaque molécule d’eau est animée d’un mouvement orbitaire et subit un faible courant appelé courant de houle ; on a un déplacement des particules dans le sens de déplacement de la houle appelé décrochement ; en effet, le mouvement d’avancée est un peu plus ample que celui de retrait.

Chaque particule effectue un mouvement orbitaire quasi-circulaire dont le diamètre décroît rapidement avec la profondeur, en relation avec la longueur d’onde de la vague (Bloom, 1998). A l’approche de la côte, quand la profondeur d’eau diminue, les vagues subissent des modifications ; dès que la profondeur est inférieure à la demi-distance entre deux vagues, elles interagissent avec le fond ; elles se réfractent pour devenir presque parallèles aux isobathes et atteindre la côte perpendiculairement. Ainsi, à l’avant des caps, les vagues sont freinées, se réfractent et convergent vers celui-ci ; en revanche, à l’entrée des baies, les vagues sont moins vigoureusement freinées et divergentes.

L’énergie concentrée au niveau des caps est largement supérieure à celle arrivant au niveau des baies, ceci explique pourquoi les caps sont soumis à l’érosion et pourquoi on a dépôt de sédiments dans les baies. En même temps, les vagues subissent des transformations de formes ; la base des vagues est davantage freinée que le sommet jusqu’à atteindre un décrochement trop fort du cercle de houle (la distance entre deux vagues diminue et la hauteur des vagues augmente) et les vagues déferlent.

Ces vagues déferlantes exercent une action importante de pression, par apport d’éléments solides sur le rivage, et de succion lors de leur retrait. Des vagues d’oscillation, on passe à des vagues de translation. Enfin, l’action des vagues sur le fond avant le déferlement est mal connue mais on admet qu’elle est nulle au- dessus d’une profondeur équivalent à 5 fois la hauteur de la vague, en général, elle n’excède pas la dizaine de mètre de profondeur .

Les courants

Deux types de courant influencent le modelé littoral : les courants de débris et les courants de marée.

➤ Les courants de debris
Malgré la réfraction, qui atténue l’obliquité de la houle par rapport à la côte, les vagues ne frappent pas perpendiculairement le rivage et engendrent un courant appelé courant de débris. Le retrait des vagues se faisant perpendiculairement à la côte, les débris sont poussés par chaque vague et suivent une trajectoire en zigzag dont la résultante est un transport parallèle à la côte. Comme, en un même point, toutes les vagues n’arrivent pas à la côte suivant la même direction, c’est par rapport aux plus grosses vagues que s’oriente le courant de débris (Derruau, 1974).

➤ Les courants de marée
La marée est une onde qui possède aussi bien des caractères de vague oscillatoire que de vague de translation. L’orbite effectuée par chaque molécule est proche d’une ellipse de grand axe oblique . Les particules subissent alors non seulement une fluctuation de niveau mais aussi un déplacement dans le sens horizontal. Le courant est le plus souvent la résultante de la différence de niveau entre deux points et résulte de la gravité (Derruau, 1974). L’essentiel de l’énergie des marées est dissipé sur les plateaux continentaux.

Les vents
Il est à l’origine des vagues et peut élever, par grande tempête et dépression barométrique, le plan d’eau de la mer. Il peut aussi soulever le sable des plages et édifier des dunes littorales .

Le ruissellement et le glissement
Les falaises en partie dénuées de végétation, en raison de la salinité de l’air, et par suite de leur forte pente ravivée par l’action des vagues, sont la proie aux ruissellements et glissements par paquets. Ceci montre que le sapement des vagues n’est pas le seul agent du modelé des falaises.

La dissolution
La dissolution des roches des falaises se fait par les embruns au-dessus du niveau de la haute mer.

Les actions biologiques
Les êtres vivants agissent directement en :
➤ construisant des récifs
➤ amortissant les vagues
➤ perforant les roches
➤ ingérant des sables
➤ disjoignant les roches par action mécanique dans les diaclases .

LES FORMES DU RIVAGE : FALAISE ET PLAGE

Les deux formes se rencontrent sur une côte, selon que le résultat du travail de la mer soit est une érosion (falaise) ou une accumulation (plage).

La falaise et la plate-forme rocheuse

➤ La falaise est un ressaut « non couvert de végétation, en forte pente (entre environ 15° et la verticale ou le surplomb), de hauteur variable, au contact de la terre et de la mer, et qui est dû à l’action ou à la présence marine » (A. Guilcher). L’action des vagues, comme expliquée précédemment, entaille et détermine l’éboulement par pans des roches de la côte, fragilisées par les embruns ; le recul de la falaise ne se fait donc que s’il existe un rudiment de plage à la base pour favoriser le déferlement des vagues. Elles approfondissent l’entaille et la plate-forme côtière s’élargit ; les sédiments arrachés sont entraînés le long de la plate-forme pour former ainsi une plate-forme d’abrasion. Celle-ci s’étend vers le large jusqu’à ce que tous les débris soient érodés en sédiments fins, dissous ou hors d’atteinte du mouvement des vagues. Pour une plate-forme ayant une pente de 1°, on obtiendra, avec une limite d’action des vagues de 10 m de profondeur, une largeur de plateforme de 500 m tout au plus ; ainsi, les plates-formes plus larges que 500 m ne peuvent pas résulter d’une abrasion marine à niveau marin constant (Bradley, 1958). L’altération des roches par les embruns semble être un processus dominant dans la formation des plates-formes d’abrasion et ainsi, celles-ci pouvant se former jusqu’à 3-4 m au dessus du niveau de la mer (Wentworth, 1938 ; Bryan et Stephens, 1993 ; Figure 6).

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Table des matières

Introduction
PARTIE I. GENERALITES
Chapitre I. LA GEOMORPHOLOGIE COTIERE
Chapitre II. LA TELEDETECTION ET SIG
Chapitre III. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L’IDENTIFICATION ET SUIVIE DE L’EVOLUTION DU TRAIT DE COTE
PARTIE II. ANALYSE CINEMATIQUE DU LITTORAL DE MORONDAVA
Chapitre I. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
Chapitre II. PRESENTATION DES DONNEES UTILISEES
Chapitre III. INDICATEURS SELECTIONNES POUR LE REFERENCEMENT DU TRAIT DE CÔTE
Chapitre IV. TRAITEMENT DE DONNEES
Chapitre V. PRESENTATIONS DES RESULTATS ET DISCUSIONS
PARTIE III. PROPOSITION DE STRATEGIE DE GESTION INTEGREE DU TRAIT DE COTE VERS LA RELOCALISATION DES ACTIVITES ET DES BIENS
CHAPITRE I-PRINCIPES COMMUNS
CHAPITRE II-RECOMMANDATIONS STRATEGIQUES
CHAPITRE III-PROGRAMMES D’ACTIONS
Conclusion générale

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